Musée canadien de l'histoire | l'Encyclopédie Canadienne

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Musée canadien de l'histoire

Le Musée canadien de l'histoire (MCH) à Gatineau, au Québec, est le plus important musée du Canada sur l’histoire de l’homme et est l’une des plus anciennes institutions publiques du pays. Anciennement connue sous le nom de Musée canadien des civilisations, cette société d’État a été rebaptisée Musée canadien de l'histoire et sa mission a été redéfinie en 2013. Réputé pour son architecture spectaculaire conçue pour rappeler les paysages canadiens, le MCH est le musée canadien le plus visité avec en moyenne 1,2 million de visiteurs par an.

Mission

Le Musée canadien de l'histoire a pour mission d’« accroître la connaissance, la compréhension et le degré d’appréciation des Canadiens à l’égard d’événements, d’expériences, de personnes et d’objets qui incarnent l’histoire et l’identité canadiennes, qu’ils ont façonnées, ainsi que de les sensibiliser à l’histoire du monde et aux autres cultures ». Le Musée continue à étudier et à interpréter l’histoire, en mettant plus particulièrement l’accent sur la culture et l’héritage des nombreux peuples qui habitent au Canada.

La stratégie de recherche actuelle du Musée se concentre sur trois domaines de l’histoire canadienne : l’histoire du XXe siècle à nos jours, l’histoire des peuples autochtones et l’histoire sociale. Le 150e anniversaire de la Confédération, en 2017, a donné lieu à l’agrandissement et à la rénovation de la salle du Canada, qui accueille une exposition permanente depuis 1989, et de la salle des personnalités canadiennes. La salle de l’histoire canadienne, qui ouvre le 1er juillet 2017, combinera ces deux salles sur un espace de 4 500 m2.

Expositions et collections

Le Musée canadien de l'histoire abrite plusieurs expositions permanentes, notamment Les Premiers Peuples de la côte Nord-Ouest et Du fond des âges – La préhistoire des Tsimshians, dans la Grande Galerie, la salle des Premiers Peuples, qui dresse un tableau des traditions pérennes des peuples autochtones, la collection de timbres du Canada (voir Timbre-poste), le Musée canadien des enfants et la Salle de l’histoire canadienne (ouverture en 2017). Le Musée abrite également une salle de théâtre de 500 places réservée aux spectacles et aux conférences et une salle de cinéma IMAX 3D de 295 places. Le Musée canadien de l'histoire offre ainsi 25 000 m2 d’espace utilisable pour des expositions, plus que n’importe quel autre musée ou galerie d’art au Canada. Au total, le complexe renferme plus de quatre millions d’objets (dont 218 000 peuvent être visualisés par l’intermédiaire de la base de données en ligne du musée), une boutique et trois restaurants. Il emploie plus de 500 personnes (y compris le personnel du Musée canadien de la guerre).

La société d’État du Musée canadien de l'histoire supervise également les activités du Musée canadien de la guerre et du Musée virtuel de la Nouvelle-France, qui explore l’histoire coloniale française au Canada (voir Nouvelle-France).

Recherche et publications

Le Musée canadien de l'histoire contribue à la création d’articles de recherche poussée sur divers sujets ainsi qu’à la compilation des documents de ce type. Il agit ainsi depuis son ouverture. En plus de sa collection de livres rares ou anciens – parmi lesquels on trouve notamment Refus global (1948) de Paul-Émile Borduas et Histoire et description générale de la Nouvelle-France (1744) de Pierre-François-Xavier de Charlevoix – le MCH abrite plus de 60 000 livres, plus de 2 000 journaux et magazines, plus de 1 000 DVD, CD et vidéocassettes et plus de 8 000 livres et journaux électroniques.

Le Musée publie ses propres travaux de recherche depuis son ouverture en 1856. En plus de ses catalogues et de ses populaires livres d’histoire, le MCH publie la Collection Mercure. Créée en 1972 par le MCH et publiée en partenariat avec les Presses de l’Université d’Ottawa depuis 2012, la Collection Mercure propose des œuvres académiques aux enseignants et aux érudits dans les domaines de l’histoire, de l’archéologie, de l’anthropologie et bien d’autres encore.

Historique

Les racines institutionnelles du Musée canadien de l'histoire remontent à 1841, lorsque la reine Victoria fait don de 1 500 £ pour la « création de la Commission géologique et d'histoire naturelle de la province du Canada » (voir Commission géologique du Canada). La Commission est initialement installée à Montréal, mais ses membres parcourent l’ensemble du Canada pour recueillir des échantillons géologiques, archéologiques et biologiques. Après la première saison de la Commission, un musée est établi à Montréal pour exposer au public les résultats géologiques obtenus. Au cours des décennies qui suivent, les collections du musée visitent Londres et Paris. En 1877, une loi adoptée par le Parlement assure la pérennité de la Commission géologique qui enrichit les collections du musée en y incluant des spécimens et des objets relevant de la botanique, de la zoologie et de l’ethnographie. Le musée déménage à Ottawa en 1881.

En 1910, une nouvelle division d’anthropologie est créée et placée sous la direction d’Edward Sapir. Elle comprend deux sections relevant des travaux archéologiques et ethnologiques sur le terrain. L’année suivante, l’anthropologue Marius Barbeau est embauché. Le musée est un centre de recherche dans le domaine de l’anthropologie canadienne depuis cette période. Lorsqu’un incendie détruit la plus grande partie des édifices du Parlement en 1916, ce dernier est transféré dans les bâtiments du musée dont les collections sont alors entreposées à l’écart jusqu’en 1920. En 1927, la Commission géologique devient le Musée national du Canada, qui regroupe des collections nationales en histoire humaine et en histoire naturelle. Diamond Jenness est un autre anthropologue canadien de renom qui a travaillé pour le musée. Membre de l’Expédition arctique canadienne (1913-1918), il se joint au musée après la Deuxième Guerre mondiale.

En 1956, le Musée national du Canada est divisé en deux branches (histoire naturelle et histoire humaine). Deux ans plus tard, le Musée canadien de la guerre devient une division du Musée national du Canada et s’agrandit de manière importante lorsqu’il absorbe, en 1967, l’édifice abritant les Archives nationales du Canada. La Corporation des musées nationaux du Canada est mise sur pied le 1er avril 1968 en vertu de la Loi sur les musées nationaux. Elle comprend alors la Galerie nationale, le Musée national de l'homme (auquel est attaché le Musée canadien de la guerre), le Musée national des sciences naturelles (aujourd’hui appelé le Musée canadien de la nature) et le Musée national des sciences et de la technologie (aujourd’hui appelé le Musée des sciences et de la technologie du Canada). Le Musée national de l'homme et le Musée national des sciences naturelles partagent encore à l’époque le même édifice à Ottawa.

En 1986, le Musée national de l'homme est rebaptisé Musée canadien des civilisations. Il ouvre ses portes au public le 29 juin 1989 dans un nouveau bâtiment situé à Hull, au Québec. Le 1er juillet 1990, la Loi sur les musées dissout la Corporation des musées nationaux du Canada et crée quatre sociétés d’État : le Musée canadien des civilisations, la Musée des beaux-arts du Canada, le Musée canadien de la nature et le Musée national des sciences et de la technologie. Le 12 décembre 2013, le Musée canadien des civilisations est rebaptisé Musée canadien de l'histoire et sa mission est alors modifiée de manière à refléter l’accent mis sur l’histoire sociale et politique.

Architecture

Le complexe du Musée canadien de l'histoire a été conçu par l’architecte Douglas Cardinal qui a voulu suggérer les formes des paysages canadiens. Selon Douglas Cardinal, l’édifice évoque « l'évolution du continent, ses formes sculptées par le vent, les cours d'eau et les glaciers ». Le musée, qui arbore des formes courbes et des lignes ondulées, est construit entre 1983 et 1989. C’est une structure de 75 000 m2 aménagée sur un site de 9,5 ha à l’intérieur du parc Laurier, à Gatineau, au Québec. Il donne sur la rivière des Outaouais et les édifices du Parlement. Le toit du pavillon des expositions est constitué de près de 11 000 m2 (90 tonnes) de cuivre. Les murs extérieurs du complexe sont recouverts de 30 000 m2 de dalles de calcaire de Tyndall provenant du Manitoba — assez pour construire 460 bungalows. L’infrastructure est constituée de 56 000 m3 de ciment, soit 8 500 charges de camions, ainsi que de 7 300 tonnes d’acier, soit environ les trois quarts, en poids, de la quantité d’acier utilisée pour construire la tour Eiffel. Le dôme qui recouvre la salle de cinéma IMAX fait 23 m de diamètre et pèse 8,6 tonnes.

(Voir aussi Musées et galeries d’art.)