Orchestre symphonique de Toronto | l'Encyclopédie Canadienne

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Orchestre symphonique de Toronto

Orchestre symphonique de Toronto. Principal orchestre symphonique du Canada anglophone. Il est fondé en 1906 sous le nom de Toronto Conservatory Symphony Orchestra et devient l'Orchestre symphonique de Toronto en 1908.

Orchestre symphonique de Toronto. Principal orchestre symphonique du Canada anglophone. Il est fondé en 1906 sous le nom de Toronto Conservatory Symphony Orchestra et devient l'Orchestre symphonique de Toronto en 1908. Après une interruption de cinq ans, il prend un nouveau départ en 1923 avec un personnel presque entièrement renouvelé, sous le nom de New Symphony Orchestra, changé en celui d'Orchestre symphonique de Toronto (OST) en 1927 (changé en Toronto Symphony en 1967) et de nouveau en OST en 1994.

Ensembles précédents
Dans les années 1870, la Toronto Philharmonic Society dirigée par F.H. Torrington met sur pied le premier grand orchestre permanent de la ville, qui interprète des symphonies et concertos traditionnels parfois en version intégrale, mais le plus souvent tronquée, dans le cadre des concerts de la société, au Shaftesbury Hall et au Horticultural Pavilion. Au cours des années 1880, l'orchestre compte dans ses rangs un plus grand nombre de professionnels, y compris des membres des orchestres de fosse de théâtre comme la Grand Opera House. Toutefois, le groupe demeure essentiellement subordonné au répertoire de la société, qui se consacre surtout à la musique chorale. Le Chœur Mendelssohn de Toronto commence en 1902 à inviter des orchestres des États-Unis pour accompagner ses concerts et donner à l'occasion des programmes exclusivement symphoniques. Après avoir accueilli l'orchestre de Theodore Thomas en tournée en 1873, la ville a ensuite l'occasion d'entendre des orchestres tels que ceux de Chicago, Minneapolis et Philadelphie, ceci dès le début des années 1900.

Il y a pendant cette période de nombreuses tentatives pour former un ensemble local à caractère permanent, sans aucune affiliation à un chœur. L'un de ces groupes, se désignant lui-même comme l'Orchestre symphonique de Toronto, fait son apparition en 1890-1891 sous la direction de Francesco D'Auria. Un Toronto Permanent Orchestra, mis sur pied en 1900 par l'infatigable Torrington, ne tient pas la promesse exprimée dans son nom. En 1901, un autre OST dirigé par James Dickinson présente, faute d'appuis suffisants, le premier et unique concert de ce qui devait être une série.

1906-1918

Frank Welsman forme en 1906 un Toronto Conservatory Symphony Orchestra avec Bertha Dreschsler Adamson comme premier violon et avec la participation d'enseignants et d'élèves du Conservatoire de musique de Toronto (aujourd'hui le Conservatoire royal de musique). Après deux saisons couronnées de succès, l'orchestre consolide ses assises grâce à un conseil de direction présidé par H.C. Cox, un homme d'affaires très en vue. L'ensemble rompt tout lien avec le conservatoire, retranche « conservatory » de son nom et présente de remarquables séries annuelles de concerts au Massey Hall. Toronto a finalement son propre orchestre symphonique régulier.

Pendant les premières années de Welsman, on entend surtout des œuvres européennes courantes de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle : la Symphonie inachevée de Schubert, la Symphonie du Nouveau-Monde de Dvořák, des symphonies de Haydn, Mozart et Beethoven. Les symphonies n 3 et 4 de Mendelssohn et les trois dernières de Tchaïkovski sont aussi jouées, mais aucune de Brahms, ce qui semble surprenant. Un programme entièrement consacré à Wagner est à l'affiche en 1911. Les nouveautés de l'époque sont les symphonies de Goldmark et Kalinnikov, de même que Mort et transfiguration de Strauss. Un scrutin tenu en vue du choix d'un programme en 1913 montre que les œuvres les plus populaires sont la Pathétique parmi les symphonies, le Songe d'une nuit d'été parmi les ouvertures et la Rhapsodie hongroise no 2 parmi les autres pièces.

On invite des célébrités internationales comme solistes : les violonistes Fritz Kreisler, Eugène Isaÿe, Carl Flesch et Mischa Elman, alors âgé de 17 ans; les pianistes Wilhelm Backhaus, Vladimir de Pachmann et Serge Rachmaninov, qui interprète son propre Concerto no 2, les cantatrices Clara Butt, Johanna Gadski, Alma Gluck, Louise Homer, Ernestine Schumann-Heink et le ténor Leo Slezak. À l'exception d'Elgar qui dirige en avril 1911 le Sheffield Choir alors en tournée et l'OST dans l'exécution de son œuvre The Dream of Gerontius, il n'y a pas de chefs d'orchestre invités ni d'œuvres de compositeurs anglais.

Conformément au contexte social de l'époque, les concerts sont probablement l'apanage d'une certaine classe : « ... la musique [constitue] une part importante de la vie sociale et culturelle du Toronto cossu de la seconde moitié du XIXe siècle » (Doris Davies, Over the Years). Par ailleurs, des concerts populaires sont ajoutés au calendrier en avril 1909, à la fin de la première saison de l'OST, au prix d'entrée unique de 25 cents. L'orchestre donne quelques concerts chaque année dans des villes avoisinantes en Ontario. Frank Blachford devient premier violon (« concertmeister » selon le programme) lors de cette saison d'expansion qu'est la saison 1908-1909. Peu après son arrivée en 1910, Leo Smith se joint aux violoncelles. Par la suite, il devient chef de pupitre ainsi que rédacteur des notices de programmes. Au cours des saisons suivantes, s'ajoutent d'autres membres de marque tels que Jack Arthur, Luigi Romanelli et le jeune Harry Adaskin.

L'OST survit aux années de la Première Guerre mondiale, mais connaît des difficultés croissantes (dispersion des instrumentistes, restrictions des transports affectant les artistes invités, déclin de l'appui du public), si bien qu'en 1918, il est contraint de se disperser. Cette première période de onze années consécutives (treize si l'on compte les deux années préliminaires sous les auspices du Toronto Conservatory of Music) en fait un ensemble de niveau professionnel digne des artistes de calibre international qu'il invite et de son répertoire étendu bien que conservateur.

1922-1931

Il faut attendre cinq ans avant d'assister à la naissance d'une formation analogue et dotée d'une infrastructure comparable à l'ancienne. Pendant ce temps, la vie musicale locale se transforme de façon importante. Les nouveaux employeurs d'instrumentistes professionnels sont les orchestres de cinéma (notamment le Shea's Hippodrome et l'Uptown). Désireux d'aborder un répertoire plus sérieux, en 1922, un groupe d'instrumentistes persuade Luigi von Kunits de les réunir en un orchestre dont il prendrait la direction. Les principaux organisateurs sont Louis Gesensway, un violoniste d'ensemble (plus tard membre de l'Orchestre de Philadelphie et compositeur), et Abe Fenboque, flûte solo. Plusieurs des instrumentistes à cordes sont des élèves de von Kunits. Le poste de violon solo est confié à Moses Garten. Cet hiver-là, les répétitions ont lieu au domicile de von Kunits. Le 23 avril 1923, le New Symphony Orchestra donne son premier concert public au Massey Hall. L'annonce précise : « ... le concert commencera à cinq heures du soir précises, heure choisie en raison des engagements des musiciens dans le théâtre, etc., qui ne laissent pas d'autre choix. Chacun aura ainsi l'occasion d'entendre environ une heure de la meilleure musique et pourra quitter le Massey Hall à temps pour être à la maison à l'heure du dîner ».

Deux autres concerts suivent de près, et on forme un conseil d'administration, dirigé par Albert Gooderham de 1923 à 1931. Il y a 20 concerts du crépuscule en 1923-1924. En dépit de leur haute qualité artistique, l'assistance est plutôt maigre et ce nombre est réduit à 10 ou 12 par saison dans les quelques années qui suivent, pendant que le conseil d'administration et un comité féminin particulièrement dynamique travaillent à recruter un public plus nombreux.

Le 7 mai 1924, un programme fort intéressant et l'un des rares à présenter des œuvres entièrement originales réunit trois chefs de l'orchestre, ceux du passé, du présent et de l'avenir : Welsman dirige le Concerto en mi mineur pour violon de von Kunits, avec le compositeur comme soliste, et Ernest MacMillan dirige l'orchestre dont il va devenir le chef régulier dans la création de sa propre Concert Overture en la.

En 1923, chaque instrumentiste touche un cachet de 3,95 $ par concert, répétitions comprises. Vers 1925-1926, ces honoraires atteignent 14 $. Parmi les 58 instrumentistes dont les noms figurent dans le programme du nouvel orchestre de 1923, quatre ou cinq seulement ont été membres de l'OST de Welsman. En 1929-1930, le nombre des exécutants est passé à 64. Les prix des billets sont de 75, 50 et 25 cents en 1923. En 1924, le plus cher coûte un dollar et, un an plus tard, les places sont de 50 cents pour les dernières rangées de la galerie et d'un dollar pour le reste de l'auditorium. On vend des abonnements uniquement pour les fauteuils à un dollar.

L'orchestre donne un premier concert pour les enfants le 31 janvier 1925 à 17 heures. Quatre de ces concerts sont présentés au cours de la saison 1925-1926, mais il n'y en a plus d'autres avant 1930. Une fois repris, ces concerts deviennent cependant un élément stable du programme de chaque saison.

Une annonce des concerts de l'orchestre en 1923 précise que « Mlle E. Lois Wilson donnera une série de conférences sur les symphonies et leur signification les lundis soirs précédant les concerts, à 20 h 15, dans la salle de la Women's Art Association. Ces conférences commenteront et expliqueront le programme qui sera interprété par l'orchestre au prochain concert. Les thèmes seront exécutés au piano. » (cité par Davies, p. 41). Ceci constitue l'un des premiers exemples d'une initiative qui doit faire partie du programme régulier de l'orchestre.

Le conseil décide en 1927 de changer le nom New Symphony Orchestra pour celui d'Orchestre symphonique de Toronto. La liste des instrumentistes compte alors un plus grand nombre d'anciens du temps de Welsman, soit 11. Grant Milligan succède à Garten comme violon solo en 1926 et est lui-même remplacé par Donald Heins en 1927.

La saison 1929-1930 marque un nouveau départ, grâce à des changements, à un développement inattendu et à une reconnaissance accrue du milieu. Le Canadien National commandite une série de 28 émissions hebdomadaires à la radio avec la participation de l'orchestre. Transmises en direct de l'Arcadian Court du grand magasin Robert Simpson Co. (C.L. Burton, président de cette compagnie, est membre du conseil d'administration de l'OST), elles sont les premières émissions nationales de musique sérieuse au Canada et remportent un vif succès. Von Kunits revitalise l'orchestre, qui peut désormais compter sur une organisation plus solide et plus élaborée que celle de la période 1908-1918 : des abonnés fidèles, des répondants intéressés, une association des musiciens et un comité féminin. Dans les années 1920, le choix de la musique s'écarte rarement des sentiers traditionnels, mais la Symphonie no 3 de Brahms, la Symphonie no 2 de Schumann, l'Héroïque de Beethoven et la Symphonie en do de Schubert, toutes présentées au cours des deux premières années, ne témoignent pas moins d'un idéal élevé. Des solistes canadiens figurent en plus grand nombre par rapport aux seules étoiles internationales des années antérieures à 1914-1918.

1931-1965

Après la mort subite de von Kunits au cours de l'été 1931, Ernest MacMillan est choisi à la direction. MacMillan tient à présenter les concerts en soirée plutôt qu'en fin d'après-midi, et c'est ce qu'il fait à quelques reprises au cours de la première saison. En 1933, l'avènement du cinéma parlant a de toute manière changé le monde du divertissement : un grand nombre d'ex-musiciens de théâtre se tournent vers d'autres secteurs, la radiodiffusion en particulier, et se trouvent maintenant libres de participer régulièrement à des concerts du soir. L'orchestre peut se permettre des programmes plus substantiels et un répertoire plus ambitieux. Un chef d'orchestre adjoint est nommé pour la première fois en la personne de Donald Heins, premier violon de 1927 à 1931, qui occupe le poste de 1931 à 1942. En 1942, Ettore Mazzoleni est nommé au poste supérieur de chef associé, qu'il conserve jusqu'en 1948. Le successeur de Heins comme chef adjoint, poste vacant pendant cinq ans, est Paul Scherman (1947-1955). Dans un geste audacieux en cette période de dépression économique, le conseil augmente le prix des billets de 50 cents à 2,50 $ au cours de la première saison de MacMillan.

Dans les années 1930, MacMillan révèle à l'orchestre comme aux auditoires les symphonies de Sibelius, y compris la Symphonie no 7, alors passablement nouvelle, et une quantité appréciable de musique anglaise contemporaine (Elgar, Delius, Bax, Walton). The Planets de Holst devient l'œuvre la plus souvent reprise sous son mandat et la première enregistrée par l'OST. La correspondance de MacMillan à cette époque révèle à quel point il doit se montrer diplomate avec les bailleurs de fonds et surtout avec les douairières des comités féminins qui s'opposent aux œuvres non familières - même si une infime minorité de ces œuvres sont modernes, au sens d'avancées ou de contemporaines. Les finances demeurent précaires à la fin de cette décennie et MacMillan remet son propre cachet pour aider à réduire le déficit.

En 1935, l'OST présente son premier concert dit « Christmas Box », événement repris chaque année jusqu'en 1957. En plus d'une sélection de musique appropriée et d'arrangements de Noël auxquels l'assistance peut se joindre, les instrumentistes s'adonnent à diverses interprétations fantaisistes et satiriques spécialement conçues pour la circonstance. C'est ainsi qu'on voit les « Sumvak Sisters », les violonistes Harold Sumberg et Elie Spivak déguisés en sœurs siamoises jouant sur un même instrument, l'un à la touche et l'autre à l'archet. Le pianiste et amuseur aveugle Alec Templeton est souvent invité et sir Ernest, récemment créé baronnet, se met au diapason, tantôt habillé en père Noël, tantôt déguisé en jeune garçon à culottes courtes passant une audition en vue d'une place parmi les violons, tantôt jouant le rôle d'un professeur faisant l'analyse musicologique d'une chanson à succès du moment, ou encore d'un chef dirigeant (pendant la Deuxième Guerre mondiale) La Fonderie d'acier de Mossolov, en salopettes et avec une clé anglaise en guise de bâton. La disparition définitive de cette tradition peut être attribuée à la retraite de MacMillan qui la marque de sa personnalité, mais aussi à l'évolution de Toronto dans les années 1950 et 1960 et aux changements survenus dans la mentalité et les goûts des Torontois.

La Deuxième Guerre mondiale est une période difficile pour l'orchestre, mais il arrive à survivre, contrairement à son prédécesseur durant la Première Guerre. On envisage de suspendre les concerts en 1940, mais on fait valoir l'importance de la musique pour soutenir le moral en temps de guerre et l'orchestre poursuit son activité animé d'un nouvel esprit de ferveur culturelle. En 1943, à la suite d'une campagne de plusieurs années, le conseil municipal de Toronto approuve enfin sa première subvention à l'orchestre au montant de 1500 $.

En 1944, l'idée de concerts populaires refait surface (Welsman en a présenté régulièrement et il y en a eu quelques-uns au début du mandat de von Kunits). Paul Scherman en dirige huit au cours de cette saison. La série prend de l'ampleur et Robert Simpson Co. en assure la commandite à la radio. MacMillan et d'autres montent au pupitre, mais c'est Scherman qui en demeure le chef d'orchestre principal. Un nouveau commanditaire, Canada Packers Ltd., prend la relève en 1951 et la série de concerts populaires est désormais présentée, en 1955, le dimanche après-midi au lieu du vendredi soir. Abandonnée en 1961, la série est reprise en 1972 (voir plus loin).

Les années qui suivent immédiatement la guerre (1945-1950) sont les plus prospères de l'histoire de l'OST. La qualité artistique des exécutions s'améliore et la section des cordes, dont l'excellence est un legs de von Kunits, est particulièrement admirée. L'assistance grandit, au point qu'en 1946 chaque concert d'abonnement doit être répété. Aux concerts d'abonnement, aux concerts populaires (tous radiodiffusés au moins en partie), aux enregistrements occasionnels et aux concerts pour enfants s'ajoutent les concerts destinés aux écoliers qui, inaugurés en 1940-1941, s'adressent aux élèves des écoles secondaires. Des professeurs de musique à l'école, divers membres de l'OST dont le chef d'orchestre lui-même et un comité d'élèves recruté dans toute la ville (dont Victor Feldbrill, alors aux études au Harbord Collegiate Institute, est le premier président), tous contribuent à la préparation pédagogique et à la conférence qui précède les concerts.

Des œuvres des Canadiens Alexander Brott, Robert Farnon, Robert Fleming, Allard de Ridder, Arnold Walter et Healey Willan sont exécutées au cours des années 1940, mais en 1947, avec la commandite de CAPAC, MacMillan dirige son orchestre dans un premier concert public de musique canadienne. (À l'une des émissions de radio de l'orchestre en 1930, von Kunits a déjà présenté un programme entièrement canadien.) Les nouveautés au répertoire sont cependant ajoutées avec prudence. Des symphonies de Harris et de Copland sont jouées mais, fait surprenant, on néglige encore largement la musique américaine contemporaine. Des solistes canadiens partagent régulièrement l'affiche avec des étoiles internationales telles que Heifetz, Myra Hess, Schwarzkopf, Arrau ou Rubinstein. À l'exception de Stravinsky qui, dès 1937, est invité à diriger deux de ses œuvres, L'Oiseau de feu et Petrouchka, les chefs d'orchestre invités ne sont pas nombreux. Enesco, Kindler, Monteux, Munch, Sevitzky et Stokowski sont des exceptions dans les années 1940.

En 1951, alors qu'il jouit d'une grande popularité, l'orchestre est engagé pour donner son premier concert aux États-Unis, plus précisément à Detroit. La « chasse aux sorcières » de Joe McCarthy bat alors son plein et restreint l'entrée aux États-Unis, avec le résultat que six membres de l'OST se voient bloqués à la frontière. On les remplace et l'orchestre peut remplir son engagement. D'autres concerts aux États-Unis (New York, Boston, Philadelphie) étant prévus pour la saison suivante, la direction décide de ne pas renouveler les contrats de ces six musiciens. Cette décision, consécutive à une diffamation injustifiée, soulève l'indignation générale de la communauté torontoise. L'incident des « Symphony Six » (Ruth Ross, Dirk Keetbaas, William Kuinka, Abe Mannheim, John Moskalyk et Steven Staryk) dégénère en controverse et entraîne une division au sein du conseil d'administration, dont plusieurs membres démissionnent. La réputation de MacMillan (qui adopte une attitude de non-intervention) et le prestige de l'orchestre en sont affectés. MacMillan annonce finalement sa décision de prendre sa retraite comme chef d'orchestre à la fin de sa 25e saison (1955-1956). Son successeur, Walter Susskind, choisit le Canadien Glenn Gould comme soliste pour son concert inaugural et est acclamé au cours de la même saison pour une extraordinaire présentation de La Damnation de Faust de Berlioz avec James Milligan dans le rôle de Méphistophélès. Bien que Susskind cumule la direction de l'OST et celle du Chœur Mendelssohn de Toronto (comme l'a fait MacMillan jusqu'en 1942), il a des affinités particulières avec l'opéra, qu'il ajoute aux programmes sous forme de concert. Il se produit aussi comme soliste-chef d'orchestre dans des concertos pour piano de Mozart et de Ravel. Né et formé en Tchécoslovaquie, Susskind passe néanmoins la majeure partie de sa jeune carrière en Grande-Bretagne et la musique anglaise l'emporte sur la musique tchèque dans son répertoire. Parmi les œuvres les plus nouvelles qu'il dirige figurent la première torontoise (publique) du Sacre du printemps et des œuvres de Webern, Schoenberg et Berio. Au cours de ses années de direction musicale défilent plusieurs grands chefs d'orchestre invités, dont Barbirolli, Beecham, Krips, Leinsdorf, Sargent et Steinberg.

C'est également sous le mandat de Susskind que l'orchestre traverse l'une de ses plus graves crises. La vie culturelle torontoise se transforme et les programmes de concerts destinés à la classe moyenne anglophile ne réussissent pas à plaire au nouveau public. En outre, les plus opulents mécènes - la famille Massey, Cox, Gooderham, lady Kemp, Mme Edmund Boyd - sur qui on pouvait jadis compter pour aider à renflouer les déficits, sont en voie de disparition et personne n'est là pour les remplacer. La spectaculaire vente d'objets usagés (bazar) organisée par le comité féminin, un événement social annuel à Toronto de 1954 à 1989, contribue à recueillir des fonds, mais les besoins et les frais augmentent de façon alarmante. Les agences de subvention publiques en sont à leurs débuts et leurs programmes d'aide sont encore mal définis. Le moral des instrumentistes est bas, à la suite de négociations salariales défavorables, et ils se sentent toujours considérés comme appartenant à une classe sociale inférieure. Une mésentente entre le comité des musiciens et leur chef syndical entraîne en 1960 une élection syndicale particulièrement houleuse. Un an plus tard, aucune entente n'étant intervenue au sujet des contrats des musiciens, l'OST doit retarder le début de sa saison d'abonnement et annuler les deux premiers concerts. J.W. Elton, gérant de l'orchestre depuis 1934 (il succède à son père, H.J. Elton, nommé à ce poste en 1924), donne sa démission en 1961 et Walter Homburger, déjà à l'époque l'un des administrateurs artistiques les plus expérimentés du pays, est nommé à sa place.

Le premier concert de l'orchestre à Carnegie Hall, New York, le 3 décembre 1963, sous la baguette de Susskind avec Lois Marshall comme soliste, est un franc succès qui arrive à temps pour remonter le moral de tout le monde. Le début des années 1960 n'en est pas moins une période difficile pour les membres de l'orchestre. En 1965-1966, la durée de la saison n'est que de 30 semaines, seulement quatre de plus que les saisons de l'après-guerre sous MacMillan. L'Orchestre symphonique de la SRC, dont tous les membres sauf 20 jouent aussi dans l'OST, est dissous en 1964, ce qui ajoute au désarroi déjà existant. Quelques membres sont récupérés par l'orchestre de la York Concert Society, dont la série printanière est dirigée par Heinz Unger; les Concerts symphoniques Promenade, qui créent des emplois supplémentaires au cours des années 1930-1950, sont maintenant chose du passé. Faire carrière au sein d'un orchestre constitue une aventure précaire à Toronto; l'objectif de contrats annuels ne pourra pas être atteint avant plusieurs saisons.

1965-1982

Au moment où Susskind remet sa démission en 1965, après dix ans à la tête de l'orchestre, les choses commencent déjà à changer. Un nouveau contrat de service avec la Canadian Opera Company assure des emplois à la fin de l'été et au début de l'automne. Cette entente demeure en vigueur jusqu'en 1976. Les abonnements montent en flèche avec l'engagement de Seiji Ozawa (Mandchourie, de parents japonais, 1er septembre 1935) comme chef d'orchestre.

Le mandat d'Ozawa donne un élan nouveau à la musique symphonique à Toronto. Dynamique, parfois audacieux dans ses choix, Ozawa fait connaître la musique de compositeurs tels Ives (Symphonie no 4, dans la difficile version pour un seul chef d'orchestre) et Messiaen (Turangalîla- Symphonie, enregistrée par la suite). Dès le début de son mandat, il affirme le caractère civique de l'orchestre en participant aux cérémonies d'ouverture du nouvel hôtel de ville de Toronto. En 1966, une tournée en Grande-Bretagne (Festival du Commonwealth) et en France précède celle de plus grande envergure de 1969, cette fois au pays d'Ozawa, le Japon. Cette tournée, de même que l'accent mis par Ozawa sur les œuvres japonaises contemporaines, celles de Takemitsu en particulier, semble influencer le goût des Torontois, notamment dans le jeu des percussions et leur utilisation en composition. En 1967, année du centenaire de la Confédération canadienne, l'Orchestre symphonique de Toronto devient le Toronto Symphony (TS). À cette occasion aussi, l'orchestre présente des œuvres commandées à Otto Joachim et Luigi Nono. Le séjour d'Ozawa à Toronto, même s'il est bref, a un effet tonifiant sur l'orchestre et le public. À son départ, on le nomme directeur artistique émérite.

Si Ozawa dirige le TS à un moment précoce de sa brillante carrière, alors qu'il est peu expérimenté, son successeur va être un éminent chef d'orchestre européen à l'expérience exceptionnellement vaste. Karel Ančerl (Tucapy, Tchécoslovaquie, 11 avril 1908 - Toronto, 3 juillet 1973) prend la direction du TS en 1969, une année après l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie. Ančerl se trouve alors en Amérique du Nord et ne peut remplir ses engagements à Prague.

La présence d'Ančerl constitue pour l'orchestre un sérieux défi à relever quant à la qualité de ses exécutions, mais il s'en tire remarquablement bien. Technicien aguerri à l'oreille exercée, Ančerl dirige ses répétitions un peu à la manière d'un érudit, mais avec une attention aux personnes qui ne tarde pas à lui valoir le respect des musiciens. Son répertoire s'inscrit dans une tradition conservatrice bien qu'il inclue Stravinsky et Bartók, avec toutefois un accent nouveau sur des œuvres tchèques, notamment de Janáček, Martinů et Suk, que l'on entendait rarement à Toronto avant sa venue. En 1970, un festival de six concerts à l'occasion du bicentenaire de Beethoven, présenté à l'O'Keefe Centre, dont la capacité est légèrement supérieure à celle du Massey Hall, s'avère l'un des plus grands succès de l'histoire de l'orchestre, aux points de vue artistique et financier à la fois. L'année suivante, un festival Brahms connaît un sort aussi enviable.

C'est sous le mandat d'Ančerl que l'orchestre commence, au cours de l'été 1971, à donner des concerts en plein air à l'Ontario Place Forum, sur le lac Ontario. L'une des premières manifestations, avec Ozawa comme chef d'orchestre invité, attire plus de 12 000 auditeurs. Les programmes d'Ančerl sont d'une qualité intransigeante et attirent les foules. On leur attribue le mérite d'avoir gagné de nouveaux amis à l'orchestre parmi les Torontois qui n'ont jamais assisté aux concerts du Massey Hall.

L'année suivante, le 13 janvier 1972, la série des concerts pop est reprise grâce à Victor Feldbrill qui demeure associé à ce programme de l'orchestre tout au long des années 1970. L'association de Feldbrill au TS est en fait assez spéciale. Enthousiaste de l'orchestre dès son adolescence et président de son comité d'étudiants, il devient l'un de ses violonistes dans les années 1950, chef d'orchestre adjoint en 1956-1957, chargé des concerts pour la jeunesse à partir de 1969 et responsable d'autres séries de concerts du TS à partir de 1972. Dès l'année suivante, il se voit confier de nouvelles responsabilités. Ančerl, que l'on sait déjà gravement malade au moment de son engagement, meurt à Toronto peu après son 65e anniversaire, en juillet 1973. Au cours des deux saisons suivantes, Feldbrill contribue, à titre de chef d'orchestre résident, à la planification des programmes ainsi qu'au choix d'une série de chefs invités, et dirige lui-même plusieurs concerts. Une tournée européenne est prévue pour 1974 : les contrats sont signés et Ančerl devait diriger. Le problème est résolu : on engage Kazimierz Kord comme chef invité et l'orchestre effectue la tournée telle qu'elle est planifiée, en Angleterre, en Belgique, en Allemagne de l'Ouest et en Autriche.

Un nouveau directeur artistique et chef d'orchestre principal entre en fonction à l'automne 1975. Andrew Davis (Ashridge, Hertfordshire, Angl., 2 février 1944) a alors approximativement le même âge que Seiji Ozawa au moment de son engagement. Personnalité aussi attachante qu'Ozawa, Davis possède un répertoire plus varié et une approche plus calme et peut-être plus ordonnée de l'exécution. Les concerts de ses premières saisons enrichissent les connaissances des Torontois en matière de musique symphonique avec la première présentation de certaines œuvres de Schoenberg et de Berg, du cycle complet des ballets de Stravinsky, d'un cycle d'œuvres de Borodine (enregistré plus tard) et du cycle des symphonies de Mahler. Un accent particulier est mis sur la musique anglaise, surtout celle d'Elgar, mais aussi celle de Britten et Tippett. La première canadienne de la Symphonie no 4 de Tippett (1979) et la première nord-américaine de son Triple Concerto (1980) sont des sommets à cet égard. Les nombreuses apparitions au piano et au clavecin de Davis dans le double rôle de soliste et de chef d'orchestre donnent un cachet particulier à ses programmes. Plus qu'avec n'importe quel autre directeur musical du TS depuis MacMillan, Davis renforce les liens existants depuis longtemps avec le Chœur Mendelssohn de Toronto en mettant au programme davantage d'œuvres pour chœur et orchestre.

De 1960 à 1980, le TS commande et crée des œuvres de John Hawkins, Otto Joachim, Lothar Klein, Oskar Morawetz, R. Murray Schafer, Harry Somers et autres, et joue des œuvres de plusieurs autres Canadiens. Harry Freedman est associé à l'orchestre durant 25 ans, jouant du hautbois et du cor anglais pendant 24 ans et en tant que compositeur en résidence la 25e année (1970-1971). Son œuvre Graphic I est créée par le TS sous Ančerl en octobre 1971.

En 1974, le TS met sur pied le Toronto Symphony Youth Orchestra, dont Feldbrill est le premier chef avec les meilleurs membres du TS comme répétiteurs de sections (voirOrchestres de jeunes).

Dans les années 1960, trois chefs d'orchestre occupent par intermittence le poste de chef adjoint, à savoir Boris Brott (1963-1964), Nicklaus Wyss (1966-1967) et Kazuyoshi Akiyama (1968-1969). Wilson Swift est apprenti-chef de 1965 à 1966. Durant son mandat, Davis permet la nomination temporaire d'autres apprentis : Ermanno Florio (1978-1979), John Kim Bell (1980-1981) et Eric Hull (1984-1986). L'orchestre a comme premier violon Elie Spivak (1931-1948), Hyman Goodman (1948-1967), Gerard Kantarjian (1967-1970), Albert Pratz (1970-1979) et Moshe Murvitz. Steven Staryk remplace Murvitz en 1982, un choix populaire marquant son retour à Toronto après de notables succès à l'étranger. Jacques Israelievitch lui succède en 1988. Les notices de programme sont signées Ettore Mazzoleni (1932-1948), Marcus Adeney (1948-1966), John Beckwith (1966-1970), Kenneth Winters (1970-1972), Godfrey Ridout (1972-1984) et Robin Elliott (1984-1989), suivi d'Alan Gasser en 1989. Richard Warren devient archiviste du TS en 1977.

À partir du milieu des années 1960, le conseil d'administration est graduellement élargi et transformé afin de mieux représenter divers secteurs de la communauté : les affaires, l'éducation, la religion, les médias et les arts. L'activité inlassable et indispensable du comité féminin et d'un comité féminin de jeunes fondé en 1955 a pour effet non seulement d'apporter des revenus additionnels chaque année, mais d'établir une imposante collaboration avec le monde de l'éducation. En 1990-1991, cette collaboration se traduit entre autres par les programmes Symphony Preludes et Symphony Seminars, présentations de musique de chambre dans les écoles primaires et secondaires respectivement, Symphony Street, concerts pour enfants dans des bibliothèques publiques et centres commerciaux, et Symphony Close-Ups, spectacles d'une heure donnés dans des écoles secondaires par les chefs de pupitres du TS ou des artistes invités. Des séries de concerts sont également présentées au Roy Thomson Hall les samedis pour les familles et les jours de semaine pour les étudiants. L'orchestre présente de nombreux programmes en anglais et en français. On estime que 130 000 étudiants, de 3 à 22 ans, sont rejoints chaque année par les activités éducatives du TS. Les programmes destinés à la communauté font partie des activités d'un autre groupe de soutien bénévole, The Associates of the TS, établi en 1972, qui parraine une série annuelle de concerts de musique de chambre mettant en vedette des membres du TS, ainsi que Grass Roots Concerts, dans des maisons de retraite et des établissements correctionnels.

Sous la direction de Davis, le TS recommence à enregistrer, mais sur une plus vaste échelle que par le passé grâce à un contrat avec une étiquette internationale (Columbia) dotée d'une bonne distribution. L'orchestre se produit à New York et au Kennedy Center de Washington en 1977. Un événement mémorable est au début de 1978 : sa tournée de trois semaines en Chine et au Japon avec le concours de deux solistes canadiens, Maureen Forrester et Louis Lortie. Cette tournée constitue la plus grande entreprise d'exportation culturelle jamais tentée par le pays. La SRC en fait un film documentaire. Au cours du passage de l'Opéra de Pékin à Toronto lors de sa tournée de 1980, plusieurs membres de l'orchestre ont l'occasion de renouer des contacts établis en Chine. D'autres tournées importantes sont effectuées par l'orchestre au Québec et dans les quatre provinces de l'Atlantique en 1976, ainsi que dans les trois provinces de l'Ouest et en Californie en 1979.

1982-1991

L'événement le plus important des années Davis est l'emménagement dans ce qui devait être le nouveau Massey Hall, mais qui est inauguré, à l'automne 1982, sous le nom de Roy Thomson Hall. Naturellement, le nouvel endroit suscite beaucoup d'enthousiasme parmi le public et les musiciens. Entre autres concerts mémorables au cours des années 1980, on peut noter l'exécution de la Symphonie no 8 de Mahler en 1983 et 1988, une version concert de Daphne, de Strauss en 1986, et la création canadienne de The Mask of Time, de Tippett, en 1987. Le TS joue des œuvres de compositeurs canadiens de plus en plus fréquemment, souvent en commandant des pièces. Le Concerto pour orchestre de Freedman et le Divertimento no 9 de John Weinzweig sont composés pour la première saison de l'orchestre au Roy Thomson Hall. Lors de saisons ultérieures, le public peut assister à la création d'œuvres de Steven Gellman, Anne Lauber, Raymond Luedeke (de la section des bois du TS, comme Freedman auparavant), Godfrey Ridout, Michael C. Baker, Alexina Louie, Glenn Buhr, Michael Colgrass et Schafer.

La prise de possession de la nouvelle salle rend possibles deux séries innovatrices. Les Evening Overtures sont de courts programmes d'œuvres pour petits ensembles jouées par divers membres de l'orchestre durant l'heure précédant les concerts d'abonnés. De six concerts en 1982-1983, cette série passe à dix en 1990-1991. Les séries d'été du TS sont divisées entre les concerts populaires extérieurs à l'Ontario Place Forum et les événements intérieurs au Roy Thomson Hall, à l'air conditionné.

On souligne le départ à la retraite de Walter Homburger comme gérant en mars 1987 par une soirée spectaculaire. Intitulé « The Great Gathering », ce concert gala télévisé dirigé par Ozawa et Davis rassemble un nombre incroyable de vedettes (Forrester, Lortie, Perahia, Stern, Rostropovitch, Rampal et d'autres grands noms), venues rendre hommage au travail grandement respecté de Homburger dans l'administration artistique. Son successeur est l'ancien gérant adjoint J. Wray Armstrong.

L'habitude des tournées, prise au milieu de 1970, s'étend au cours des années 1980 et au début des années 1990. Le TS joue chaque saison au Carnegie Hall de New York de 1978 à 1986. Il y retourne le 25 janvier 1991 pour participer aux célébrations entourant le centenaire de la salle. Sous Davis, l'orchestre voyage en Angleterre et dans six autres pays d'Europe en 1983, au Royaume-Uni, en Irlande, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Scandinavie en 1986, ainsi que dans le Grand Nord canadien en 1987. Le film Music in the Midnight Sun (Rhombus Media) fait revivre cette dernière tournée, qui constitue un événement unique. Les contacts établis durant ces déplacements se poursuivent par des visites pédagogiques de membres de l'orchestre, celles de la violoniste Andrea Hansen, entre autres.

Après la saison 1987-1988, Davis abandonne le poste de directeur musical qu'il occupe plus longtemps que tout autre depuis MacMillan. On lui décerne le titre de chef lauréat (il sera plus tard nommé chef de l'Orchestre symphonique de la BBC à Londres). Lors de ses tournées des côtes du Pacifique (Vancouver, San Francisco, quatre villes d'Australie, Singapour, Taipei et trois villes du Japon) en 1990 et dans plusieurs pays d'Europe en 1991, le TS est dirigé par son successeur, le chef allemand Gunther Herbig (Usti-nad-Labem, Tchécoslovaquie, 30 novembre 1931).

Herbig, qui est l'un des chefs invités régulièrement par le TS de 1983 à 1988, est conseiller artistique lors de la saison 1988-1989 et directeur musical intérimaire pour la saison 1989-1990, avant de devenir directeur musical à l'automne 1990. Sa manière est plus rigide et disciplinée que le style effervescent de Davis. Ses programmes mettent l'accent sur un symphoniste peu entendu auparavant à Toronto, Anton Bruckner. Lors du concert d'ouverture de la saison 1989-1990, il dirige le TS et le Chœur Mendelssohn de Toronto dans une exécution de la 9e Symphonie de Beethoven, précédant la création d'une commande faite à István Anhalt, SonanceResonance, conçue comme une méditation orchestrale sur l'œuvre de Beethoven.

Au début de 1990, le TS fait savoir qu'il cherche un compositeur résident capable non seulement d'écrire de nouvelles pièces, mais aussi de conseiller le directeur musical relativement aux politiques sur les programmes de musique contemporaine. Le poste, d'une durée de deux ans, est attribué au compositeur et chef d'orchestre montréalais Walter Boudreau.

Au début des années 1990, la composition de l'orchestre change. La plupart des vétérans de l'ère MacMillan prennent leur retraite et sont remplacés par de nouveaux membres de l'étranger (principalement des États-Unis, une source traditionnelle d'instrumentistes pour le TS), mais aussi de l'ex Union soviétique et de l'Extrême-Orient. À ce moment, près du tiers des membres de l'orchestre sont nés au Canada et y ont étudié. Les contrats de travail pour la saison 1991-1992 prévoient que les musiciens toucheront un minimum de 1150 $ par semaine. En 1990, 23 des 101 membres du TS sont des femmes. Sur une photo de l'orchestre datant de la cinquième saison de von Kunits (1926-1927), on n'en voit qu'une, la harpiste Heloise Macklem. Dans un programme de 1909 que dirige Welsman, on compte 11 noms féminins sur 61.

Six semaines après le début de la saison 1990-1991, la communauté musicale est surprise par la nouvelle que Herbig quittera son poste à la fin de la saison 1991-1992 (on annonce toutefois, en juillet 1991, qu'il restera en place jusqu'en août 1993). En avril 1991, la démission d'Armstrong signale un deuxième changement majeur. Le TS ne semble plus à l'abri des crises qui secouent d'autres orchestres canadiens (Orchestre symphonique de Winnipeg, Orchestre symphonique de Vancouver et Orchestre du Centre national des arts) dans les années 1980.

En dépit d'une gestion prudente, l'orchestre enregistre un déficit de près de 1 000 000 $ et le nombre des abonnements, qui baisse de 8 p. cent lors de la saison 1989-1990, n'augmente que légèrement la saison suivante. Le budget annuel atteint 19 000 000 $ en 1990-1991. Comme les bailleurs de fonds publics sont pressés de toutes parts, on ne peut compter sur eux pour obtenir davantage d'aide. Les grandes corporations en sont venues à remplacer les mécènes d'antan et la majeure partie des efforts du TS en matière de collecte de fonds est dirigée vers le programme de parrainage corporatif. Les contrats d'enregistrement étrangers signés sous Davis disparaissent et les journalistes torontois commencent à souligner les succès sur disques de l'Orchestre symphonique de Montréal avec les sarcasmes habituellement réservés aux pages du sport. De plus, des concurrents plus petits mais très actifs se manifestent, particulièrement Tafelmusik pour la musique baroque et classique jouée sur instruments anciens et l'Esprit Orchestra pour le répertoire contemporain.

Si le budget quadruple en une décennie, les prix d'entrée suivent. Les billets individuels pour les concerts d'abonnés coûtent maintenant de 19 $ à 50 $. Par-dessus tout, comme les autres orchestres en Amérique du Nord, le TS a la tâche particulièrement difficile de se définir un rôle viable à partir de ses différentes fonctions : encouragement de la créativité actuelle, préservation des classiques, formation de nouveaux auditoires et présentation d'un divertissement de qualité à un public à la fois averti et néophyte.

De 1991 à aujourd'hui

Même si les années 1990 voient la célébration des 70e (en présence du lieutenant-gouverneur de l'Ontario, Lincoln Alexander) et 75e anniversaires du TS, cette décennie est l'une des plus sombres dans l'histoire de l'orchestre. À l'automne 1991, le conseil prévoit un déficit de 3 500 000 $. Max Taper, nommé directeur général en novembre 1991, propose une baisse générale de 15 p. cent de la paie des musiciens et de l'administration, que les musiciens acceptent à contrecœur.

L'orchestre continue de présenter une programmation variée et intéressante malgré le développement d'une crise financière. La première de la saison de leur 70e anniversaire (1991-1992) met en vedette Maureen Forrester, André Laplante, le Chœur Mendelssohn de Toronto et des membres du Toronto Symphony Youth Orchestra interprétant Fantaisie pour piano, chœur et orchestre de Beethoven, Alto Rhapsody de Brahms et Tradirunt me in manus impiorium II, une commande du TS au compositeur résident (1990-1993) Walter Boudreau. En 1992, Jukka-Pekka Saraste fait ses débuts avec le TS. Élève du chef d'orchestre et professeur de renom Jorma Panula, Saraste devient directeur musical à l'automne 1994. Une entente immédiate entre le jeune chef d'orchestre charismatique et les musiciens donne l'espoir d'un avenir radieux pour l'orchestre, dorénavant connu sous le nom d'Orchestre symphonique de Toronto (OST). Durant le mandat de Saraste (1994-2001), il dirige le répertoire orchestral complet de Sibelius et enregistre sept disques avec l'OST sous étiquettes Finlandia et CBC. En décembre 1993, un concert commémoratif du 100e anniversaire de naissance de Sir Ernest MacMillan fait revenir Andrew Davis au pupitre pour diriger l'Ouverture de MacMillan et exécuter son solo d'orgue, Cortège académique.

À la fin de la saison 1993-1994, le déficit cumulatif est de plus de 3 000 000 $ et en 1995-1996 de 3 600 000 $. Malgré tout, l'administration accorde une modeste augmentation de salaire pour les instrumentistes de 1996 à 1998. Compte tenu de la récession des années 1990, les abonnements continuent de diminuer, mais les ventes de billets individuels augmentent. Les organismes subventionnaires réduisent aussi les subventions de l'OST de 13,9 p. cent en 1995 et de plus de 20 p. cent en 1996. Au fur et à mesure que le budget total de l'OST diminue, les exigences de contenu canadien du Conseil des arts du Canada faiblissent.

En avril 1995, Tapper quitte son poste de directeur général, laissant le poste libre jusqu'en 1998, à la nomination de Catherine Cahill, dont le court mandat prend fin au début de 1999. Artistiquement, toutefois, l'orchestre se maintient en dépit des bouleversements administratifs. Gary Kulesha devient compositeur et conseiller en 1995. Le 75e anniversaire de l'OST (saison 1996-1997) est marqué par une série de concerts dirigés par d'anciens directeurs musicaux et des chefs résidents, dont Ozawa, Davis, Herbig et Feldbrill, en plus de Saraste, et invitant des artistes longuement associés avec l'orchestre tels Maureen Forrester, Yo-Yo Ma, Emmanuel Ax, Gary Relyea et d'autres. Lors d'un concert anniversaire à la mi-septembre, l'OST retourne au Massey Hall, où Norman Campbell produit une vidéo des points marquants de l'orchestre et où le principal violoncelliste (1932-1940), Leo Smith, interprète A Summer Idyll. En novembre 1996, la fondation Fund for the Future est établie. En 1998, elle a amassé 6 000 000 $. Durant cette saison, l'OST participe aussi aux festivals Made in Canada et Northern Encounters.

Depuis 1997, de mini-tournées sont entreprises, notamment dans la région du Grand Toronto et à Carnegie Hall avec Nexus. En janvier 1999, l'orchestre fait une tournée en Floride et prépare une tournée européenne dans cinq pays prévue pour le début de 2000.

À l'automne 1999, les musiciens font une grève de deux mois. La tournée européenne est carrément repoussée et plusieurs concerts réguliers, annulés. Durant la grève, l'organisation constate avec effroi que les Torontois ne semblent pas accorder d'importance à la survie de l'orchestre (Bernstein dans Andante, 25 oct. 2001).

La saison 2000-2001 est le cadre d'intéressantes premières pour l'orchestre. Durant le Festival international du film de Toronto, Michael Lankester dirige l'orchestre dans la trame sonore de Prokofiev lors de la présentation du film muet de Sergei Eisenstein, Alexander Nevsky (1938), au Massey Hall. Andrew Davis dirige la reconstruction par Anthony Payne de la Symphonie no 3 d'Edward Elgar. Gurrelieder de Schoenberg est créé par l'OST avec le Chœur Mendelssohn de Toronto, les Victoria Scholars et les solistes Andrea Gruber (soprano), Lilli Paasikivi (mezzo), Ben Heppner (ténor), Benjamin Butterfield (ténor), Gary Relyea (baryton) et le narrateur Ernst Haefliger. Cependant, à la fin de la saison 2000-2001, le déficit cumulatif atteint 7 000 000 $. En octobre 2000, Ed Smith est nommé directeur administratif sur la base de son succès avec l'Orchestre symphonique de Birmingham. Dans une entrevue, Saraste déclare : « Nous avons commencé à perdre notre vision à long terme lorsque nous avons eu à lutter contre les problèmes actuels » (9 juin 2001). Saraste se retire en août 2001 et, le mois suivant, Smith fait de même, déclarant l'orchestre « impossible à ranimer ». Au même moment, le conseil annonce que l'organisation manquera d'argent en novembre. Le dilemme de l'orchestre est ressenti dans toute l'Amérique du Nord. Norman Lebrecht écrit : « Les orchestres en Amérique du Nord entrent dans une période cauchemardesque. Une crise à Toronto entraîne des répercussions sur tout le continent. » (Daily Telegraph, 13 sept. 2001).

Le conseil de l'OST devra prendre de tristes décisions s'il n'agit pas rapidement. Il fait appel à l'ancien premier ministre de l'Ontario, Bob Rae, pour mettre au point un plan de restructuration. Au début de 2002, Andrew Shaw est nommé président et chef de la direction générale. Le conseil passe de plus de 60 membres à 19 et de nouveaux programmes sont mis en place. L'accent sur l'éducation et la constitution d'un public est prioritaire. L'une des plus importantes initiatives est le programme Tsoundcheck, établi en 2001, qui offre aux jeunes de moins de 30 ans des billets réduits et des opportunités de bénévolat. De plus, l'organisation prend conscience du potentiel de financement du programme qui aiderait à établir de futures sources de soutien.

Même si la démission de Saraste prend effet à l'été 2001, il accepte de diriger l'orchestre pendant quatre semaines de la saison suivante, avec de nombreux chefs invités, dont Andrew Davis. En septembre 2002, Davis dirige l'OST avec le Chœur Mendelssohn de Toronto, le Toronto Children's Chorus et les solistes Measha Brueggergosman, Nathan Berg et James Ehnes à l'occasion du concert inaugural du Roy Thomson Hall rénové. En outre, un concert-bénéfice organisé en janvier 2003, « Sonic Boom », avec Blue Rodeo et Josh Groban, amasse chaque année des fonds importants. En janvier 2003, Peter Oundjian devient directeur musical désigné (2003-2004) puis directeur musical (automne 2004). En 2004-2005, il dirige des concerts de chaque série de l'orchestre - séries Masterworks, Casual Concerts, Light Classics, Signature (célébrant les compositeurs tchèques Dvořák et Janáček), CBC Radio Two Live (inaugurée en 2003), Three at the Weston, Pops et Young People's Concerts - en plus d'inaugurer deux festivals annuels : Mozart@249 [250, etc.] en janvier et New Creations pour la musique contemporaine au printemps.

En 2005, l'OST semble récupérer de ses malaises financiers et de gestion. Comme la plupart des grandes organisations civiques, l'OST a connu de nombreux changements en près d'un siècle et ses partisans croient en sa capacité de s'adapter et de prospérer. Le documentaire Five Days in September: The Rebirth of an Orchestra (2004) accentue ce sentiment de changement et d'espoir. Ce film, présenté aux Festivals des films du monde de Sudbury et Vancouver, remporte le prix du meilleur documentaire au Palm Springs International Film Festival (2006).

De 2006 à 2008, l'OST annonce des surplus annuels malgré une hausse importante de ses dépenses de production de concerts. En 2008, l'OST récolte 9 000 000 $ en ventes de billets et 9 600 000 $ en dons. Les fonds gouvernementaux et privés augmentent considérablement. En outre, l'OST reçoit 3 500 000 $ d'un de ses anciens présidents, Henry Thomas Beck.

À la saison 2007-2008, l'OST crée la maison de disques TSO Live. Son premier album, lancé en 2008, s'intitule Portraits. Le premier violon Jacques Israelievitch quitte l'OST en juin 2008.

Discographie

Direction MacMillan
Adaskin Serenade Concertante, Morel Esquisse, Fleming Shadow on the Prairie : 1956; RCI 129, (Adaskin) 5-ACM 23.

Coulthard Ballade (A Winter's Tale), MacMillan Two Sketches, Weinzweig Interlude in an Artist's Life : 1946; CBC IS Album canadien no 2 (quatre 78 tours), (Weinzweig) 5-ACM 1, (Coulthard) 6-ACM 10.

Elgar Pomp and Circumstance Marches op. 39 no 1-4 : 1942; 2-RCA Victor 8226, 8227 (78 tours).

Holst The Planets (4 mvts) : 1943; 4-RCA Victor 11-8412-8415 (78 tours) et Camden 204.

Jacob A William Byrd Suite, Haydn (Dittersdorf), Sérénade (Andante cantabile du Quatuor op. 3 no 5) : 1942; 2-RCA Victor 8725-8726.

McMullin Rocky Mountain Suite (Sketch no 2), Rathburn Images of Childhood, Freedman Symphonic Suite : 1950; RCI 19.

Milhaud Suite française, Britten Kermesse canadienne, Benjamin Red River Jig : 1950; RCI 18.

Rachmaninov Concerto no 3 : William Kapell p : 1948; International Piano Archives IPA-507.

Ridout, Morawetz, Somers, Rathburn, Weinzweig, Vallerand : 1951; RCI 41, (Vallerand) 3-ACM 19.

Tchaïkovsky Symphonie no 5 : 1953; Beaver LP-1001, Victor Bluebird LBC-1093, RCA LBC-1068 et Camden 374.

Voir aussi DISCOGRAPHIES de Chœur Mendelssohn de Toronto et Lois Marshall.

Direction Waddington
Adaskin Ballet Symphony, Brott Concerto pour violon, Dolin Scherzo, Freedman Nocturne : Dembeck violon : 1952; RCI 71, (Adaskin) 5-ACM 23, (Freedman) 6-ACM-8.

Direction Susskind
Matton Concerto pour deux pianos, Morawetz Piano Concerto no 1 : Bouchard et Morriset piano forte, Kuerti piano : 1965; Cap SW-6123, (Matton) CRI SD-317.

Pierné The Children's Crusade : Chœur Mendelssohn de Toronto : 1960; 2-Beaver LPS-003.

Voir aussi DISCOGRAPHIE de Chœur Mendelssohn de Toronto.

Direction Ozawa
Berlioz Symphonie fantastique, MacMillan Two Sketches for Strings, Freedman Images, Mercure Triptyque, Morel L'Étoile noire : 1966; 2-Col M2S-756, (MacMillan, Freedman, Mercure et Morel) Col MS-6962 et CBS 32-11-0038, (Berlioz) CBS 32-11-0035 et Odyssey Y-31923.

Messiaen Turangalîla, Takemitsu November Steps : 1967; 2-RCA LSC-7051 et 2-RCA Red Seal (France) ARL2-1143, (extrait) RCA SPCS-33-60.

Takemitsu Asterism, Requiem, Green (November Steps II), The Dorian Horizon : 1968; RCA LSC-3099.

Direction Deslauriers
Morawetz Symphonie no 2, Turner Three Episodes, Pépin Guernica : 1965; CBC SM-4, (Morawetz) CBC SM-104, (Pépin) 4-ACM 5, (Turner) 7-ACM 15.

Direction Scherchen
Mahler Symphony no 7 : 1965; Seven Seas KICC-2077 (CD).

Direction Golschmann
R. Strauss Burlesque : Gould piano : 1967 (1989); Nuova Era 2310 (CD).

Direction Leonard
Morawetz From the Diary of Anne Frank : Marshall soprano : 1970?; RCI 601.

Direction Feldbrill
Beecroft Improvvisazioni concertanti no 1, Freedman Tangents, Ridout Fall Fair : Fiore flûte : 1972; Audat 477-4001.

Weinzweig Concerto pour piano et orchestre, Symonds The Nameless Hour : P. Helmer piano, F. Stone flûte et cor : 1969; CBC SM-34 et CBC SM-104.

Ridout Œuvres orchestrales : Dann alto, Kolomyjec soprano : 1990; Centredisques CMC-CD-3890.

Direction Akiyama
Respighi The Fountains of Rome : 1972; CBC SM-218.

Stravinsky The Firebird : 1980; CBC SM-5004.

Direction Ančerl
Beethoven Symphonie no 6 : 1972; CBC SM-150.

Martinù Symphonie no 5 : 1971; CBC SM-218.

Pépin Guernica : 1972; Audat 477-4001.

Willan Symphonie no 2 : 1970; CBC SM-133 et 5-ACM 11.

Direction Brott
Prokofiev Pierre et le Loup, Poulenc L'Histoire de Babar : Rich Little narrateur : 1980; CBC CH-001.

Direction De Priest
Ravel Boléro, Berlioz Chasse Royale et Orage, Debussy Ibéria : 1980; CBC SM-5016.

Direction Bernardi
Rachmaninov Concerto no 1 pour piano op. 1, Dohnányi Variations sur un air pour enfants op. 25 : Ozolins piano : 1985; CBC SM-5052, (avec Litoff Scherzo) CBC SMCD-5052.

Rachmaninov Concerto no 2 pour piano, Willan Concerto en do mineur : Ozolins piano : 1988; CBC SMCD-5108.

Direction Davis
Beethoven Concertos pour piano , Fantaisie pour piano, chœur et orchestre, Ouverture King Stephan : Kuerti piano : 1984; 3-CBC SMCD-5027-3.

Bizet L'Arlésienne Suites 1 et 2, Jeux d'enfants : 1981; CBS Master IM-36713, CBS Odyssey YT-39504 (cass) et CBS Master WMDK-45649, (Suite no 2) CBS CRIAT-3 (cass).

Borodin 3 symphonies, ouverture et danses polovtsiennes de Prince Igor : Chœur Mendelssohn de Toronto : 1976; 2-CBS Master M2-34587, (Symphonies no 1 et 2) Odyssey YT-42347 (cass), (Symphonie no 3, ouverture et danses polovtsiennes de Prince Igor) Odyssey YT-42348 (cass), (danses polovtsiennes) CBS CRIAT-3 (cass).

Brahms Symphonie no 1 : 1978; CBC SM-353.

-Symphonie no 2 : 1977; CBC SM-336.

-Symphonie no 4 : 1976; CBC SM-327.

Chaconne : Colgrass, Bloch, Britten; Golani, alto : 1988; CBC SM-3-5087, (avec Hindemith) CBC SM-2-5087 (CD).

Dvořák Danses slaves op. 46 : 1979; CBC SM-5012.

Dvořák Symphonie no 9 op. 95« du Nouveau-Monde » : 1977; CBC SM-5007.

Haendel Le Messie : Battle soprano, Quivar mezzo, Aler tén, Ramey basse, Chœur Mendelssohn de Toronto, Iseler chef de chœur : 1986; 2-EMI Angel DS-49027, (extraits) EMI CDC-7-49407-2 (CD).

Holst Les Planètesop. 32 : Tor Children's Chorus : 1986; EMI Angel DS-37362, EMI EL-27-0429-1 et EMI Angel CDC-7-47417-2 (CD).

Janáček Suite du Petit renard rusé, Taras Bulba : 1977; Col M-35117, CBS Master 76818 et CBS MT-35117 (cass).

Rossini-Respighi La Boutique fantasque : 1979; CBS Master IM-35842, (sélections) CBS Odyssey YT-39504 (cass), (sélections) CBS CRIAT-3 (cass), (sélections) CBS CBSCD-42629.

Shostakovich Concerto pour violon no 1, op. 99. Staryk violon : 1984; CBC SM-5037

Sibelius Symphonie no 2, op.43 : 1983; CBS Master IM-37801.

Strauss Ein Heldenleben op. 40 : Staryk violon : 1983; CBC SM-5036.

-Suite Rosenkavalier, Bizet Suite Carmen, Massenet Scènes pittoresques : 1978; CBC SM-5003.

-Salome (sélections), fragment symphonique de Die Liebe der Danae, Vier letzte Lieder : Marton soprano : 1985; CBS Master IM-42019, (Vier letzte Lieder) CBS Master MDK-44910 (CD), (sélections de Salome) Pro Arte CDD-33 et CBS MDK-45650 (CD).

Stravinsky Le Sacre du printemps : 1982; CBC SM-5019.

Symphonic Spectaculars - Grands Moments Symphoniques : Wagner, MacMillan Ouverture, Chabrier et autres : 1987; CBC SM-5068, (avec œuvre additionnelle) CBC SMCD-5068.

Tchaïkovsky Casse-Noisette : Tor Children's Chorus : 1978; 2-Col Master M2-35196 et CBS Master M2YK-45619 (CD), (sélections) CBS CRIAT-3 (cass).

-Casse-Noisette Suites 1 et 2 : Tor Children's Chorus : 1983; CBS Master MX-38975 et CBS Odyssey YT-44509, (sélections) McClelland and Stewart 25-32 (V. Tennant narr).

Direction Herbig
Beethoven Symphony no 3 (« Eroica »), Romance no 1 & 2 pour violon et orchestre : Jacques Israelievitch violon : 1992; Analekta AN 2 8201.

Direction Saraste
Moussorgsky Pictures at an Exhibition, Night on Bald Moutain, Prelude to Khovanschin, Scherzo in B flat, March The Capture of Kars : 1996; Finlandia 2-14911.

Scriabin Prometheus, Rachmaninov Piano Concerto no 4, Stravinsky Concerto for Piano and Winds : Alexei Lubimov piano : 1997; Finlandia 2-17277.

Prokofiev Romeo and Juliet Suite : 1997; Finlandia 2-19050.

Bartòk The Wooden Prince Suite, Music for Strings, Percussion and Celeste, Dance Suite : 1998; Finlandia 2-21029.

Henri Dutilleux Symphony no 2, Métaboles, Timbres, espace, mouvement : 1999; Finlandia 2-25324.

Jean Sibelius Night Ride and Sunrise, Lemminkäinen Suite : 2000; Finlandia 2-27890.

-Redemption : Music of Peter Paul Koprowski, Concerto for Flute and Orchestra, Concerto for Accordion and Orchestra, Concerto for Viola and Orchestra : Robert Aitken flûte, Joseph Petric accordéon à base chromatique, Rivka Golani alto : 2001; CBC SMCD-5206.

Direction Oundjian
Portraits : Oundjian chef d'orchestre : 2008; TSO Live TSO-0108.

Bruckner Symphony no 4 : Oundjian chef d'orchestre : 2008; TSO Live TSO-0608.

Mahler Symphony no 4 : Oundjian chef d'orchestre : 2009; TSO Live.

Shostakovitch 7 : Oundjian chef d'orchestre : 2009; TSO Live.

Bibliographie

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Toronto Symphony, archives.

Filmographie

The Toronto Symphony Orchestra, 2 films avec MacMillan au pupitre (ONF 1945).

Tournée de l'Orchestre symphonique de Toronto en Chine / Music East, Music West (SRC 1978).

Music in the Midnight Sun (Rhombus Media 1988).

Five Days in September: The Rebirth of an Orchestra (Rhombus Media 2005).

Lecture supplémentaire

Liens externes