Clarke, Douglas | l'Encyclopédie Canadienne

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Clarke, Douglas

Douglas (William) Clarke. Chef d'orchestre, éducateur, organiste, pianiste, compositeur (Reading, Berkshire, Angl., 4 avril 1893 - Warwick, Angl., 14 novembre 1962). F.R.C.O. 1920, B.A. (Cambridge) 1926, B.Mus. (ibid.) 1926, M.A. (ibid.) 1930.

Clarke, Douglas

Douglas (William) Clarke. Chef d'orchestre, éducateur, organiste, pianiste, compositeur (Reading, Berkshire, Angl., 4 avril 1893 - Warwick, Angl., 14 novembre 1962). F.R.C.O. 1920, B.A. (Cambridge) 1926, B.Mus. (ibid.) 1926, M.A. (ibid.) 1930. Clarke fut doyen de la faculté de musique de l'Université McGill (1930-55) mais c'est comme l'un des fondateurs et chef d'orchestre régulier du Montreal Orchestra (1930-41) qu'il exerça la plus grande influence sur la vie musicale montréalaise.

Formé en Angleterre, il étudia avec sir Hugh Allen au Reading Université College (1909-12). Après avoir été officier dans la Marine royale durant la Première Guerre mondiale, il reprit ses études musicales à l'Université de Cambridge où ses professeurs furent Gustav Holst, Ralph Vaughan Williams et Charles Wood. Trois de ses compositions d'étudiant furent exécutées par l'OS de Londres. Il fut boursier pour l'orgue au Christ's College, Université de Cambridge, en 1923, ainsi que chef d'orchestre de la société musicale de l'université. Il vint au Canada en 1927 à la fois comme dir. du Winnipeg Male Voice Choir et du Choeur philharmonique de Winnipeg ainsi que comme organiste à l'église Holy Trinity. Les moments les plus marquants de son séjour à Winnipeg furent les présentations de la Passion selon saint Matthieu en 1927 et 1928, avec des membres du choeur d'hommes s'ajoutant au choeur philharmonique. En 1929, il succéda à Harry Crane Perrin comme dir. du McGill Cons. En 1930, il devint doyen de la faculté de musique de l'Université McGill et fut invité à diriger le Montreal Orchestra nouvellement constitué. Il occupa ce poste sans rémunération jusqu'à la dissolution de l'orchestre à la fin de la saison 1940-41. Il faut souligner, outre le don généreux de ses services pendant 11 ans et la création d'un ensemble compétent qui fut à l'origine de l'OSM, l'importance de Clarke comme chef d'orchestre audacieux. Plusieurs oeuvres considérées aujourd'hui comme faisant partie du répertoire courant furent entendues pour la première fois à Montréal sous sa direction : les Symphonies nos 1 et 4, le Concerto no 2 pour piano, le Concerto pour violon et les Variations sur un thème de Haydn de Brahms, la Symphonie fantastique de Berlioz et la Symphonie no 1 de Sibelius, pour n'en citer que certaines parmi les plus marquantes. Il dirigea aussi la première canadienne des Variations sur un thème de Paganini de Rachmaninov. Intéressé particulièrement par la musique britannique, il fit connaître des oeuvres de Bax, Bridge, Butterworth, Delius, Elgar, Holst, Vaughan Williams, Walton et Warlock. Il dirigea ses propres compositions, Three Pieces (1931) et Piece for Full Orchestra (1936). Lecteur à vue exceptionnel, Clarke pouvait réduire au piano une partition d'orchestre qui lui était inconnue. Il fut excellent organiste et pianiste; à ce dernier titre, il se produisit avec le Quatuor à cordes McGill durant les saisons 1940-41, 1944-45 et 1945-46. Pendant quelque temps, il donna des récitals-causeries à la station radiophonique CFCF avant chacun des concerts de l'orchestre. Après avoir quitté son poste à l'Université McGill en 1955, il s'établit à Warwick, Angl., où il fut organiste à l'église Saint Mary's. Sans être celles d'un grand chef, ses remarquables qualités de musicien étaient incontestables et il contribua de façon significative aux progrès rapides de l'orchestre tout en ouvrant de nouvelles avenues à la fois aux musiciens et au public.

Le 29 mars 1946, les Festivals de Montréal offrirent un concert au théâtre His Majesty's en hommage aux réalisations de Clarke. Plusieurs de ses élèves en composition à l'Université McGill ont témoigné du fait qu'il était un professeur inspiré dont les cours pouvaient aller bien au-delà de la musique et toucher de nombreux sujets connexes - la poésie en particulier. Au nombre de ses élèves figurèrent Violet Archer, Alexander Brott, Eric McLean, Robert Turner et Octavia Wilson (qu'il épousa au moment de sa retraite en Angleterre). La plupart de ses compositions sont inédites, mais quelques-unes pour choeur - « Domine Deus », « A late lark », « The Passion », un « Magnificat » et « Nunc dimitis » - plusieurs introïts et d'autres pièces liturgiques furent publiées chez Stainer & Bell. Une petite collection de ses documents personnels est conservée à l'Université McGill.