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Air Canada

En 1964, une loi fédérale change le nom Lignes Aériennes Trans-Canada pour Air Canada. La Loi d'Air Canada de 1977 met à jour l'acte constitutif de la compagnie.
Airbus A319
L'un des jets pour passagers de la flotte d'Air Canada (avec la permission d'Air Canada).

Air Canada

Air Canada est légalement constitué sous le nom de Lignes aériennes Trans-Canada en vertu d'une loi fédérale le 10 avril 1937, afin d'offrir un service public de transport aérien. La propriété des actions est donnée aux Chemins de fer nationaux du Canada (CN). Les activités prévues commencent le 1er septembre 1937 par l'inauguration des services passagers et postaux entre Vancouver (Colombie-Britannique) et Seattle (État de Washington). Les services passagers et postaux transcontinentaux débutent le 1er avril 1939 de Montréal et de Toronto à destination de Vancouver via Ottawa, North Bay, Kapuskasing, Winnipeg, Regina, Lethbridge et Edmonton avec la mise en service d'une flotte de 12 Lockheed 14H de 10 passagers et 6 Lockheed Lodestar de 14 passagers.

En 1964, une loi fédérale change le nom Lignes Aériennes Trans-Canada pour Air Canada. La Loi d'Air Canada de 1977 met à jour l'acte constitutif de la compagnie. Les actions ordinaires passent des Chemins de fer nationaux du Canada à la Couronne, et la compagnie passe sous la juridiction de la Commission canadienne des transports. En 1987, la compagnie met en place des liaisons aériennes outre-Atlantique jusqu'à Glasgow, Manchester, Londres, Paris, Zurich, Düsseldorf, Munich, Genève, Francfort, Bombay, et Singapour ainsi que des vols de fret jusqu'à Shannon et Bruxelles. De plus, Air Canada fournit un service étendu dans l'ensemble des États-Unis et des Antilles. Toujours en 1987, la flotte du transporteur comprend 113 avions dont 5 Boeing 747, 16 L-1011 (fabriqués par Lockheed), 36 Boeing 727 et 14 Boeing 767.

Croissance

Comme la plupart des autres compagnies aériennes, Air Canada connaît une très forte croissance dans les années 60 et 70, mais la hausse des prix du pétrole et les guerres de prix déclenchent sa récession au milieu des années 70. Avant la levée des restrictions imposées à CP Air, Air Canada assure 77,8 p. 100 des vols intérieurs. Cependant, le nombre de passagers et le fret chutent considérablement au début des années 80. La compagnie réagit par des réductions de salaires et des ventes d'équipement.En 1986, les sociétés dans lesquelles Air Canada a investi comprennent GPA Group Ltée (22,7 p. 100), Innotech Aviation Ltée (30 p. 100), MATAC Cargo Ltée (50 p. 100) et Global Travel Computer Holdings Ltd. (86,5 p. 100). Air Canada achète Nordair en 1979 et la revend en mai 1984.

En 1983, la compagnie subit trois accidents: un DC-9 dérape hors d'une piste glacée à Regina; le 2 juin, 23 passagers meurent dans l'incendie d'un DC-9 à Cincinnati; et un B-767, à court de carburant, réussit à atterrir en toute sécurité à Gimli avec de la chance et grâce à l'adresse de son pilote.

En 1984, la réforme réglementaire économique (RRE) établit un programme de déréglementation qui entraîne des changements importants dans l'industrie du transport aérien. Air Canada et les Lignes aériennes Canadien International Ltée émergent comme les principaux transporteurs du pays et assurent la liaison entre la plupart des villes importantes. L'industrie régionale s'efface au profit de «familles» de transporteurs régionaux appartenant aux grandes lignes. Ces familles de lignes aériennes sont intégrées à leur tour à une compagnie géante; Air Canada rejoint Star Alliance, dominée par United et Lufthansa, et Canadien International s'allie à la structure oneworld » menée par American et British Airways. Ces alliances de grands transporteurs sont en concurrence entre elles et avec les autres grands groupes internationaux.

Déclin

En 1989, le gouvernement privatise la compagnie, mais elle continue à essuyer des pertes financières. Pendant l'été 1992, Air Canada et Canadien International entament des négociations en vue d'une fusion; celles-ci se révéleront finalement infructueuses. Air Canada conclut un accord avec Continental en décembre 1992. En 1995, l'accord Open Skies signé par Jean Chrétien et Bill Clinton permet aux transporteurs des deux côtés de la frontière d'accéder indifféremment aux marchés transfrontaliers. En 1997, Air Canada exploite une flotte de 219 appareils effectuant plus de 1200 vols quotidiens vers 120 destinations au Canada, aux États-Unis, aux Caraïbes, au Moyen-Orient et en Asie.120 destinations au Canada, les États-Unis, les Caraïbes, le Moyen-Orient et l'Asie.

En 1999, il semble que l'avenir de la compagnie soit mis encore en doute par la considération d'offres publiques d'achat rivales. Il devient évident que Canadien International aura besoin d'un soutien financier conséquent afin de continuer à remplir le rôle d'une grande ligne aérienne nationale. Au mois de juin, Air Canada propose d'acheter les routes internationales de Canadien International. Durant 90 jours, le gouvernement suspend les règles sur la concurrence pour permettre aux lignes aériennes et aux autres parties intéressées, comme Onex Corporation, dirigée par le financier canadien Gerry Schwartz, de discuter des propositions de restructuration. Le 4 janvier 2000, Air Canada assume officiellement le contrôle de Canadien International.

Turbulences

La lune de miel ne dure pas longtemps, car Air Canada devient une cible plus intéressante pour les transporteurs à rabais, notamment WestJet de Calgary, en Alberta. À la fin de 2000, la compagnie émet un avertissement relatif à ses profits et coupe 3500 emplois. À la suite des événements du 11 septembre 2001 au cours desquels des terroristes attaquent le World Trade Center à New York, Air Canada, comme la plupart des autres transporteurs du monde, éprouve de sérieuses difficultés qui l'obligeront à subir une restructuration massive.

Tout de suite après les attaques terroristes, Air Canada demande une aide de 4 milliards de dollars au gouvernement canadien et prend aussi la décision de couper 5000 emplois et de laisser au sol 84 de ses appareils. Au début d'octobre, s'efforçant de réagir au succès du modèle de gestion de WestJet, Air Canada lance une marque à rabais, Tango, mais comprend assez vite qu'elle ne va pas assez loin dans cette voie. Le 27 mars 2002, Air Canada lance une filiale à tarifs réduits, Jazz, fusionnant les actifs de ses anciens transporteurs régionaux (Air Ontario, Air B.C., Air Nova et Canadien régional) en une seule entité. Finalement, la nouvelle orientation de l'entreprise se concrétise davantage quelques semaines plus tard avec le lancement de Zip, un transporteur à rabais axé sur le marché de l'Ouest canadien.

Malgré ces changements, Air Canada ne parvient pas à se refaire une santé financière et, début 2003, elle rapporte des pertes de 428 millions de dollars pour l'exercice de 2002. Une nouvelle réduction de 10 % de son effectif, soit 3600 employés, ne donne pas les résultats escomptés, et la compagnie aérienne se place sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies le 1er avril 2003.

Cherchant à présenter aux investisseurs potentiels une compagnie qui a de bonnes perspectives d'avenir, les dirigeants d'Air Canada rencontrent les représentants syndicaux à la table de négociation et arrivent à faire des coupures importantes aussi bien dans le nombre d'emplois que dans les salaires de ceux qui conservent le leur.

Après avoir débattu de la personne qui, en définitive, va approuver le choix de l'investisseur, la direction d'Air Canada annonce le 4 décembre 2003 qu'elle a choisi l'investisseur de Hong Kong Victor Li (coprésident de Husky Energy et fils du magnat de l'immobilier Li Ka-Shing), dont la firme, Trinity Time Investments (Trinity), est prête à investir 650 millions de dollars en échange d'une participation de 31 % dans l'entreprise. Toutefois, il apparaît assez vite que la transaction est conditionnelle à d'autres concessions, notamment en ce qui a trait aux régimes de retraite.

Les syndicats manifestent alors vigoureusement leur opposition à toute autre coupure et considèrent qu'ils ont fait assez de concessions. Durant trois mois, Air Canada négocie avec les syndicats; elle rapporte des pertes de 1,87 milliards de dollars pour l'exercice de 2003, mais les syndicats sont intraitables. Comme le conflit ne semble pas vouloir se résoudre, Trinity retire son offre, laissant le transporteur dans une situation précaire.

Air Canada n'a d'autre choix que se remettre à chercher l'investissement dont elle a tant besoin. La Deutsche Bank accepte de garantir un montage financier de 850 millions, mais , à l'instar de Trinity, elle demande des concessions supplémentaires. S'ensuivent une négociation intense et beaucoup de résistance de la part des syndicats, notamment des Travailleurs canadiens de l'automobile et, le 21 mai 2004, Air Canada parvient à faire prolonger de trois mois la période durant laquelle elle est protégée de ses créanciers.

En vol stabilisé?

Le transporteur, que beaucoup voient encore comme la compagnie aérienne nationale du Canada », a fait beaucoup de chemin depuis son lancement en 1937. Qu'elles soient dues à la concurrence accrue ou à une économie cyclique, le fait d'être un participant à part entière dans le marché a des conséquences, et il semble qu'Air Canada en soit aux dernières étapes de l'une des épreuves les plus déterminantes et éprouvantes de son histoire. Qu'elle réussisse ou qu'elle échoue, il ne fait aucun doute que le résultat aura un effet durable sur la manière de voyager des Canadiens.

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