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Brian Pallister

Brian William Pallister, politicien, député provincial du Manitoba de 1992 à 1997 et de 2012 à 2021, député fédéral de 2000 à 2008, premier ministre du Manitoba de 2016 à 2021, enseignant, conseiller financier (né le 6 juillet 1954 à Portage la Prairie au Manitoba). Figure de longue date de la politique conservatrice canadienne, Brian Pallister a été député provincial et député fédéral avant de devenir le 22e premier ministre du Manitoba en mai 2016. Il a donné sa démission en août 2021 et s’est depuis retiré de la vie publique.

Jeunesse

Brian Pallister, l’aîné des trois enfants de Bill et d’Anne Pallister, grandit sur la ferme familiale de troisième génération au sud-ouest de Portage la Prairie. La situation financière de sa famille est modeste. Il affirme plus tard que c’est ce qui a façonné sa conviction que les gouvernements doivent soutenir les groupes moins fortunés de la société.

Brian Pallister attribue à sa mère, qui est enseignante, le mérite de lui avoir inculqué une solide éthique du travail et un amour de l’apprentissage. Très jeune, il développe une passion pour les mathématiques, la musique et les sports. À l’âge de 12 ans, il mesure déjà 6 pieds (il grandit jusqu’à 6 pieds 8 pouces à l’âge adulte). Il excelle au softball, au basketball et au curling, des sports qui nécessitent tous un travail d’équipe, un concept qui selon lui est au cœur de son style de leadership. (Brian Pallister est intronisé au Manitoba Softball Hall of Fame en 2004.)

Brian Pallister étudie à l’Université de Brandon, où il obtient un baccalauréat en arts et un baccalauréat en éducation en 1976. De 1976 à 1979, il enseigne à une école secondaire à Gladstone au Manitoba. Il est également représentant syndical pour les enseignants.

Affaires

Au cours de ses premières années d’âge adulte, Brian Pallister suit des cours en assurances et en planification financière. Il devient éventuellement conseiller financier agréé. Il travaille d’abord de sa voiture, et il fonde le Pallister Financial Group en 1980. Il vend son entreprise en 2013 à Hub International Limited, l’un des principaux courtiers d’assurance au monde.

Son succès en affaires permet à Brian Pallister, sa femme Esther, et leurs deux filles Quinn et Shawn, de mener un style de vie aisée. Cela comprend une maison à Winnipeg d’une valeur de plusieurs millions de dollars et une propriété de vacances au Costa Rica. Il est critiqué par certains de ses adversaires politiques pour sa richesse, mais il soutient que son enfance modeste, ainsi que le travail acharné qui lui a apporté la réussite matérielle l’ont sensibilisé aux défis auxquels sont confrontées les familles moins fortunées.

Politique provinciale

Comme petit entrepreneur dans les années 1980, Brian Pallister devient actif au sein de sa Chambre de commerce locale. En 1992, il se lance sur la scène politique du Manitoba pour protester contre les impôts trop élevés et la réglementation excessive. Cette même année, il se présente avec succès sous la bannière du Parti conservateur (PC) lors d’une élection partielle dans la circonscription de Portage la Prairie.

Brian Pallister est réélu lors des élections générales de 1995. Il devient ministre des Services gouvernementaux du Cabinet du premier ministre provincial Gary Filmon. Brian Pallister joue un rôle déterminant dans l’adoption de ce qui est la loi sur l’équilibre budgétaire la plus stricte du pays. Il supervise également un vaste programme de déréglementation du gouvernement provincial.

Politique fédérale

En 1997, Brian Pallister démissionne de son poste de ministre et de député provincial afin de se présenter comme candidat pour le Parti conservateur aux élections fédérales, mais il perd contre le candidat sortant du Parti réformiste. Il se lance alors dans la course à la direction du PC fédéral, promettant de raviver le parti divisé en ramenant des partisans qui sont passés du côté du Parti réformiste. Il termine quatrième au premier tour de scrutin avec 12,2 % des votes. Il se retire rapidement, ce qui ramène Joe Clark à la tête du PC.

Brian Pallister se concentre alors sur la campagne « Unir la droite », qui vise à fusionner le Parti conservateur fédéral et l’Alliance canadienne (le successeur du Parti réformiste) dans l’espoir de mettre fin au fractionnement des votes du côté droit de l’échiquier politique. Cela l’amène à quitter le Parti conservateur pour se joindre à l’Alliance.

Lors des élections fédérales de 2000, Brian Pallister est élu député de l’Alliance canadienne (AC) pour la circonscription Portage–Lisgar. Lorsque l’Alliance canadienne et le Parti conservateur fusionnent éventuellement en 2003, il devient membre du Parti conservateur du Canada (PCC). Il soutient Stephen Harper en tant que chef du nouveau parti.

Brian Pallister est réélu comme député en 2004 et de nouveau en 2006, lorsque les conservateurs de Stephen Harper forment un gouvernement minoritaire. Envisageant possiblement de se présenter pour le poste vacant de chef du Parti conservateur du Manitoba, Brian Pallister demande à Stephen Harper de ne pas le considérer pour un poste au sein du Cabinet fédéral. Il finit par ne pas contester la direction provinciale. Plutôt, en janvier 2008, il annonce à la surprise générale qu’il quitte la politique pour des raisons personnelles, bien qu’il demeure député jusqu’aux élections du mois d’octobre.

Chef du Parti conservateur du Manitoba

Trois ans plus tard, le Nouveau Parti démocratique (NPD) du Manitoba remporte son quatrième gouvernement majoritaire consécutif. Ceci mène à la démission du chef du Parti conservateur Hugh McFadyen. En avril 2012, Brian Pallister annonce qu’il se présente à la direction du parti. Il est élu par acclamation lorsqu’aucun autre candidat ne se présente. Deux mois plus tard, il remporte l’élection partielle à Fort Whyte, une circonscription huppée de Winnipeg laissée vacante par Hugh McFadyen.

En tant que chef de l’opposition, Brian Pallister se concentre sur les enjeux économiques en critiquant le gouvernement néo-démocrate du premier ministre Greg Selinger. Le Manitoba connaît une croissance économique supérieure à la moyenne nationale, mais le gouvernement refuse de réduire ses déficits en réduisant ses dépenses.

En 2013, Greg Selinger rompt sa promesse de ne pas augmenter la taxe de vente provinciale. En même temps, il contourne la loi sur l’équilibre budgétaire qui exige la tenue d’un référendum sur toute augmentation importante des impôts. Cela mène à une révolte du Cabinet et déclenche une course à la direction, à laquelle Greg Selinger survit par une mince marge. (En 2019, vers la fin de son premier mandat de premier ministre, Brian Pallister renverse cette politique en ramenant la taxe de vente à 7 % au lieu de 8 %.)

Toutefois, le gouvernement néo-démocrate ne survit pas aux élections générales d’avril 2016. Le résultat est une victoire record pour le Parti conservateur. Il remporte 40 des 57 sièges à l’Assemblée législative mettant fin au règne de 17 ans du NPD dans la province. L’ampleur de la majorité des conservateurs et leurs percées dans les territoires électoraux auparavant hostiles sont dues en partie à la planification électorale de Brian Pallister et de son équipe. Cette planification comprend le recrutement bien ciblé des candidats, l’adhésion aux circonscriptions et les collectes de fonds.

Brian Pallister

Premier mandat en tant que premier ministre (de 2016 à 2019)

Lors de sa campagne de 2016, Brian Pallister met l’accent sur la croissance économique, la création d’emplois, des impôts compétitifs, l’équilibre budgétaire, la protection des services de première ligne et l’intégrité gouvernementale.

Pour démontrer son engagement en faveur de l’austérité au début de son premier mandat, Brian Pallister réduit le cabinet à 12 ministres seulement. De nombreux examens sont également lancés afin d’identifier des économies budgétaires potentielles. Certains cadres intérimaires de la fonction publique sont congédiés, et des discussions ont lieu sur la possibilité d’une éventuelle rupture des ententes collectives pour limiter les salaires et les avantages sociaux de la fonction publique (qui représentent environ 70 % du budget provincial). Au cours des deux courtes sessions législatives tenues en 2016, le gouvernement de Brian Pallister rencontre relativement peu d’obstacles. Les deux partis de l’opposition se cherchent de nouveaux dirigeants; le NPD est embourbé dans des conflits internes.

Toutefois, Brian Pallister fait également l’objet d’une presse négative au cours de son premier mandat de premier ministre en raison du temps qu’il passe à sa résidence au Costa Rica. Certains observateurs critiquent également ce qu’ils perçoivent comme un style abrasif et conflictuel.

En juin 2019, Brian Pallister s’engage à travailler avec le gouvernement fédéral sur la Stratégie nationale sur le logement. Winnipeg et Ottawa s’engagent chacun à dépenser 225,4 millions de dollars au cours de la prochaine décennie pour élargir le parc de logements du Manitoba (y compris ses logements sociaux) et pour soutenir les mises à jour et les réparations nécessaires des logements existants. En avril 2021, Brian Pallister réduit considérablement les impôts fonciers dans la province, accordant une remise de 25 % aux propriétaires agricoles et une remise de 10 % aux autres propriétaires fonciers. Les partis de l’opposition critiquent cette mesure qu’ils jugent régressive. Le chef du Parti libéral du Manitoba, Dougal Lamont, déclare : « Cette mesure vise essentiellement à aider les gens qui n’ont pas besoin d’aide. » Cependant, le gouvernement de Brian Pallister impose également un gel temporaire des augmentations de loyer.

Comme d’autres premiers ministres conservateurs, Brian Pallister s’oppose à la taxe fédérale sur le carbone du premier ministre Justin Trudeau, qui fait appel à toutes les provinces pour élaborer leurs propres mesures afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique. En novembre 2018, Brian Pallister, Doug Ford, le premier ministre de l’Ontario, Jason Kenney, le premier ministre de l’Alberta, Scott Moe, le premier ministre de la Saskatchewan et Andrew Scheer, le chef conservateur fédéral, figurent sur la page couverture du magazine Maclean’s de décembre sous le nom de « The Resistance ». Le sous-titre dit : « Une nouvelle alliance puissante de dirigeants conservateurs prend position contre le projet de taxe sur le carbone des libéraux. Bienvenue dans le pire cauchemar de Justin Trudeau.

Cependant, en janvier 2019, le gouvernement de Justin Trudeau impose une taxe sur le carbone au Manitoba, à la Saskatchewan, à l’Ontario et au Nouveau-Brunswick parce que ces provinces n’ont pas mis en œuvre leurs propres plans de tarification du carbone. Alléguant une portée fédérale excessive et promettant d’introduire une taxe provinciale, le gouvernement de Brian Pallister intente une poursuite contre la politique de la taxe. Le projet d’introduire une taxe provinciale est abandonné en 2020 lorsque la pandémie de COVID-19 frappe. En mars 2021, la Cour suprême juge que la taxe fédérale est constitutionnelle. Des contestations semblables de la part des gouvernements de l’Ontario et de la Saskatchewan échouent également.

Deuxième mandat en tant que premier ministre (de 2019 à 2021)

Brian Pallister remporte une autre majorité aux élections de septembre 2019. Toutefois, sa popularité chute ensuite en raison de la gestion par son gouvernement de la pandémie de COVID-19.

Brian Pallister fait l’objet de critiques sérieuses à plusieurs reprises pour avoir levé prématurément les restrictions durant la pandémie. Il affirme que ses politiques ont réussi à retarder la troisième vague au printemps 2021. Mais ses critiques, incluant le nouveau chef du NPD, Wab Kinew, insistent sur le fait qu’il a ignoré les avertissements antérieurs des experts. À la fin de la pandémie, le Manitoba affiche le deuxième taux de mortalité le plus élevé dû à la COVID-19 au pays, après le Québec.

Brian Pallister est également critiqué pour ce que certains considèrent comme une attitude insensible envers les peuples autochtones. Au cours de son premier mandat, il refuse de s’excuser après avoir qualifié de “guerre raciale” les tensions entre les chasseurs autochtones et non autochtones. En juillet 2021, des statues de la reine Victoria et de la reine Elizabeth II sont détruites par un groupe de personnes commémorant les victimes des pensionnats indiens. Brian Pallister réagit à cet incident en déclarant : “Nous devons respecter notre patrimoine, tout comme nous devons nous respecter les uns les autres. Il ne s’agit pas de trouver des fautes. Les gens qui sont venus ici dans ce pays, avant qu’il ne soit un pays, et depuis, ne sont pas venus ici pour détruire quoi que ce soit. Ils sont venus ici pour bâtir. Ils sont venus pour mieux bâtir.” Ces remarques sont largement critiquées comme étant sourdes et anhistoriques. En réponse, la ministre des Relations autochtones du Manitoba, Eileen Clarke, démissionne de son poste au Cabinet.

Avec un taux d’approbation presque aussi bas que 32 %, le plus bas de tous les premiers ministres du Canada, Brian Pallister démissionne le 10 août 2021. Heather Stefanson lui succède après un vote au sein du Parti progressiste-conservateur.

Vie après la politique

Après s’être retiré de la vie politique, Brian Pallister fait profil bas. On sait qu’il passe du temps à Portage la Prairie, où il possède un ranch et une compagnie d’assurance. Mais il disparaît presque complètement de la vie publique au Manitoba.

(Voir aussi Politique au Manitoba; Premiers ministres du Manitoba.)

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