Jason Kenney

Jason Kenney, homme politique, chef du Parti conservateur uni d’Alberta, premier ministre de l’Alberta (né le 30 mai 1968 à Oakville, en Ontario). Jason Kennedy est le chef du Parti conservateur uni d’Alberta et le chef de l’opposition dans cette province. De 1997 à 2016, il a été député de Calgary-Sud-Est. Il a détenu plusieurs postes au Cabinet dans le gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper, notamment ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, ministre des Ressources humaines et du Développement social et ministre de la Défense nationale. Jason Kenney a démissionné de son siège au Parlement en 2016, après la défaite du gouvernement conservateur dans l’élection de l’année précédente. En 2017, il a été élu chef du parti progressiste conservateur de l’Alberta, qui s’est ensuite fusionné au parti Wildrose. Après la fusion, il a été élu chef de l’United Conservative Party. Le 16 avril 2019, Jason Kenney et l’UCP ont obtenu un gouvernement majoritaire dans l’élection générale albertaine.

Jason Kenney, homme politique, chef du Parti conservateur uni d’Alberta, premier ministre de l’Alberta (né le 30 mai 1968 à Oakville, en Ontario). Jason Kennedy est le chef du Parti conservateur uni d’Alberta et le chef de l’opposition dans cette province. De 1997 à 2016, il a été député de Calgary-Sud-Est. Il a détenu plusieurs postes au Cabinet dans le gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper, notamment ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, ministre des Ressources humaines et du Développement social et ministre de la Défense nationale. Jason Kenney a démissionné de son siège au Parlement en 2016, après la défaite du gouvernement conservateur dans l’élection de l’année précédente. En 2017, il a été élu chef du parti progressiste conservateur de l’Alberta, qui s’est ensuite fusionné au parti Wildrose. Après la fusion, il a été élu chef de l’United Conservative Party. Le 16 avril 2019, Jason Kenney et l’UCP ont obtenu un gouvernement majoritaire dans l’élection générale albertaine.
Jason Kenney

Jason Kenney à l’époque où il était ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme (photo prise le 22 juillet 2012)

(Gracieuseté US Mission Canada/Flickr)

Jeunesse

Jason Kenney est un des trois fils de Lynne Tunbridge Kenney et Robert Martin Kenney, un pilote de combat de l’Aviation royale canadienne devenu ensuite enseignant et administrateur d’école privée. Il est le petit-fils de Mart Kenney, un célèbre chef de big band (voir Mart Kenney and His Western Gentlemen) qui a été candidat libéral à North Toronto. Jason naît à Oakville, Ontario. La famille Kenney déménage ensuite à Winnipeg, au Manitoba, et en 1976, quand Jason Kenney a huit ans, à Wilcox, en Saskatchewan, pour le travail de son père. Jason Kennedy fait ses études secondaires à l’Athol Murray College of Notre Dame puis à la St. Michaels University School à Victoria, en Colombie-Britannique, où il obtient son diplôme en 1986.

Jeune libéral

Dans sa jeunesse, Jason Kenney est membre des Jeunes libéraux du Canada, l’aile jeunesse nationale du Parti libéral du Canada. En 1986, il se présente au poste de vice-président aux politiques de l’organisation mais il n’est pas élu. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, il devient un adjoint de Ralph Goodale, alors chef du Parti libéral de Saskatchewan, et seul député libéral de la législature.

Études postsecondaires

Jason Kenney relate qu’il a découvert le conservatisme lorsqu’il étudiait à l’Université de San Francisco (USF), en lisant le National Review, une revue conservatrice. En 1987, il entreprend des études en philosophie au St. Ignatius Institute de l’USF.

Quelques mois avant d’obtenir son diplôme, Jason Kenney écrit dans le journal du campus un article où il reproche aux catholiques américains d’ignorer les enseignements de l’Église. L’année suivante, il mène une offensive pour faire annuler la charte de la Women’s Law Student Association, qui recueille des signatures pour une pétition demandant le droit à l’avortement. Quand l’université annonce une nouvelle politique confirmant le droit de libre expression, durant l’hiver 1989, Jason Kenney crée une pétition demandant que l’archevêque de San Francisco retire à l’USF sa désignation d’établissement catholique. L’archevêque refuse.

Jason Kenney ne retourne jamais terminer son diplôme en philosophie.

Taxpayers Federation

L’activisme de Jason Kenney lui vaut d’être remarqué par le libertaire Kevin Avram, fondateur de l’Association of Saskatchewan Taxpayers (AST). En 1990, l’AST se fusionne avec la Resolution One Association of Alberta pour former une organisation nationale, la Canadian Taxpayers Federation (CTF). Kevin Avram choisit Jason Kenney pour diriger le chapitre Albertain de la CTF. En 1993, Jason Kenney, âgé de 25 ans, devient président de l’organisation. Deux ans plus tard, il apparaît sur la couverture du magazine Maclean’s sous le titre « The Tax Fighter » (Le combattant des taxes). À ce moment, la CTF comprend 83 000 partisans, et a acquis une influence politique considérable.

Député

Le chef du Parti réformiste du Canada, Preston Manning, reconnaît le potentiel de Jason Kenney et demande à son directeur de campagne de l’approcher pour l’inviter à se lancer en politique. Dans l’élection fédérale de 1997, Jason Kenney remporte facilement un siège à Calgary-Sud-Est pour le Parti réformiste et devient critique en matière de revenu (voir député).

Peu après, il est nommé coprésident de la campagne United Alternative, mise sur pied par le parti pour étudier l’éventualité d’une fusion avec les progressistes-conservateurs. Pendant les négociations, Jason Kenney informe Preston Manning qu’il compte appuyer Stockwell Day dans la course au leadership de l’Alliance canadienne.

En 2000, Stockwell Day devient chef du parti, mais il est remplacé par Stephen Harper en 2002. L’année suivante, l’Alliance et les progressistes-conservateurs fusionnent pour former un parti conservateur uni. Jason Kenney devient un important porte-parole des conservateurs sociaux et religieux du parti, et contribue à conduire Stephen Harper au pouvoir en 2006.

Nominations parlementaires 2006-2008

Après la victoire des conservateurs à l’élection de 2006, Jason Kenney est nommé secrétaire parlementaire. L’année suivante, il devient secrétaire d’État au multiculturalisme et à l’Identité canadienne. À ce poste, il développe une stratégie pour accroître la base du Parti conservateur en allant chercher le vote des immigrants d’origine africaine et asiatique. Les résultats de la stratégie sont très discutés. À l’élection de 2011, le Parti conservateur remporte plusieurs circonscriptions considérées comme « très ethniques ». Toutefois, les analystes remarquent qu’au plan national, la stratégie de Jason Kenny n’a pas apporté d’augmentation significative des appuis au parti au sein des communautés ethniques.

Ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, 2008-2013

En octobre 2008, Jason Kenney devient ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration, tout en demeurant responsable du multiculturalisme. Des changements sont apportés à la Loi sur la citoyenneté canadienne en 2009, incluant la « limitation à la première génération », ce qui signifie que les enfants nés à l’extérieur du Canada n’obtiendront pas automatiquement la citoyenneté à moins qu’au moins un de leurs parents soit né au Canada. Jason Kenney introduit aussi en 2009 un nouveau guide de la citoyenneté intitulé Découvrir le Canada. Le guide exige que les nouveaux arrivants aient une meilleure connaissance du pays, et inclut des dénonciations de « pratiques culturelles barbares tolérant la violence conjugale, le meurtre d’honneur, la mutilation génitale féminine et d’autres violences sexistes ». Des critiques notent que le guide ne contient pas d’informations au sujet des droits des personnes LGBT. Dans la révision de 2011, une phrase est ajoutée concernant les droits des LGBT. 

Sous la direction de Jason Kenney, le ministère apporte des changements importants au système d’immigration, notamment une limitation du nombre de demandes d’immigrants qualifiés, l’élimination de l’arriéré de demandes et le remboursement de millions de dollars de frais aux candidats. Le Programme fédéral relatif aux travailleurs qualifiés exige désormais que les candidats soient qualifiés pour un des 29 métiers applicables, ou aient reçu une offre d’emploi avant d’immigrer au Canada. Ils doivent aussi démontrer un certain degré de compétence linguistique.

Jason Kenney prend aussi des mesures pour prévenir les abus du système d’immigration, ciblant les passeurs d’immigrants clandestins, les mariages frauduleux et les demandes de réfugiés. Pendant son mandat, 115 000 réfugiés sont réinstallés au Canada; toutefois, les réfugiés sous parrainage privé n’ont plus droit aux programmes provinciaux de soins de santé.

Jason Kenney parraine aussi la Loi visant à protéger le système d’immigration du Canada (2012), qui vise les faux réfugiés. La loi est fortement critiquée par les avocats et les défenseurs des immigrants et des réfugiés.

Sous la direction de Jason Kenney, le ministère enquête sur des demandes frauduleuses de réfugiés. En 2012, il annonce que plus de 3 000 Canadiens sont sous enquête pour fraude et verront leur citoyenneté révoquée. Ces chiffres seront par la suite mis en doute.

Jason Kenney at the Calgary Stampede

Jason Kenney, alors député de Calgary-Sud-Est, participant à la parade du Stampede 2010 de Calgary (9 juin 2010, Calgary, Alberta).

(avec la permission de Jason Kenney/Flickr)

Ministre de l’Emploi et du Développement social, 2013-2015

Jason Kenney devient ministre de l’Emploi et du Développement social dans un remaniement ministériel en 2013, tout en conservant son poste de ministre du multiculturalisme. En tant que ministre de l’Emploi, il se consacre à accélérer les révisions des appels en incapacité pour le Régime de pensions du Canada et la Sécurité de la vieillesse. Il négocie aussi une entente avec les provinces et les territoires (à l’exception du Québec) pour mettre en place la subvention canadienne à l’emploi, un programme pour aider les employeurs à former des employés nouveaux ou existants.

Jason Kenney
(avec la permission de Policy Exchange/Flickr CC)

Ministre de la Défense, 2015

Le départ du ministre des Affaires extérieures John Baird entraîne un nouveau remaniement ministériel et Jason Kenney devient ministre de la Défense nationale. Il conserve sa fonction de ministre du Multiculturalisme. Comme ministre de la Défense, Jason Kenney insiste sur le danger que représentent les militants islamistes pour la sécurité du Canada et la nécessité d’une approche musclée face à l’État islamique. Il autorise notamment des frappes aériennes contre des cibles d’ÉI en Syrie, une décision votée par le Parlement en mars 2015.

Jason Kenney est critiqué en mars 2015 pour avoir diffusé sur Twitter des photos censées représenter des femmes réduites à l’esclavage par ÉI. En fait, une des images est un montage réalisé par des protestataires kurdes, tandis qu’une autre montre une procession cérémoniale Shia Ashura célébrant l’héroïsme du petit-fils du prophète Mohamed, Hussein, qui a été décapité, et de sa sœur, qui a été transportée jusqu’à Damas enchaînée.

Politique provinciale

Après la défaite des conservateurs en 2015, Stephen Harper quitte son poste de chef. Jason Kenney, qui a été réélu dans sa circonscription (rebaptisée Calgary Midnapore), est considéré comme un candidat sérieux à la chefferie du parti. Toutefois, en 2016, il annonce qu’il se porte candidat au leadership du Parti progressiste conservateur d’ Alberta et qu’il veut réunir les partis de centre-droit de la province.

Il quitte la Chambre des communes en septembre 2016 et est réélu chef du Parti progressiste conservateur d’Alberta en mars 2017. En juillet, le PC fusionne avec le parti Wildrose, et en octobre, Jason Kenney est élu chef du nouveau Parti conservateur uni (UCP) d’Alberta.

Jason Kenney et Andrew Scheer
Red Deer, Alberta, le 4 mai 2018.
(avec la permission de Andrew Scheer/Flickr CC)

Dans la campagne de l’élection provinciale de 2019, Jason Kenney et l’UCP détiennent une solide avance devant la première ministre néo-démocrate Rachel Notley. La plateforme électorale de l’UCP se concentre sur la réduction du déficit, grâce à la réduction des dépenses et des taxes, qui est censée stimuler l’économie. Ceci inclut une baisse de la taxe commerciale de 12 % à 8 % et l’élimination de la taxe sur le carbone (voir Tarification du carbone au Canada). Le NPD insiste sur le conservatisme social de Jason Kenney, notamment son opposition au mariage homosexuel, mais la plupart des électeurs interrogés par les sondages semblent croire que Kenney et l’UCP ont davantage de chances d’obtenir la construction de pipelines et de résoudre les difficultés économiques de la province. Jason Kenney conserve son avance, malgré des allégations de fraude électorale durant sa campagne à la chefferie de 2017 et la démission ou l’expulsion de plusieurs travailleurs de campagne en raison de commentaires antisémites, anti-immigrants et homophobes.

Le 16 avril 2019, Jason Kenney conduit l’UCP à un gouvernement majoritaire dans l’élection générale d’Alberta, défaisant Rachel Notley et le NDP. Il est assermenté premier ministre de l’Alberta le 30 avril 2019.

Premier ministre de l’Alberta

Jason Kenney a entamé son mandat de premier ministre en critiquant sévèrement les politiques du gouvernement fédéral en matière de changement climatique et d’énergie. « Nous, les Canadiens, nous sommes fait avoir », a-t-il déclaré le soir des élections. « À Ottawa, nous avons un gouvernement fédéral qui aggrave une situation déjà mauvaise ». Jason Kenney a en effet accusé les groupes environnementaux de mener « une campagne de sabotage économique contre la province » et a promis d’inverser nombre des politiques de lutte contre le changement climatique de l’ancien gouvernement néo-démocrate provincial.

Politique énergétique

Pour défendre l’industrie pétrolière et gazière, Jason Kenney annonce en juin 2019 des plans pour créer une soi-disant salle de crise dotée d’un budget de 30 millions de dollars. Elle répondra à ce qu’il considère comme de la mésinformation diffusée par les opposants au développement des combustibles fossiles. 

Frustré par la lenteur du projet d’expansion du pipeline Trans Mountain pour amener le pétrole jusqu’aux côtes de la Colombie-Britannique, Jason Kenney menace de tenir un référendum sur la suppression des paiements de péréquation prévus dans la constitution. Il affirme que les Albertains ont versé au reste du Canada plus de 600 milliards de dollars de plus que ce que le gouvernement fédéral lui a remboursé au cours des six dernières décennies. 

Après que Teck Resources Ltd. annonce en février 2020 qu’elle annulera un projet d’exploitation des sables bitumineux de 20,6 milliards de dollars, Jason Kenney blâme l’indécision du gouvernement fédéral concernant le processus d’approbation des projets et déclare qu’il utilisera « tous les outils disponibles » pour donner à l’Alberta une plus grande autonomie au sein du Canada. 

Au début de 2020, le gouvernement de Jason Kenney semble prêt à investir dans l’industrie du pétrole et du gaz, qui fait face à la chute des prix du pétrole sur le marché mondial. En février 2020, il commence à réfléchir à la nécessité d’une « transition énergétique » pour réduire les besoins en combustibles fossiles au cours des prochaines décennies. Il déclare que l’Alberta pourrait devenir une chef de file mondiale dans « l’écologisation de l’énergie non renouvelable », tout en augmentant ses formes d’énergie renouvelable.

Coupes budgétaires et chiffre de l’emploi

Le premier budget de l’Alberta sous la direction de Jason Kenney en 2019 est marqué par des coupes draconiennes dans les programmes de dépenses et la suppression de centaines d’emplois dans le secteur public. Le taux d’imposition des sociétés sera également réduit de 12 à 8 % d’ici 2022-2023 dans le cadre d’une stratégie visant à attirer les investissements, à ressusciter l’industrie pétrolière et gazière et à stimuler l’emploi. À la mise en vigueur de la première réduction d’un pour cent en juillet 2019, l’Alberta devient la province ayant le taux d’imposition des sociétés le plus bas au Canada.

À la fin de 2019, néanmoins, plus d’emplois sont perdus dans la province que sous le gouvernement néo-démocrate de Rachel Notley. Au début de 2020, le taux de chômage chez les jeunes hommes atteint presque 20 %, faisant chuter le taux d’approbation de Jason Kenney sous la barre des 50 % pour la première fois depuis qu’il est devenu premier ministre.

Dans son deuxième budget, publié en février 2020, le gouvernement annonce son intention de réduire les dépenses de 4 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. Ces mesures comprennent une réduction de 400 millions de dollars dans l’éducation postsecondaire et une réduction des prestations de médicament d’ordonnance pour les personnes âgées. Le budget prévoit également que l’économie albertaine retrouvera le plein emploi d’ici 2023, passant de 7 % à 5,1 % avant la récession.