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Pêche sportive

La pêche, qu'elle soit sportive ou de subsistance, est une activité indissociable de l'évolution humaine.

Pêche sportive

La pêche, qu'elle soit sportive ou de subsistance, est une activité indissociable de l'évolution humaine. Les gravures de poissons retrouvées dans des cavernes datant de 10 000 ans avant Jésus-Christ et les illustrations égyptiennes de pêcheurs à la ligne vieilles de 5 000 ans en constituent quelques-uns des plus anciens témoignages. Ces artefacts suggèrent que la pêche a accédé, à l'instar de la création artistique, au statut de loisir lorsque l'homme a pu consacrer son temps à des activités ayant d'autres que la quête de nourriture et d'abri. Au Canada, la pêche sportive se classe parmi les activités de plein air les plus populaires et les plus durables. Ce sont les premiers Européens qui amènent avec eux leurs traditions et leur intérêt pour la pêche sportive bien établis ainsi qu'un ensemble de lois spécifiques à la PÊCHE. Cependant, ces lois et leur développement subséquent doivent être réconciliés avec le rôle primordial que certaines espèces telles que le SAUMON de l'Atlantique et du Pacifique jouent alors dans la vie et la culture des Indiens côtiers. Les histoires de pêche sportive racontées par les sages autochtones inspirent les plus jeunes qui, comme leurs semblables de par le monde, rêvent d'imiter les exploits de leurs aînés. Parallèlement, les débarquements successifs de colons et d'écrivains européens de passage témoignent de la diversité et de l'abondance illimitée de poissons de sport dans les eaux du Nouveau Monde , établissant ainsi la réputation internationale du Canada en tant que « Mecque de la pêche sportive ».

Popularité de la pêche sportive

Les enquêtes visant à déterminer l'ampleur et l'importance de cet usage ludique des ressources de pêche au Canada débute en 1975 avec la première enquête d'instauration et coordination nationale sur la pêche sportive entreprise par toutes les provinces, territoire et agences fédérales d'attribution de permis. Depuis lors, des enquêtes similaires ont eu lieu tous les cinq ans pour mieux comprendre le rôle et la contribution de la pêche sportive au pays.

Selon l'enquête menée en 2000, on comptait 3.6 millions de pêcheurs à la ligne actifs au Canada parmi lesquels 2.9 millions résidaient au pays et 774 000 étaient des visiteurs provenant principalement des États-Unis. En termes de jours d'activité par individu, les Canadiens se sont adonnés à la pêche sportive près de 41 millions de jours tandis que les pêcheurs en visite y ont consacré quelques 5.2 millions de jours.

Bien que les prises rapportées ne soient qu'une forme de mesure du succès, les pêcheurs sportifs ont pris plus de 233 millions de poissons, n'en gardant qu'environ 84.6 millions. La TRUITE domine le palmarès des captures avec un nombre estimé de 34,6 millions de prises, suivi de la PERCHE, du DORÉ, du GRAND BROCHET, et du BAR. Le nombre de saumons prélevés s'élevait à 3,6 millions, incluant les variétés du Pacifique, de l'Atlantique et autres.

Pour les pêcheurs à la ligne, l'intérêt de ce sport réside toutefois dans le poisson lui-même et dans l'expérience qu'il procure. Il est de tradition d'utiliser des leurres, des appâts et des mouches, mais les engins et les méthodes de pêches adoptés varient selon l'espèce convoitée, la saison, l'endroit et les préférences de chacun, et les équipements vont de l'attirail le plus primitif jusqu'au bateau équipé des appareils électroniques et des commodités les plus modernes.

Parmi les quelque 100 espèces de poissons convoités, le saumon est généralement considéré comme la prise suprême, et ce sur les deux côtes du Canada. Au cours de l'histoire, le Saumon atlantique a été consacré comme le roi des poissons de sport. Des rivières, telles que la MIRAMICHI au Nouveau-Brunswick et la RESTIGOUCHE qui coule au Nouveau-Brunswick et au Québec, sont connues des pêcheurs à la mouche du monde entier. Le SAUMON DU PACIFIQUE, dont on distingue cinq espèces au Canada, est beaucoup plus abondant que son cousin de la côte Est, et deux de ces espèces, le Coho et le Chinook, sont les plus recherchées des pêcheurs sportifs océaniques de la Colombie-Britannique. Ceci est d'autant plus vrai à des endroits renommés comme Rivers Inlet et la tendance se maintient avec la naissance d'opérations à fret transportant leurs clients par avion et ne regardant pas à la dépense sur la côte nord des Haida Gwaii. Des milliers de pêcheurs à la ligne sont attirés par la solitude qu'offrent les étendues sauvages du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest et espèrent y pêcher une truite, un grand brochet, un OMBLE chevalier ou un OMBRE arctique de taille record. Ailleurs, le Grand Brochet, le Doré et la Truite sont les principales espèces recherchées dans le nord de l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l'Ontario, le Québec et le Labrador. Une grande disparité prévaut également en termes de différences et de préférences régionales, qu'on pense par exemple à la popularité croissante de la pêche sur la glace au Québec et partout où les conditions s'y prêtent.

Importance économique

Les sommes que les pêcheurs à la ligne sont disposés à dépenser et à investir constituent une mesure importante du rôle de la pêche sportive dans l'économie canadienne. En 2000, les pêcheurs à la ligne ont dépensé 2,5 milliards de dollars en biens et services directement liés à leurs activités de pêche à la ligne. Le transport, la nourriture et l'hébergement s'inscrivent en tête de liste des dépenses bien que la tendance aux voyages à forfait soit en hausse, particulièrement chez les pêcheurs à la ligne en provenance de l'étranger. Les pêcheurs à la ligne qui demeurent sur place ont dépensé quelque 1,57 milliards de dollars et les visiteurs près de 830 millions de dollars. Le Canada arrive en tête de ligne des pays au chapitre des recettes du commerce international pour la pêche sportive.

Les pêcheurs à la ligne investissent également en biens durables et en services tels que bateaux, moteurs ou droits d'amarrage. Si l'on tient compte du fait que ces biens et services supplémentaires ne servent pas exclusivement à la pêche sportive, l'ensemble des montants que les pêcheurs à la ligne dépensent ou investissent directement chaque année pour leur sport pourrait bien s'avérer deux fois plus importants.

Gestion des pêches

Les gouvernements fédéral et provinciaux se partagent la responsabilité de la protection et de la gestion des pêches. À part quelques exceptions, dans les zones intertidales, les pêches sont sous juridiction fédérale exclusive. Dans les eaux douces de l'intérieur, il y a un chevauchement relatif à l'interprétation juridique des dispositions de l'ACTE DE L'AMÉRIQUE DU NORD BRITANNIQUE (1867). Toutes les lois portant sur la réglementation des pêches sont promulguées par le gouvernement fédéral. Les provinces possèdent cependant des droits de propriété sur les eaux douces, qu'elles exercent principalement en établissant des droits de pêche et en recouvrant les frais qui s'y rattachent. S'il existe une mosaïque d'ententes fédérales-provinciales au chapitre de l'administration des lois sur les pêches, il existe également une anomalie en ce qui concerne l'accès public. Deux provinces, le Québec et le Nouveau-Brunswick, conservent des droits de propriété riveraine en eau douce et des droits exclusifs privés de pêche. Toutes les pêches intertidales sont des propriétés communes et, sauf quelques exceptions, les pêches en eau douce des Territoires et des huit autres provinces le sont également.

Défis à la gestion

Au moment où l'on devrait s'efforcer de contrôler l'impact de contaminants industriels reconnus de longue date, tels que les PLUIES ACIDES par exemple, les coupures budgétaires qui affectent l'industrie des pêches entravent leur simple évaluation. Les efforts d'encouragement pour l'aménagement d'usines d'épuration visant à enrayer la POLLUTION DE L'EAU de certaines administrations municipales riveraines parmi les plus importantes au Canada demandent à être poursuivis. Il est important d'assurer au moins une surveillance de tous les instants pour empêcher l'introduction de menaces sournoises comme la LAMPROIE qui a décimé la population indigène de truites des Grands lacs.

En dernier lieu, les conséquences dévastatrices d'une pêche commerciale affaiblie et toujours surexploitée comme l'est celle du saumon demandent encore à être examinées. Ceci est d'autant plus important que la pêche sportive capture relativement beaucoup moins de poisson, génère des revenus nets plus élevés pour l'économie et offre des assises de soutien populaire plus importantes pour la protection et la restauration de tout le cheptel piscicole du Canada. D'un point de vue environnemental, l'abondance naturelle continue de poissons de sport est considérée par plusieurs comme une mesure clé de la qualité de l'habitat aquatique.

Organismes de défense de la cause

Le rôle et la qualité de la pêche sportive sont protégés par divers intervenants. Les regroupements de pêcheurs à la ligne représentent l'archétype des organismes de protection des consommateurs canadiens. Certains clubs de conservation du SAUMON DE L'ATLANTIQUE ont été fondés il y a plus d'un siècle et des associations de pêcheurs liées aux fédérations provinciales de chasse et de pêche sont les chefs de file dans la protection et la mise en valeur de la pêche sportive. Depuis l'arrivée de ses premiers colons européens, le Canada a été louangé pour sa ressource de pêche. Cette réputation s'est accrue avec la contribution apportée par des individus comme Roderick HAIG-BROWN, le Izaak Walton (1593-1683) de son époque, à la littérature et au savoir de la pêche sportive.

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