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Jacob Siskind

Jacob (Kohos) Siskind. Critique, commentateur radiophonique (Montréal, 9 juin 1928 - Ottawa, 17 Sept 2010). Rose Goldblatt, puis Alfred La Liberté (1939-44), furent parmi ses premiers professeurs de piano. Il étudia aussi les mathématiques, la physique et la musique à l'Université McGill (1944-49).

Jacob Siskind

Jacob (Kohos) Siskind. Critique, commentateur radiophonique (Montréal, 9 juin 1928 - Ottawa, 17 Sept 2010). Rose Goldblatt, puis Alfred La Liberté (1939-44), furent parmi ses premiers professeurs de piano. Il étudia aussi les mathématiques, la physique et la musique à l'Université McGill (1944-49). Il travailla notamment avec Helmut Blume (piano), Maitland Farmer et Kenneth Meek (orgue) et Rachel Gilbert (violon). On compte également parmi ses professeurs Yvonne Hubert (piano) au Conservatoire de musique du Québec à Montréal et en cours particuliers. Il suivit aussi quelques cours particuliers avec Benno Moiseiwitsch (piano) en 1953. Siskind commença à faire de la critique musicale en 1945 pour le McGill Daily, puis écrivit des comptes rendus pour The Montreal Standard, de 1949 à la disparition de cet hebdomadaire en 1951. Il donna des cours particuliers de piano de 1950 à 1965 et, à la même époque et plus tard, prépara nombre de jeunes interprètes à des concours. Il retourna à l'Université McGill de 1953 à 1956 pour y étudier la psychologie et la littérature anglaise. Tout en travaillant à la pige pour le Montreal Star, il écrivit sous divers pseudonymes des romans à deux sous pour des revues populaires des É.-U. En 1956, il devint responsable de la rubrique du théâtre au Montreal Star et, en 1965, il entra au quotidien The Gazette de Montréal comme chef de la rubrique des arts du spectacle. En 1966, il fut coanimateur avec Uriel Luft de l'émission hebdomadaire « Arts Calendar and Review » au réseau CTV. En 1971, The Gazette le nomma critique musical et responsable du théâtre et du ballet; après 1974, il écrivit exclusivement sur la musique et le ballet. Il fut responsable de la rubrique des arts du spectacle et critique en chef pour l'éphémère Ottawa Today (1977-78) puis, à la fermeture de ce dernier, passa à l' Ottawa Journal où il cumula les fonctions de critique musical, dramatique et chorégraphique. À la fermeture du Journal en 1980, il se joignit à l' Ottawa Citizen à titre de critique dramatique et chorégraphique, où il est resté jusqu'à sa retraite en juin 1993.

Siskind se faisait souvent entendre comme commentateur sur les ondes de la SRC à des émissions telles que « Sights and Sounds » (station de Montréal) ou « New Records » et « Arts National » (réseau national). Il fut également scripteur et commentateur (1973-80) de plusieurs séries d'émissions de musique enregistrée produites pour la SRC avec Frances Wainwright, notamment « Great Keyboard Performances of the 20th Century », « Musically Speaking » et « The Art of the Interpreter ». En 1982, il créa et anima une série de 15 émissions radiophoniques sur les concertos pour piano de Mozart, avec comme invité Menahem Pressler du Trio Beaux Arts. En 1988, il fut conseiller pour la musique et les textes d'« Ida Haendel : A Voyage of Music », un documentaire de deux heures, de production indépendante, sur la vie et la carrière de la violoniste Ida Haendel, télédiffusé par la SRC en 1988 lors de l'émission « Adrienne Clarkson's Summer Festival »

Écrivain au style franc et commentateur séduisant, Siskind émettait des opinions à la fois érudites et subjectives sur l'exécution des œuvres du répertoire, opinions qui ont souvent donné lieu à de vives controverses. Que ce soit par écrit ou de vive voix, il manifestait un enthousiasme sans bornes à l'endroit des interprètes qu'il aimait, les pianistes en particulier. Même s'il n'a jamais affiché beaucoup d'enthousiasme pour la musique contemporaine, il se montrait généralement sympathique aux efforts des interprètes qui la défendaient, son évaluation de la musique elle-même était encline à l'impatience et au scepticisme. Son apport au domaine du commentaire musical oscillait donc entre l'appui persuasif et la pure polémique.

Une fois à la retraite, Jacob Siskind a continué à encourager les jeunes musiciens, soutenant des organismes de charité leur venant en aide comme la Young String Performers Foundation d'Ottawa.

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