Alex Janvier

Alex Simeon Janvier, C.M., peintre (né le 28 février 1935, dans la réserve Le Goff de la Première Nation de Cold Lake, près de Bonnyville, en Alberta). Lauréat du prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques et membre de l’Ordre du Canada, Alex Janvier est souvent désigné comme le premier artiste moderniste autochtone au Canada. Il est également membre fondateur de la Professional Native Indian Artists Inc., aussi connue sous l’appellation de Groupe indien des Sept. Ses œuvres sont exposées dans les collections des principaux musées canadiens, notamment le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée canadien de l’histoire, le Musée des beaux‑arts de Montréal et la Winnipeg Art Gallery. (Voir aussi Art autochtone contemporain au Canada.)

Alex Simeon Janvier, C.M., peintre (né le 28 février 1935, dans la réserve Le Goff de la Première Nation de Cold Lake, près de Bonnyville, en Alberta). Lauréat du prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques et membre de l’Ordre du Canada, Alex Janvier est souvent désigné comme le premier artiste moderniste autochtone au Canada. Il est également membre fondateur de la Professional Native Indian Artists Inc., aussi connue sous l’appellation de Groupe indien des Sept. Ses œuvres sont exposées dans les collections des principaux musées canadiens, notamment le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée canadien de l’histoire, le Musée des beaux‑arts de Montréal et la Winnipeg Art Gallery. (Voir aussi Art autochtone contemporain au Canada.)

Jeunesse et formation

Né sur un territoire visé par le Traité no 6, Alex Janvier est d’ascendance chipewyan et saulteaux. Enfant, il vit sous le régime du système de laissez‑passer, une politique gouvernementale limitant les déplacements des Autochtones en dehors des réserves. À l’âge de huit ans, il est envoyé au pensionnat indien Blue Quills près de St. Paul, en Alberta.

C’est là qu’il réalise ses premières peintures. Il obtient son diplôme de l’Alberta College of Art and Design à Calgary, en 1960 et il occupe immédiatement un poste de formateur à l’Université de l’Alberta.


Début de carrière et style

Le style d’Alex Janvier est abstrait et résolument moderniste. Sa palette flamboyante et ses formes rayonnantes sont le reflet des traditions spirituelles de ses ancêtres. Sa peinture linéaire et abstraite se caractérise par des applications en coup de fouet de flaques de couleur sur fond inversé.

Alex Janvier contribue au rassemblement d’artistes autochtones comme Norval Morrisseau et Bill Reid dans le cadre du pavillon des Autochtones du Canada à l’Expo 67 pour lequel il réalise une murale. Il retourne en Alberta en 1968, où il dispense des cours pour adultes à l’école indienne Saddle Lake près de St. Paul et à l’Alberta Newstart Inc. à Fort Chipewyan. Vers la fin de 1971, il décide de se consacrer à la peinture à temps plein.

En 1973, Alex Janvier est membre fondateur de la Professional Native Indian Artists Inc. à Winnipeg, un groupe de sept artistes des Premières Nations cherchant à commercialiser leur propre travail, que l’on désigne souvent sous le nom de Groupe indien des Sept.

Le saviez‑vous?
En 1966, le demande à Alex Janvier de produire 80 peintures, lui mettant la pression pour qu’il travaille rapidement. Après l’exposition de son travail à Ottawa, le gouvernement vend 38 de ses toiles et s’approprie les autres. Afin de protester contre le comportement du gouvernement fédéral, le peintre désormais signe la plupart de ses œuvres de 1966 à 1977avec son numéro de traité, le 287.


The True West

Œuvres de la maturité

En 1976, Alex Janvier réalise une murale pour le Muttart Conservatory d’Edmonton et pour l’édifice du comté de Strathcona à Sherwood Park, en Alberta. Il est invité par la Suède en 1977, pour peindre et exposer ses œuvres. De 1978 à 1981, il peint The Seasons pour le Musée national de l’homme (devenu le Musée canadien de l’histoire), puis réalise une murale pour les Universiades d’Edmonton en 1983. En 1987, ses œuvres sont incluses dans deux expositions de premier plan en Californie. Il fait partie des artistes d’une exposition collective au Musée des beaux‑arts du Canada en 1992 intitulée Terre, esprit, pouvoir. En 1993, il fait l’objet d’une exposition itinérante, organisée par la Thunder Bay Art Gallery, qui lui est exclusivement consacrée, The Art of Alex Janvier: His First Thirty Years (1960–1990).

Cette année-là, Alex Janvier achève sa plus grande fresque à ce jour, intitulée Étoile du matin, peinte au plafond du dôme de la Grande Galerie du Musée canadien des civilisations (devenu le Musée canadien de l’histoire) à Gatineau, au Québec. Le titre de cette œuvre immense qui s’étend sur 418 m² fait référence à Vénus, appelée aussi l’étoile du Berger ou l’étoile du matin, qui permet à chacun de s’orienter. La peinture est organisée autour de deux cercles concentriques à l’intérieur desquels une étoile se déploie dans une explosion de couleurs kaléidoscopiques en quatre secteurs, un jaune, un bleu, un rouge et un blanc. Remplis de formes organiques à la dérive, ces espaces renvoient aux différentes phases de l’histoire des peuples autochtones. Le quadrant jaune symbolise l’harmonie avec la nature et le Grand esprit qui prévalait avant la rencontre avec les Européens, le bleu représente une période où la culture autochtone a été submergée par la culture européenne et le rouge est associé à la renaissance. Le dernier quadrant est blanc et relié au centre également blanc de l’étoile du matin, illustrant un retour à un état d’harmonie.

Étoile du matin (Gambeh Then') by Alex Janvier

En 2012, l’Art Gallery of Alberta met sur pied une exposition des œuvres d’Alex Janvier, présentant plus de 90 peintures réalisées entre les années 1960 et 2012. Le peintre considère l’exposition itinérante qui lui est exclusivement consacrée, Alex Janvier: Modern Indigenous Master (2016‑18), comme l’une de ses plus grandes réussites. Organisée par le Musée des beaux‑arts du Canada, elle célèbre la carrière de l’artiste, présentant plus de 150 œuvres, notamment des toiles célèbres comme Untitled (1986) et Lubicon (1988), ainsi que des dessins datant de sa fréquentation du pensionnat indien. En 2016, il crée une mosaïque de pavement circulaire de 149 m2 pour les jardins d’hiver de l’aréna de la place Rogers, à Edmonton, en Alberta, intitulée Tsa Tsa Ke Kʼe (place du pied de fer).

Avec sa famille, Alex Janvier monte une galerie à Cold Lake, en Alberta, en 2003, toujours en activité.

Prix et récompenses

Alex Janvier a reçu un grand nombre de prix et de récompenses au cours de sa longue carrière. En voici quelques‑uns parmi les plus remarquables :

  • Prix nationaux d’excellence décernés aux Autochtones (maintenant Indspire), 2002
  • Membre de l’Ordre du Canada, 2007
  • Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques, 2008
  • Alberta Order of Excellence, 2010
  • Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II, 2013
  • Distinguished Artist Award, lieutenant‑gouverneur de l’Alberta, 2017