John Baptist James “John the B” Marchand (Source Primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

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John Baptist James “John the B” Marchand (Source Primaire)

John « the B » Marchand de la réserve d’Okanagan n° 1 était un mitrailleur Bren pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il a servi dans l’infanterie de 1943 à 1945. Apprenez-en plus sur les expériences de John Marchand dans les tranchées pendant la campagne d’Italie.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Des soldats canadiens du Hastings and Prince Edward Regiment s’avancent vers le nord à travers l’Italie dans un transport de troupes blindé en juillet 1943.
Des soldats canadiens du Hastings and Prince Edward Regiment s’avancent vers le nord à travers l’Italie dans un transport de troupes blindé en juillet 1943.
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(Bibliothèque et Archives Canada PA-114511)
Les chauffeurs du service de santé utilisaient ce char d'assaut pour récupérer les blessés pendant la campagne d'Italie.
Les chauffeurs du service de santé utilisaient ce char d'assaut pour récupérer les blessés pendant la campagne d'Italie.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/Peter Hires)
John Marchand et sa soeur Florence en permission, 1942.
John Marchand et sa soeur Florence en permission, 1942.
(Avec la permission du Projet Mémoire/John Marchand)
John Marchand, 19 ans, de retour d'un camp d'exploitation du bois, Vernon, Colombie Britannique, été 1940.
John Marchand, 19 ans, de retour d'un camp d'exploitation du bois, Vernon, Colombie Britannique, été 1940.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/John Marchand)
John Marchand et son ami Stan Mitchell avant qu'ils s'engagent dans l'armée, été 1940.
John Marchand et son ami Stan Mitchell avant qu'ils s'engagent dans l'armée, été 1940.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/John Marchand)
John Marchand au camp militaire de Vernon, Colombie Britannique, 1942.
John Marchand au camp militaire de Vernon, Colombie Britannique, 1942.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/John Marchand)
John Marchand et sa mère Hélène, 1942.
John Marchand et sa mère Hélène, 1942.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/John Marchand)
John Marchand at the Vernon Army Camp, British Columbia, 1942.
« Ces gars déments qui passaient d’un côté de la route à l’autre, ils étaient criblés de plomb par l’artillerie. C’était notre dernière vraie bataille. »

Transcription

Je m’appelle John Marchand. Je suis né à Vernon en 1921. Quand on est devenus l’infanterie, on était huit, neuf batteries et ils nous ont appelé pareil, 8/9 109ème bataillon d’infanterie. Et puis notre première mission ça a été de traverser cette rivière en Italie, en attaquant. Et les lieutenants et les sergents-majors nous disent, oh c’est seulement, une rivière tout à fait ordinaire, qui fait peut-être dans les trois mètres de profondeur à certains endroits. Mais si vous voulez sauter avec beaucoup d’élan vous allez toucher le fond, dans l’eau. Et j’étais un artilleur Bren, un mitrailleur, et ils ont dit, gardez les bras en l’air hors de l’eau si vous pouvez. Et on a pris notre élan pour sauter mais nous les artilleurs Bren, on a ces poches, avec les lame-chargeurs de la Bren dedans, et vous aviez votre sac dans le dos avec votre nourriture et vos chaussettes de rechange et des choses comme ça dedans. Et puis vous avez votre gourde d’eau sur le côté et votre truc de premiers soins sur le devant là. Et puis prendre son élan pour sauter, ne rien heurter. Et le temps que j’atteigne la rive il était deux heures du matin, et le temps que j’atteigne la rive ils nous tiraient déjà dessus.

Etant l’artilleur Bren, j’ai vidé toute l’eau et tout et j’ai tout sorti et je l’ai remontée et je suis arrivé sur la berge et puis le gars à côté de moi a dit, ce bâtiment là-bas, il y a des éclairs qui viennent de ce bâtiment, descend-les en premier. Chaque mitrailleuse a une balle traçante, a une lumière et quand on voit les lumières, il vous faut tirer sur ces lumières. Et c’est ce que je faisais. La seule chose c’est, je n’étais pas debout. La berge de la rivière était là et j’étais juste assez grand, peut-être un peu penché avec mon fusil mitrailleur sur le sol et il y avait des buissons autour, des roseaux et autres. J’avais la tête sur le côté, pas en train de viser, juste à suivre les traceurs. J’ai tiré sur eux, vidé une cartouche entière et en pris une nouvelle, l’ai mise dedans et puis ils nous ont arrosés, les arbustes le long de la rive, vous pouviez les entendre juste craquer et vous savez, sous le choc des balles. Et puis il y a eu une autre explosion et quelqu’un a dit, oh oui, sur la gauche, et j’ai tiré là dessus. Et puis ça s’est terminé et puis ça c’est arrêté. Puis là-bas, un autre, à la même place encore une fois. Et ça a été comme ça pendant, oh, je ne sais pas, une demi-heure je suppose.

Des soldats canadiens du Hastings and Prince Edward Regiment s’avancent vers le nord à travers l’Italie dans un transport de troupes blindé en juillet 1943.

En tout cas, auparavant nos autres gars avaient avancer en rampant sur les côtés en direction de ce bâtiment, et quand on en est arrivé au moment où ils lançaient des grenades, là on a su qu’ils étaient là-bas, que nos gars étaient là-bas. Et puis quand ils lançaient des grenades, ils ont arrêté de nous tirer dessus, alors on s’est relevés et on s’est rapprochés d’eux. Et ça c’était notre première bataille avec l’infanterie.

Dans l’arrière pays de Ravenne se trouvait l’intersection, les chars étaient déjà arrivés dans cette partie-là, les blindés, tous les camions, le ravitaillement. Et quand on est passé au travers, deux heures du matin, pour aller plus loin devant au-delà de leur position, on est arrivés à mi-chemin dans le champ et on a été bombardés, ainsi que notre retranchement juste là. On ne pouvait pas bouger à cause des bombardements et il y avait un fossé de l’autre côté du champ d’où ils nous tiraient dessus. Alors on a juste creusé là, il y avait encore assez de lumière du jour pour que notre artillerie puisse voir où ils se trouvaient, ils ont commencé à bombarder cette partie là. Mais on n’a pas bougé de là jusqu’au lendemain soir, jusqu’à ce qu’il fasse sombre à nouveau. Puis on est remontés jusqu’au fossé où ils étaient.

Pendant qu’on était bloqués dans le champ, ils y avait un petit bâtiment au milieu de la colline dont ils se servaient peut-être pour garder leur équipement ou quelque chose comme ça, on a rampé jusque là, pour manger un bout ou quelque chose de ce genre. Et surtout pour mettre des pansements aux gars qui avaient des coupures sur les bras ou sur les jambes ou quoique ce soit d’autre. En tout cas, je me trouvais à l’intérieur avec ce, il s’appelait Leroy, et on était là-dedans, c’était sûrement dans l’après-midi, de jour, ce bâtiment il avait une sorte de toiture en appentis, et j’ai dû me baisser pour entrer dedans, il avait une toiture en appentis mais c’était ouvert des deux côtés. Et il est sorti pour une raison quelconque et dès qu’ils ont vu quelqu’un bouger, ils ont commencé à lui tirer dessus. Evidemment, ils l’ont touché. On l’a ramené à l’intérieur. On a un truc qui a une, avec une aiguille dessus, on casse ce truc et on lui enfonce et ensuite on le presse pour faire rentrer, une sorte de médicament contre la douleur. On lui a donné ça mais il saignait sur la poitrine et dans le dos. On lui a mis tous nos pansements, on lui a tout mis dessus.

Les chauffeurs du service de santé utilisaient ce char d'assaut pour récupérer les blessés pendant la campagne d'Italie.

Et puis pendant ce temps on a fait passé le mot aux toubibs, et les toubibs bien-sûr ils ont le droit de venir parce qu’ils portent la grosse croix rouge dans le rond blanc sur eux. Alors ils sont venus, ils sont venus à deux et l’ont mis sur un brancard et l’ont emmené. Après qu’ils aient emmené Leroy, on s’est déplacés jusqu’au fossé suivant, puis les chars, les allemands ont recommencé à nous tirer dessus et ils heurtaient la berge de ce côté-là et nous on était de ce côté-ci. Et puis quand ils ont fait une percée à l’endroit où les berges touchaient le deuxième mur, ils ont commencé à nous cribler de plomb avec des mortiers et ça c’est le seul moment où j’ai été si près d’être blessé je pense, c’est que ça avait frappé tellement près que ça avait éclaté juste à la sortie du trou de tir, éclaté juste là dehors et ça vous envoyait valdinguer à un mètre cinquante deux mètres. Et vous ne pouviez plus entendre, vous ne pouviez plus voir, vous ne pouviez plus respirer. Et il fallait retourner dans votre trou en rampant.

On a appelé les canons d’artillerie et cette fois, le soutien aérien. Et une fois qu’ils ont commencé à les bombarder en piqué, alors des gars sont passés au milieu de nous et sont partis devant. Et puis sur le chemin du retour à l’intersection, ils étaient en train de bombarder cette intersection et avant qu’on arrive à l’intersection, des gars passaient de ce côté-ci de la route à ce côté-là, croisant notre chemin et les éclats d’obus arrachait une jambe et vous traversiez en clopinant et plongiez pour sortir de la route. Et on a vu des trucs comme ça. Ces gars déments qui passaient d’un côté de la route à l’autre, ils étaient criblés de plomb par l’artillerie. C’était notre dernière vraie bataille.

Et pendant mon enfance, à neuf ou dix ans, j’étais avec des gars qui rassemblaient les chevaux sauvages en troupeaux et puis pendant mon adolescence, je dressais les chevaux. Et puis à 15 ans, je suis allé sur un chantier d’exploitation forestière et c’était toujours 15 ou 20 grands gaillards de 120 kilos et 1,80 mètre de haut et tout. Et vous attrapez le coup je pense et c’est que même si vous êtes petit… il y a des choses que vous pouvez faire. Et il y a des moyens et des petits trucs qui font que vous savez vous y prendre. Et vous vous servez de la même chose pour cacher et pour la protection et tout ça avec un ennemi bien réel. Ce que c’est vraiment, ce sont des balles de mitrailleuse. Vous ne pouvez pas échapper à l’artillerie ni aux mortiers mais vous pouvez vous cacher des gens qui vous tirent dessus. C’est un boulot qui devait être fait, merci aux gars qui l’ont fait. Et voilà c’est à peu près tout.

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