Jason Kenney | l'Encyclopédie Canadienne

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Jason Kenney

Jason Kenney, homme politique, député (1997-2016), chef du Parti conservateur uni d’Alberta (2017-2022), premier ministre de l’Alberta (2019-2022) (né le 30 mai 1968 à Oakville, en Ontario). Jason Kennedy a été député de Calgary-Sud-Est pendant près de 20 ans. Il a occupé plusieurs postes au Cabinet dans le gouvernement conservateur du premier ministre Stephen Harper, notamment ceux de ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme; de ministre de l’Emploi et du Développement social et de ministre de la Défense nationale. Jason Kenney a démissionné de son siège au Parlement en 2016. En 2017, il a été élu chef du Parti conservateur uni (PCU) de l’Alberta, qui a obtenu un gouvernement majoritaire en avril 2019. Jason Kenney a démissionné de son poste de premier ministre et de chef du PCU en mai 2022, à la suite d’une révision de la direction.

Jeunesse

Jason Kenney est l’un des trois fils de Lynne Tunbridge Kenney et Robert Martin Kenney. Robert était un pilote de combat de l’Aviation royale canadienne, puis il est devenu enseignant et administrateur d’école privée. Le grand-père de Jason est Mart Kenney, un célèbre chef de Big Band (Voir Mart Kenney and His Western Gentlemen). Il a été candidat libéral à North Toronto.

Jason Kenney naît à Oakville, en Ontario. La famille Kenney déménage ensuite à Winnipeg, au Manitoba, puis à Wilcox, en Saskatchewan, pour le travail de son père. Jason Kennedy fait ses études secondaires en partie à l’école Athol Murray College of Notre Dame à Wilcox puis à l’école St. Michaels University School à Victoria, en Colombie-Britannique. C’est dans ce dernier établissement qu’il obtient son diplôme en 1986.

Jeune libéral

Dans sa jeunesse, Jason Kenney est membre des Jeunes libéraux du Canada, l’aile jeunesse nationale du Parti libéral du Canada. En 1986, il se présente au poste de vice-président aux politiques de l’organisation, mais il n’est pas élu. Il devient un adjoint de Ralph Goodale après l’obtention de son diplôme d’études secondaires. Goodale était chef du Parti libéral de Saskatchewan, et seul député libéral de la législature.

Études postsecondaires

En 1987, Kenney entreprend des études en philosophie au St. Ignatius Institute de l’University of San Francisco (USF). C’est à cette époque, en lisant le magazine conservateur National Review, que le conservatisme suscite son intérêt.

Quelques mois avant d’obtenir son diplôme, Jason Kenney rédige dans le journal du campus un article où il reproche aux catholiques américains d’ignorer les enseignements de l’Église. L’année suivante, il mène une offensive pour faire annuler la charte de la Women’s Law Student Association, qui recueille des signatures pour une pétition demandant le droit à l’avortement. Durant l’hiver 1989, l’université annonce une nouvelle politique confirmant le droit de libre expression. Jason Kenney lance alors une pétition demandant que l’archevêque de San Francisco retire à l’USF sa désignation d’établissement catholique. L’archevêque refuse. Finalement, Jason Kenney ne termine pas les études de son diplôme en philosophie.

Taxpayers Federation

L’activisme de Jason Kenney lui vaut d’être remarqué par le libertaire Kevin Avram, fondateur de l’Association of Saskatchewan Taxpayers (AST). En 1990, l’AST se fusionne avec la Resolution One Association of Alberta pour former une organisation nationale, la Canadian Taxpayers Federation (CTF). Kevin Avram choisit Jason Kenney pour diriger le chapitre Albertain de la CTF. En 1993, Jason Kenney, âgé de 25 ans, devient président de l’organisation. Deux ans plus tard, il apparaît sur la couverture du magazine Maclean’s sous le titre « The Tax Fighter » (Le combattant des taxes). À ce moment, la CTF compte 83 000 partisans, et détient une forte influence politique.

Député

Le chef du Parti réformiste du Canada, Preston Manning, reconnaît le potentiel de Kenney et demande à son directeur de campagne de l’inviter à se lancer en politique. Lors de l’élection fédérale de 1997, Jason Kenney se présente en tant que candidat du Parti réformiste. Il remporte facilement un siège de député à Calgary-Sud-Est. Il est nommé porte-parole en matière de revenu puis, peu après, il est nommé coprésident de la campagne United Alternative. Celle-ci est mise sur pied pour étudier la possibilité d’une fusion avec les progressistes-conservateurs. Pendant les négociations, Jason Kenney informe Preston Manning qu’il compte appuyer Stockwell Day dans la course au leadership de l’Alliance canadienne.

Stockwell Day devient chef du parti en 2000. Il est remplacé par Stephen Harper en 2002. L’année suivante, l’Alliance et les progressistes-conservateurs fusionnent pour former un parti conservateur uni. Jason Kenney devient un important porte-parole des conservateurs sociaux et religieux du parti. Il contribue aussi à porter Stephen Harper au pouvoir en tant que chef du parti en 2006.

Nominations parlementaires 2006-2008

Après la victoire des conservateurs à l’élection de 2006, Jason Kenney est nommé secrétaire parlementaire. L’année suivante, il devient secrétaire d’État au Multiculturalisme et à l’Identité canadienne. À ce poste, il développe une stratégie pour accroître la base du Parti conservateur en allant chercher le vote des immigrants d’origine africaine et asiatique. Les résultats de la stratégie sont très discutés. À l’élection de 2011, le Parti conservateur remporte plusieurs circonscriptions considérées comme « très ethniques ». Toutefois, les analystes remarquent qu’au plan national, la stratégie de Jason Kenny n’a pas conduit à une augmentation notable des appuis au parti au sein des communautés ethniques.

Ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, 2008-2013

En octobre 2008, Jason Kenney devient ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration. Il garde des responsabilités à l’égard du multiculturalisme. Des changements sont apportés à la Loi sur la citoyenneté canadienne en 2009, incluant la « limitation à la première génération ». Cela signifie que les enfants nés à l’extérieur du Canada n’obtiendront pas automatiquement la citoyenneté, à moins qu’au moins un de leurs parents soit né au Canada. Jason Kenney présente aussi en 2009 un nouveau guide de la citoyenneté intitulé Découvrir le Canada. Le guide exige que les nouveaux arrivants aient une meilleure connaissance du pays. Il dénonce également « pratiques culturelles barbares tolérant la violence conjugale, le meurtre d’honneur, la mutilation génitale féminine et d’autres violences sexistes ». Des critiques notent que le guide ne contient pas d’informations au sujet des droits des personnes LGBT. Dans la révision de 2011, une phrase est ajoutée à cet égard.

Sous la direction de Jason Kenney, le ministère apporte des changements importants au système d’immigration, notamment une limitation du nombre de demandes d’immigrants qualifiés, l’élimination de l’arriéré de demandes et le remboursement de millions de dollars de frais aux candidats. Le Programme fédéral relatif aux travailleurs qualifiés exige désormais que les candidats soient qualifiés pour l’un des 29 métiers applicables, ou aient reçu une offre d’emploi avant d’immigrer au Canada. Ils doivent aussi démontrer un certain degré de compétence linguistique.

Jason Kenney prend aussi des mesures pour prévenir les abus du système d’immigration, ciblant les passeurs d’immigrants clandestins, les mariages frauduleux et les demandes de réfugiés. Pendant son mandat, 115 000 réfugiés sont réinstallés au Canada. Toutefois, les réfugiés sous parrainage privé n’ont plus droit aux programmes provinciaux de soins de santé.

Jason Kenney parraine aussi la Loi visant à protéger le système d’immigration du Canada (2012), qui vise les faux réfugiés. La loi est vivement critiquée par les avocats et les défenseurs des immigrants et des réfugiés.

Sous la direction de Jason Kenney, le ministère enquête sur des demandes frauduleuses de réfugiés. En 2012, il annonce que plus de 3 000 Canadiens font l’objet d’une enquête pour fraude et verront leur citoyenneté révoquée. Ces chiffres seront par la suite remise en question.

Ministre de l’Emploi et du Développement social, 2013-2015

Jason Kenney devient ministre de l’Emploi et du Développement social dans le cadre d’un remaniement ministériel en 2013. Il conserve son poste de ministre du multiculturalisme. En tant que ministre de l’Emploi, il se consacre à accélérer les révisions des appels en incapacité pour le Régime de pensions du Canada et la Sécurité de la vieillesse. Il négocie aussi une entente avec les provinces et les territoires (à l’exception du Québec) pour mettre en place la subvention canadienne à l’emploi, un programme qui aide les employeurs à former de nouveaux employés ou leurs employés actuels.

Ministre de la Défense, 2015

Le départ du ministre des Affaires extérieures John Baird entraîne un nouveau remaniement ministériel. Kenney devient ministre de la Défense nationale. Il conserve sa fonction de ministre du Multiculturalisme. En tant que ministre de la Défense, Jason Kenney insiste sur le danger que représentent les militants islamistes pour la sécurité du Canada et met en avant une approche musclée face à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Il autorise notamment des frappes aériennes contre des cibles de l’EIIL en Syrie, une décision votée par le Parlement en mars 2015.

Jason Kenney est critiqué en mars 2015 pour avoir diffusé sur Twitter des photos censées représenter des femmes réduites à l’esclavage par l’EIIL. En fait, l’une des images est un montage réalisé par des protestataires kurdes. Une autre montre une procession cérémoniale Shia Ashura célébrant l’héroïsme du petit-fils du prophète Mohamed, Hussein, qui a été décapité, et de sa sœur, qui a été transportée jusqu’à Damas enchaînée.

Politique provinciale

Après la défaite des conservateurs en octobre 2015, Stephen Harper quitte son poste de chef. Kenney, qui a été réélu dans sa circonscription (rebaptisée Calgary Midnapore), est considéré comme un favori à la chefferie du parti. Toutefois, en 2016, il annonce qu’il se porte candidat au leadership du Parti progressiste conservateur d’ Alberta. Il déclare qu’il veut réunir les partis de centre-droit de la province.

Kenney quitte la Chambre des communes en septembre 2016. Il est réélu chef du Parti progressiste conservateur d’Alberta en mars 2017. En juillet, le PC fusionne avec le parti Wildrose. En octobre, Jason Kenney est élu chef du nouveau Parti conservateur uni (PCU) d’Alberta.

Dans la campagne de l’élection provinciale de 2019, Jason Kenney et le PCU détiennent une solide avance devant la première ministre néo-démocrate Rachel Notley. La plateforme électorale du PCU se concentre sur la réduction du déficit, grâce à la réduction des dépenses et des taxes, qui est censée stimuler l’économie. Ceci inclut une baisse de l’impôt des sociétés de 12 % à 8 % et l’élimination de la taxe sur le carbone. Le NPD insiste sur le conservatisme social de Jason Kenney, notamment son opposition au mariage homosexuel. Mais, la plupart des électeurs interrogés par les sondages semblent croire que Kenney et le PCU ont davantage de chances d’obtenir la construction de pipelines et de résoudre les difficultés économiques de la province. Jason Kenney conserve son avance, malgré des allégations de fraude électorale durant sa campagne à la chefferie de 2017. Il sort aussi indemne de la démission ou de l’expulsion de plusieurs travailleurs de campagne en raison de commentaires antisémites, anti-immigrants et homophobes.

Le 16 avril 2019, Jason Kenney conduit le PCU à un gouvernement majoritaire dans l’élection générale d’Alberta. Son parti, le PCU, remporte 63 sièges et 914 749 voix, tandis que le NPD obtient 24 sièges et 534 642 voix. Kenney est assermenté premier ministre de l’Alberta le 30 avril 2019.

Premier ministre de l’Alberta

Jason Kenney a entamé son mandat de premier ministre en critiquant sévèrement les politiques du gouvernement fédéral en matière de changement climatique et d’ énergie. « Nous, les Canadiens, nous sommes fait avoir », a-t-il déclaré le soir des élections. « À Ottawa, nous avons un gouvernement fédéral qui aggrave une situation déjà mauvaise ». Jason Kenney accuse aussi les groupes environnementaux de mener « une campagne de sabotage économique contre la province ». Il promet de revenir sur nombre des politiques de lutte contre le changement climatique du NPD.

Politique énergétique

Pour défendre l’industrie pétrolière et gazière, Kenney annonce en juin 2019 des plans pour créer une soi-disant salle de crise sur l’énergie dotée d’un budget de 30 millions de dollars. Elle doit s’attaquer à ce qu’il considère comme de la mésinformation diffusée par les opposants au développement des combustibles fossiles. Cependant, le Centre canadien de l’énergie (CCE) doit faire face à une série de gaffes publiques. Il a notamment été accusé d’avoir déformé des données sur le secteur de l’énergie au Canada.

Frustré par la lenteur du projet d’expansion du pipeline Trans Mountain pour amener le pétrole jusqu’aux côtes de la Colombie-Britannique, Jason Kenney menace d’organiser un référendum sur la suppression des paiements de péréquation prévus dans la constitution. Il affirme que les Albertains ont versé au reste du Canada plus de 600 milliards de dollars de plus que ce que le gouvernement fédéral lui a remboursé au cours des six dernières décennies.

Après que Teck Resources Ltd. annonce en février 2020 qu’elle annulera un projet d’exploitation des sables bitumineux de 20,6 milliards de dollars, Jason Kenney blâme l’indécision du gouvernement fédéral concernant le processus d’approbation des projets. Il déclare qu’il utilisera « tous les outils disponibles » pour donner à l’Alberta une plus grande autonomie au sein du Canada.

Au début de 2020, le gouvernement de Jason Kenney semble prêt à investir dans l’industrie du pétrole et du gaz, qui fait face à la chute des prix du pétrole sur le marché mondial. En février 2020, il commence à réfléchir à la nécessité d’une « transition énergétique » pour réduire les besoins en combustibles fossiles au cours des prochaines décennies. Il déclare que l’Alberta pourrait devenir une chef de file mondiale dans « l’écologisation de l’énergie non renouvelable », tout en augmentant ses formes d’énergie renouvelable.

Coupes budgétaires et chiffre de l’emploi

Le premier budget de l’Alberta sous la direction de Kenney en 2019 est marqué par des coupes draconiennes dans les programmes de dépenses et la suppression de centaines d’emplois dans le secteur public. Le taux d’imposition des sociétés est réduit de 12 à 8 % d’ici 2022-2023, donnant à l’Alberta le plus bas taux d’imposition des sociétés. Cela s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à attirer les investissements, à ressusciter l’industrie pétrolière et gazière et à stimuler l’emploi.

À la fin de 2019, néanmoins, plus d’emplois sont perdus dans la province que sous le gouvernement néo-démocrate de Rachel Notley. Au début de 2020, le taux de chômage chez les jeunes hommes atteint presque 20 %, faisant chuter le taux d’approbation de Jason Kenney sous la barre des 50 % pour la première fois depuis qu’il est devenu premier ministre.

Dans son deuxième budget, publié en février 2020, le gouvernement de Kenney annonce son intention de réduire les dépenses de 4 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. Parmi ces mesures se trouvent une réduction de 400 millions de dollars dans l’éducation postsecondaire et une réduction des prestations de médicament d’ordonnance pour les personnes âgées. Le budget prévoit également que l’économie albertaine retrouvera le plein emploi d’ici 2023, passant de 7 % à 5,1 % avant la récession.

Pandémie de la COVID-19

À la mi-mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que la COVID-19 est une pandémie. Le gouvernement canadien ferme ses frontières pour réduire la propagation de la maladie. Le 17 mars, l’Alberta déclare l’état d’urgence sanitaire. À la fin du mois, les rassemblements sociaux de plus de 15 personnes sont interdits et les entreprises non essentielles doivent fermer.

En juillet, M. Kenney annonce que la réouverture des écoles publiques à l’automne, mais sans financement supplémentaire pour réduire la taille des classes. Cette mesure suscite l’opposition des enseignants et des parents. En novembre, une deuxième vague du virus pousse le gouvernement à organiser la tenue des cours en ligne de la 7e à la 12e année. Le mois suivant, l’Alberta enregistre le taux le plus élevé d’infections de la COVID-19 au Canada. Une interdiction totale des rassemblements sociaux est mise en place.

Avec la diminution du nombre de cas, les restrictions concernant la restauration en salle et le commerce de détail sont assouplies en février 2021. Les efforts de vaccination contre la COVID-19 étant en cours, Kenney laisse entendre que les grands événements publics, comme le Stampede de Calgary, auront lieu à l’été. Toutefois, en avril, Kenney bloque les projets de réouverture en raison d’une troisième vague. Malgré la persistance d’un nombre élevé de cas en Alberta, de nombreux membres du PCU sont frustrés du maintien des restrictions. Un groupe de 15 membres du PCU critique publiquement la décision de Kenney. En fait, l’Alberta a mis en place des protocoles parmi les plus souples du Canada. Les taux de la COVID-19 continuent à augmenter jusqu’en mai. Le gouvernement ferme alors les services de restauration en salle et met en place l’école en ligne pour toutes les classes des écoles publiques.

En juillet 2021, environ 70 % des Albertains sont vaccinés. Avec le feu vert de Deena Hinshaw, médecin hygiéniste en chef de l’Alberta, cette province est devenue la première à retirer presque toutes les restrictions officielles liées à la COVID-19. L’accès aux espaces intérieurs ne sera plus limité par une preuve de vaccination. Mme Hinshaw annonce également que les masques ne sont plus obligatoires dans les transports en commun. Il n’y a pas non plus de période d’isolement obligatoire pour les personnes dont le test de dépistage du virus est positif. Mais au cours du mois d’août, une quatrième vague prend rapidement de l’ampleur. À la fin du mois, l’Alberta compte environ trois fois plus de cas actifs par habitant que la moyenne canadienne.

En septembre 2021, Kenney essuie de nombreuses critiques. Des centaines d’hospitalisations obligent à reporter des opérations chirurgicales. Bientôt, 12 maires demandent l’exigence d’une preuve de vaccination. Il est révélé que Mme Hinshaw avait fondé ses attentes trop optimistes concernant la réouverture sur un petit segment de données provenant de Grande-Bretagne. Les données transnationales plus larges signalaient des niveaux de risque beaucoup plus élevés. Ses détracteurs affirment qu’elle a agi sous la pression politique. La presse apprend également que Kenney a pris deux semaines de vacances en Europe le mois précédent, alors que les chiffres de la COVID-19 étaient en hausse.

Élections fédérales de 2021

La crise en Alberta a également des répercussions importantes sur la campagne pour les élections fédérales du 20 septembre 2021. Au début du mois, Erin O’Toole et les conservateurs prennent la tête. Ils recueillent 35 % des voix, contre 32 % pour les libéraux de Justin Trudeau. Mais, la presse négative qui a entouré la hausse spectaculaire des infections et des hospitalisations en Alberta freine les conservateurs au cours de la dernière semaine de la campagne. O’Toole refuse même de reconnaître qu’il a précédemment fait l’éloge de la réaction de l’Alberta face à la pandémie.

Les conservateurs remportent le vote populaire national avec plus de 186 000 voix, mais perdent à nouveau face aux libéraux. La part du vote conservateur en Alberta a chuté de près de 14 % par rapport à l’élection précédente. O’Toole a été critiqué au sein du parti pour avoir fait volte-face sur des enjeux cruciaux. Toutefois, nombreux sont ceux qui rejettent la responsabilité de la défaite sur Kenney.

Manifestation du « Convoi de la liberté » et blocus de Coutts

La cote de popularité de Kenney commence à décliner rapidement après l’élection de 2021. Certains membres éminents du PCU demandent sa démission. À la fin du mois de septembre 2021, Kenney propose une révision de la direction au printemps 2022.

Entre-temps, le 29 janvier 2022, le passage frontalier vers les États-Unis à Coutts, en Alberta, est bloqué dans le cadre de la manifestation du « Convoi de la liberté » à Ottawa contre les restrictions liées à la santé publique. Kenney exprime son soutien à la manifestation dans son ensemble, mais déclare que le blocus à Coutts, qui fait l’objet d’échanges commerciaux d’une valeur d’environ 44 millions de dollars par jour, enfreint la Loi sur la sécurité routière de l’Alberta et doit cesser. Alors que le blocus s’éternise, Kenney accède aux demandes des manifestants et annule de nombreuses mesures en matière de santé publique. Parmi celles-ci figurent le programme de preuve de vaccination de la province et l’obligation de porter des masques dans les écoles. Le blocus est finalement levé le 15 février, après que la GRC a saisi une importante cache d’armes et inculpé quatre hommes pour conspiration en vue de commettre un meurtre.

Démission

Lorsque la révision de la direction de Kenney a enfin lieu, à peine plus de la moitié des membres du PCU lui accordent leur confiance. Le 18 mai 2022, Kenney annonce sa démission du poste de premier ministre. « Le résultat n’est pas celui que j’espérais, ni franchement celui auquel je m’attendais », déclare-t-il. « Bien que 51 % des voix dépassent le seuil constitutionnel de la majorité, ce n’est clairement pas un soutien suffisant pour continuer à diriger le parti. »

En octobre 2022, Danielle Smith, ancienne dirigeante du Wildrose Party, succède à Kenney au poste de premier ministre. Au moment de son départ, l’Alberta présente un budget équilibré pour la première fois en huit ans, en grande partie grâce aux prix élevés du pétrole. Le 29 novembre 2022, Kenney annonce sa démission en tant que député de Calgary-Lougheed, qui prend effet immédiatement.

Carrière après la politique

Le 1er février 2023, Kenney annonce sur Twitter qu’il rejoint le groupe de politique publique du cabinet d’avocats Bennet Jones de Calgary en tant que conseiller principal. Il ajoute qu’il ne mènera pas d’activités de lobbying auprès du gouvernement et que le commissaire à l’éthique de l’Alberta a donné son aval à son rôle au sein du cabinet.