Transports | l'Encyclopédie Canadienne

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Transports

Depuis les débuts de l'histoire, le transport s'avère important pour l'humanité. En effet, les moyens et les systèmes de transport facilitent le déplacement des personnes et des biens d'un endroit à l'autre.
Sault Ste. Marie, écluses de Soo à
À Sault Ste. Marie, en Ontario, les navires océaniques et de lac évitent les rapides en passant par les écluses de Soo, ouvertes en 1895, et par quatre écluses américaines qui gèrent une circulation plus importante que ne le fait n'importe quel système au monde (avec la permission de Colour Library Books).
Foremost Husky 8
Ce véhicule canadien conçu spécialement pour le Nord canadien est maintenant utilisé dans le monde entier, comme ici dans les champs pétrolifères d'Indonésie (avec la permission de Canadian Foremost Ltd.).
Charrette de la rivière Rouge
Sur les berges de la rivière Saskatchewan Nord, en septembre 1871, épreuve à l'albumine. Le chariot de la rivière Rouge était le principal moyen de transport des marchandises chez les Métis commerçants (avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/PA-138573).
Diligence, voyage en
Illustration d'un guide de voyage publié en 1799 montrant un voyage type en diligence dans les premières années du Bas-Canada et du Haut-Canada (avec la permission de la Bibliothèque nationale du Canada/ Collection de livres rares).
Tsawwassen, gare maritime de
Vancouver, Colombie-Britannique. La BC Ferry Corporation exploite certains des terminus les plus animés au monde (avec la permission de la BC Ferry Corporation).
Vapeurs sur le lac Kootenay
Vapeurs à aubes sur le lac Kootenay, en Colombie-Britannique, vers 1908 (avec la permission de la British Library).
Navire à voile, New Westminster
Navire à voile chargeant sa cargaison de bois d'oeuvre, à New Westminster, en Colombie-Britannique, v. 1863 (avec la permission des British Columbia Archives/B-06377).
Saint-Laurent, voie maritime du
Train de charrettes
Charrettes chargées de fourrures arrivant à Calgary, en 1888 (avec la permission des Provincial Archives of Alberta/coll. Ernest Brown).

Au Canada, le transport revêt une importance particulière en raison de l’immensité du pays et des grandes distances qui séparent ses mines, ses fermes, ses forêts et ses centres de population. Des systèmes de transport efficaces sont essentiels pour l’économie; ils permettent de faire circuler librement les ressources naturelles et les produits fabriqués vers les marchés nationaux et internationaux. Le transport a toujours été important et continuera de jouer un rôle central de cohésion sociale et politique au Canada.

Historique

L’histoire du Canada repose sur l’histoire et le développement de ses transports. Au début, les premiers colons européens ne s’aventurent que dans les régions accessibles par voie d’eau. Le canot est donc le tout premier mode de transport sur les lacs et rivières du pays. Plus tard, des canaux sont construits. La construction de chemins de fer donne lieu à la fondation de nombreux villages au Canada. Des routes et autoroutes donnent par la suite accès à des régions du Canada qui n’avaient pas été desservies par les chemins de fer. De nos jours, le transport aérien permet aux Canadiens de voyager n’importe où au pays, même dans les régions les plus reculées (voir Transports dans le Nord).

Au Canada, les chemins de fer jouent depuis toujours un rôle prépondérant. On les construit pour diverses raisons : permettre la fondation de nouveaux villages, faire réaliser des profits à leurs constructeurs, unifier le pays, assurer la défense du pays et, enfin, pour des raisons politiques. La première ligne de chemin de fer construite au Canada remonte à 1836, environ 10 ans après la construction en Angleterre de la première ligne pour trains à vapeur. Il faut toutefois attendre les années 1850 avec la construction du Grand Trunk Railway of Canada, depuis Sarnia jusqu’à Portland (Maine), passant par Toronto et Montréal, pour assister au véritable début des grands projets de chemins de fer au Canada. En 1854, le Great Western Railway construit un chemin de fer via Hamilton, entre les rivières Niagara et Detroit, une ligne qui rejoint les chemins de fer des États-Unis dans les États de New York et du Michigan. De nombreuses constructions sont le résultat de spéculateurs avides de profits rapides. C’est pourquoi plusieurs chemins de fer sont l’objet d’une mauvaise planification et d’une construction médiocre. Des capitalistes britanniques, des marchands et des propriétaires terriens canadiens, et des municipalités financent les constructions de chemins de fer, certaines au moyen d’obligations.

Le plus important de tout ce réseau, le Chemin de fer Intercolonial, terminé en 1870, est construit pour la défense et l’unité du pays en réponse aux dispositions de la Confédération. Mais on doute de sa rentabilité. Plusieurs lignes de chemin de fer connaissent des problèmes financiers et menacent de s’effondrer. On les réunit donc en une société d’État, les Chemins de fer nationaux du Canada, placés sous la responsabilité du gouvernement fédéral après la Première Guerre mondiale. Mais cette nouvelle société d’État hérite dès lors de nombreux problèmes financiers.

Les chemins de fer sont en partie responsables de l’entrée de certaines provinces dans la Confédération canadienne. La Colombie-Britannique accepte de faire partie de la Confédération seulement quand le gouvernement fédéral donne son accord à la construction d’un chemin de fer jusqu’à l’océan Pacifique, accord qui mène à la construction des sections de l’ouest du chemin de fer Canadien Pacifique. Le transport joue aussi un rôle essentiel dans l’histoire de l’Île-du-Prince-Édouard, qui, au départ, montre peu d’enthousiasme pour la Confédération. Les graves problèmes financiers de son chemin de fer influencent fortement sa décision, en 1873, de faire partie du Canada. Le pacte confédéral prévoit que le gouvernement fédéral assume l’énorme dette des chemins de fer. Terre-Neuve-et-Labrador, la dernière des provinces à s’unir au Canada, se voit, elle aussi, garantir divers services de transport par le gouvernement fédéral.

Modes de transport

Le Canada compte cinq modes de transport principaux : maritime, ferroviaire, automobile, aérien et par pipeline.

Transport maritime

Au Canada, le transport maritime est généralement utilisé pour le mouvement de marchandises en vrac de valeur unitaire relativement peu élevée, comme le charbon, le minerai, les grains, le gravier et le sel. Le transport maritime se divise en trois grandes catégories : transport par mer, transport fluvial et transport côtier. Le transport par mer est important pour le Canada, car environ le tiers des produits canadiens est exporté, en grande partie sur de gros navires de haute mer qui desservent les grands ports du pays. Les cargos des Grands Lacs et les autres navires canadiens et étatsuniens qui circulent sur les Grands Lacs et dans les canaux et les voies navigables intérieures acheminent les marchandises vers les régions intérieures du pays. Par exemple, une bonne partie du minerai de fer canadien est acheminé par les Grands Lacs et la voie maritime du Saint-Laurent aux aciéries des États-Unis. Au retour, nombre de ces navires ramènent du charbon des mines américaines. Le transport côtier occupe aussi une place importante. Les barges transportent de grandes quantités de troncs d’arbre, de copeaux, de bois de construction et d’autres produits en vrac dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique (voir Exploitation forestière, Ports et havres, Transport maritime, Industrie du).


Transport ferroviaire

Le transport ferroviaire est principalement utilisé pour le mouvement de marchandises en vrac comme les grains, le charbon, le minerai, le bois de construction et les produits chimiques, de même que des contenants et d’autres genres de marchandises. Parmi les principaux transporteurs par chemins de fer au Canada, on compte le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique (CP). Le transport ferroviaire est efficace, car des conteneurs entiers peuvent être transférés entre les trains, les camions et les navires. Chaque année, les chemins de fer canadiens transportent des millions de tonnes de marchandises en vrac, comme du charbon, de la potasse, des grains et du soufre. Les chemins de fer, capables de transporter de grandes quantités de marchandises en vrac sur de longues distances à des prix relativement bas, permettent aux produits des mines, des champs et des forêts canadiens de concurrencer efficacement les produits mondiaux.

Les trains de voyageurs représentent longtemps une part importante du transport ferroviaire. Mais aujourd’hui, ce mode de transport se voit fortement concurrencé par d’autres formes de transport. VIA Rail Canada Inc. est maintenant responsable de la majeure partie du transport des passagers, notamment dans le corridor Québec-Windsor. Cette société négocie avec les deux grandes entreprises de chemin de fer pour le fonctionnement et l’entretien des trains. Après avoir subi de lourdes pertes dans les années 1980, VIA Rail supprime le service sur plusieurs lignes peu rentables, tout en continuant d’offrir le service ferroviaire de passagers d’un bout à l’autre du pays.

Transport routier

Les camions ont des usages très divers : les petits camions assurent les livraisons dans les villes et les centres urbains, tandis que, dans le Nord, de plus gros camions transportent des troncs d’arbre, du pétrole, des biens de consommation et des produits industriels divers. Le transport routier se caractérise par son extrême souplesse. Les camions peuvent se déplacer partout où existe une route, un chemin, une rue ou même une surface dure relativement plane. Presque tout ce que nous consommons ou portons nous est parvenu au terme d’un voyage, ne serait-ce que partiel, par camion (voir Camionnage, industrie du). Plusieurs grandes entreprises exploitent des camions. De plus, les deux grandes entreprises de chemins de fer offrent aussi des services de camionnage.

Transport aérien

Les avions servent à transporter rapidement des articles de toutes tailles lorsque la vitesse est un facteur important ou lorsque des régions éloignées sont inaccessibles par voie terrestre ou maritime (voir Aviation). Au milieu des années 1980, la vaste déréglementation de l’industrie du transport aérien favorise la domination des grandes entreprises comme Air Canada. En 1995, l’accord « ciel ouvert », entre le Canada et les États-Unis, entraîne une forte hausse des services transfrontaliers. La politique nationale des aéroports (PNA) est adoptée en juillet 1994. En vertu de cette politique, le gouvernement fédéral, auparavant propriétaire et exploitant des aéroports, devient propriétaire et locateur, mais préserve sa fonction de régulateur.

Transport par pipeline

Les pipelines, transporteurs invisibles, servent au transport du pétrole, des produits pétroliers, du gaz et de certains produits chimiques. Ils acheminent, parfois sur de grandes distances, d’énormes quantités de pétrole, d’essence, de produits chimiques et d’autres produits. Exigeant peu de main-d’œuvre et d’entretien, les pipelines constituent un moyen de transport fiable et peu coûteux, mais présentent deux principaux inconvénients : ils exigent un investissement énorme et sont rarement pratiques, à moins de transporter, pendant une longue période, de grandes quantités d’un même produit d’un point de départ unique à une destination unique. Les pipelines assurent aussi le transport du bitume en provenance des sites d’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta.

Transport intermodal

À l’exception des transports par camion, tous les autres déplacements de marchandises recourent à au moins deux modes de transport différents. Les gros expéditeurs ont souvent le choix entre plusieurs modes de transport : par chemin de fer, par mer ou par terre. Les expéditeurs de produits pétroliers, chimiques et autres produits sous forme liquide ou gazeuse utilisent aussi les pipelines. La même diversité existe pour le transport des passagers. La concurrence même que se font les diverses entreprises et les divers modes de transport impose de poursuivre constamment les recherches pour améliorer la technologie des transports. Le « ferroutage » en est un bon exemple : les marchandises peuvent être chargées dans un camion ou une remorque, et transportées sur une certaine distance jusqu’à une voie ferrée. Le véhicule est alors chargé sur un wagon porte-conteneurs, sur lequel il voyagera parfois longtemps avant de reprendre la route jusqu’à sa destination.

Il existe d’autres façons de combiner différents modes de transport afin d’offrir un service de transport intermodal plus efficace. Les camions sont parfois transportés à bord de traversiers ou de navires, mode de transport intermodal appelé « route-eau » ou trafic à manutention horizontale. Grand Trunk Railway of Canada,exploite la plus grande flotte de vraquiers autodéchargeurs au monde.

Le « pont terrestre » canadien repose aussi sur le transport intermodal : les produits envoyés du Japon ou de Hong Kong vers l’Europe peuvent être acheminés par bateau par le canal de Panama ou, moyen beaucoup plus rapide, utiliser le Canada comme un grand pont, c’est-à-dire venir par mer à Vancouver ou à un autre port de l’Ouest, aller par train jusqu’à un port de l’Est du Canada, puis repartir par bateau jusqu’à leur destination européenne. Cette façon de faire permet de gagner énormément de temps.

Infrastructure des transports

Chaque mode de transport comporte deux parties essentielles : le véhicule lui-même et la route, la voie ferrée ou l’infrastructure où il se déplace. En cas de coordination de deux modes de transport, il peut exister une jonction ou un terminus où s’effectue le transbordement. L’infrastructure, parfois naturelle, est le plus souvent artificielle (voir Voie maritime du Saint-Laurent, Rails et gares de triage, Aéroport). Transports Canada et ses prédécesseurs ont construit la plupart des aéroports, des pistes, des systèmes de radio et de navigation. Les routes et rues, infrastructures du transport routier, sont en majeure partie construites par les gouvernements provinciaux, à l’exception des routes qui traversent les parcs nationaux et les réserves indiennes, de la route de l’Alaska et de la route transcanadienne (voir Routes et autoroutes). Les municipalités construisent la plupart des rues financées de diverses façons. Les usagers des aéroports, des écluses et des installations portuaires paient des droits d’atterrissage, d’utilisation des écluses et des ports qui compensent en partie l’investissement des contribuables.

Transport de passagers

Le transport de passagers comprend de nombreux modes de déplacement automoteurs, animaliers et motorisés : avions, trains, bateaux, autobus, automobiles, taxis, bicyclettes, bicyclettes électriques, chevaux, motoneiges ou traîneaux à chiens. La plupart des zones urbaines du Canada disposent de transports en commun. Montréal et Toronto sont toutes deux desservies par les trains de banlieue. Certaines villes font appel au métro, alors que d’autres sont desservies par des autobus (voir Autobus, transport par), des tramways, des trolleybus ou par quelque combinaison de ceux-ci. Les systèmes de transports urbains sont exploités soit par les municipalités, soit par les districts régionaux, soit par des administrations spéciales des transports. Plusieurs villes offrent des services spéciaux de transport pour les personnes handicapées.

La plupart des villes canadiennes disposent de services de taxi qu’elles soumettent parfois à un régime de permis émis en nombre limité. Certaines compagnies de taxi bénéficient d’un monopole qui leur donne le droit exclusif d’aller chercher des passagers aux aéroports, aux gares ferroviaires et à d’autres endroits d’arrivées massives. Au Canada, le principal système de traversiers est exploité par la BC Ferry Corporation. Elle relie la région de Vancouver et les villes de Victoria et de Nanaimo, un certain nombre des îles Gulf et quelques communautés isolées du Nord. Il existe aussi des traversiers sur la côte est du Canada et sur certains lacs et voies navigables intérieurs. Des traversiers relient l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick, bien que la plupart des passagers empruntent le pont de la Confédération.

Transformations technologiques

Des inventions, la technologie et l’ingéniosité humaine transforment grandement les transports au Canada en augmentant la vitesse et la productivité tout en réduisant les coûts. Ils entraînent même parfois le développement d’industries entièrement nouvelles. De récentes avancées dans le domaine du transport maritime ont beaucoup accru la productivité. Certaines de ces avancées sont le fruit de la conception de navires plus grands pouvant transporter beaucoup plus de marchandises que leurs prédécesseurs. Ces plus grands navires nécessitent rarement davantage de membres d’équipage que les plus petits navires, d’où une augmentation de la productivité et une baisse des coûts d’expédition. Les domaines de la navigation et de la conception et de la propulsion des navires connaissent des progrès. Des recherches ont été faites sur l’utilisation de charbon pulvérisé et d’autres compléments et substituts du pétrole. L’emploi de conteneurs amène aussi une hausse de la productivité. Aujourd’hui, d’énormes grues dans un port moderne peuvent charger en une demi-journée un gros navire de haute mer transportant des marchandises en conteneurs, alors que cette opération aurait exigé de trois à quatre jours avant l’avènement du chargement mécanique de conteneurs. Les économies réalisées proviennent en grande partie du fait que les navires, restant moins longtemps au port, transportent plus de fret chaque année et passent plus de temps en mer.

Dans le domaine du transport ferroviaire, la productivité augmente également depuis peu grâce à l’emploi de wagons conçus spécialement pour transporter un produit précis (grains ou charbon), de trains plus longs et de locomotives-robots, de même qu’à une meilleure répartition des trains. Les locomotives-robots placées au milieu du convoi permettent au mécanicien de manœuvrer un train de plus de 1 km de long, équipé de cinq ou six locomotives diesel, même en région montagneuse. L’amélioration des communications et l’utilisation de signaux électroniques permettent le passage sur une même voie de beaucoup plus de trains qu’à l’époque des signaux manuels plus primitifs. On a réduit l’espacement des trains, en particulier ceux qui circulent en sens opposé sur une voie de chemin de fer unique.

Grâce à son système moderne de contrôle électronique, le répartiteur peut déterminer rapidement l’emplacement et la vitesse de chaque train, planifier soigneusement les déplacements des convois et faire changer de voie les trains qui approchent pour laisser passer d’autres trains. C’est ainsi qu’un plus grand nombre de trains peuvent utiliser la voie, ce qui augmente le rendement du chemin de fer. Une utilisation plus judicieuse des wagons, des locomotives et d’autre matériel coûteux permet également des améliorations. Citons d’importantes recherches sur le moteur à induction linéaire, très efficace, qui devrait permettre aux trains d’accélérer et de ralentir plus vite. Ces moteurs sont installés sur des trains LRC (« léger, rapide, confortable »).

La technologie de l’aviation se transforme radicalement, ces dernières décennies. Beaucoup plus gros que leurs prédécesseurs, les avions à réaction modernes sont plus silencieux et consomment moins de carburant. Dans d’autres secteurs, les transporteurs à courroie modernes acheminent beaucoup plus rapidement et plus efficacement les bagages des passagers. Des cellules photoélectriques et d’autres dispositifs « lisent » les étiquettes des bagages que des robots dirigent vers des conteneurs et des chariots, accélérant ainsi le chargement des avions. Grâce à de meilleurs systèmes de radar et d’autres dispositifs électroniques, les avions peuvent voler de façon très sûre par mauvais temps. Les changements technologiques touchent aussi les services au sol : les compagnies aériennes ont mis au point de meilleurs systèmes de réservation et d’émission de billets grâce auxquels les Canadiens peuvent, en quelques minutes, commander et payer leurs billets par voie électronique.

Le secteur du transport routier connaît lui aussi une forte hausse de productivité à la suite de l’emploi de camions plus longs, plus larges et plus hauts, de l’utilisation plus efficace de l’espace disponible et du meilleur échelonnement des véhicules. Certaines provinces autorisent les camions ou tracteurs à tirer plus d’une remorque. Comme un camion ne consomme guère plus de carburant lorsqu’il tire deux remorques plutôt qu’une et n’a besoin que d’un chauffeur, les camions à deux remorques peuvent être plus rentables. La mise au point de moteurs à faible consommation et l’expérimentation de carburant de moindre qualité se révèlent aussi précieuses. Dans certaines villes, les coûts associés au transport en commun ont été réduits grâce à la mise en service d’autobus articulés (deux modules pour passagers tirés par un seul moteur). Ce type d’autobus est en service en Europe depuis un certain temps.

Dans le secteur des pipelines, l’augmentation de la productivité résulte de l’emploi de tuyaux plus gros et de vitesses accrues, ce qui est rendu possible par l’amélioration des valves, des compresseurs et des agents réduisant le flottement.

Transport et communications

Les secteurs des transports et des communications ont toujours été liés. Le progrès commercial suit souvent l’établissement de bonnes communications avec un autre pays, et il ne peut guère y avoir d’échange commercial sans communications permettant la transmission des commandes, l’envoi des documents d’expédition, etc. Complémentaires dans ces domaines, les transports et les communications se font parfois concurrence dans d’autres domaines. Dans bien des cas, les transactions en personne ont été remplacées par des communications électroniques. Avec l’augmentation du coût des transports et l’amélioration des systèmes de communication, il est à prévoir que les transports et les communications vont se faire de plus en plus concurrence dans certains domaines (voir Téléinformatique, Technologie des communications, Télécommunications).

Transports et voyage

L’existence de moyens de transport confortables, pratiques et relativement peu coûteux (avion, train, autobus ou automobile) favorise l’essor de l’industrie touristique, l’un des segments de l’économie canadienne où la croissance est la plus rapide (voir Tourisme). Cet essor résulte en grande partie d’accords de collaboration de la part des compagnies de transport, des agents de voyages et des hôteliers, des agences de location de voitures et d’autres services analogues. Il arrive fréquemment qu’un promoteur de voyages, parfois appelé « grossiste », organise des forfaits (incluant entre autres l’hôtel, les repas et les guides), commercialisés ensuite par des agents de voyage. Certains de ces organisateurs sont affiliés à des compagnies aériennes.

Rôle du gouvernement dans les transports

Traditionnellement, les gouvernements sont intervenus de façon importante dans les transports sous diverses formes : publicité, réglementation, octroi de subventions et exploitation. Le gouvernement fédéral entreprend il y a plus d’un siècle la promotion des transports : il encourage d’abord la construction des chemins de fer, puis favorise leur expansion par des prêts, des subventions et des garanties. Après leur construction, les chemins de fer exercent une grande influence sur leurs usagers. Les gouvernements interviennent donc en réglementant les tarifs des chemins de fer pour assurer le traitement équitable de tous les expéditeurs et un revenu juste pour les compagnies de transport (voir Transport, réglementation du).

Les gouvernements subventionnent toutes les formes de transport au Canada à un moment ou à un autre. On peut diviser ces subventions en deux grandes catégories : les subventions directes et indirectes. D’énormes subventions sont accordées pour la construction des chemins de fer et pour l’exploitation de VIA Rail et d’autres transporteurs. La plupart des systèmes de transport urbain sont subventionnés par les gouvernements, qui accordent aussi diverses subventions indirectes en permettant notamment l’emploi d’installations construites par le gouvernement à un prix inférieur au coût réel. Pendant longtemps aussi, les chemins de fer transportent des grains destinés à l’exportation à un coût bien inférieur au prix réel de ce transport. Des organismes gouvernementaux fournissent les infrastructures nécessaires au transport (aéroport, route ou installations portuaires) sans demander aux utilisateurs un prix suffisant pour couvrir les frais liés à ces installations (voir Transport, organismes gouvernementaux pour le).

Transports Canada a pour mandat d’assurer la sécurité et la viabilité environnementale du système de transport au Canada. L’agence gouvernementale surveille tous les aspects du système et recommande au besoin des améliorations visant à protéger la vie, les biens et l’environnement. Transports Canada est responsable du contrôle de la sécurité aérienne, de l’aviation commerciale, de l’application des règlements sur l’aviation, de la sécurité des aérodromes, de la réglementation des systèmes de navigation aérienne et de l’espace aérien, du transport maritime en eaux canadiennes, de la surveillance de l’exploitation et de l’entretien du système ferroviaire, de la surveillance de la sécurité routière et des véhicules, et de la préparation en cas d’urgence.

Recherche sur les transports

Le Centre de développement des transports est le centre de recherche de Transports Canada. Ses travaux vont de l’amélioration des coussins gonflables aux règles entourant le dégivrage des aéronefs. Ses activités comprennent l’élaboration et l’évaluation de données techniques, de matériel de laboratoire, de logiciels et de prototypes de systèmes de transport. Nombre de grandes compagnies de transport ont des services de recherche qui collaborent avec les fabricants de véhicules et d’équipement à l’élaboration et à l’adaptation de nouvelles techniques, étudient le marché ou participent à des recherches plus fondamentales. On possède toutefois peu de statistiques sur ces recherches, souvent de nature privée.

Possibilités d’emploi dans le secteur des transports

Le secteur des transports nécessite beaucoup de main-d’œuvre. Environ la moitié des recettes d’une compagnie de transport est affectée aux salaires, aux traitements et aux avantages sociaux de ses employés. Ce domaine, vital pour plusieurs secteurs de l’économie, fournit de nombreux débouchés, depuis les emplois de base de commis, de chauffeur de camion ou d’apprenti en entretien, aux postes supérieurs de directeur d’aéroport, d’entreprise de navigation ou de consortium de transport. Certains de ces emplois s’adressent aux personnes s’intéressant à la comptabilité, aux finances ou à la commercialisation, d’autres ciblent le personnel formé dans le domaine des relations de travail, de la gestion de la production ou des systèmes informatiques. Pour les personnes innovatrices, travailleuses et ayant reçu une bonne formation, les possibilités d’emploi augmenteront à mesure qu’évoluera la technologie des transports et que s’accroîtra la demande dans ce domaine.

Lecture supplémentaire

Liens externes