St. Catharines | l'Encyclopédie Canadienne

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St. Catharines

St. Catharines, en Ontario, constituée en ville en 1876, population de 136 803 habitants (recensement de 2021), 133 133habitants (recensement de 2016). La ville de St. Catharines est la ville principale de la région du Niagara. Elle est située au sud de Toronto, de l’autre côté du lac Ontario (111 km en empruntant la Queen Elizabeth Way), à 19 km à l’intérieur des terres de la frontière internationale avec les États-Unis, sur la rivière Niagara. La ville porte le nom de Catharine Hamilton, l’épouse de Robert Hamilton, un commerçant influent de Queenston et un propriétaire foncier possédant des moulins sur la crique Twelve Mile. La collectivité grandissante, qui porte alors le nom The Twelve ou Shipman’s Corners, est renommée en l’honneur de Mme Hamilton après son décès, en 1796. Après 1876, alors que la région urbaine de St. Catharines s’étend, elle est autorisée à annexer certaines parties du canton de Grantham, culminant en 1961 en l’amalgamation complète du canton, ainsi que des villes adjacentes de Merritton et de Port Dalhousie. En 1970, le canton rural de Louth, à l’ouest, est réparti entre St. Catharines et la nouvelle ville de Lincoln.

Peuplement

Peuples autochtones

Avant l’arrivée des Européens, le peuple d’expression iroquoise Chonnonton, ou « peuple du chevreuil», habite la région qui inclut aujourd’hui St. Catharines, entre les rivières Grand et Niagara. On les nommait souvent les « Neutres », nom leur étant donné par les Français, qui observent que la tribu conserve sa neutralité dans les confits entre les Wendats (Hurons) et la confédération des Haudenosaunee (aussi appelés « Iroquoiens »). En plus de chasser et de pêcher, les Chonnontons cultivent les courges, les haricots et le maïs; leurs villages incluent des maisons longues.

En 1647, plusieurs villages chonnontons sont conquis par les Sénécas depuis la rive est de la rivière Niagara. Plus tard, au début des années 1650, d’autres villages sont détruits par les Haudenosaunee. Ces attaques, combinées aux épidémies de variole de 1638-1640, font en sorte que la population chonnontonne cesse en grande partie d’exister. On fait mention d’elle pour la dernière fois dans les écrits des explorateurs français en 1671. Par contre, les Haudenosaunee continuent à habiter la région, pendant que les Français, les Britanniques et les Américains luttent pour le contrôle de la région. Aujourd’hui, bon nombre de Haudenosaunee restent dans la région de St. Catharines, à la fois dans les réserves (la réserve des Six Nations se situe à l’ouest de la ville) et dans d’autres communautés.

Colonisation européenne

La région est colonisée à l’origine par des loyalistes au début des années 1780. Environ 60 % des terres du canton de Grantham est accordé aux membres du régiment provincial britannique démantelé, les Butler’s Rangers. Le 40 % qui reste est accordé en partie aux colons réfugiés, qui quittent les États-Unis après l’Indépendance américaine, en partie aux immigrants venant de la Grande-Bretagne.

L’arpentage des terrains entrepris au cours de cette période mène à un réseau complexe de chemins et de lots qui façonnent la ville et son plan de construction. Le réseau est dominé par la grille de levées du canton de Grantham, élaborée par les pionniers, qui présente les chemins classiques d’orientation nord-sud, avec des chemins est-ouest parallèles au rivage du lac Ontario. De plus, les sentiers utilisés par les Autochtones avant l’arrivée des Européens ont survécu pour s’intégrer aux voies artérielles majeures de la ville, combinant ainsi des voies disposées de façon radiale à la grille régulière des levées.

En contraste, les rues de Port Dalhousie se présentent en une grille régulière orientée en direction nord-est et sud-ouest, le long du terrain qui sépare le lac Ontario de l’embouchure de la crique Twelve Mile. Merritton se dispose sur une petite grille rectangulaire ayant une orientation traditionnelle nord-sud.

St. Catharines, 1850

Développement

À la collectivité de base de St. Catharines, le canal Welland (1829) et une voie d’eau y prenant sa source à Merritton ont permis d’alimenter les moulins, les chantiers navals, les transformateurs de métaux et les machineries introduits dans la région. Des sources d’eau minérale ayant des propriétés médicinales ajoutent des hôtels de villégiature; la ville devient une station d’été populaire de l’arrière-pays. Vers la dernière partie du XIXe siècle, plusieurs chemins de fer entrent dans la région : le Great Western Railway en 1853, le Welland en 1859 et le St. Catharines and Niagara Central Railway en 1887. Ces lignes ferroviaires, combinées au développement hydroélectrique rendu possible par les écluses, par la voie d’eau, par les chutes DeCew et, plus tard, par la rivière Niagara, donnent lieu à la croissance des industries manufacturières.

Les grands chefs d’entreprises incluent William Hamilton Merritt, qui construit le premier canal Welland, le Dr Chase, qui transforme les sources minérales en une attraction touristique, William B. Burgoyne, le fondateur du journal St. Catharines Standard, Louis Schickluna, le propriétaire des chantiers navals, le Dr Theophilus Mack, un protagoniste dans la création du General & Marine Hospital et de la première école d’infirmières au Canada (1874), et Lachlan McKinnon, le fondateur de l’industrie qui deviendra la compagnie General Motors du Canada Limitée.

Paysage urbain

Après les années 1850, une bande continue d’aménagements industriels et de projets domiciliaires associés apparaît le long de la vallée du canal, entre St. Catharines et Merritton, là où le Great Western Railway traverse le canal. Les industries chimiques et du papier se développent, et Port Dalhousie, desservi par le chemin de fer de Welland, ajoute quatre moulins à farine, une manufacture de chaussures en caoutchouc et des chantiers navals.

St. Catharines, une communauté urbaine industrielle prospère à la fin du XIXe siècle, connaît une grande expansion pendant la Première Guerre mondiale et la  Deuxième Guerre mondiale. Du point de vue commercial, cette expansion est associée à l’essor des entreprises de la rue principale de la ville, qui présente une façade continue de bâtiments du XIXe siècle, de deux et de trois étages.

Les fabricants sont d’abord établis le long du canal et de sa voie d’eau, puis près des gares ferroviaires et des lignes du réseau ferroviaire dans la zone centrale et près de celle-ci. À cause de la profondeur et de la raideur des pentes de la vallée canalisée, les zones résidentielles de la ville s’étendent inévitablement vers le nord et le nord-est, avec une expansion vers l’ouest et vers le sud suivant la construction des ponts Burgoyne et Glenridge (1914).

Bien que le centre-ville attire plusieurs immeubles de bureaux de grande hauteur, y compris l’édifice Corbloc (1975) et les bureaux du ministère des Transports de l’Ontario (1997), sa fonction axée sur la vente au détail devient secondaire à celle du Pen Centre (1957), du Fairview Mall (1961), des nombreux autres centres commerciaux et centres locaux, des centres commerciaux linéaires sur les voies artérielles, des grands magasins à marge réduite et, plus récemment, des grandes surfaces qui s’installent dans la ville. À cause de la population grandissante d’étudiants universitaires, le nouveau rôle du centre-ville est d’offrir des divertissements, surtout sous la forme de bars et de restaurants. En 2015, l’Université Brock déménage le Département des beaux-arts et des arts plastiques Marilyn I. Walker depuis son campus, en haut de l’escarpement du Niagara, dans l’ancienne usine Canada Hair Cloth, au centre-ville, vers la rue St. Paul, dans l’ancienne vallée du premier et du deuxième canal Welland. Juste à côté, on trouve le FirstOntario Performing Arts Centre, un lieu de concert, de film et de danse ayant plusieurs scènes, et le Meridian Centre, un aréna de hockey et centre de divertissement. Ces deux établissements ouvrent leurs portes en 2015.

Les parcs et les espaces ouverts incluent des chemins le long de l’escarpement (par exemple la piste de Bruce), des plages lacustres, des vallées fluviales, le rivage du lac Ontario et les vieux canaux (sentier Merritt). Un sentier pédestre cyclable longe de nos jours le canal, et un réseau de routes automobiles avec leurs sentiers pédestres, cyclables et équestres associés longe le canal Welland entre les lacs Ontario et Érié. Ces derniers appartiennent à la route plus grande, Greater Niagara Circle Route, qui relie la promenade de la rivière Niagara et le chemin Lakeside le long du lac Ontario, et qui suit une ligne ferroviaire abandonnée le long du lac Érié.

Population

Environ 30 % de la population de la municipalité régionale de Niagara habite la ville de St. Catharines. Selon le recensement de 2016, approximativement 76 % de la population de la ville déclare être d’origine anglaise, canadienne ou écossaise. Les minorités visibles représentent 12,7 % de la population, les plus grands groupes étant les Noirs, les Chinois, les Latino-Américains et les Asiatiques du Sud.

Un festival des arts folkloriques, créé en 1969 pour reconnaître la diversité ethnique et culturelle grandissante de la ville, passe d’un événement d’une journée à une fête de deux semaines offrant de la nourriture, de la boisson, du chant, de la danse, des performances musicales et des défilés.

Économie et main-d’œuvre

Au fil du temps, les activités de service se sont élargies dans la ville, aboutissant à une structure économique remarquablement différente, passant d’une économie principalement manufacturière avec quelques activités de service aux industries de service (l’éducation, les services de santé, l’administration municipale et le maintien de l’ordre) avec quelques activités manufacturières s’y rattachant. Le secteur manufacturier est en déclin depuis le début des années 1980, n’étant aujourd’hui que l’ombre de ce qu’il était auparavant. Bien que St. Catharines soit toujours considérée comme la ville General Motors, sa main-d’œuvre est diminuée de près de 10 000 employés en 1990 à moins de 3000 en 2016. (Voir aussi Industrie Automobile.)

Transport

En tant que centre de transport pour la région sur les artères principales du sud-ouest de l’Ontario, St. Catharines possède des services principaux de transport des passagers et de marchandises sur rail, assurés par VIA Rail et Canadien National, la Queen Elizabeth Way et l’autoroute 406, et une gare d’autobus interurbain et intra-urbain. Un service d’autobus GO (gouvernement de l’Ontario) relie Niagara Falls, St. Catharines, Grimsby et Stoney Creek à la station de train GO de Burlington, d’où l’on peut aller au centre-ville de Toronto. Un service ferroviaire estival de fin de semaine visant les touristes, offert par GO, relie St. Catharines et Niagara Falls au centre-ville de Toronto. L’aéroport du district de Niagara accueille la circulation de l’aviation générale, y compris les services de navigation aérienne collectifs, privés et de fret. La section du canal Welland de la  voie maritime du Saint-Laurent permet le transport de marchandises dans la ville; il y a aussi des installations d’amarrage.

Gouvernement

L’une des 12 municipalités de la Municipalité régionale de Niagara, St. Catharines est gérée par un maire, élu généralement par tous les résidents, et par 12 conseillers, dont 2 de chacun des 6 quartiers de la ville. (Voir aussi Gouvernement municipal au Canada.) Le maire et les 6 conseillers élus généralement par tous les résidents siègent au conseil régional de Niagara, qui a 29 membres. La responsabilité des parcs et des bibliothèques, du service d’incendie, du musée historique, des services récréatifs et communautaires, de la commission de transport, de la planification municipale et des services d’ingénierie pour les chemins, les égouts et les conduites de distribution de l’eau relève de la ville. Les administrateurs des conseils scolaires publics et séparés de la région de Niagara sont élus selon les combinaisons des quartiers de la ville.

Tandis que la séparation des responsabilités entre les municipalités locales et le gouvernement régional est claire, il existe une perception dans le public de chevauchement et de dédoublement. Donc, on demande à Niagara une réforme du gouvernement local. Cependant, toute réforme considérable promue à l’échelle locale a été impossible jusqu’à présent.

Vie culturelle

St. Catharines possède une base culturelle riche et croissante. Les compagnies de théâtre Carousel Players et Garden City Productions offrent des pièces de théâtre, tandis que l’orchestre symphonique de Niagara est l’orchestre résident de l’Université Brock. Le chœur Niagara Chorus, auparavant faisant partie de l’orchestre symphonique, offre depuis 1963 un répertoire varié de chœur classique. Le Rodman Hall Arts Centre possède une vaste collection d’œuvres locales et internationales. Pour protéger cette installation et sa collection, le conseil vote son autodissolution, et le centre s’intègre à l’Université Brock en 2003. L’association d’artisans de St. Catharines est un point pivot pour les artistes locaux, tandis que le Niagara Wine Festival offre des événements tout au long de l’année. La gamme complète des sports en salle et en plein air est couronnée par le Royal Canadian Henley Regatta, tenu au port Dalhousie depuis 1903. Le quotidien local s’appelle The Standard.

Les établissements d’enseignement incluent l’Université Brock et son affilié, le Séminaire théologique luthérien de Concordia. L’université Brock célèbre son 50e anniversaire en 2014.

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