Sir James Douglas | l'Encyclopédie Canadienne

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Sir James Douglas

Sir James Douglas, gouverneur de l’île de Vancouver (1851-1864) et de la Colombie-Britannique (1858-1864), négociant en fourrures (né le 15 août 1803 à Demerara, en Guyane; décédé le 2 août 1877 à Victoria, en Colombie-Britannique). On se souvient de lui comme du « Père de la Colombie-Britannique ». Sir James Douglas a aidé à établir un établissement colonial, le commerce et l’industrie sur la côte Ouest. À titre d’agent principal de la Compagnie de la Baie d’Hudson(1839-1858), il a aidé la CBH à établir un monopole commercial dans le Pacifique Nord-Ouest. En tant que gouverneur des colonies de la Couronne de l’île de Vancouver et de la Colombie-Britannique, il a été le premier à exercer l’autorité britannique à l’ouest des montagnes Rocheuses et a négocié l’achat de terres avec les Premières Nations, dont certains disent que les négociations ont été de mauvaise foi (voir Traités autochtones au Canada). Il s’est opposé au gouvernement représentatif, a découragé l’annexion américaine, a obtenu les droits miniers et est à l’origine de la construction de routes (voir route Cariboo). Il a aussi présidé à la ruée vers l'or du fleuve Fraser, à la guerre du canyon du Fraser et à la ruée vers l’or du Cariboo. Il a été fait chevalier commandeur de l’Ordre de Bath après sa retraite en 1864.
Sir James Douglas
(photographie de H.T. Stannard; avec la permission de BC Archives/F-4514)

Antécédents familiaux

James Douglas est le fils de John Douglas, un marchand écossais de coton et de sucre qui possède une plantation à Demerara, une colonie hollandaise sur le territoire de l’actuelle Guyane. La famille Douglas est solidement établie en Écosse et John Douglas descend des comtes d’Angus. Son frère, le lieutenant‑général sir Neil Douglas, devint commandant en chef pour l’Écosse en 1842.

La mère de James Douglas, Martha Ann Ritchie, est une femme libre de couleur, née à la Barbade. À cette époque, le terme « de couleur » désigne généralement une personne de race métissée ayant des ancêtres africains et européens. Cela signifie également que Martha est affranchie (voir aussi Esclavage des noirs au Canada).

En outre, elle est, elle‑même, fille d’une femme libre de couleur, Rebecca. Dans les années 1790, la mère et la fille déménagent sur le territoire de ce qui est aujourd’hui la Guyane à la recherche d’opportunités et de meilleures conditions économiques. Rebecca devient finalement hôtelière et gestionnaire d’une pension à l’extérieur de Georgetown et possède, elle‑même, 30 esclaves. Martha Ann rencontre John Douglas alors qu’il est sur place pour affaires dans le secteur des plantations. Bien qu’ils ne se soient jamais mariés, ils ont trois enfants. John Douglas retourne en Écosse, où il se marie en 1809 et fonde une deuxième famille.

Éducation

En 1812, alors que le jeune James est âgé de neuf ans, son père l’envoie à l’école avec son frère, Alexander, à Lanark, en Écosse. James Douglas ne reviendra jamais à Demerara et ne reverra jamais sa mère.

Avec la Compagnie du Nord‑Ouest

En 1819, âgé de 15 ans, James Douglas est apprenti à la Compagnie du Nord‑Ouest (CNO), un acteur majeur de la traite des fourrures, et se rend en bateau à Montréal. Il passe les premières années de sa vie professionnelle à travailler dans des bureaux de comptabilité de Fort William (sur le territoire qui constitue aujourd’hui l’Ontario) et de l’Île‑à‑la‑Crosse (en Saskatchewan), ce qui lui permet de découvrir la traite des fourrures et les pratiques comptables qui y ont cours.

À l’époque, la concurrence intense régnant entre la Compagnie du Nord‑Ouest (CNO) et la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) a évolué d’un conflit purement économique à une opposition ouverte avec, à l’occasion, des violences physiques (voir Bataille de la Grenouillère). Alors qu’il est encore adolescent, James Douglas est amené à rapidement plonger dans la mêlée. Fin 1820, il se bat avec Patrick Cunningham, un guide de la CBH. En avril 1821, Douglas est l’un des quatre Nor’Westers (les employés de la CNO) que la CBH avertit de ne pas parader à portée de canon de Fort Superior avec « fusils, épées, drapeaux, tambours, fifres, etc., etc. » Quelques mois plus tard, il devient employé de la CBH après la fusion avec la CNO.

Fort William
Le comptoir de la Compagnie de la baie d'Hudson, sur le rives du lac Supérieur, en 1857, représenté dans une aquarelle réalisée par William Napier.
(avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada)

Avec la Compagnie de la Baie d’Hudson

En 1826, Douglas est envoyé à Fort St. James dans le district de New Caledonia (aujourd’hui la partie continentale de la Colombie‑Britannique), William Connolly, agent principal de la compagnie, lui demande de se joindre à la première brigade de fourrures terrestre qui fait la liaison entre Fort Alexandria sur le cours supérieur du fleuve Fraser et Fort Vancouver sur le fleuve Columbia (maintenant Vancouver, dans l’État de Washington). Selon l’agent principal : « Douglas est un compagnon agréable, actif et stable, bon employé et commerçant compétent, parfaitement adapté à un nouveau pays. »

Le 27 avril 1828, James Douglas épouse la fille de William Connolly, Amelia, dont la mère, Miyo Nipiy, est Crie. (Le couple se marie aussi dans le cadre d’une cérémonie religieuse anglicane à Fort Vancouver en 1837.)

George Simpson, gouverneur de la Terre de Rupert, rencontre James Douglas à Fort St. James en 1828. Il décrit Douglas comme « un homme actif, robuste et puissant, se conduisant comme il faut et ayant de bonnes capacités ». Il faut cependant noter qu’il mentionne également qu’il peut, à l’occasion, devenir « furieusement violent quand on le provoque », une tendance qui l’amènera à entrer en conflit avec les Dakelh (Porteurs ou Carrier) (une tribu dénée du centre‑nord de la Colombie‑Britannique). En 1830, William Connolly recommande, compte tenu de la dégradation de sa relation avec les Dakelh, le transfert de James Douglas à Fort Vancouver.

Là, Douglas travaille sous la direction de l’agent principal John McLoughlin qui est surintendant du district de Columbia de la traite des fourrures pendant deux décennies. Douglas est ensuite a promu négociant en chef (1835), puis agent principal (1839).

En 1840, James Douglas se rend en Alaska pour négocier des accords commerciaux et de frontières avec la Russian American Company. En 1843, dans un contexte où l’influence américaine sur le Nord‑Ouest du Pacifique ne cesse d’augmenter, il se lance dans la construction de Fort Victoria à l’extrémité sud de l’île de Vancouver en remplacement des forts côtiers du nord.

En 1846, le traité de l’Oregon établit le 49e parallèle comme frontière occidentale entre les États‑Unis et l’Amérique du Nord britannique, conduisant la CBH à se retirer de Fort Vancouver. La même année, James Douglas met en place une nouvelle brigade de fourrures en territoire britannique, qui fait la liaison entre la région New Caledonia et Fort Langley sur le cours inférieur du Fraser. Fort Victoria, où les fourrures provenant de l’intérieur des terres sont expédiées, devient, en 1849, le principal dépôt de la CBH sur le Pacifique.

John McLoughlin
McLoughlin a été surintendant du district de Columbia pour le commerce des fourrures pendant vingt ans.
(avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada)

Gouverneur de l’île de Vancouver

Afin d’empêcher l’expansion américaine vers le nord, les Britanniques déclarent l’île de Vancouver une colonie de la Couronne le 13 janvier 1849 et la louent à la CBH pour une durée de dix ans. James Douglas, qui exerce les fonctions de superviseur de la traite des fourrures depuis 1845, est nommé agent de la CBH sur l’île. Cependant, le gouvernement britannique choisit l’avocat Richard Blanshard pour le poste de gouverneur.

En mars 1850, ce dernier arrive à Fort Victoria et découvre que sa résidence n’est pas terminée. Il se rend rapidement compte que c’est la CBH qui contrôle virtuellement les affaires de la colonie, que la plupart des colons britanniques sont associés, d’une façon ou d’une autre, à la compagnie et que ce pouvoir local émane finalement du facteur en chef, James Douglas. Le nouveau gouverneur décide alors de démissionner et quitte l’île de Vancouver en août 1851.

Le 30 octobre 1851, James Douglas apprend qu’il a été choisi comme gouverneur. Cette nomination l’inquiète grandement. Il sera souvent critiqué pour des conflits d’intérêts entre ses fonctions de gouverneur et de facteur en chef de la CBH et pour des nominations à des postes clés dans la colonie. Cependant, selon lui, il y avait si peu d’hommes qualifiés qu’il avait dû nommer son propre beau‑frère, nouvellement arrivé de Demerara, comme juge en chef de la Cour suprême.

En 1856, James Douglas est chargé par le ministère des colonies d’établir une assemblée législative élue pour l’île (voir Gouvernement responsable). Opposé au suffrage universel, il estime que les gens souhaitent vraiment que ce soient les « classes dirigeantes » qui prennent les décisions qui concernent le peuple. C’est pourquoi il fixe des critères liés à la propriété pour exercer le droit de vote et pour être élu à la nouvelle assemblée, si exigeants que seule une poignée de propriétaires sont en mesure de les satisfaire.

Traités de Douglas

De 1850 à 1854, James Douglas négocie 14 achats de terrains avec les Premières Nations sur l’île de Vancouver, notamment à Fort Victoria, à Fort Rupert et à Nanaimo ainsi que dans leurs environs. Ces ententes sont connues sous le nom de traités de Douglas ou traités de Fort Victoria (voir Traités autochtones au Canada). Chacun de ces traités prévoit l’achat de terres contre de faibles montants d’argent, des vêtements, des couvertures, l’occupation de terres de réserve ainsi que des droits de chasse et de pêche sur les terres cédées non occupées.

Ces traités ont longtemps fait l’objet de diverses contestations, notamment parce que certaines conditions avaient été laissées en blanc au moment de la signature, les clauses précises ayant été insérées ultérieurement. Selon l’histoire orale des peuples autochtones, beaucoup de signataires pensaient signer un traité de paix. Ils supposaient en effet que le X qu’on leur demandait d’apposer comme signature était le symbole de la croix chrétienne, ce qui conférait pour eux à cet acte une portée spirituelle. D’autres supposaient que ces ententes constituaient une confirmation de la situation de leurs terres agricoles et des sites de leurs villages.

“Ho! For Frazer River” [sic]
(avec la permission de Wikimedia Commons)

Ruée vers l’or du fleuve Fraser

Le 25 avril 1858, de nombreux mineurs bruyants arrivent à Fort Victoria par bateau en provenance de Californie (il ne s’agit en fait que de la première vague des 25 000 nouveaux arrivants qui se succéderont) à la recherche d’or sur les bancs de sable du fleuve Fraser (voir Ruée vers l’or du fleuve Fraser). À cette époque, les colons sont peu nombreux sur l’île de Vancouver et dans l’intérieur de New Caledonia, environ 500 d’entre eux vivant sur l’île de Vancouver et 150 sur le continent.

Préoccupé par l’arrivée de tant d’Américains, le gouverneur écrit à Londres : « Si la majorité des immigrants sont américains, ils ne pourront s’empêcher de rêver à une annexion par les États‑Unis… Ils ne se soumettront jamais sincèrement à l’autorité de l’Angleterre et n’éprouveront jamais les sentiments loyaux d’authentiques sujets britanniques ». (Voir aussi Destinée manifeste). James Douglas constate que l’autorité britannique sur la région du fleuve Fraser est trop faible pour faire respecter la loi et l’ordre publics. Aussi, il écrit au premier ministre britannique Edward Stanley, le 19 mai 1858 : « Je suis aujourd’hui convaincu qu’il est tout simplement impossible, avec les moyens en notre pouvoir, de fermer les districts aurifères à l’entrée des étrangers, si l’on y trouve de l’or en abondance, auquel cas ce pays sera rapidement submergé. »

James Douglas prend la précaution de revendiquer la terre et les minéraux comme propriété de la Couronne. Il distribue également des permis aux mineurs et, pour enrayer une invasion, interdit aux navires étrangers de pénétrer sur le fleuve. Ces mesures, qui semblent destinées à protéger le monopole de la CBH, lui valent des réprimandes du ministère des colonies.

À la recherche d’immigrants favorables à la Grande‑Bretagne, James Douglas tend la main aux membres de la communauté noire de San Francisco, qui se préoccupent alors de savoir s’ils doivent émigrer vers des cieux plus accueillants. En 1857, une décision de la Cour suprême des États‑Unis refuse la citoyenneté américaine aux Afro‑Américains tant libres qu’asservis. Le gouverneur leur promet la citoyenneté britannique après cinq ans de propriété foncière et la protection intégrale de la loi dès leur arrivée. La communauté noire de San Francisco met alors sur pied un « comité de pionniers  » de 35 membres pour étudier cette offre, qualifiant James Douglas, qu’ils rencontrent à Victoria le 25 avril 1858, d’homme « extrêmement joyeux et agréable ». Peu de temps après, plusieurs centaines de familles noires partent vivre dans la colonie (voir Histoire des Noirs au Canada).

Le saviez-vous?

En 1860, le gouverneur James Douglas approuve la création du Victoria Pioneer Rifle Corps (corps des sapeurs-carabiniers de Victoria), une unité de milice volontaire noire. Le Pioneer Rifles, qui recrute rapidement 60 officiers et soldats, est considéré comme la première unité militaire britannique ou canadienne formée à l’ouest de l’Ontario. Le Pioneer Rifles est toutefois dissous en 1866, lorsque Arthur Edward Kennedy, qui succède à James Douglas comme gouverneur, retire l’approbation du gouvernement. (Voir aussi Soldats noirs au Canada au 19e siècle)


Canyon du fleuve Fraser

Le canyon du fleuve Fraser au Colombie-Britannique est la territoire traditional de la peuple Nlaka’pamux.

(avec la permission de Daniel Marshall)

Guerre du canyon du Fraser

James Douglas croit aussi que les chercheurs d’or risquent de provoquer un conflit militaire sanglant avec la nation nlaka’pamux et les autres communautés autochtones des environs le long du fleuve Fraser. Il fait part de ces préoccupations dans une lettre à ses supérieurs à Londres, le 15 juin 1858, où il écrit : « Le plus grand tact sera nécessaire, je le crains, pour éviter une guerre indienne désastreuse. » Cependant, les Britanniques ne peuvent réagir assez vite pour restreindre l’entrée des chercheurs d’or dans le pays. En juin 1858, des milliers de chercheurs d’or venus des États-Unis ont déjà atteint le bas du fleuve Fraser.

Au cours de l’été, les chercheurs d’or dérangent les Nlaka’pamux. Certains hommes commettent des agressions sexuelles sur des femmes nlaka’pamux, cherchent de l’or sans demander la permission aux chefs de la communauté Nlaka’pamux, menacent ceux qui leur résistent et entravent l’activité de pêche au saumon des Nlaka’pamux. Confrontés à une invasion étrangère soudaine, certains membres de la nation Nlaka’pamux prennent les armes pour se défendre.

Douglas a essayé de maintenir l’ordre dans la région. Il a fait venir une canonnière pour patrouiller l’embouchure du fleuve Fraser et pour demander des licences aux chercheurs d’or qui se rendent dans les champs aurifères. Néanmoins, James Douglas dispose d’une capacité militaire limitée sinon nulle pour assurer la souveraineté de la Couronne sur le territoire. Le 2 août, en réponse à l’escalade de violence et à la demande de Douglas, la Grande-Bretagne fait une proclamation qui affirme sa souveraineté sur la région de la rivière Fraser en tant que partie de la colonie de la Couronne de Colombie-Britannique.

Le 9 août 1858, une situation déjà tendue entre les chercheurs d’or et le peuple nlaka’pamux se transforme en guerre ouverte. Partis de Fort Yale, les miniers remontent la rivière à pied et attaquent les Nlaka’pamux. On ignore le nombre exact de non-combattants nlaka’pamux tués par les miniers. Entre le 9 et le 17 août, ils tuent plus de 36 personnes, dont cinq chefs. Ils en blessent beaucoup d’autres et font trois prisonniers. Retraitant en aval de la rivière, la compagnie brûle jusqu’au sol cinq villages nlaka’pamux. Selon un observateur, les chercheurs d’or « ont simplement tué tout le monde, hommes, femmes et enfants ». (Voir aussi Guerre du canyon du Fraser.)

Le 22 août, une trêve est établie entre les miniers et les Nlaka’pamux. À la fin août, Douglas se rend au canyon du fleuve Fraser, accompagné de 35 hommes armés, « dans l’espoir que des mesures rapides seront prises par le gouvernement de Sa Majesté pour soulager le pays de sa situation périlleuse actuelle ». Toutefois, la guerre est en grande partie terminée à ce moment.

Cariboo, route
La route Cariboo, en Colombie-Britannique, est l'une des rЋalisations techniques les plus remarquables du dЋbut de l'Џre des transports au Canada.
(avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/C-8077)

Gouverneur de la Colombie‑Britannique

Avec la découverte d’or, la Grande‑Bretagne décide d’annuler les privilèges spéciaux qui avaient été accordés à la CBH jusqu’en mars 1859. Elle offre le poste de gouverneur de la nouvelle colonie de la Colombie-Britannique à James Douglas à la condition, cette fois, qu’il rompe avec ses activités dans la traite des fourrures. Titulaire du poste, il obtiendrait de vastes pouvoirs politiques, car les autorités n’estiment pas pertinent de faire l’expérience d’une forme d’autonomie gouvernementale pour des hommes « aussi sauvages et aussi divers et dont la présence est peut‑être aussi provisoire ».

En novembre 1858, James Douglas, qui est encore gouverneur de l’île de Vancouver, est intronisé gouverneur de la Colombie‑Britannique à Fort Langley. Il est également nommé compagnon de l’Ordre de Bath, en reconnaissance de son administration de l’île de Vancouver.

James Douglas s’attend à ce que la capitale de la colonie soit située à proximité de Fort Langley. Toutefois, pour des raisons militaires, le colonel Richard Clement Moody choisit, en janvier 1859, un site escarpé, fortement boisé (New Westminster) sur la rive nord du fleuve Fraser. Le nouveau gouverneur s’inquiète des coûts que cela va entraîner. Il aurait également préféré Victoria en tant que centre administratif et lieu de résidence. Ses visites à New Westminster sont rares, et malgré l’octroi d’une administration municipale autonome en 1860, les citoyens de la Colombie‑Britannique exigent un gouverneur résidant sur place et une réforme politique.

En tant que gouverneur de la Colombie‑Britannique, James Douglas est principalement préoccupé par le bien‑être des mineurs. Il compte sur ses commissaires de l’or pour établir des réserves pour les Autochtones et juguler ainsi les menaces de guerre, pour enregistrer les revendications minières et territoriales et juger les conflits miniers. Il conçoit pour la nouvelle colonie, surnommée la « Gold colony », une politique foncière incluant des droits miniers.

En 1862, Douglas prévoit de financer par emprunt (ce dont Londres n’est pas pleinement informée) une route de 640 km longeant le fleuve Fraser jusqu’à la chaîne Cariboo où des pépites d’or ont été trouvées (voir Ruée vers l’or du Cariboo). Cette route sera prolongée en 1865 jusqu’à Barkerville, une communauté minière en plein essor.

Retraite en 1864

À partir de 1860, les citoyens de la Colombie‑Britannique transmettent plusieurs pétitions à James Douglas pour obtenir une forme de gouvernement populaire dans la colonie. Insatisfaits de sa réponse, ils adressent directement une pétition au ministère des colonies à Londres en 1863. James Douglas estime alors que le moment est venu de prendre sa retraite de ses postes de gouverneur de l’île de Vancouver et de la Colombie‑Britannique, ce qu’il fait l’année suivante. Les autorités britanniques le félicitent pour son travail et pour le talent dont il a fait preuve, l’intronisant chevalier commandeur de l’Ordre de Bath, ce qui lui vaudra désormais d’être appelé Sir. Une fois à la retraite, il entreprend un périple en Europe avant de revenir à Victoria où il décède d’une crise cardiaque le 2 août 1877.

Lecture supplémentaire

Liens externes