Anka, Paul | l'Encyclopédie Canadienne

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Anka, Paul

Aussi populaire en Europe qu'en Amérique du Nord, Anka est alors l'une des principales idoles des jeunes.

Anka, Paul

  Paul (Albert) Anka. Chanteur, auteur-compositeur, comédien (Ottawa, d'ascendance syrienne, 30 juillet 1941, naturalisé américain 1990). Doctorat honorifique en musique (St. John's University, NY) 1978. À 10 ans, il commence à se produire localement dans des spectacles d'amateurs et à la radio, et forme un trio vocal dans son école, les Bobby Soxers. Ses études musicales sont brèves : il travaille le piano avec Winnifred Rees, et la théorie avec Frederick Karam qui dirige le chœur dont Paul fait partie à l'église syrienne orthodoxe Saint Elijah. À 15 ans, Anka enregistre à Hollywood l'une de ses propres chansons, Blauwildesbestfontein. De retour au Canada, il paraît dans les émissions de télévision du réseau anglais de la SRC Pick the Stars et Cross-Canada Hit Parade. À Pâques 1957, il se rend à New York et signe un contrat avec ABC-Paramount pour enregistrer et écrire des chansons. Son premier 45 tours, Diana, est l'un des plus grands succès de la musique pop. En décembre 1957, il entreprend une tournée dans 91 villes d'Angleterre, des États-Unis et du Canada, attirant - comme il va le faire durant plusieurs années - des auditoires composés surtout d'adolescentes. En 1958, il se rend au Japon et en Australie.

Idole des adolescentes

Aussi populaire en Europe qu'en Amérique du Nord, Anka est alors l'une des principales idoles des jeunes. Un critique parisien (cité par David Cobb dans Canadian Magazine ) le décrit ainsi : « Un doigt de Johnnie Ray, un soupçon de Frankie Laine, le piquant d'Elvis Presley, quelques gouttes des Platters - agitez et servez : c'est le cocktail Paul Anka. » Une populaire production de l'Office national du film, Lonely Boy (titre de l'un de ses succès de 1960), raconte l'ascension d'Anka. En 1960, il devient le plus jeune exécutant à s'être jamais produit au Copacabana à New York; le 33 tours At the Copa (ABC S-353) date de cette époque. Malgré le succès de ses disques au Canada, Anka se produit rarement dans son pays d'origine au cours des 12 années suivantes; sa famille déménage à New York en 1961, et lui-même s'installe plus tard à Carmel (Cal.).

Entre 1957 et 1962, ABC-Paramount lance des succès tels que : You Are My Destiny, Put Your Head on My Shoulder, It's Time to Cry, Puppy Love (réenregistré en 1972 par Donny Osmond, et de nouveau un succès), My Home Town et Dance on Little Girl. Vendues à des millions d'exemplaires, plusieurs de ces chansons sont rééditées avec d'autres 45 tours populaires sur les 33 tours Vintage Years (1957-1961) (Sire K-6043) et Anka Gold - 28 Original Hits (2-Sire 3704). À l'époque, Annette, Connie Francis, Johnny Nash, Patti Page et Bobby Rydell, entre autres, enregistrent ses chansons. Anka compose aussi It Doesn't Matter Anymore pour Buddy Holly, titre qu'il propulse en première place du palmarès en 1959.

Au début des années 1960, Anka joue de petits rôles dans des films d'Hollywood (par exemple, dans Le jour le plus long). Au milieu de la décennie, sa carrière de chanteur décline tandis que les goûts du public se modifient et que montent les Beatles. Les enregistrements que RCA réalise de 1962 à 1969 ne comprennent que trois véritables succès : Love Me Warm and Tender, A Steel Guitar and a Glass of Wine et Eso Beso. En 1964, Ogni Volta se vend à un million d'exemplaires en Italie. Se tournant davantage vers l'écriture, Anka compose My Way pour Frank Sinatra, sur la mélodie de Comme d'habitude, une chanson française; Sinatra en fait sa formule philosophique personnelle vers la fin de sa carrière. De nombreux chanteurs l'enregistrent, dont Elvis Presley et les Sex Pistols. En 1971, Tom Jones remporte un important succès avec She's a Lady, une chanson d'Anka.

Retour et carrière de compositeur

Vers l'âge de 30 ans, Anka revient quelque peu sur le devant de la scène, en chanteur de charme spécialisé dans des chansons plutôt larmoyantes. Il se concentre alors sur Las Vegas où, dès 1971, il commence à se produire chaque année au Caesar's Palace pendant six à huit semaines. Sur les disques de cette époque figurent les succès Do I Love You (Buddah 1971), Let Me Get to Know You (Fame 1973), et en 1974-1975 chez United Artists, (You're) Having My Baby, One Man Woman/One Woman Man (ces deux derniers titres chantés avec Odia Coates), I Don't Like to Sleep Alone, (I Believe) There's Nothing Stronger than Our Love et Times of Your Life. Après 1975, il fait moins d'enregistrements; Hold Me 'Til the Morning Comes (en collaboration avec David Foster) a du succès en 1983, tout comme l'album en espagnol Amigos en 1996. En 2005, il réussit une incursion du côté du jazz avec l'album Rock Swings, qui se classe disque d'or au Canada et au R.-U. et atteint la deuxième place des albums de jazz du Billboard.

Au début des années 1990, Anka reprend son métier de comédien, paraissant dans le film Ordinary Magic, entre autres. Il continue à chanter à Las Vegas et à se produire régulièrement à Atlantic City. Il donne fréquemment des concerts privés lors de congrès.

Enregistrements; prix

Anka enregistre plus de cent vingt 33 tours : plusieurs chez ABC-Paramount, plus d'une douzaine chez RCA, certains chez Buddah, Barnaby, United Artists, Columbia et sous d'autres étiquettes. RCA, United Artists, Buddah et K-Tel compilent également les plus grands succès d'Anka, qui est par ailleurs affilié à BMI. Spanka Music Corporation et Paulanne Music Inc. détiennent les droits d'auteur de ses chansons. Plusieurs de ses créations, notamment My Way et Having My Baby, reçoivent des prix BMI pour avoir dépassé deux millions d'interprétations. En 1975 il remporte le prix Juno du compositeur de l'année, après avoir été en nomination une douzaine de fois pour ce prix. En 1989, Cherry Lane Music Co. édite un recueil de 28 de ses succès. Le thème de l'émission The Tonight Show composé par Anka aurait été joué 1,4 million de fois (ce qui lui a valu un prix BMI Classic Contribution Award); la trame sonore qu'il a composée pour Le jour le plus long a été en nomination pour un oscar.

Prestations au Canada

Bien qu'irrégulières, les dernières apparitions de cet artiste sur la scène canadienne entre 1974 et 1984 ont lieu dans de grandes salles : l'O'Keefe Centre for the Performing Arts, le Centre national des Arts, la grande scène de l'Exposition nationale du Canada, le Maple Leaf Gardens et la Place des Arts. Le réseau anglais de la télévision de la SRC le met en vedette en 1972-1973 dans la série « ANKA » créée à Vancouver. En 1991, il devient brièvement copropriétaire de l'équipe de hockey des Sénateurs d'Ottawa. La ville d'Ottawa nomme une artère en son honneur : la promenade Paul Anka. En 2002, pour la première fois en vingt ans, Anka donne un concert public dans sa ville natale.

Principales récompenses

Un documentaire du réseau anglais de la SRC, Life and Times (première diffusion en 2003) et l'émission Biography du réseau A&E, présentent une chronique des réalisations d'Anka. Il est intronisé au Panthéon de la musique canadienne et au Songwriters Hall of Fame américain. En 1991, la France le nomme chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Il est membre de l'Ordre du Canada et a son étoile sur l'Allée des célébrités canadiennes.

Voir aussi L'Encyclopédie canadienne.

Discographie choisie

Face in the Mirror. 1993; Polydor 519 095-2

Paul Anka Sings His Big 10. 1994; D2-77558 Curb

Amigos. 1996; XCD 82002 Sony

A Body of Work. 1998; EK 69405 Epic

The Very Best of Paul Anka. 2000; 07863 67998-2 RCA

Rock Swings. 2005; B0004751-02 Verve

Classic Songs: My Way. 2007; 0251726647 Decca

Bibliographie

Ray SONIN, « Anka's away », Music World (1<sup>er</sup> août 1957)

Paul A. GARDNER, « Tin Pan Alley at fifteen », Maclean's (4 janv. 1958)

Claire McDERMOTT, « Paul Anka takes Europe by storm », Star Weekly (28 févr. 1959)

Shirley MAIR, « Paul Anka : the world's reigning juvenile », Maclean's (1<sup>er</sup> déc. 1962)

Catherine SINCLAIR, « What's the secret of Paul Anka's appeal », Chatelaine (janv. 1963)

Bill TRENT, « Paul Anka and the girl he left behind », Weekend (26 juin 1965)

David COBB, « I'm the youngest top ballad singer in the business », Canadian Magazine (22 janv. 1972).

Peter GODDARD, « Paul Anka: I have a 20-year history in show business. I've seen it all happen », Toronto Star (9 oct. 1976)

Adrian WALLER, « "Lonely Boy" on top of the world », Reader's Digest (oct. 1976)

Juan RODRIGUEZ, « Paul Anka: in Montreal, he'll do it (as always) his way », The Gazette (Montréal, 7 juill. 1979)

Patricia BRENNAN, « Acting on impulse », ibid. (10 févr. 1991)

Tony LOFARO, « Paul Anka doesn't live here any more », Ottawa Citizen (5 mars 2000)

Sarah HAMPSON, « Paul Anka: I was a lonely boy », Globe and Mail (27 avr. 2002)

Ashley Jude COLLIE, « Longevity is what I'm about », Maclean's (14 oct. 2002)

Lecture supplémentaire

Liens externes