Mercier, Honoré | l'Encyclopédie Canadienne

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Mercier, Honoré

Honoré Mercier, avocat, homme politique et premier ministre du Québec (Saint-Athanase, Qc, 15 oct. 1840 -- Montréal, 30 oct. 1894). Un des fondateurs du PARTI NATIONAL, il est le premier chef politique québécois à affirmer que le gouvernement du Québec est le gouvernement national des Québécois.

Mercier, Honoré

Honoré Mercier, avocat, homme politique et premier ministre du Québec (Saint-Athanase, Qc, 15 oct. 1840 -- Montréal, 30 oct. 1894). Un des fondateurs du PARTI NATIONAL, il est le premier chef politique québécois à affirmer que le gouvernement du Québec est le gouvernement national des Québécois. Il est donc considéré comme l'un des pères du nationalisme québécois.

Membre du Parti libéral, il aide à fonder en 1872 le Parti national, qui sera de courte durée, dans une tentative d'obtenir un appui électoral en dissociant les libéraux du PARTI ROUGE et remporte le siège de Rouville à la Chambre des communes. Défait en 1878 aux élections fédérales dans Saint-Hyacinthe, il est élu l'année suivante dans cette circonscription lors des élections provinciales. En 1883, il devient chef du Parti libéral provincial, puis, en 1885, il dirige un groupe de libéraux et de conservateurs dissidents qui rejettent les positions prises par leurs partis respectifs dans l'affaire Louis RIEL. À la tête du Parti national ravivé, Mercier est le premier chef québécois qui jouit d'un vaste soutien populaire. En attisant le ressentiment provoqué par la pendaison de Riel, lui et son parti gagnent les élections tenues à la fin de 1886, les conservateurs n'arrivant pas à se maintenir au pouvoir. Mercier entre en fonction à titre de premier ministre le 29 janvier 1887.

Une fois au pouvoir, Mercier règle la question des BIENS DES JÉSUITES, de même que les querelles entourant la création d'une université distincte à Montréal. Son gouvernement encourage la construction ferroviaire et la colonisation des terres inexploitées. En 1888, il crée un ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, dont le sous-ministre est le curé Antoine LABELLE. Mercier convoque aussi la première conférence interprovinciale des premiers ministres depuis la Confédération et se porte à la tête du mouvement visant à forcer le gouvernement fédéral à reconnaître le principe de l'autonomie provinciale en matière de questions administratives et fiscales. Mêlé au SCANDALE DE LA BAIE DES CHALEURS, Mercier est renvoyé par le lieutenant-gouverneur en décembre 1891. L'enquête menée par la suite n'ayant pu prouver sa participation personnelle, Mercier est réélu lors des élections provinciales de 1892, mais son parti subit une défaite écrasante. Homme au style remarquable et éloquent orateur, Mercier a reçu diverses distinctions honorifiques de pays étrangers pendant son mandat de premier ministre.