Les Inuits
(« le peuple » en inuktitut)
sont un peuple autochtone dont la
majorité habite
dans les régions nordiques du Canada. On utilise le mot « Inuk » lorsqu’on
parle d’une seule personne du peuple inuit. La patrie inuite est appelée Inuit
Nunangat et fait référence à la terre, à l’eau et à la glace des régions de l’Arctique.
Langues et groupes ethniques
Il existe huit principaux groupes ethniques inuits : les Inuits du Labrador, d’Ungava, de l’ île de Baffin, d’Iglulik, du Caribou, de Netsilik, du Cuivre et de l’Arctique de l’Ouest (qui remplacent les Inuits du Mackenzie). L’inuktitut, la langue inuite, comprend cinq dialectes principaux au Canada : l’inuvialuktun (provenant de la région d’inuvialuit, dans les Territoires du Nord-Ouest), l’inuinnaqtun (dans l’ouest du Nunavut), l’inuktitut (de l’est du Nunavut), l’inuktitut (du Nunavik) et le nunatsiavumiuttut (de Nunatsiavut) (voirLangues autochtones au Canada).
En 2011, 37 615 Inuits disent pouvoir discuter dans une langue ou un dialecte inuit. À Inuit Nunangat, 82,8 % des Inuits disent pouvoir converser en inuktitut, avec une utilisation accrue au Nunavik et au Nunavut, où le nombre monte respectivement à 99,1 et 89 %. Au contraire, on ne parle que de 24,9 % à Nunatsiavut et de 20,1 % dans la région d’Inuvialuit. Parmi les peuples autochtones au Canada, les Inuits remportent la palme du plus grand pourcentage d’individus sachant parler une langue autochtone, avec 63,7 %. Le déclin de l’inuktitut pousse l’Inuit Tapiriit Kanatami, le porte-parole national des Inuits à Inuit Nunangat, fondé en 1971, à établir un programme d’inuktitut dans les écoles. Dès 1960, les gouvernements provinciaux et territoriaux travaillent à la mise sur pied de programmes de langue inuktitut, même si, ce faisant, certains espèrent faciliter la transition vers l’anglais ou le français. Malgré tout, l’augmentation des locuteurs de l’inuktitut ne suit pas la croissance de la population inuite. La proportion passe donc de 68,8 % en 2006 à 63,3 % en 2011.
Au recensement de 2016, 42 065 Inuits déclarent pouvoir parler une langue Inuit « suffisamment bien pour soutenir une conversation ». De ce nombre, 39 770 personnes, dont 65 % habitent au Nunavut, déclarent posséder des aptitudes à soutenir une conversation en inuktitut.
Terminologie
Le mot inuit
(qui veut dire peuple en inuktitut) désigne un peuple
autochtone qui habite majoritairement dans les régions nordiques du Canada.
Une personne inuite est appelée Inuk. (Voir
aussi Peuples
autochtones de l’Arctique au Canada.)
Territoire et démographie
Le
territoire Inuit est connu sous le nom de l’Inuit Nunangat, qui fait référence
à la terre, à l’eau et à la glace des régions de l’Arctique.
Le terme Inuit Nunangat pourrait peut-être être également utilisé pour désigner
les terres occupées par les Inuits en Alaska et au Groenland. En 2016, selon
Statistique Canada, la population inuite est passée à 65 025, une augmentation
de 29,1 % depuis 2006. Les Inuits représentent 3,9 % de la population
autochtone totale du Canada.
En 2016, environ
73 % de la totalité des Inuits du Canada vivent à Inuit Nunangat, plus de la
moitié de ce nombre (63,7 %) vivant au Nunavut
, suivi par le Nunavik (dans le nord
du Québec
), par l’Arctique de l’Ouest
(les Territoires du Nord-Ouest
et le Yukon
) connu sous le nom d’Inuvialuit, et
par le Nunatsiavut (situé le long de la côte nord du Labrador).
Langues et groupes
ethniques
Il existe
huit principaux groupes ethniques inuits : les Inuits
du Labrador, d’Ungava
, de l’île de Baffin
, d’Iglulik
, du Caribou
, de Netsilik
, du Cuivre
et de l’Arctique de l’Ouest
(qui remplacent les Inuits du Mackenzie).
L’inuktitut,
la langue inuite, comprend cinq dialectes principaux au Canada :
l’inuvialuktun (provenant de la région d’Inuvialuit, dans les Territoires du
Nord-Ouest), l’inuinnaqtun (dans l’ouest du Nunavut), l’inuktitut (de l’est du
Nunavut), l’inuktitut (du Nunavik) et le nunatsiavumiuttut (de Nunatsiavut) (voir
aussi Langues autochtones au Canada
).
En 2016, 41 650
Inuits ont déclaré avoir une connaissance conversationnelle d’une langue ou d’un
dialecte inuit. Dans l’ensemble de l’Inuit Nunangat, 83,9 % des Inuits ont
déclaré avoir une capacité de conversation dans une langue inuite. L’utilisation
de l’inuktitut est plus accrue au Nunavik, où la capacité de converser dans
cette langue est de 99,2 %. Au Nunavut, 89,1 % ont déclaré pouvoir
converser dans une langue inuite. En revanche, les chiffres représentant la
capacité de parler une langue inuite (principalement l’inuvialuktun et l’inuinnaqtun)
sont de 21.4%à Nunatsiavut et de 22 % dans la région d’Inuvialuit.
Le déclin
de l’inuktitut incite l’Inuit
Tapiriit Kanatami (ITK), une organisation qui est porte-parole nationale
des Inuits à Inuit Nunangat et fondée en 1971, à établir un programme
d’inuktitut dans les écoles. Dès 1960, le gouvernement fédéral et les gouvernements
territoriaux travaillent à la mise sur pied de programmes de langue inuktitut,
même si pour certains, la justification repose en partie sur l’hypothèse que
l’instauration de telles traditions éducatives facilitera la transition vers
l’anglais ou le français.
Culture et vie
Traditionnellement,
les Inuits sont des chasseurs et des cueilleurs qui se déplacent de façon
saisonnière d’un camp à l’autre. De larges regroupements régionaux se séparent
en plus petits groupes saisonniers, les camps d’hiver (appelés bandes) sont
d’environ 100 personnes, alors que les groupes de chasse d’été sont de
moins d’une douzaine de personnes. Chaque bande s’identifie à un lieu et se
nomme en conséquence ; les Arvirtuurmiut de la péninsule Boothia sont appelés les
« mangeurs de baleines à fanons » (voir
aussi Igloo
et Inuksuk).
Dans les
communautés nordiques contemporaines, beaucoup d’aliments, comme les fruits,
les légumes et les produits laitiers, doivent être transportés sur de longues
distances, ce qui entraîne des coûts plus élevés, une disponibilité limitée et
des aliments qui ne sont pas frais. Cependant, la disponibilité de la nourriture
traditionnelle grâce à la récolte et au partage explique le pourcentage
élevé d’Inuits qui consomment des aliments traditionnels. Un rapport publié en
2005 établit que la majorité (68 %) des Inuits adultes vivant à Inuit
Nunangat participent à la récolte et à la chasse d’aliments traditionnels comme
le phoque, la baleine, le canard, le caribou, le poisson et les baies. Cette
nourriture traditionnelle demeure une source alimentaire importante pour
beaucoup d’Inuits, 65 % des ménages en tirant au moins la moitié de leurs
viandes et poissons d’aliments traditionnels, et environ 80 % des familles
affirmant partager leur nourriture traditionnelle avec d’autres ménages (voir aussi Insécurité
alimentaire au Canada).
Les Inuits
ont une culture riche et diversifiée. L’art inuit,
de la sculpture à la gravure
et plus encore, démontre une créativité artistique et un savoir-faire hautement
qualifiés. Certains des artistes inuits bien connus incluent Kenojuak
Ashevak, Shuvinai
Ashoona et Annie
Pootoogook. Les jeux
vocaux inuits, aussi appelés chants de gorge, sont une autre activité
culturelle populaire. Ces chants sont habituellement effectués par deux femmes
qui produisent une vaste gamme de sons provenant du fond de la gorge et de la
poitrine. De nombreux Inuits participent également à des jeux et des sports compétitifs
traditionnels comme le coup de pied en hauteur (variés de un ou deux pieds) et
le saut à genoux. Ces jeux sont présentés lors des Jeux
d’hiver de l’Arctique, qui ont lieu tous les deux ans.
Histoire
Au cours
d’environ 4000 ans d’histoire humaine en Arctique, l’apparition de nouveaux
peuples apporte des changements culturels continuels. Les ancêtres des Inuits
d’aujourd’hui, culturellement reliés aux Inupiat (au nord de l’Alaska), aux
Katladlit (Groenland) et aux Yiut (de la Sibérie et de l’ouest de l’Alaska),
arrivent aux alentours de l’an 1050 avant notre ère.
Dès le 11e siècle, les Vikings ont une influence indéterminée sur les Inuits. L’arrivée subséquente d’explorateurs, de baleiniers, de commerçants, de missionnaires, de scientifiques et autres, amorce des changements culturels irréversibles. Les Inuits eux-mêmes participent activement à ces développements en devenant guides, commerçants et en servant d’exemple de survie aux étrangers. (Voir aussi Eenoolooapik et Tookoolito.)
Les effets
de la colonisation ont un impact grave sur la vie et la culture inuites. Bien
que largement ignorés par le gouvernement fédéral
jusqu’en 1939, quand un jugement de
la cour stipule qu’ils sont une responsabilité fédérale (bien qu’ils ne sont toujours
pas assujettis à la Loi sur les Indiens), les Inuits demeurent soumis à des
politiques qui imposent l’assimilation à un mode de vie « canadien ». De nombreux
enfants inuits doivent fréquenter les pensionnats
indiens au Canada (voir aussi Les
expériences des Inuits dans les pensionnats indiens). Les peuples autrefois
nomades sont transformés, parfois par relocalisation forcée (voir aussi Délocalisation
d’Inuits dans l’Extrême-Arctique au Canada), en communautés sédentaires, et
l’on introduit les numéros de disque qui remplacent le système de nom inuit, celui-ci
ne répondant pas aux besoins administratifs. Ces numéros de disque, appelés
ainsi parce qu’ils sont distribués sur de petits disques en cuir ou en fibres
pressées devant être portés sur soi, imposent un nom reconnu par le
gouvernement à un Inuk qui normalement aurait plusieurs noms différents au
cours de sa vie selon son contexte. Ce système repose sur des numéros de série
qui diffèrent géographiquement. Par exemple, le réalisateur Zacharias Kunus
a le numéro de
disque E51613. L’imposition de numéros de disque demeure un événement culturel
traumatisant, et a été fortement critiquée comme encourageant les inégalités
structurelles. (Voir aussi Projet
Noms de famille.)
Malgré les
ajustements faits par les Inuits depuis les trois derniers siècles, et la perte
de certaines caractéristiques traditionnelles, la culture inuite persiste,
souvent avec une conscientisation réfléchie plus grande. Les Inuits
maintiennent leur identité culturelle grâce à leur langue, à leurs lois
familiales et culturelles, à leurs mœurs et au très réputé art inuit.
Vers l’autonomie
gouvernementale
Vers la fin
des années 1960 et le début des années 1970, les Inuits commencent à s’organiser
politiquement en réponse aux politiques d’assimilation et aux restrictions
gouvernementales sur leurs terres traditionnelles. Afin d’exercer efficacement
de la pression sur les questions de revendications territoriales
, de droits autochtones
et d’autonomie gouvernementale
, un groupe d’Inuits forme l’Inuit
Tapiriit Kanatami (autrefois Inuit Tapirisat du Canada) en 1971. L’organisation
soutient et défend les intérêts de tout Inuk vivant dans les 53 communautés de
l’Inuit Nunangat. Ces intérêts représentent un éventail d’enjeux et de défis
interreliés de nature sociale, culturelle, politique et environnementale.
Proposé
pour la première fois par l’Inuit Tapiriit Kanatami en 1976, et soutenu par un
plébiscite en 1982, le territoire du Nunavut
est accepté en principe dans une
revendication territoriale en 1990, et officialisé avec La Loi sur le Nunavut en
1993. Une base solide de dirigeants politiquement expérimentés permet une
transition relativement douce vers le statut de territoire officiel en 1999. Trois
autres ententes sur la revendication territoriale soutiennent les demandes de l’Inuit
Nunangat pour une certaine autonomie gouvernementale. La société Makivik, à
travers la Convention de la Baie-James et du
Nord québécois
,
entreprend des démarches d’autonomie gouvernementale pour Nunavik, et la
Inuvialuit Regional Corporation fait de même pour Inuvialuit. Le Nunatsiavut se
gouverne de façon autonome depuis le 1er décembre 2005, après
la mise en œuvre de l’Accord sur les revendications territoriales des
Inuits du Labrador et de la constitution des Inuits du Labrador.
Le saviez-vous ?
Le 27 janvier 2020, l’aînée inuite Qapik Attagutsiak a été reconnue par Parcs Canada en tant qu’héroïne de sa ville natale pour ses importantes contributions à l’effort canadien lors de la Deuxième Guerre mondiale. Elle faisait partie d’un effort national visant à recycler des ossements, de la graisse, du métal et du caoutchouc pour la production en temps de guerre. Elle habitait alors sur une île près d’Iglooik à l’ouest de l’île de Baffin (Nunavut), et elle recueillait des ossements de morses et de phoques qui étaient par la suite transformés en colle pour les avions, en engrais et en cordite (un type d’explosif utilisé dans les munitions). À l’âge de 99 ans, Qapik Attagutsiak a été honorée au Musée canadien de l’histoire de Gatineau à Québec, par Nellie Kusugak, Commissaire du Nunavut, et Jonathan Wilkinson, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
Défis contemporains
Malgré des
gains en autonomie gouvernementale et dans d’autres domaines tels que les
affaires, l’éducation, le transport, la médecine et la radiodiffusion (voir aussi Inuit
Broadcasting Corporation [IBC]), de nombreuses communautés inuites du Nord
font face à des défis de taille, comme le problème de surpopulation le plus
important au Canada. Depuis leur relocalisation dans des réserves permanentes,
durant les années 1950 et 1960, les Inuits n’ont pas de logements
convenables, et ils éprouvent des problèmes de santé connexes (voir aussi Santé
des Autochtones au Canada). En 2016, 51,7 % des Inuits de l’Inuit
Nunangat ont déclaré vivre dans des conditions de surpeuplement, comparativement
à 8,5 % des personnes non autochtones au Canada. Ces conditions de vie et le
manque d’accès à des soins de santé contribuent partiellement à une augmentation
des problèmes de santé chroniques chez les Inuits, comme l’obésité, le diabète
et les infections respiratoires. (Voir
aussi Condition
sociale des Autochtones au Canada.) Le taux de suicide chez les jeunes
Inuits est nettement plus élevé que dans le reste du Canada, ce qui fait de sa
prévention un enjeu prioritaire pour assurer la croissance continue de cette
culture. (Voir aussi Suicide
chez les Autochtones au Canada.)