La guerre de Corée a éclaté le 25 juin 1950, lorsque les Forces armées de la Corée du Nord ont envahi la Corée du Sud. La phase de combat de la guerre a duré jusqu’à la signature d’un armistice, le 27 juillet 1953. Faisant partie d’une force des Nations Unies composée de 16 pays, 26 791 militaires canadiens ont servi pendant la guerre de Corée, durant la phase de combat, ainsi que par la suite en tant que gardiens de la paix. Les derniers soldats canadiens ont quitté la Corée en 1957. Après les deux guerres mondiales, la guerre de Corée demeure le troisième conflit outre-mer le plus sanglant du Canada, faisant 516 morts canadiens et plus de 1000 blessés. Au total, il est estimé que près de 3 millions de personnes sont décédées durant cette guerre. Plus de la moitié de ce nombre était des civils. À ce jour, les deux Corée demeurent techniquement en guerre.
Faits sur la guerre de Corée
Date |
Du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953 |
Lieu |
Corée du Nord, Corée du Sud |
Parties prenantes |
Corée du Nord, ONU (les États-Unis étaient le plus important contributeur; des unités du Canada, de l’Australie et d’autres pays étaient également incluses)
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Pertes canadiennes |
1558 (516 morts, 1042 blessés) |
Péninsule coréenne divisée
Vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la péninsule coréenne, sous le contrôle des Japonais, est libérée par les Forces soviétiques et américaines. Les troupes soviétiques occupent le pays au nord du 38eparallèle, les Américains l’occupent au sud. Après la guerre, les Soviétiques, les Américains et leurs partisanscoréens ne peuvent s’entendre sur la gouvernance du pays. La Commission temporaire des Nations Unies pour la Corée, qui inclut des membres canadiens, supervise les élections en mai 1948, mais les Soviétiques interdisent les élections dans le nord. La République de Corée pro-occidentale est ensuite fondée dans le sud. Peu après, la République populaire démocratique de Corée communiste est déclarée dans le nord. Les deux gouvernements cherchent à unifier toute la Corée, et la guerre civile éclate vers la fin des années 1940.
Pendant ce temps, à la fin de 1949, la guerre civile se termine en Chine, avec l’établissement de la République populaire de Chine communiste. Les dirigeants communistes chinois et soviétiques croient que sans l’interférence occidentale, la Corée du Nord pourrait unifier la Corée de force. Les communistes sont enhardis par la décision américaine de limiter l’aide offerte au régime chinois nationaliste non communiste sur l’île de Formosa (Taïwan). Vers la fin de juin 1950, l’armée nord-coréenne envahit la République de Corée, munie d’armes et d’équipements fournis par les Chinois et les Soviétiques.
Intervention de la part des Nations Unies
Les États-Unis prennent la décision de porter soutien à la République de Corée à l’aide de l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’Assemblée générale de l’ONU est dominée par les pays occidentaux. Étant donné que les Soviétiques ont boycotté le Conseil de sécurité à cause du refus de l’ONU d’inclure le nouveau régime communiste chinois parmi ses cinq membres permanents, ils ne peuvent pas exercer leur droit de veto. Ainsi, le Conseil de sécurité condamne l’agression nord-coréenne et exhorte les membres des Nations Unies à « offrir de l’aide » à la République de Corée. Le 28 juin 1950, Lester B. Pearson, secrétaire d’État canadien aux Affaires extérieures, encourage une réponse canadienne par le biais de l’ONU et sous la direction militaire américaine. Du point de vue du gouvernement, le Canada combattra pour l’ONU et pour le principe de la sécurité collective.

(avec la permission de Duncan Cameron, Bibliothèque et Archives Canada)
Engagement militaire du Canada
Initialement, le Canada fournit trois destroyers de la Marine royale canadienne (NCSM Athabaskan, NCSM Cayuga et NCSM Sioux) et un Escadron de transport, le 426e « Thunderbird », de l’Aviation royale canadienne. La pression des États-Unis, de l’ONU, ainsi que la pression nationale conduisent le premier ministre Louis St-Laurent à annoncer, le 7 août 1950, qu’une Force spéciale de l’Armée canadienne (FSAC), appelée plus tard le 25eGroupe-brigade de l’infanterie canadienne, augmentera la contribution canadienne aux Forces des Nations Unies en Corée.

LAC
Premières phases de la guerre
Au début, il semble que la guerre sera de courte durée, étant donné que les Forces de l’ONU, sous la direction du général américain Douglas MacArthur, repoussent les Nord-Coréens jusqu’au 38eparallèle, puis jusqu’à la frontière coréenne avec la Chine. Cependant, avant la fin d’octobre 1950, des milliers de « volontaires » chinois entrent en Corée du Nord en franchissant le fleuve Yalu et repoussent les Forces de l’ONU vers le sud.
Participation militaire du Canada
En novembre 1950, le 2eBatallion de l’Armée canadienne, le régiment du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, est envoyé à l’étranger et atterrit en Corée en décembre. Le reste de la brigade canadienne arrive en mai 1951. Pour l’armée, la guerre de Corée devient surtout une « guerre de patrouilles » livrée sur un terrain montagneux accidenté, mais les unités d’infanterie, de blindés et d’artillerie sont aussi impliquées, entre autres, dans les combats acharnés de Kapyong (22 au 25 avril 1951), de la Colline 355, aussi connue comme Kowang-San (22 au 25 novembre 1951 et 22 au 24 octobre 1952), puis de la Colline 187 (les 2 et 3 mai 1953). Huit navires de guerre canadiens se relaient dans les eaux coréennes pour protéger les porte-avions des Nations Unies, bombarder les voies ferrées le long des côtes et soutenir d’autres opérations sur terre. Les avions de transport des Forces aériennes transportent des personnes et du matériel d’un côté à l’autre de l’océan Pacifique, pendant que 22 pilotes canadiens pilotent des avions à réaction avec les Forces aériennes américaines en Corée.