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Édition musicale

Au Canada, les éditeurs de journaux et de livres sont les premiers à faire paraître des publications de musique.

Édition musicale

Au Canada, les éditeurs de journaux et de livres sont les premiers à faire paraître des publications de musique. En 1800, 1801 et 1802, John Neilson, éditeur de la Quebec Gazette/La Gazette de Quebec, publie le Graduel romain, le Processional [sic] romain et le Vespéral romain, tous des volumes de plain-chant. Dès la Confédération, en 1867, quelque 50 volumes de musique liturgique et 30 rééditions enrichissent le culte religieux et la culture musicale. À la même époque, une douzaine de livres de chants et d'ouvrages pédagogiques sont publiés, en commençant par le livre de T.F. Molt publié dans les deux langues, Traité élémentaire de musique / Elementary Treatise on Music. La publication des partitions se développe plus lentement. Neilson tente de graver Colas et Colinette de Louis-Joseph QUESNEL (1807-1809), mais l'initiative échoue à l'étape de l'épreuve. Il n'existe également aucune copie de La Valse de Berlin, annoncée dans le Quebec Mercury en 1818 par le fabricant de pianos et graveur de musique Frederick Hund.

Pionniers

Quelques partitions musicales paraissent à l'occasion dans des journaux (1831) et des revues (1833), mais les premières partitions ne sont publiées qu'en 1840, et ce par des importateurs de musique et d'instruments musicaux pour qui l'édition est un à-côté. A & S Nordheimer (Toronto, 1844) et A.J. Boucher (Montréal, 1865) survivent jusqu'au XXe siècle. Les autres pionniers sont notamment : Henry Prince à Montréal, E.G. Fuller à Halifax, Peter Grossman à Hamilton, Lovell, l'éditeur de livres et d'annuaires de Montréal et les libraires J & A McMillan, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.

Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, la plupart des partitions publiées sont des danses, des marches, de la musique de salon pour instruments à cordes frappées, des chants patriotiques et des ballades de salon. Les partitions destinées à l'enseignement et aux chorales sont rares, mais les partitions vocales de cantates, d'opérettes et d'autres oeuvres semblables, comportant de cinquante à plusieurs centaines de pages, sont étonnamment nombreuses. Outre les compositions canadiennes, les éditeurs publient des éditions autorisées (et parfois non autorisées) de musique étrangère.

La période la plus active

dans le domaine de la publication de musique canadienne s'étend de 1890 à 1920. Whaley, Royce & Co. (Toronto, 1888) a le catalogue le plus important avec les éditeurs Arthur Lavigne (Québec, 1868, premier éditeur de Ô Canada), J.-E. Bélair (Le Passe-Temps, Montréal, 1895), J.L. Orme & Son (Ottawa, 1866), I. Suckling & Sons (Toronto, v. 1875), Strange & Co. (Toronto, v. 1881), Anglo-Canadian Music Company (Toronto, 1885) et H.H. Sparks Music Co. (Toronto, v. 1900). Les mélodies, les paroles des chansons, ainsi que les titres et les illustrations en page couverture des premières publications de partitions, constituent des reflets intéressants des goûts et de la vie sociale de l'époque. La Société pour le patrimoine musical canadien commence, en 1982, à publier une anthologie de ces partitions et, en 1996, 18 volumes sont déjà parus.

La publication de musique connaît un certain essor entre les deux guerres, en dépit de la Crise des années trente et de la concurrence exercée par les enregistrements. Le cinéma crée un marché de masse pour les éditions autorisées de chansons populaires canadiennes. Les festivals, les concours et les écoles de musique de plus en plus nombreuses suscitent une demande pour les partitions destinées aux chorales et à l'enseignement de la musique. Sont témoins de cet essor les catalogues de Frederick Harris Music Co. (Oakville, Ont., 1910), de Waterloo Music Co. (Waterloo, Ont., 1921) et de Gordon V. Thompson (Toronto, 1932), entreprises encore en activité, et ceux des Éditions A. Fassio (Le Parnasse musical, Lachute, Qc, 1933), de Canadian Music Sales (Toronto, fin des années 20) et de la Western Music Co. (Vancouver, 1930), entreprises aujourd'hui disparues.

Plusieurs grandes entreprises internationales ouvrent des filiales à Toronto, parmi lesquelles Boosey & Hawkes (1935), Oxford University Press (section de musique, 1939), Chappell & Co. (1946) et G. Ricordi & Co. (1954). La plupart des compagnies publient quelques partitions de musique de concert composées par des Canadiens de l'époque. C'est surtout le cas de BMI (aujourd'hui SDE) Canada, la Société de droits d'exécution du Canada, qui fait partie de la SOCAN depuis 1990. Sa filiale d'édition (1947) passe sous le contrôle de Berandol Music Ltd. en 1969. À la grande expansion des années 50 succède une période de repli, mais la publication de partitions destinées aux chorales et à l'enseignement continue de prospérer.

Oeuvres contemporaines

Les enregistrements sont devenus le principal mode de diffusion de la musique populaire et de nombreux facteurs économiques - sorties de fonds considérables, rareté des spectacles - font que les éditeurs sont incapables de suivre la tendance des compositeurs qui s'orientent vers la musique pour orchestre. La fondation, en 1959, du Centre de musique canadienne, un organisme sans but lucratif qui prête ou vend des reproductions de manuscrits et loue des partitions orchestrales, règle le problème en ce qui concerne les concerts. Les jeunes entreprises Doberman (Saint-Nicolas, Qc) et les Éditions J. Ostiguy (Saint-Hyacinthe, Qc) publient néanmoins beaucoup d'oeuvres contemporaines et certains compositeurs optent pour l'autoédition.

De plus, un nouveau type d'« éditeur » de musique fait son apparition : l'éditeur qui accorde le droit d'enregistrer de la musique populaire et les autres droits connexes, mais qui publie rarement des partitions. L'Association canadienne des éditeurs de musique (1949) est l'organisme ombrelle de l'industrie. Les entreprises sont affiliées aux sociétés de droits d'exécution, c'est-à-dire à la CAPAC (aujourd'hui SOCAN) et à la SDE Canada. La plus importante collection de publications de musique canadiennes se trouve à la Bibliothèque nationale du Canada. Le gouvernement dresse la liste des droits d'auteur depuis 1868 et, depuis 1953, toutes les données bibliographiques sont publiées mensuellement dans Canadiana de la Bibliothèque nationale.

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