Université de Toronto | l'Encyclopédie Canadienne

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Université de Toronto

L’Université de Toronto est la plus grande université du Canada. Située dans la ville actuelle de Toronto, elle est fondée en 1827. Au cours de son histoire, l’université a formé de nombreuses personnalités canadiennes célèbres. Aujourd’hui, l’université compte plus de 93 000 étudiants répartis dans plus de 80 départements.

Woodsworth College
Le Woodsworth College à l'Universitéde Toronto.(avec la permission des architectes Kuwabara Payne McKenna Blumberg)
Université de Toronto
Bâtiment abritant le département des Sciences de la terre, conçue par A.J. Diamond, Donald Schmitt et Cie. (photo de Steven Evans).
Université de Toronto
Fondé sous le nom de King's College en 1827 et administré par l'Église d'Angleterre, l'établissement est laїcisé le 31 décembre 1849, et devient, le 1er janvier 1850, l'U. de Toronto, un établissement non confessionnel; aquarelle réalisée par l'architecte W.G. Storm.(avec la permission du Musée des beaux-arts du Canada)

Historique

Ce que l’on appelle aujourd’hui l’Université de Toronto est fondé en 1827 sous le nom de King’s College en vertu d’une charte royale. Le College est d’abord dirigé par les autorités coloniales et l’Église anglicane. Son affiliation à l’Église la rend impopulaire. Elle est donc laïcisée le 31 décembre 1849 et devient l’Université de Toronto en 1850. Les anglicans réagissent en créant le Trinity College, à Toronto, en 1851 (ouvert effectivement en 1852).

Dans les années 1850, on réorganise l’université et on fonde le University College comme annexe d’enseignement. Des changements de structure poussent d’autres collèges religieux à s’associer à l’Université de Toronto : en 1890, le Victoria College (un collège méthodiste fondé en 1841 à Cobourg) et le St. Michael’s College (un collège catholique romain fondé en 1852 à Toronto par les prêtres de Saint Basile), et en 1904, le Trinity College. Chacun de ces collèges conserve toutefois le statut universitaire afin de continuer à décerner des diplômes en théologie.

Au cours de cette période, certains collèges de théologie de Toronto s’affilient aussi à l’université. Le Knox College, un séminaire presbytérien fondé en 1844, s’affilie en 1885 et devient associé en 1890. Le Wycliffe College (un collège anglican fondé en 1877) devient un collège associé en 1889. L’Emmanuel College (un collège méthodiste fondé en 1836) s’associe à l’université à titre de séminaire de l’Église unie du Canada en 1925, l’année de la formation de cette Église.

Programmes

Dans les années 1850, la réorganisation de l’Université de Toronto aboutit à l’abolition des facultés de droit et de médecine, mais ces deux facultés sont rétablies en 1887. Le Collège royal des chirurgiens-dentistes (fondé en 1875) est affilié à l’université de 1888 jusqu’à sa transformation en Faculté de chirurgie dentaire en 1925. Des étudiants en génie fréquentent la School of Practical Science, qui est affiliée à l’université à partir de sa fondation en 1878 jusqu’en 1887, lors de sa fusion. Le conservatoire de musique s’affilie à l’université en 1896.

Après le tournant du siècle, l’université connaît une expansion rapide. Elle crée de nouvelles facultés : économie domestique (1906), éducation (1907), foresterie (1907), travail social (1914), sciences infirmières (1920), études supérieures (1922), hygiène (1926) et l’École d’architecture (1948).

En 1969, on crée la Toronto School of Theology (TST), un regroupement indépendant de sept écoles de théologie, dont les facultés de théologie des universités Victoria (Emmanuel), St. Michael’s et Trinity, ainsi que les collèges Knox et Wycliffe. En tant que membre de cette association, l’Université de Toronto ne pouvait décerner de diplômes en théologie, mais depuis 1978, elle en décerne conjointement avec les institutions membres de la TST.

L’École des études supérieures de l’Université de Toronto compte plus de 80 départements spécialisés. Ils représentent une variété de domaines allant de l’astrophysique théorique aux études médiévales, les plus récents étant les études muséologiques et le design de médias associés au savoir.

Infrastructure de recherche

L’évolution du Canada se reflète dans la croissance et la diversification de l’université. En 1901, on fonde la University of Toronto Press qui deviendra une maison d’édition universitaire de grande envergure après 1945. En 1988, elle édite 88 ouvrages et 25 périodiques par année. (Voir Presses universitaires.)

De nos jours, les Presses de l’Université de Toronto publient chaque année environ 140 nouveaux ouvrages savants, de référence et d’intérêt général, dont les célèbres ouvrages de référence Canadian Who’s Who et Canadian Books in Print.

Des institutions de recherche affiliées, comme le Musée royal de l’Ontario (1914), les Connaught Medical Laboratories (1914) et le David Dunlap Observatory (1935), tiennent un rôle prépondérant dans le développement de l’université. Durant cette période, le programme de construction comprend Hart House, un centre social, récréatif et culturel qui est construit entre 1911 et 1919 et donné à l’université par Vincent Massey en 1919.

On fonde aussi des instituts universitaires d’études supérieures dans divers domaines de spécialisation, le premier étant l’Institute of Business Administration (1958). En 1965, on crée l’Ontario Institute for Studies in Education (OISE) comme institut de recherche et de développement et école supérieure d’enseignement. En 1996, ce dernier et la Faculté d’éducation de l’Université de Toronto fusionnent pour former OISE/UT.


Décentralisation

La décentralisation de l’université qui s’est avérée nécessaire pour combler les besoins de la population croissante de la région métropolitaine de Toronto a entraîné la fondation de deux campus en banlieue. Le Scarborough College, maintenant l’Université de Toronto – Scarborough, est le premier bâti, en 1964. L’Erindale College, maintenant l’Université de Toronto – Mississauga, suit en 1966. Le système des collèges de premier cycle s’étend au campus central pour englober le New College (1962) et l’Innis College (1964). La Massey Foundation fonde et aménage le Massey College, l’unique collège d’études supérieures de l’Université de Toronto. Il ouvre ses portes en 1963 avec Robertson Davies à sa tête. L’Université York est affiliée à l’Université de Toronto à partir de sa création en 1959 jusqu’à ce qu’elle devienne complètement indépendante en 1965.

Influence

L’Université de Toronto apporte d’importantes contributions dans beaucoup de domaines sur le plan de la recherche et de la science. Elle a à son actif la découverte de l’insuline et des cellules souches, des gènes de la mucoviscidose et de la forme la plus grave de la maladie d’Alzheimer, et la mise au point du Pablum et de l’hélium liquide. Les recherches à l’Université de Toronto mènent aussi à la création du pancréas artificiel et de l’imageur à faisceau laser. On y réalise aussi plusieurs projets de recherche en lettres et en sciences humaines, dont le Dictionnaire biographique du Canada, les Records of Early English Drama, le Dictionary of Old English et l’édition des ouvrages de John Stuart Mill.

Parmi les anciens élèves de l’Université de Toronto, on compte des auteurs tels que Margaret Atwood, Farley Mowat et Michael Ondaatje. L’humoriste Stephen Leacock ainsi que les acteurs Donald Sutherland, Raymond Massey et Don Harron sont également diplômés de l’Université de Toronto. Les réalisateurs Arthur Hiller, Atom Egoyan, David Cronenberg et Norman Jewison ainsi que les personnalités médiatiques Peter Gzowski et sont issus de l’université, tout comme les chanteuses d’opéra Teresa Stratus et Maureen Forrester. L’astronaute Roberta Bondar a obtenu son doctorat en neurosciences à l’Université de Toronto. Parmi les ingénieurs célèbres à fréquenter l’établissement, on peut citer Elsie MacGill. Elle est, en fait, la toute première femme à s’inscrire en ingénierie à l’Université de Toronto.

De nombreuses personnalités politiques ont étudié et obtenu leur diplôme à l’Université de Toronto. Parmi elles, on trouve les anciens premiers ministres William Lyon Mackenzie, Arthur Meighen et Lester Pearson. La gouverneure générale Adrienne Clarkson y a aussi obtenu un diplôme en littérature anglaise. En 2019-2020, l’Université de Toronto compte plus de 93 000 étudiants.

Liens externes