Les Tagish, aussi connus sous le nom de Première
Nation Carcross/Tagish, sont un peuple autochtone du Canada. La Première
Nation Carcross/Tagish est située à Carcross,
au Yukon,
et est un gouvernement
autonome depuis 2006. Selon le gouvernement du Canada, on comptait 703
membres inscrits de la Première Nation Carcross/Targish en 2020.
Territoire traditionnel
Traditionnellement,
les Tagish sont centrés autour d’une série de lacs qui forment une partie des
sources du fleuve Yukon
qui drainent le plateau intérieur du nord de la Colombie-Britannique
et du sud du Yukon. Au 19e siècle, leur colonie principale est Tagish,
située à la jonction des lacs Tagish et Marsh. Cependant, ils ne vivent à cet
endroit qu’une partie de l’année en raison des exigences de leur cycle de
subsistance semi-nomade. L’emplacement du village de Carcross
est en fait le territoire saisonnier de chasse au
caribou.
Le White
Pass and Yukon Railway, qui s’étend de Skagway à Whitehorse
en passant par Carcross, est complété en 1900. Attirés par le chemin de fer, après
1900, la plupart des Tagish, descendants des Tagish et des Tlingits
de l’intérieur venant du sud-est de l’Alaska, commencent à vivre en permanence
à Carcross. Toutefois, certains restent à Tagish et d’autres à Whitehorse. La piste
Chilkoot est une route de commerce pour les Tagish, et elle fait toujours
partie du territoire de la Première Nation Carcross/Tagish. (Voir aussi Territoire
autochtone.)
Début de l’économie
Traditionnellement,
les Tagish sont des chasseurs et pêcheurs des forêts boréales.
Vers 1800, cependant, la quasi-disparition de la loutre de
mer côtière, causée par la traite des fourrures, crée une demande pour les
belles fourrures des animaux de l’intérieur. Les Tagish augmentent donc leurs
activités de piégeage incluant leur commerce avec les Tlingits
entre la côte et l’intérieur. Ils agissent également comme intermédiaires entre
les peuples dénés
qui se trouvent plus loin à l’intérieur des terres, et les marchands Tlingit
de la côte qui, jusqu’à peu de temps avant la ruée
vers l’or du Klondike (1898-1899), empêchaient les Tagish de traverser les
cols des montagnes pour marchander directement avec les Européens. La
découverte de l’or du Klondike est faite par George Carmack, un explorateur qui
prospecte dans la région des Tr'ondëk Hwëch'in
(Hans) et qui est accompagné d’un groupe de Tagish avec lesquels il vit. De
nos jours, la plupart des Tagish sont des travailleurs salariés, bien qu’ils continuent
de récolter la nourriture de la terre.
Langue
La plupart
des ancêtres des Tagish parlaient, à l’origine, un dialecte tagish-tahltan-kaska, qui
fait partie de la famille des langues dénés. Cependant,
au 19e siècle, stimulés par l’accroissement de la traite
des fourrures et de la ruée
vers l’or subséquente, les Tagish adoptent progressivement la langue des Tlingits.
C’est le résultat de mariages mixtes entre les Tlingits de la côte et le
déplacement partiel de deux clans côtiers,
le Loup (Aigle) et le Corbeau, vers l’intérieur.
Aujourd’hui,
la plupart des Tagish parlent anglais.
Selon la Première Nation Carcross/Tagish, il ne reste que très peu de personnes
ayant une connaissance de la langue tagish. Angela Sidney, une conteuse tagish bien
connue qui a reçu l’Ordre
du Canada en 1986, a été la dernière personne à parler couramment le tagish.
Elle est décédée en 1991, et a laissé plusieurs publications qui font maintenant
partie d’un corpus croissant de textes publiés par des auteurs des peuples
autochtones du Yukon.
Vie culturelle
Les
cultures tagish et tlingit sont matrilinéaires, c’est-à-dire qu’elles descendent
des lignées féminines. Les Carcross/Targish comprennent six clans :
deux de ces six font partie du clan Loup et les quatre autres descendent du
clan Corbeau. À la fin du 19e siècle, à Tagish, chaque segment
de clans tlingit
construit une maison
de style côtier, ornée des emblèmes du clan. Les Tagish incorporent également
les concepts de rang social des Tlingits, associés à une collection de noms
personnels fixes. Ils croient que ces noms se renouvellent à chaque génération
par la réincarnation et ils sont soutenus par des potlatchs
commémoratifs élaborés. (Voir aussi Histoire
de l’architecture des peuples autochtones au Canada.)
Les Tagish
conservent toujours une riche collection de littérature orale, de chants et de
danses reflétant l’étiquette sociale et la moralité et les enseignements
traditionnels.
Vie contemporaine
Bien qu’ils
conservent leur héritage traditionnel, les Tagish modernes sont maintenant des
guides de chasse au gros gibier accomplis, des pilotes, des fonctionnaires, des
professionnels de la santé, des anthropologues, ou ils occupent d’autres
emplois salariés. Les chefs Tagish ont également pris l’initiative de
rechercher des services
sociaux adéquats pour les personnes avec et sans statut. (Voir aussi Statut
d’Indien.)
Les Tagish
ont contribué à la création du Conseil des Indiens du Yukon (maintenant le
Conseil des Premières Nations du Yukon). Cet organisme a parrainé les
négociations sur les revendications
territoriales des Autochtones qui ont mené à un règlement final en 1993.
Treize ans plus tard, en 2006, la Première Nation Carcross/Tagish est devenue un
gouvernement
autonome.