Hautes terres Laurentiennes | l'Encyclopédie Canadienne

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Hautes terres Laurentiennes

Bien qu'il soit plus difficile d'en établir les autres limites, il est admis que les Laurentides s'étendent sur 100 km à 200 km au nord des escarpements et, de la rivière Gatineau à l'ouest (altitude moyenne de 400 m) à la RIVIÈRE SAGUENAY , dans le nord-est, à quelque 550 km.
Mont Tremblant
Le mont Tremblant, dans les Laurentides.
\u00ab Laurentian Splendour \u00bb
John A. Fraser, vers 1867, aquarelle (avec la permission du Musée des beaux-arts du Canada).
\u00ab Laurentian Landscape \u00bb
Lawren Harris, 1913-1914, huile sur toile (avec la permission de R.M. Hogarth, à Toronto).


Hautes terres Laurentiennes

Les hautes terres Laurentiennes font partie du plateau et de la bordure méridionale découpée du BOUCLIER canadien, au Québec. Vus depuis les vallées du Saint-Laurent et de l'Outaouais, les escarpements de la face sud du Bouclier prennent l'apparence de montagnes de 500 m à 800 m d'altitude. Depuis le plateau, le relief est plus modéré et plus atténué. Ces escarpements façonnent la spectaculaire bordure sud des hautes terres.

Bien qu'il soit plus difficile d'en établir les autres limites, il est admis que les Laurentides s'étendent sur 100 km à 200 km au nord des escarpements et, de la rivière Gatineau à l'ouest (altitude moyenne de 400 m) à la RIVIÈRE SAGUENAY , dans le nord-est, à quelque 550 km. Elles atteignent leur hauteur maximale au nord de la ville de QUÉBEC dans la Réserve faunique des Laurentides (plus de 1000 m). Des monts indépendants se dressent au-dessus de la surface du plateau : les monts Sir Wilfrid (783 m) et TREMBLANT (968 m) à l'ouest, le mont Sainte-Anne (815 m) à Québec, les monts Raoul-Blanchard (1166 m), Bleu (1052 m) et des Conscrits (1006 m) dans la Réserve faunique des Laurentides. Le cap-Tourmente (579 m) et le mont des Éboulements (770 m) sont des exemples de falaises abruptes plongeant à pic dans le Saint-Laurent.

Géographie physique

Dans cette région, les roches du Bouclier, vieilles de 1 milliard à 1,7 milliard d'années, sont formées pour la plupart de granit et de gneiss métamorphisés qui ont subi les effets des failles, des soulèvements et de l'érosion. La glaciation du Pléistocène, qui a débuté il y a 1 million d'années, a décapé au roc la surface du plateau à plusieurs endroits, mais a déposé ailleurs des roches, du sable et du gravier sous forme de moraines qui, en entravant le système de drainage, ont créé un grand nombre de lacs et de jeunes rivières. La glace a aussi surcreusé les vallées au sud du Bouclier, le plus spectaculaire exemple étant le fjord de la rivière Saguenay (falaises de 500 m et profondeur de 600 m).

À la fonte de la nappe glaciaire, il y a environ 10 000 ans à 18 000 ans, un grand nombre de ces vallées sont en partie couvertes de sable, de gravier et d'autres dépôts transportés par les eaux de fonte. Un soulèvement postglaciaire et une érosion verticale permanente par les rivières anciennes et actuelles ont entraîné la formation de terrasses et de plaines le long des vallées fluviales. Le relief local qui en est issu, d'une puissance de 300 m à 600 m le long des vallées, accentue la beauté sauvage et pittoresque des montagnes.

La rivière SAINT-MAURICE, qui s'écoule du vaste RÉSERVOIR GOUIN, sur le Bouclier, est située à quelque 560 km du Saint-Laurent, à TROIS-RIVIÈRES. Elle est l'une des plus grandes rivières, mais il faut aussi signaler les rivières du Nord, à SAINT-JÉRÔME, ainsi que Montmorency et Jacques-Cartier, qui s'écoulent de la Réserve faunique des Laurentides jusqu'au Saint-Laurent, à l'est de Québec.

Forêts

Les limites méridionales de la grande FORÊT BORÉALE du Canada subarctique couvrent une grand partie des Laurentides. Les espèces d'arbres dominantes sont l'épinette noire et blanche, le sapin baumier, l'épinette rouge, le peuplier et le bouleau blanc. Le long de la bordure méridionale du plateau et dans les vallées, ces espèces se mêlent au pin blanc et aux feuillus propres aux BASSES TERRES DU SAINT-LAURENT comme l'érable à sucre, le hêtre et la pruche.

Colonisation et industrie

Les premiers explorateurs et colons des basses terres sont attirés par les forêts où ils peuvent exercer des activités de chasse et de piégeage et, par la suite, de foresterie. La coupe du bois devient une industrie importante et plusieurs espèces d'arbres sont coupées et acheminées par flottage aux scieries. Celles-ci sont situées près de rapides ou de chutes là où les rivières quittent le Bouclier ou se joignent au fleuve Saint-Laurent ou à la rivière des Outaouais. Les scieries de HULL et de LACHUTE , à l'embouchure des rivières Gatineau et du Nord, ainsi que celles de GRAND-MÈRE et de Trois-Rivières, sur la Saint-Maurice, en sont des exemples typiques.

À mesure que la technologie évolue et qu'on exploite l'énergie hydroélectrique des rivières (SHAWINIGAN, 1899), d'autres industries s'ajoutent aux scieries, comme les filatures à Lachute et à Saint-Jérôme, les moulins de pâtes et papier et les usines de produits chimiques à Shawinigan et à Grand-Mère. Des dépôts de silice, de calcaire, de dolomite et de magnésite découverts à plusieurs endroits sont considérés comme d'importantes ressources.

Agriculture

Certains colons téméraires, poussés par la rareté des terres agricoles disponibles dans les basses terres, s'installent dans les vallées partant du Bouclier et tentent d'y implanter l'agriculture. Au milieu du XIXe siècle, une vague d'immigrants irlandais et européens y réussissent en partie dans les vallées inférieures. Une seconde vague de colons de souche française encouragés par le curé LABELLE à la fin du XIXe siècle, lancent plusieurs programmes de colonisation. Saint-Jérôme, fondée en 1834, devient le tremplin du peuplement des vallées de la Rouge et du Nord. En 1892, le chemin de fer atteint SAINTE-AGATHE-DES-MONTS , et c'est le début des premiers succès.

Cependant, les sols podzoliques et le climat continental froid et humide ont raison des agriculteurs, et, en moins de deux générations, la plupart de ces terres ingrates sont abandonnées. Les cultivateurs trouvent des emplois dans l'industrie forestière, qui s'étend encore plus au nord à la recherche d'arbres commercialisables, et dans les industries et les scieries installées le long des rivières.

Loisirs

L'environnement physique si hostile aux agriculteurs est cependant idéal pour la pratique de loisirs, comme l'avaient déjà reconnu certains des pionniers. Dès 1894, Sainte-Agathe ainsi que les collines, les lacs et les cours d'eau qui l'entourent attirent un tourisme d'été, et, à partir des années 20, un tourisme d'hiver. On assiste alors à une migration saisonnière de citadins venus non seulement d'OTTAWA, de Montréal et de Québec, mais aussi des États-Unis. Des touristes de tous âges et de toutes conditions affluent vers les stations touristiques et les résidences secondaires des Laurentides.

Les gouvernements fédéral et provincial y aménagent des parcs afin de protéger l'environnement et d'offrir de grandes zones de loisirs en plein air. Le parc de la Gatineau, au nord d'Ottawa-Hull, le MONT TREMBLANT, près de Saint-Jovite, le parc de LA MAURICIE, au nord-ouest de Grand-Mère et le parc des Laurentides, entre Québec et le LAC SAINT-JEAN sont des terrains de prédilection pour la chasse (orignal, cerf, ours noir, tétras), la pêche (doré noir, truite, perche, brochet), le camping, l'escalade, la natation et la voile. En hiver, on y pratique le ski alpin, le ski de fond, le patinage, la raquette et la MOTONEIGE.

Les réseaux de nouvelles routes modernes, notamment l'autoroute des Laurentides, au nord de Montréal, construite à la fin des années 60, offrent un accès rapide à Saint-Sauveur, à Sainte-Agathe-des-Monts, au mont Tremblant et, près de Québec, au MONT SAINTE-ANNE. Grâce au prolongement au-delà de Grand-Mère de l'autoroute Trans québécoise, au nord de Trois-Rivières, les adeptes d'activités de plein air peuvent pénétrer encore plus loin dans la vallée de la Haute-Mauricie pour profiter de ses parcs et de ses réserves fauniques.

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