Le Québec et la Confédération | l'Encyclopédie Canadienne

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Le Québec et la Confédération

Le Québec est devenu un de membres fondateurs du Dominion de Canada le 1er juillet 1867 en rejoignant le Nouveau-Brunswick , la Nouvelle-Écosse et l’Ontario dans la Confédération.

Province du Canada

L’entrée du Québec dans la Confédération est profondément liée à celle de l’Ontario. En effet, les deux s’unissent en 1840, devenant la Province du Canada, en réponse aux rébellions du Haut-Canada et du Bas-Canada et au rapport Durham de 1839.

L’Acte d’Union crée, à partir du Canada-Est (Québec) et du Canada-Ouest (Ontario), une seule colonie gouvernée par une seule législature. Ce faisant, le gouvernement britannique, tout comme les élites anglophones de chaque colonie, espère assimiler la vaste communauté canadienne-française.

Le partage du système politique, toutefois, crée des tensions entre les communautés anglaises et françaises ainsi qu’une prolifération de partis politiques diamétralement opposés par région, de sorte qu’une longue période d’impasse politique complique le travail des dirigeants. Ainsi, dès les années 1860, les dirigeants des deux camps exigent des changements.

Pour la Confédération

En 1858, George-Étienne Cartier, copremier ministre de la province du Canada (avec John A. Macdonald, du Canada Ouest), préconise que l’on sépare les deux Canadas en provinces à joindre dans une union fédérale avec les autres colonies nord-américaines britanniques (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-Labrador). Les partisans de la Confédération, George-Étienne Cartier compris, appuient leurs discours sur quatre arguments :

  • L’impasse politique rend presque impossible la gouvernance de la province du Canada. La Confédération permettrait à un nouveau gouvernement fédéral de prendre les décisions nationales, tout en laissant aux provinces le soin de les appliquer dans leur région. En tant que province autonome, le Québec pourrait sauvegarder les intérêts canadiens-français.
  • La Confédération renforcerait l’économie générale.
  • L’Angleterre ayant soutenu le Sud lors de la Guerre civile américaine, on craint que le Canada ne soit la cible de représailles du Nord. Le fait de créer un nouveau pays pourrait apaiser ce désir de revanche.
  • Un gouvernement fédéral permettrait de bâtir un chemin de fer transcontinental stimulant l’économie et liant les colonies entre elles.

De plus, l’accord de réciprocité entre le Canada et les États-Unis atteint son terme en 1866, ce qui prive le Québec de ce marché fructueux. Les partisans de la Confédération arguent qu’une fusion avec les autres colonies permettrait un meilleur accès à leurs marchés.

George-Étienne Cartier et un autre conservateur, Alexander Tilloch Galt, s’entendent pour dire que le gouvernement du Canada étudie l’idée d’une union fédérale de l’Amérique du Nord britannique. En 1864, Cartier représente le Canada-Est à la Conférence de Charlottetown, durant laquelle on accepte la Confédération. Il est aussi de la Conférence de Québec, où les menus détails du nouveau pays sont discutés.

Contre la Confédération

Jean-Baptise-Éric Dorion mène la résistance des Canadiens français contre la Confédération. Il fonde d’ailleurs le journal L’Avenir, qu’il utilise pour attaquer le projet d’union.

Il écrit : « Je m’oppose à la Confédération parce que j’entrevois des difficultés sans nombre au sujet des pouvoirs conjoints accordés aux gouvernements locaux et généraux sur plusieurs questions. Ces conflits tourneront toujours au profit du gouvernement général et au détriment des prétentions quelquefois bien légitimes des provinces. »

Antoine-Aimé Dorion, chef libéral du Canada-Est, s’oppose lui aussi à la Confédération parce qu’il croit que les colonies des Maritimes sont un fardeau financier pour la Province du Canada. Selon lui, elles pourraient mettre en péril l’indépendance de chaque province. Il demande que la question soit votée par les citoyens ayant le droit de vote.

Les forces pro-Confédération menées par George-Étienne Cartier, sir Alexander Tilloch Galt et Hector-Louis Langevin gagnent le soutien de l’Église catholique et d’une partie du peuple en affirmant que la Confédération (ainsi que la division des deux Canadas en provinces séparées) redonnerait aux Canadiens français une identité et une capitale provinciales.

Émergence du Dominion du Canada

En mars 1867, le Parlement britannique vote l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, qui a pour but de rallier le Canada-Est non plus à la Province du Canada, mais au Dominion du Canada, ce qui se produit le 1er juillet 1867. Le changement ne crée presque pas de remous au Québec et les journaux se contentent de rapporter la tenue de certains événements commémoratifs.

On appelle Pères de la Confédération les hommes ayant participé à une ou plusieurs des conférences à Charlottetown, Québec et Londres. Sir George-Étienne Cartier, Jean-Charles Chapais, sir Alexander Tilloch Galt, sir Hector-Louis Langevin, Thomas D’Arcy McGee et sir Étienne-Paschal Taché, entre autres, peuvent prétendre à ce titre.

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