George Brown | l'Encyclopédie Canadienne

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George Brown

George Brown, journaliste, politicien, sénateur et éleveur bovin (né le 29 novembre 1818 à Alloa, en Écosse; décédé le 9 mai 1880 à Toronto, en Ontario). George Brown a joué un rôle fondamental dans la Confédération. Réformateur qui a contribué à instaurer un gouvernement responsable dans le Haut-Canada, il a orchestré la grande coalition de 1864, qui a poussé l’Amérique du Nord britannique vers la Confédération. Il a participé à la Conférence de Charlottetown et à la Conférence de Québec, et est considéré comme l’un des Pères de la Confédération. Son héritage dans le domaine journalistique est également important. Le Globe, fondé par George Brown, a marqué le début de la grande entreprise de presse au Canada. Force vigoureuse dans la politique du Haut-Canada dans les années 1850, le Globe se vantait d’avoir le plus grand tirage en Amérique du Nord britannique. Il est aujourd’hui un des plus grands quotidiens du Canada, connu sous le nom de Globe and Mail.

George Brown

Enfance

Élevé à Édimbourg, en Écosse, George Brown émigre à New York avec son père en 1837. (Voir aussi Canadiens écossais.) Il déménage ensuite à Toronto en 1843 où il fonde un journal, The Banner, à l’intention des presbytériens du Haut-Canada. L’année suivante, George Brown lance le Globe pour appuyer le parti réformiste qui réclame un gouvernement responsable.

Carrière politique

George Brown participe à la victoire des réformistes en 1848. Ce faisant, son journal devient un outil puissant dans le Haut-Canada. Les nouvelles questions en litige entre l’Église et l’État, notamment la volonté des catholiques d’obtenir des écoles séparées subventionnées par l’État, le mènent à l’Assemblée législative comme député de Kent en 1851. Il y siège comme député réformiste indépendant.

Dans la Province du Canada, les déclarations de George Brown contre les liens entre l’Église et l’État lui attirent la faveur des habitants majoritairement anglo-protestants du Haut-Canada, mais aussi l’animosité de la majorité française et catholique du Bas-Canada. En 1853, il soutient l’idée de la représentation parlementaire proportionnelle à la population. Cela donnerait au Haut-Canada, qui compte alors plus d’habitants, une majorité de sièges au Parlement.

Miné par les dissensions internes, le régime réformiste s’effondre en 1854. Le Parti libéral conservateur prend le pouvoir, et George Brown s’emploie à reconstruire le Parti réformiste.

Dans l’intérêt de l’unité, il gagne l’appui des radicaux Clear Grits, très populaires dans les régions rurales du Haut-Canada. (George Brown leur avait précédemment reproché leur démocratie radicale à l’américaine.)

En janvier 1857, le Parti réformiste du Haut-Canada, nouvellement réorganisé, adopte sa politique sur la représentation proportionnelle (« Rep by pop »), et celle préconisant l’annexion de la Terre de Rupert. Fort de sa position de premier plan à Toronto, de la grande influence du Globe et du poids des membres de l’aile agraire des Grits, le Parti réformiste remporte une victoire écrasante aux élections du Haut-Canada à la fin de 1857. En août 1858, George Brown forme un gouvernement avec Antoine-Aimé Dorion, chef du Parti rouge du Bas-Canada. Cela étant dit, l’équilibre de la coalition est trop précaire et ce gouvernement ne dure pas. (Voir Double remaniement.)

Le chef du Haut-Canada dirige un congrès réformiste à Toronto en 1859 pour discuter d’une union fédération entre les deux Canadas comme remède à leur division. Le Parlement rejette toutefois la proposition de George Brown. En 1861, malade et temporairement défait, il se retire de la politique pour récupérer. Durant une visite en Grande-Bretagne en 1862, il rencontre et épouse Anne Nelson, fille d’un important éditeur d’Édimbourg.

Grande coalition de 1864

Rétabli et heureux, George Brown revient à la politique en 1863 comme représentant de South Oxford. Il adopte ensuite une approche moins radicale en vue de réformer l’Union. En 1864, il préside un comité parlementaire (composé de représentants de tous les partis) chargé d’étudier la question. Le 14 juin, le comité se prononce en faveur du « principe fédéral » afin de triompher des divisions qui paralysent la scène politique. Le même jour, un dernier ministère conservateur s’écroule sous le poids de l’inefficacité et George Brown propose de soutenir un nouveau gouvernement prêt à effectuer des changements constitutionnels. Se joignent alors à lui ses principaux adversaires conservateurs, John A. Macdonald, Alexander T. Galt et George-Étienne Cartier. Ensemble, ils forment la grande coalition de 1864, qui cherchera à réunir en une seule confédération toutes les provinces britanniques ou, au moins, le Haut-Canada et le Bas-Canada.

George Brown

Confédération

Grâce à cette coalition née des efforts de Brown, le mouvement pour la Confédération reprend de l’ampleur. George Brown joue un rôle de premier plan à la Conférence de Charlottetown et à la Conférence de Québec. C’est à ces événements que sont créées les Résolutions de Québec, une liste de 72 recommandations qui forme les assises de la Constitution du Canada. George Brown défend fougueusement le besoin d’une Confédération à l’Assemblée canadienne en 1865. (Voir George Brown : discours prononcé en 1865 en faveur de la Confédération.) Toutefois, en décembre 1865, il démissionne du cabinet de coalition à la suite de dissensions internes.

Vie après la politique

George Brown continue néanmoins d’appuyer la Confédération. Il se présente aux premières élections fédérales à l’automne de 1867, où il est défait. Satisfait d’avoir atteint ses principaux objectifs, il quitte le Parlement et se retire dans son bureau du Globe. Il profite d’une chaleureuse vie familiale avec sa femme, Anne Brown, et leurs trois enfants. Dans son domaine de Bow Park, près de Brantford, il crée une importante ferme d’élevage de bovins.

En tant qu’homme d’État d’expérience et propriétaire d’un influent journal à grand tirage, George Brown demeure influent dans les cercles libéraux. Il continue de participer activement aux affaires politiques de l’Ontario et défend le rôle de sénateur à partir de 1874. Il est proche d’Alexander Mackenzie, son ancien lieutenant en chef et premier ministre de 1873 à 1878. George Brown décline le poste de lieutenant-gouverneur de l’Ontario en 1875 et refuse d’être fait chevalier en 1879. Il choisit plutôt de se consacrer à son élevage de bovins et à son travail à son journal, Globe.

Décès

George Brown meurt des suites d’un tragique accident en 1880. Un employé congédié du Globe, George Bennett (que George Brown n’a encore jamais rencontré), s’introduit dans le bureau de George Brown et l’atteint d’une balle après une brève altercation. La blessure à sa jambe, apparemment mineure, s’infecte et s’avère fatale. Il meurt donc à l’âge de 61 ans.

Héritage

En surmontant les différences politiques dans sa grande coalition de 1864, George Brown a contribué à ouvrir la voie à la Confédération. En tant que tel, il est considéré comme l’un des Pères de la Confédération. (Son épouse, Anne, est considérée comme l’une des Mères de la Confédération.) Son héritage journalistique est tout aussi durable. L’influence de son journal, le Globe, a marqué le début du monde des grands journaux au Canada. (Voir Journaux au Canada : de 1800 aux années 1900.) Le Globe compte le plus grand tirage en Amérique du Nord britannique dans les années 1850. Il est aujourd’hui l’un des plus grands quotidiens du Canada, connu sous le nom de Globe and Mail après une fusion avec le Mail and Empire en 1936.

Voir aussi George Brown et le Globe.

Lecture supplémentaire

Liens externes