Jean-Claude Labrecque | l'Encyclopédie Canadienne

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Jean-Claude Labrecque

Jean-Claude Labrecque, cinéaste (né le 19 juin 1938 à Québec, au Québec; décédé le 31 mai 2019 à Montréal, au Québec). Artisan du cinéma québécois depuis plus de 40 ans, Jean-Claude Labrecque s'est fait connaître du public autant par ses documentaires remarquables que par ses fictions souvent inspirées de faits divers authentiques.

Jean-Claude Labrecque

Jean-Claude Labrecque, cinéaste (né le 19 juin 1938 à Québec, au Québec; décédé le 31 mai 2019 à Montréal, au Québec). Artisan du cinéma québécois depuis plus de 40 ans, Jean-Claude Labrecque s'est fait connaître du public autant par ses documentaires remarquables que par ses fictions souvent inspirées de faits divers authentiques.

C'est à 18 ans , à l'Office National du Film du Québec, que sa carrière s'amorce. Il apprend alors les rudiments de la caméra puis travaille pour l'Office national du film du Canada; après avoir fait ses classes, il devient rapidement un directeur photo très en demande.

En tant que talentueux cameraman, il participe à d'importantes productions. Il travaille avec Claude Jutra en 1963 pour son film À tout prendre puis en 1964, il collabore au film de Gilles Groulx Le chat dans le sac et à celui de Gilles Carle, en 1965 La vie heureuse de Léopold Z. Cette même année, il fait ses premières armes en tant que producteur de documentaire et sort un court métrage sur le tour cycliste du Saint-Laurent intitulé 60 cycles.

En plus de 40 ans de carrière avec une filmographie impressionnante d'une quarantaine de films qu'il a lui-même réalisés et une vingtaine d'autres où on le retrouve comme coréalisateur sans compter 3 téléséries, la passion de Jean-Claude Labrecque ne s'est jamais démentie : la vie et l'histoire du Québec à des moments significatifs. Il signera ainsi la réalisation de La visite du Général de Gaulle au Québec en 1967 et sera du générique en tant que coordonnateur du collectif Jeux de la XXI Olympiade en 1997.

Avec Jean-Pierre Masse, il créera, en 1970 puis en 1980 et enfin en 1991, « un événement moteur de l'histoire littéraire » soit La nuit de la poésie. Ces trois films, produits à des décennies différentes, donneront chacun la parole aux poètes du temps.

Ses films de fiction relate aussi sa préoccupation première d'être témoin de son époque; c'est ainsi qu'il produit Les Smattes (1972) qui nous parle de la fermeture d'un village gaspésien ou encore Les vautours (1975) et Les années de rêve dont la trame se situe de la fin du règne de Maurice Duplessis jusqu'aux événements de la Crise d'Octobre.

Il évoquera plus tard, par d'autres documentaires, la vie culturelle québécoise d'alors; pensons à 67 Bis, boulevard Lannes (1990) qui nous rappelle la vie de Claude Léveillée chez Edith Piaf, celui sur la vie de André Mathieu, musicien (1993) ou encore L'aventure des compagnons de Saint-Laurent qui relate les débuts de cette troupe menée par le père Émile Legault, metteur en scène et dramaturge du temps.

En 2002, il signera un documentaire choc sur l'histoire du premier parti politique souverainiste (Rassemblement pour l'Indépendance Nationale) qui a existé entre 1960 et 1968 : RIN.

Puis, en 2003, Bernard Landry étant le premier ministre québécois d'alors et se trouvant en campagne électorale, Jean-Claude Labrecque décide de le suivre dans ses différents déplacements à travers la province et filme sans complaisance la course politique de monsieur Landry. Cette course se soldera par une défaite amère. Il nous présentera par À hauteur d'homme, un politicien avec ses passions, son humour et sa dignité dans la défaite.

Nous lui devons de plus, depuis 2010, Félix, documentaire où notre grand poète national qu'est Félix Leclerc se raconte en toute simplicité réalisant ainsi le plus grand rêve de Jean-Claude Labrecque qui a eu la chance de signer cette œuvre spectaculaire.

Mordu de cinéma et de tout ce qui l'entoure, Jean-Claude Labrecque a occupé la présidence de la Cinémathèque québécoise de 1976 à 1978, celle des Rendez-vous du cinéma québécois de 1991 à 1993 et du Conseil d'administration des Jutra (2001 à 2004).

Prix et distinctions

Le travail de Jean-Claude Labrecque a été reconnu à de nombreuses reprises. C'est ainsi que son premier documentaire 60 cycles a remporté le Prix du Court Métrage à Moscou.

En 1992, pour l'ensemble de son œuvre et de sa carrière dans le domaine du cinéma, il reçoit du gouvernement du Québec le Prix Albert-Tessier et en 2004, À hauteur d'homme recevra, quant à lui le Jutra 2004 du documentaire.

En 2001, le fils de Jean-Claude Labrecque témoigne de la carrière remarquable de son père en retraçant sa vie personnelle et sa démarche professionnelle nous faisant partager la passion de celui-ci.

Ayant toujours su saisir l'actualité pour nous la transmettre soit sous forme de documentaires ou de fictions, Jean-Claude Labrecque aura su actualiser le monde politique et historique du Québec.