Au Canada, le
terme peuples autochtones fait référence aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuits. Ces peuples sont les premiers habitants de la
terre qui est maintenant le Canada. Lors du recensement de 2016 mené par Statistique Canada, plus de 1,6 million de personnes
au Canada ont déclaré s’identifier en tant qu’Autochtones, ce qui représente 4,9 %
de la population nationale. Gravement menacés, et dans certains cas anéantis,
par les forces coloniales, la culture, la langue et les systèmes sociaux des Autochtones n’en ont
pas moins façonné le développement du Canada, et ils continuent de s’épanouir et
de prospérer malgré une extrême adversité.
Qui sont les peuples autochtones du Canada?
Au Canada,
il existe trois catégories de peuples autochtones : les Inuits, les Métis et les Premières Nations. Les Inuits habitent principalement
dans les régions nordiques du Canada. Leur patrie, connue sous le nom d’Inuit
Nunangat, inclut une grande partie des terres, de l’eau et de la glace de la
région arctique. Les Métis sont d’ascendance mixte européenne et autochtone, et
ils vivent principalement dans les provinces des Prairies et en Ontario, mais
également dans d’autres régions du pays. Les peuples des Premières Nations sont
les premiers habitants de la terre qui est maintenant le Canada, et ils
occupent souvent les territoires au sud de l’Arctique.
La Loi sur les Indiens, la principale loi par laquelle le gouvernement fédéral gère une variété de questions
concernant les affaires autochtones, crée une division supplémentaire en
séparant les peuples autochtones en deux catégories : les Indiens inscrits
et les Indiens non inscrits (voir aussi Statut d’Indien). Les Indiens inscrits sont des
personnes qui sont inscrites au Registre des Indiens et qui ont des cartes
d’identité (appelées cartes de statut) qui contiennent des renseignements sur
leur identité, leur bande, et leur numéro d’inscription (voir aussi
Indien).
Tous les
peuples autochtones du Canada sont protégés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, qui consacre les droits des autochtones. Les ministères du gouvernement
fédéral qui sont responsables des affaires des peuples autochtones sont : Relations Couronne-Autochtones et
Affaires du Nord Canada, et Services aux Autochtones Canada.
Plusieurs
nations autochtones ont signé des traités avec la Couronne. Ces ententes ont permis l’utilisation de terres autochtones en échange de paiements annuels
et/ou d’autres avantages. Les traités forment la base constitutionnelle et
morale de l’alliance entre les peuples autochtones et le Canada.
Histoire
Les peuples autochtones sont au Canada depuis des temps
immémoriaux. Ils ont formé des systèmes sociaux, politiques, économiques et
culturels complexes bien avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord.
Avec la
colonisation par les Blancs, les modes de vie traditionnels autochtones ont été
transformés à jamais. Les politiques et pratiques coloniales, comme la Loi sur les Indiens, le système de laissez-passer, les réserves et les pensionnats indiens, ont cherché à contrôler et à
assimiler les peuples autochtones. Ils ont eu des impacts historiques et
continus sur des générations de peuples autochtones.
De telles
pratiques et politiques, combinées au racisme, aux actes de ségrégation, à la perte de terres et à l’accès
réduit ou inégal aux ressources alimentaires et aux services publics, ont eu
des conséquences dévastatrices sur la santé et le bien-être socio-économique des peuples
autochtones (voir aussi Condition sociale des Autochtones au
Canada et Autochtones : conditions
économiques).
Les
rapports finaux de la Commission de vérité et
réconciliation, et
de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles disparues et
assassinées
démontrent le travail continu pour la réconciliation.
Données démographiques
Lors du
recensement de 2016, 1 673 785 personnes au Canada ont déclaré s’identifier en
tant qu’Autochtones, ce qui représente 4,9 % de la
population nationale. La population des Premières Nations est de 977 230 personnes, la population
des Métis est de 587 545 personnes, et la population des
Inuits atteint 65 025 personnes.
La population
autochtone au Canada augmente de manière régulière; depuis 2006, elle a
augmenté de 42,5 %, soit plus de quatre fois le taux de croissance de la
population non autochtone. Statistique Canada prévoit qu’au cours des 20
prochaines années, la population autochtone atteindra possiblement 2,5 millions
de personnes. Ces changements dans la population reflètent la croissance de
l’espérance de vie, des taux élevés de natalité, et un plus grand nombre de
personnes s’identifiant en tant qu’Autochtones lors du recensement de
2016.
Le
recensement de 2016 montre une croissance démographique dans les communautés
des Premières Nations, à la fois sur et à l’extérieur des réserves; de 2006 à 2016, la population vivant sur les
réserves a augmenté de 12,8 %, alors que la population vivant à
l’extérieur des réserves a augmenté de 49,1 %. Statistique Canada rapporte
également que les Métis sont le groupe autochtone le plus susceptible de vivre
dans une communauté urbaine; près des deux tiers de la population vivaient dans
une ville en 2016. En ce qui concerne les Inuits, 75 % de la population
habitent dans l’Inuit Nunangat, une étendue de territoire couvrant les terres,
l’eau et la glace qui constituent l’Arctique.
Le
saviez-vous?
Lors du recensement de 2016, 11 620 personnes au Canada ont affirmé être de
descendance Cherokee. La Nation Cherokee est la plus grande nation tribale aux
États-Unis.
Diversité régionale et
culturelle
Les peuples
autochtones de l’Amérique du Nord – à la fois sur le plan historique et
contemporain – peuvent être divisés en 10 régions culturelles. Seules les six
premières régions ci-dessous se trouvent à l’intérieur des frontières du
Canada :
- Arctique
- Subarctique
- Côte
nord-ouest
- Plateau
- Plaines
- Forêts
de l’Est (région aussi connue sous le nom de Nord-Est)
- Sud-Est
- Sud-Ouest
- Grand
Bassin
- Californie
Les
frontières politiques contemporaines de l’Amérique du Nord ne reflètent pas (et
chevauchent souvent) les terres traditionnelles. Par exemple, la Nation Mohawk
d’Akwesasne chevauche deux frontières provinciales (Québec et Ontario) et internationales (État de New York) parce
que son existence est antérieure à l’établissement de la frontière
internationale en 1783 (voir aussi Territoire autochtone).
Ces zones
sont basées sur les divisions linguistiques qui ont été initialement définies
par l’ethnologue et linguiste Edward Sapir en 1910, alors qu’il était à la
tête de la division d’anthropologie de la Commission géologique du Canada, qui devient plus tard le Musée Canadien de l’histoire (voir aussi Langues autochtones au Canada). Le cadre géographique d’Edward
Sapir est adopté par le Handbook of North American Indians (Manuel des
Indiens d’Amérique du Nord) de la Smithsonian Institution, dont les premiers
volumes sont publiés en 1978, et il continue d’être largement utilisé dans le milieu
universitaire.
Le Handbook
indique que ces catégories sont « utilisées pour organiser et faire référence à
de l’information sur les groupes contigus qui sont, ou étaient, semblables de par
leur culture et leur histoire », mais il est important de noter que ces
délimitations sont peu concrètes et que les peuples voisins partagent toujours
certaines similarités et certaines différences. Plutôt que de représenter dix
cultures distinctes, ces zones reflètent des groupements géographiques et
culturels fluides et souvent entremêlés. De plus, les peuples autochtones
contemporains peuvent vivre loin de leurs patries ancestrales, et peuvent
effectivement former de nouvelles communautés dans les centres urbains plutôt
que sur les terres ancestrales.
Ces régions
culturelles sont massives et généralisées; ce qui s’applique à une région ne
s’applique pas nécessairement à l’ensemble des régions. Par exemple, certaines
sources divisent encore les forêts de l’Est en régions du Sud-Est et du
Nord-Est, alors que d’autres combinent simplement ces régions en terres
boisées, et par conséquent, on ne devrait pas conclure que tous les peuples
d’une région culturelle partagent les mêmes expériences.
Les aperçus des recherches de six régions culturelles du Canada ne fournissent que quelques renseignements anthropologiques spécifiques. Les peuples inclus dans ces régions sont semblables à certains égards, et sont différents à d’autres égards. Ce qui est vrai pour les Hurons-Wendats n’est pas nécessairement vrai pour les Micmacs, et il existe effectivement des variations entre les bandes d’un même groupe. Lorsqu’on considère les situations contemporaines, il est impossible de supposer qu’un enjeu, qu’un ensemble de croyances ou qu’une référence culturelle peut concerner tous les peuples autochtones du Canada, bien que dans les politiques contemporaines, les mouvements politiques à grande échelle, comme Idle No More, sont largement acceptés et mobilisés.
Les
ethnologues, les archéologues et les anthropologues qui ont écrit au sujet de
ces régions culturelles ne sont souvent pas autochtones eux-mêmes. Bien qu’un
grand nombre de leurs recherches aient été menées grâce à des entrevues et de
la recherche sur le terrain, elles ont dû inévitablement être effectuées dans un
cadre colon-colonisateur, une vision du monde qui privilégie l’acquisition de
propriétés, le style de gouvernement européen et la croissance économique, et
ce, malgré les bonnes intentions des chercheurs. Néanmoins, ces recherches
demeurent précieuses à la fois en tant qu’outil historique et
historiographique.
Liste des peuples
autochtones au Canada
En 2016,
plus de 1,6 million de personnes se sont identifiées en tant qu’Autochtones au
Canada. Une liste des différentes nations autochtones répertoriées au pays se
trouve ci-dessous. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, mais elle fournit
un aperçu de l’histoire, de la société, de la culture, des politiques et de la
vie contemporaine des différentes communautés métisses, inuites et des
Premières Nations au Canada.
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Haisla (Kitamaat) |
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Nlaka'pamux (Thompson) |
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