Pâques, temps du Carême et de la Passion | l'Encyclopédie Canadienne

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Pâques, temps du Carême et de la Passion

Pâques, temps du Carême et de la Passion. L'expression musique de Pâques s'emploie pour désigner toute la musique appropriée à la période qui débute le Mercredi des Cendres, se poursuit avec la Semaine sainte et Pâques et se termine à l'Ascension.

Pâques, temps du Carême et de la Passion. L'expression musique de Pâques s'emploie pour désigner toute la musique appropriée à la période qui débute le Mercredi des Cendres, se poursuit avec la Semaine sainte et Pâques et se termine à l'Ascension. La Passion selon saint Matthieu de Bach est devenue au Canada l'oeuvre la plus appréciée de ces fêtes, principalement à cause des exécutions données durant plus de 30 ans (1923-57, dont plusieurs furent radiodiffusées) par sir Ernest MacMillan, d'abord à l'église Timothy Eaton Memorial avec le choeur du TCM (RCMT) puis, après 1942, avec le Choeur Mendelssohn de Toronto. Les autres Passions de Bach, Le Christ au mont des Oliviers de Beethoven, Un Requiem allemand de Brahms, les Requiem de Mozart et de Fauré, Le Calvaire de Spohr et La Rédemption de Gounod ont également été chantés au Canada durant la saison pascale, en concert public et dans les églises. Toutefois, pendant au moins la première moitié du XXe siècle, ce sont des oeuvres de qualité légèrement inférieure, comme The Crucifixion de John Stainer, The Holy City d'Alfred Gaul, Les Sept Paroles du Christ de Théodore Dubois et From Olivet to Calvary de John Henry Maunder, qui furent interprétées le plus souvent. L'oeuvre de Dubois est la seule à avoir conservé une aussi grande popularité dans les églises du Québec, où l'on fit souvent appel, pour les exécutions du Vendredi saint, aux services de solistes réputés comme Raoul Jobin ou Richard Verreau. Beaucoup d'oeuvres moins célèbres ont également été exécutées, dont Messiah Victorious, une cantate de William G. Hammond, à l'église méthodiste Trinity à Toronto, à Pâques 1913, ainsi que Crux de Fernand de la Tombelle et Les Mystères douloureux de Charles Planchet, exécutées à Montréal en 1922 et 1925 respectivement.

Il y a lieu de croire que la première présentation importante du genre reliée à la période pascale fut une passion interprétée en plain-chant à Québec le Vendredi saint de 1646. Un participant rapporta : « ... ensuite on fit le service où la passion fut chantée a trois scavoir, de M. de St. Sauveur Evangeliste [Jean Le Sueur], & de M. le prieur [René Chartier] qui faisait la synag. & de moy... » (Jérôme Lalemant, Relations des Jésuites, vol. XXVIII, p. 176).

Parmi les oeuvres pascales d'envergure composées par des Canadiens figurent le Stabat Mater (exécuté en 1925) et l'oratorio La Rédemption de Frédéric Pelletier (v. 1930), l'oratorio Salvator de Roberta Geddes-Harvey (1907, chanté à Guelph, Toronto et Kingston), le Stabat Mater et la Passion de Joseph-Julien Perrault (tous deux composés entre 1849 et 1866), la cantate The Solitudes of the Passion d'Albert Ham (1917), Les Sept Paroles du Christ (1933) et Messe de Pâques (1941) de J.-Antonio Thompson, et l'opéra religieux The Triumph of Our Lord d'Arthur Poynter (1950). The Passion According to Saint Luke de James McRae et Keith Bissell, de même que le Stabat Mater de Welford Russell et celui de Bernard Naylor sont des arrangements plus récents. Ce dernier composa également une cantate de Pâques, The Resurrection According to Saint Matthew (1965). Mentionnons aussi comme oeuvres importantes : The Ascension de Godfrey Ridout (1962, la deuxième de ses Cantiones mysticae), les parties se rapportant à la Pâques de Cantata Sacra de Violet Archer (1966) et de Cantata and Narrative for Good Friday de Paul Pedersen (1972), l'oratorio Jesus Christus d'Anne Lauber (1984) et l'oeuvre Four Episodes from Saint John de Gerhard Wuensch (1987), comportant tous deux des sections sur la Passion et la Résurrection.

Au nombre des compositeurs canadiens d'anthems, de chants et de motets pour le temps de Pâques se trouvent W.H. Anderson, Keith Bissell, Barrie Cabena, Jean Coulthard, George Fox, James Gayfer, Graham George, Barry Gosse, Kenneth Meek, Bernard Naylor (notamment son oeuvre Victimae Paschali, Three Latin Motets et quelques-uns des Nine English Motets), Alfred Whitehead (qui a probablement composé un plus grand nombre d'excellentes oeuvres brèves pour Pâques qu'aucun autre de ses collègues, par exemple son arrangement de Most Glorious Lord of Lyfe) et Healey Willan (Introit and Gradual for Dedication in Eastertide, B. 601, et plusieurs autres). Willan écrivit également Responsories for the Offices of Tenebrae (1956), Propers for Lent et Antiphon for Lent.

Il existe plusieurs oeuvres d'orgue propres à la saison pascale, parmi lesquelles les préludes de choral sur Gelobt sei Gott et Vexilla regis (1950) et sur l' Easter Hymn et O filii et filiae (v. 1956) de Willan, la Suite de Pâques de Matton (1950), la suite Alleluia de Morel (1964-68), Fanfare for Easter Day (orgue et cuivres, 1964) de Bales, Toccata sur « O filii et filiae » de Lynnwood Farnam, Introduction et Fugue sur l'Ite missa est alléluiatique de Bernard Piché, Cloches de Pâques de Benoît Poirier, et Prélude pour les Matines de Pâques de Marius Cayouette.

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