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Markham

Markham (Ontario), constituée en ville en 1971, population de 338 503 (recensement de 2021), de 328 966 habitants (recensement de 2016). Située directement au nord-est de Toronto, elle est une des neuf municipalités composant la municipalité régionale de York. La rivière Rouge traverse la municipalité en diagonale et la lie au parc urbain national de la Rouge. Originalement une communauté agricole, Markham est à présent connue pour ses entreprises technologiques et sa diversité ethnoculturelle.

Tout au long de l’histoire, la région de Markham a été habitée par de différents groupes autochtones, à savoir les Hurons-Wendats, les Haudenosaunee et les Anichinabés. Son territoire est couvert par le Traité no 13 et les Traités Williams.


Peuples autochtones et traités

Des peuples autochtones habitent la région de Markham depuis la fin de la dernière période glaciaire, soit environ 10 000 ans. Lorsque des explorateurs français arrivent dans cette région au début des années 1600, ils rencontrent les Hurons-Wendats. Le territoire de cette Première Nation s’étend alors environ des rives de la baie Georgienne jusqu’au bord nord du lac Ontario. Entre 1634 et 1642, une série d’épidémies emporte une partie de la nation. De 1648 à 1649, les Haudenosaunee vainquent et dispersent les Hurons-Wendats restants. Beaucoup se joignent aussi aux Haudenosaunee.

Dans les années suivantes, les Haudenosaunee s’établissent à plusieurs endroits au nord du lac Ontario. À la fin des années 1600, toutefois, ils commencent à abandonner ces sites. À la même époque, les Anichinabés, dont les Mississaugas, commencent à migrer de la région entourant le lac Supérieur vers le territoire déserté par les Haudenosaunee.

En 1805, des chefs Mississaugas rencontrent des administrateurs coloniaux et signent le Traité no 13, aussi connu sous le nom d’Achat de Toronto. Par ce traité, les Mississaugas cèdent environ 250 800 acres (1 015 km2) au gouvernement colonial. En retour, ils obtiennent dix shillings et des droits de pêche le long du ruisseau Etobicoke. La majorité du traité couvre principalement les territoires actuels de Toronto, de Vaughan et du canton de King, mais la portion sud-ouest de Markham est également incluse. Le reste de la ville est couvert par les traités Williams, signés en 1923. Aujourd’hui, les peuples autochtones représentent 0,3 % de la population de Markham.

Colonisation et développement

Même si les Mississaugas ne signent pas de traités avant 1805 puis 1923, les administrateurs coloniaux « ouvrent » tout de même la région de Markham à la colonisation en 1792. Parmi les premiers colons, beaucoup proviennent de la Grande-Bretagne. C’est William Markham, archevêque de York, en Angleterre, qui donne son nom au canton. Il est l’ami de John Graves Simcoe, lieutenant-gouverneur du Haut-Canada

En 1791, une entreprise britannique cherchant à coloniser des terres dans l’État de New York engage un marchand d’origine allemande, William Berczy. Celui-ci trouve plus de 200 personnes, surtout du nord de l’Allemagne, prêtes à immigrer. Toutefois, l’année suivante, l’entreprise leur refuse les terres et fournitures promises. À ce moment-là, John Graves Simcoe espère développer la région entourant la capitale du Haut-Canada, York (Toronto). Il offre donc à William Berczy et à son groupe le canton de Markham, qui couvre un territoire correspondant presque à la taille de la ville actuelle. Cependant, les plans de développement du lieutenant-gouverneur sont trop ambitieux. En effet, il veut que les nouveaux colons défrichent jusqu’au lac Simcoe en un an et créent la rue Yonge. (Cette rue fait maintenant partie de la limite ouest de Markham.) Comme ils disposent de peu de temps pour cultiver ou construire des meuneries, les colons font face à la famine. Beaucoup quittent le secteur. Malgré ces difficultés, certains de ces colons fondent plusieurs communautés qui font à présent partie de la ville de Markham, dont Unionville.

En 1794, des colons arrivent sur le territoire actuellement couvert par Thornhill. Ils y établissent un village au début du siècle suivant. La communauté se trouve en partie dans le canton de Vaughan et en partie dans le canton de Markham. Quand elle a le statut de village partiellement autonome, de 1931 à 1971, son territoire demeure divisé entre les deux mêmes cantons.

Foire de Markham

À la fin de la Révolution américaine, de nombreuses familles mennonites de la Pennsylvanie redoutent qu’on force certains de leurs membres à rejoindre l’armée. Les mennonites appartiennent à une branche du christianisme nommée anabaptisme. La plupart des anabaptistes sont pacifistes, c’est-à-dire qu’ils s’opposent à l’utilisation de la violence et au service militaire. Or, les lois du Haut-Canada en exemptent les anabaptistes. En 1804, Peter Reesor emmène un groupe de ces « Allemands de la Pennsylvanie » au canton. En 1825, ils fondent le village de Reesorville, rebaptisé Markham plus tard.

La majorité des terres sert à l’agriculture ou à des installations complémentaires comme des meuneries. La foire de Markham voit le jour en 1844. Il s’agit à présent d’un des plus anciens et grands événements agricoles au Canada.

La ville de Markham est créée en 1971. La majorité du canton de Markham est incluse dans la nouvelle municipalité, mais certaines parties sont plutôt annexées à Richmond Hill à l’ouest et à Whitchurch-Stouffville au nord.

Population

Markham est la septième ville la plus peuplée de l’Ontario et la plus grande de la région de York. Elle se dit « la ville la plus diversifiée du Canada ». Selon le recensement de 2016, les groupes ethniques les plus importants à Markham sont les Chinois (45,1 %) et les personnes de l’Asie du Sud (17,8 %). La majorité des immigrants qui y vivent indiquent que leur pays de naissance est la Chine. Hong Kong arrive en deuxième place, suivi de l’Inde, du Sri Lanka et des Philippines.

Parmi les 121 315 résidents ayant comme langue maternelle une langue chinoise, 78 % affirment qu’il s’agit de la langue majoritairement parlée à la maison. Cela explique par exemple la présence de centres commerciaux spécialisés et de médias locaux dans ces langues.

Économie et main-d’œuvre

Markham est connue pour son important secteur technologique. En effet, plus de 900 entreprises technologiques sont basées dans la ville, notamment les sièges sociaux canadiens d’IBM, de Huawei Technologies, de Honda, de Lenovo, de Toshiba et de GE Energy. Les sciences biologiques y constituent également un secteur en pleine croissance. L’aéroport Buttonville, situé dans l’ouest de la ville, est un des terrains d’aviation les plus occupés de l’Ontario.

Gouvernement et politiques

Markham est divisée en huit circonscriptions électorales, qui élisent chacune un conseiller au conseil de ville. Le conseil inclut également le maire et quatre conseillers régionaux, qui siègent également au conseil régional de York.

La municipalité régionale de York inclut neuf municipalités: Aurora, East Gwillimbury, Georgina, King, Markham, Newmarket, Richmond Hill, Vaughan et Whitchurch-Stouffville. Markhama 5 des 21 votes du conseil.

Le gouvernement municipal de Markham gère des services comme les activités récréatives, les bibliothèques, les services d’incendie et la gestion des ordures et du recyclage. La région de York se charge des services de santé, et de transport ainsi que des services sociaux.

Vie culturelle

Le parc urbain national de la Rouge, qui se trouve en partie dans la ville, est le plus grand parc urbain en Amérique du Nord. La galerie d’art Varley tire son nom de l’artiste Frederick Varley, membre du Groupe des Sept. Celui-ci habitait à Unionville au cours des dernières années de sa vie.

Parmi les acteurs originaires de Markham, on compte Hayden Christensen (premiers épisodes de Star Wars), Paula Brancati (Degrassi : Nouvelle Génération), Mena Massoud (Aladin) et Iman Velani (Ms. Marvel). Le présentateur de nouvelles de CTV Lloyd Robertson ainsi que la youtubeuse Lilly Singh viennent aussi de Markham.

Le centre Pan Am de Markham a été construit pour accueillir les compétitions de badminton, de tennis de table et de water-polo aux jeux Pan Am et Parapan Am de 2015.

Le sprinter olympique Andre De Grasse agrandi à Markham. Il est le premier Canadien à être passé à la fois sous la barre des 10 secondes au 100 mètres et des 20 secondes au 200 mètres.