Somerville, Margaret | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Somerville, Margaret

Margaret Somerville, éthicienne, juriste, écrivaine (Adélaïde, Australie, 1942). Margaret Somerville obtient son premier diplôme en pharmacie à l'Université d'Adélaïde en 1963.

Somerville, Margaret

Margaret Somerville, éthicienne, juriste, écrivaine (Adélaïde, Australie, 1942). Margaret Somerville obtient son premier diplôme en pharmacie à l'Université d'Adélaïde en 1963. Après avoir travaillé comme pharmacienne en Australie pendant plusieurs années, elle retourne étudier le droit à l'Université de Sydney et obtient un baccalauréat en droit (spécialisé) en 1973. Ensuite, elle effectue un doctorat en droit civil à l'Université McGill. Margaret Somerville se joint à la Faculté de droit de McGill en 1978 et poursuit ses activités pour devenir directrice fondatrice du Centre de médecine, d'éthique et de droit de McGill en 1986.

Pendant plus de vingt ans, Somerville est une personnalité éminente sur les scènes nationale et internationale dans le domaine en expansion de la bioéthique et dans celui qui recoupe la médecine, l'éthique et le droit. Elle est conseillère sur diverses questions pour le gouvernement canadien, l'Organisation mondiale de la Santé et les NATIONS UNIES. Elle est également une auteure prolifique qui écrit à la fois pour des lecteurs universitaires et généraux. Ses sujets sont parfois d'intérêt général - comme dans Do We Care? Renewing Canada's Commitment to Health (1999; trad. Ça urge! : le système de santé canadien a-t-il un avenir?) et The Ethical Imagination (2006) -, parfois de portée plus spécifique - comme dans Death Talk: The Case Against Euthanasia and Physician Assisted Suicide (2002).

Somerville publie son ouvrage The Ethical Canary: Science, Society, and the Human Spirit (2000; trad. Le canari éthique : science, société et esprit humain) en espérant stimuler le débat public sur certains des nouveaux problèmes d'éthique générés par les développements rapides survenus dans les technologies médicales. Dans cet ouvrage, Somerville énonce ses propres positions - et les contre-arguments qu'on pourrait leur opposer - sur des sujets tels que l'euthanasie, le clonage et la transplantation hétérospécifique. Elle revient sans cesse à deux questions centrales : la nouvelle technologie respecte-t-elle la vie et menace-t-elle l'esprit humain?

Margaret Somerville soutient également que c'est le travail d'un éthicien d'amener la société à se poser des questions sur des problèmes contemporains importants. Elle est donc en première ligne dans plusieurs débats litigieux. Par exemple, elle défend la théorie selon laquelle la société a l'obligation morale de fournir des sites d'injection sécuritaires pour les utilisateurs de drogues injectables. Elle déclare aussi publiquement que la définition légale du mariage ne devrait pas être modifiée. Bien qu'elle reconnaisse que le statu quo est discriminatoire envers les couples homosexuels, elle affirme que la définition du mariage traditionnel représente plus qu'une simple entente conclue entre deux adultes et qu'il faut tenir compte des droits sociétaux et des protections des enfants. Elle soutient que les droits des enfants, qui sont les membres les plus vulnérables de la société, devraient l'emporter et demeurer partie intégrante de toute définition du mariage. Sa conférence Massey intitulée What We Owe Each Other (2006) examine notre constante recherche d'une « éthique partagée ».

Margaret Somerville reçoit beaucoup de prix et de distinctions au Canada et à l'étranger. Elle est membre de la SOCIÉTÉ ROYALE DU CANADA et de l'Ordre de l'Australie, et elle est la première récipiendaire du Prix Avicenna pour l'éthique en sciences de l'UNESCO en 2004.

Voir aussi BIOÉTHIQUE; DÉONTOLOGIE MÉDICALE.