Patinage de vitesse | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Patinage de vitesse

Les courses de patinage de vitesse se déroulent autant à l'intérieur qu'à l'extérieur et les hommes comme les femmes y participent. Les courses extérieures se tiennent en plein air sur des pistes ovales de 400 m de longueur.
Boucher, Gaëtan
Le patineur de vitesse Gaëtan Boucher remporta la première de deux médailles d'or, aux 1000 m aux Jeux olympiques de Sarajevo, dans l'ancienne Yougoslavie. Il décrocha la deuxième médaille d'or deux jours plus tard, aux 1500 m. Les Jeux olympiques de Sarajevo de 1984 furent l'occasion pour le patineur de revenir à la compétition après s'être cassé la cheville l'année précédente et d'enregistrer une des meilleures performances jamais accomplies par un athlète olympique canadien. (Canapress Photo Services).
Daigle, Sylvie
Sylvie Daigle (photo de F. Scott Grant/Canadian Sport Images).
Auch, Susan
Susan Auch avec la médaille d'argent qu'elle a remportée aux Jeux olympiques de Nagano de 1998 (avec la permission de l'Association olympique canadienne/photo de Mike Ridewood).
Wotherspoon, Jeremy
Jeremy Wotherspoon, médaillé d'argent en patinage de vitesse sur longue piste aux Jeux olympiques de Nagano de 1998 (avec la permission de l'Association olympique canadienne/Mike Ridewood).
Bédard, Eric
Eric Bédard, médaillé de bronze en patinage de vitesse sur courte piste aux Jeux olympiques de Nagano de 1998 (avec la permission de l'Association olympique canadienne/photo de F. Scott Grant).
Hughes, Clara
Nesbitt, Christine
Klassen, Cindy
Gagnon, Marc

Patinage de vitesse

Les compétitions
Le patinage de vitesse consiste à glisser sur une patinoire ovale et à couvrir une distance donnée en un minimum de temps, un peu comme le ferait un coureur dans une épreuve d'athlétisme. Pour accélérer sa vitesse, le patineur adopte la position accroupie - caractéristique de ce sport - qui réduit la résistance de l'air. Plus le patineur s'accroupit, plus il peut étendre sa jambe sur le côté durant la poussée et ainsi prolonger la période de temps où la force est appliquée sur la glace. La lame mesure entre 38 et 45 cm de longueur et environ 1,25 mm d'épaisseur. Elle est faite d'acier au carbone trempé et elle est beaucoup moins courbée que celle d'un patin conventionnel, ce qui permet au patineur de glisser longtemps sur des lignes droites.

Les courses de patinage de vitesse se déroulent autant à l'intérieur qu'à l'extérieur et les hommes comme les femmes y participent. Les courses extérieures se tiennent en plein air sur des pistes ovales de 400 m de longueur. Dans des couloirs séparés, deux concurrents patinent dans une course contre la montre, changeant de couloir à chaque tour de piste afin que chacun parcoure la même distance. Des courses sur 500 m, 1500 m, 5000 m et 10 000 m existent chez les hommes, tandis que chez les femmes, les distances sont de 500 m, 1000 m, 1500 m et 3000 m. Une cinquième épreuve est ajoutée aux Olympiques : le 1000 m chez les hommes et le 5000 m chez les femmes. Le type de course décrit précédemment est en général considéré comme le modèle européen de patinage de vitesse. En Amérique du Nord, les courses intérieures avec départ en groupe, où plus de deux patineurs prennent le départ, sont très répandues. Les courses intérieures se tiennent sur des patinoires plus petites (sur un tracé de 111 m), à l'abri des intempéries, et comportent des règles légèrement différentes. Les départs s'effectuent en groupe, les distances sont plus courtes et, comme il n'y a pas de couloirs définis, les contacts entre patineurs sont fréquents. Le patinage de vitesse sur courte piste est d'abord un sport de démonstration aux Jeux olympiques de 1988.

Les origines

Le PATINAGE SUR GLACE remonte à plus de mille ans, alors que les hommes laçaient des os d'animaux à leurs chaussures de bois et glissaient sur les lacs et rivières gelées en Scandinavie et aux Pays-Bas. Dans les années 1600, voyager sur des lames entre les villages était devenu un moyen de transport et de communication utile et agréable pour les Hollandais. Cependant, le crédit pour la première paire de patins entièrement en fer revient à un Écossais qui les aurait inventés en 1592. La lame de fer accéléra le développement du patinage de vitesse et, en 1642, le club de patinage de vitesse d'Édimbourg fut fondé. La première course de patinage de vitesse organisée, qui couvrait un peu plus de 24 kilomètres, eut lieu en 1763, sur les Fens, en Angleterre.

Éventuellement, le sport fit son chemin jusqu'en Amérique du Nord où une lame plus légère, plus aiguisée et entièrement en acier fut introduite en 1850. Le premier championnat mondial fut organisé par la Hollande en 1889 et regroupait des patineurs dans les 4 distances : 500 m, 1500 m, 5000 m et 10 000 m. L'association internationale, l'International Skating Union, fut fondée en 1892, en Hollande. Vers la fin du siècle, le sport avait attiré de grandes foules de spectateurs dans plusieurs parties du monde.

La première compétition de patinage sur glace enregistrée au Canada prit place sur le fleuve St-Laurent en 1854 où trois officiers de l'armée britannique patinèrent de Montréal à Québec. Les courses de patinage de vitesse devinrent un aspect régulier de la vie hivernale et, en 1887, l'Association de patinage amateur du Canada, la première association sportive du jeune pays, fut fondée. En 1887, le premier championnat officiel fut tenu sous les auspices de l'Association canadienne de patinage amateur du Canada, qui, en 1894, devint le premier organisme directeur non européen du sport à adhérer à l'International Skating Union. (Le nom fut changé en 1960 pour devenir l'Association canadienne de patinage de vitesse amateur, puis en 2000 pour Patinage de vitesse Canada.) À l'époque, le patinage de vitesse et le PATINAGE ARTISTIQUE font partie de la même organisation, mais ce sont surtout les intérêts des patineurs de vitesse qui priment. Les patineurs artistiques ne forment leur propre organisation qu'en 1939.

Il y a deux types d'épreuve : le patinage de vitesse sur courte piste et le patinage de vitesse sur longue piste. Le patinage de vitesse sur courte piste, caractérisé par son départ en groupe, prit naissance au Canada et aux États-Unis en 1905, avec la première compétition enregistrée en 1909. Durant les années 1920 et 1930, des foules s'amassaient régulièrement au Madison Square Gardens de New York pour assister à ce spectacle à la fois électrisant et risqué. À la même époque, le sport voyait le jour en Grande-Bretagne, au Japon, en France, en Belgique et en Australie. Le patinage de vitesse de style olympique ou sur longue piste comme on le connaît aujourd'hui fit ses débuts aux premiers Jeux olympiques d'hiver de 1924 et il en a toujours été une des épreuves des plus courues. Les premières compétitions olympiques furent dominées par les Finlandais et les Norvégiens, quoique les Américains se défendaient très bien.

Les patineurs hollandais et scandinaves dominent pendant longtemps le patinage de vitesse à l'échelle internationale, bien que les Russes et les Américains connaissent aussi du succès. Le patineur américain le plus remarquable, Eric Heiden, remporte cinq médailles d'or aux Jeux olympiques d'hiver, en 1980. Toutefois, le Canada forme également d'excellents patineurs de vitesse. En 1897, Jack McCulloch de Winnipeg remporte les championnats de l'UIP à Montréal. Les Torontois Fred Robson, Gladys Robinson et Lela BROOKS dominent les compétitions nord-américaines de patinage et établissent un certain nombre de records au cours des trois premières décennies du XXe siècle. Charles I. GORMAN de Saint-Jean figure aussi parmi les patineurs exceptionnels de l'époque. La Torontoise Jean WILSON gagne des médailles d'or et d'argent aux Jeux olympiques de 1932, où le patinage de vitesse féminin figure comme sport de démonstration.

De cette période jusqu'aux années 70, la médaille de bronze de Gordon Audley remportée à l'épreuve du 500 m aux Olympiques de 1952 constitue le principal exploit du Canada en patinage de vitesse. Cathy Priestner gagne, 24 ans plus tard, une médaille d'argent à Innsbruck, en Autriche. En 1973, Sylvia BURKA devient la championne junior mondiale officieuse et remporte le titre mondial féminin en 1976. L'année suivante, elle est la championne mondiale de sprint. En 1980, Gaétan BOUCHER de Québec termine deuxième dans une compétition mondiale, tout juste derrière Heiden, et enregistre un record du monde au 1000 m. Aux Jeux olympiques de Sarajevo, en 1984, Boucher éveille l'intérêt de la population pour le patinage de vitesse en remportant deux médailles d'or et une de bronze. La même année, il rafle le titre mondial au sprint.

Aux Olympiques de 1988, Boucher se trouve encore à la tête de l'équipe olympique, mais son heure de gloire est passée et l'équipe n'arrive pas à se classer parmi les premières. Cette situation peut s'expliquer en partie par l'essor du patinage sur courte piste, surtout au Québec, où le patinage de vitesse est plus ancré que dans les autres provinces. D'ailleurs, aux Jeux de 1988, les patineurs québécois dominent les épreuves de démonstration sur courte piste : les hommes décrochent le bronze au 5000 m relais et les femmes obtiennent quatre médailles.

Sylvie Daigle gagne l'or au 1500 m, de même que l'argent au 1000 m et au 3000 m. Elle permet aussi à l'équipe de remporter la médaille de bronze au 3000 m relais. Daigle et sa coéquipière de longue date, Nathalie Lambert, remportent à tour de rôle le championnat du monde avant que la course sur courte piste soit acceptée à part entière aux Jeux de 1992. Daigle fait une chute au 500 m, mais au 3000 m relais, elle mène l'équipe, qui comprend Lambert, à la première marche du podium. Frédéric Blackburn, aussi du Québec, remporte l'argent au 1000 m et fait partie de l'équipe du relais, aussi médaillée d'argent.

Le Canada continue de remporter des victoires en patinage de vitesse sur piste courte jusqu'à la fin des années 1990. En 1994, aux Jeux olympiques d'hiver de Lillehammer, Nathalie Lambert ajoute une médaille d'argent à sa collection en gagnant l'épreuve du 1000 m. Elle est également membre de l'équipe féminine qui remporte la médaille d'argent pour le relais de 3000 m. Marc GAGNONremporte la médaille de bronze à l'épreuve de patinage de vitesse masculine de 1000 m. Aux Jeux de Nagano en 1998, l'équipe est encore plus forte et rafle plusieurs médailles d'or : Annie PERREAULT pour l'épreuve du 500 m et l'équipe masculine de relais 5000 m composée d'Éric Bédard, Derrick Campbell, François Drolet et Gagnon. De plus, les patineurs canadiens de vitesse sur longue piste s'améliorent considérablement aux niveaux international et olympique. Cette amélioration est attribuable à ce qu'ils ont su utiliser efficacement un des éléments hérités des XV<sup>e</sup> Jeux olympiques d'hiver de Calgary : l'anneau olympique de patinage de vitesse. En 1994, Susan Auch récolte la médaille d'argent au 500 m femme, exploit qu'elle réitère en 1998. La championne des épreuves sur glace est Catriona LEMAY DOAN, qui obtient la médaille d'or au 500 m et la médaille d'argent au 1000 m. Susan Auch remporte la médaille de bronze au cours de cette épreuve. Jeremy WOTHERSPOON est médaillé d'argent du 500 m homme et Kevin Overland récolte le bronze.

La saison de 1998-1999 est couronnée de succès, les athlètes continuent de gagner de nombreuses épreuves sur la scène internationale. Jeremy Wotherspoon remporte deux titres lors des épreuves de la coupe du monde, le 500 m et le 1000 m, et termine en haut du podium lors des championnats mondiaux sprint. Michael Ireland arrive troisième au classement final du championnat du monde au 500 m. Catriona Lemay Doan prouve une fois de plus que sa réussite n'est pas due au hasard. Elle termine deuxième au championnat du monde sprint et, lors des épreuves du 500 et du 1000 m, elle se hisse respectivement au premier et au troisième rangs du classement général de la Coupe du monde et aux championnats du monde individuels de patinage de vitesse.

Durant la saison de 1999-2000, les patineurs de vitesse canadiens montrent qu'ils seront des concurrents sérieux aux Jeux olympiques de Salt Lake City de 2002. Wotherspoon réitère son exploit de la saison précédente en terminant premier au 500 m et au 1000 m durant la Coupe du monde et en rapportant les championnats mondiaux sprint. En outre, il se classe troisième aux championnats du monde individuels. Michael Ireland finit troisième du 500 m lors de la Coupe du monde et deuxième derrière Jeremy Wotherspoon, aux championnats du monde sprint, devenant ainsi le vice-champion. Il se classe deuxième au 500 m et troisième au 1000 m aux championnats du monde individuels. Au cours de cette même compétition, Catriona Lemay Doan termine troisième au 500 m.

Les patineurs de vitesse canadiens connaissent leurs meilleurs Jeux olympiques à Salt Lake City en 2002. Ils gagnent en tout huit médailles olympiques. Chez les hommes, le patineur courte piste Marc Gagnon rafle la médaille d'or au 500 m et au 5000 m relais avec ses équipiers Jonathan Guilmette, François-Louis Tremblay et Mathieu Turcotte, ainsi que la médaille de bronze au 1500 m. Marc Gagnon devient ainsi l'athlète olympien canadien le plus décoré de l'histoire des Jeux olympiques d'hiver. Jonathan Guilmette est médaillé d'argent du 500 m et Mathieu Turcotte, médaillé de bronze du 1000 m. Au cours de la première manche du 500 m, une malheureuse chute prive de médaille Jeremy Wotherspoon, pourtant favori du patinage longue piste. Il ne réussit qu'à se classer treizième à l'épreuve du 1000 m qui se déroule quelques jours plus tard. Les skieuses longue piste participent également à la récolte de médailles : Catriona Lemay Doan remporte l'or au 500 m, Cindy Klassen, le bronze au 3000 m et Clara HUGHES, le bronze au 5000 m. À l'épreuve de patinage courte piste, l'équipe de relais d'Isabelle Charest, Marie-Eve Drollet, Amélie Goulet-Nadon et Alanna Kraus rafle le bronze au 3000 m. Hughes a l'honneur d'être la première athlète canadienne à remporter une médaille aux Jeux olympiques d'hiver et d'été. En 1996 à Atlanta, elle récolte deux médailles de bronze au cours de l'épreuve cycliste.

Le succès que remportent les patineurs de vitesse canadiens à l'échelle internationale se poursuit jusqu'aux Jeux olympiques de Turin, en 2006. En patinage sur longue piste, Jeremy Wotherspoon remporte la médaille d'or en Coupe du monde en 2004, en 2005 et en 2006, à l'épreuve du 500 m. Cindy Klassen remporte, quant à elle, la Coupe du monde au 1500 m, en 2003, 2005 et en 2006, et la Coupe du monde au 3000 m en 2006.

Aux Jeux olympiques de 2006, le Canada se démarque par le nombre de ses victoires, son programme de patinage de vitesse continuant de former les meilleurs patineurs du monde. En tout, le Canada rafle huit médailles en patinage sur longue piste (2 médailles d'or, 4 d'argent et 2 de bronze) et quatre médailles en patinage sur courte piste (3 d'argent et 1 de bronze). Les courses de poursuite par équipe ont été présentées pour la première fois en 2006, l'équipe masculine et l'équipe féminine décrochent chacune la médaille d'argent. Ce sera la seule médaille que les hommes remportent cette année-là en patinage sur longue piste, les femmes, elles, ont plus de succès sur courte et sur longue piste. Clara Hughes remporte la médaille d'or au 500 m, Kristina Groves décroche l'argent au 1000 m. Cindy Klassen, pressentie pour remporter au moins trois médailles olympiques pour le Canada, remporte le bronze au 3000 m, l'argent au 1000 m et l'argent en course de poursuite par équipe. Elle décroche ensuite la médaille d'or dans son épreuve de prédilection, le 1500 m et conclut les Jeux olympiques en raflant la médaille de bronze au 5000 m. En plus d'être l'athlète ayant récolté le plus de médailles aux Jeux olympiques (6 médailles), Cindy Klassen devient, avec Marc Gagnon, l'athlète olympique la plus décorée de l'histoire du Canada. En patinage sur courte piste, les hommes remportent l'argent au relais de 5000 m et François-Louis Tremblay décroche l'argent au 500 m. Les femmes décrochent l'or au relais de 5000 m et Anouk Leblanc-Boucher, le bronze au 500 m.

En savoir plus

Lecture supplémentaire

Liens externes

En ce Mardi je donne, faites un don à L’Encyclopédie canadienne!

Un don fait aujourd’hui à L’Encyclopédie canadienne aura un impact encore plus important grâce à l’offre faite par un généreux donateur anonyme de verser en cadeau une somme égale à tous les dons reçus. Du 3 décembre au 10 décembre 2024, les dons seront ainsi égalés jusqu’à concurrence de 10 000$! Tous les dons de plus de 3$ recevront un reçu pour fin d’impôt. Merci de soutenir L’Encyclopédie canadienne, un projet de Historica Canada.

Faites un don