Écoles du dimanche | l'Encyclopédie Canadienne

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Écoles du dimanche

L'innovation de Raikes, qui se répand rapidement en Angleterre, est introduite au Canada surtout par les Églises PRESBYTÉRIENNE et CONGRÉGATIONALISTE.
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Groupe de l'école du dimanche presbytérienne Hillhurst, \u00e0 Calgary, vers 1912-1916 (avec la permission du Glenbow Museum/NA-1639-1).

Écoles du dimanche

Fondées à Gloucester, en Angleterre, en 1780 par l'éditeur de journaux Robert Raikes, les écoles du dimanche servent d'abord à empêcher que les enfants de la classe ouvrière traînent dans la rue le dimanche. Au début, l'enseignement religieux est moins important que l'enseignement de la lecture et de l'écriture, mais il devient plus tard l'élément principal du programme. L'éducation religieuse est dispensée par l'Église catholique depuis près de 2000 ans, surtout dans les classes de catéchisme. L'école du dimanche, toutefois, est une structure qu'on voit presque uniquement dans les traditions réformées ou protestantes et qui découle en grande partie de l'insistance du théologien suisse Jean Calvin sur l'apprentissage raisonné.

L'innovation de Raikes, qui se répand rapidement en Angleterre, est introduite au Canada surtout par les Églises PRESBYTÉRIENNE et CONGRÉGATIONALISTE. Le MÉTHODISME tend à appliquer l'idée plus largement à toute la communauté des fidèles; entre les visites des itinérants ordonnés ou brevetés ou des prédicateurs ambulants, les chefs laïcs font de leurs assemblées des écoles religieuses qui ont des classes pour tous les âges.

Premières écoles du dimanche au Canada

La date et l'endroit de la première école du dimanche au Canada ne sont pas déterminés de façon certaine. L'Église d'Angleterre (voir ANGLICANS) en dirige une à Halifax en 1783. Le ministre congrégationaliste Francis Dick met sur pied à Québec, en 1801, une école du dimanche qui est peut-être la première des deux Canadas. La première inauguration attestée par des documents est présidée par le ministre presbytérien sécessionniste William Smart, qui arrive à Brockville, en Ontario, le 7 octobre 1811 et ouvre une école du dimanche le dimanche suivant.

Le mouvement se propage rapidement. La Sunday School Union of Canada, établie à Montréal, est probablement fondée en 1822. La Canada Sunday School Union, qui semble lui avoir succédé, est constituée en 1836 pour promouvoir l'expansion dans de nouvelles régions. En 1865, un congrès d'enseignants et de leaders organise la nouvelle Sunday Schools Association of Canada.

Élaboration des programmes

Au début, le programme ne comprend que la Bible et insiste beaucoup sur la mémorisation des Écritures. Par la suite, des programmes additionnels sont élaborés à l'échelle locale, puis la série des International Uniform Lessons, conforme aux méthodes pédagogiques du jour, est inaugurée en 1874. Un programme gradué est élaboré en 1908 et amélioré par la suite.

Le premier programme entièrement élaboré au Canada est le « nouveau programme » de l'ÉGLISE UNIE (1963). Les confessions conservatrices l'attaquent par la voie des médias en disant qu'il est théologiquement trop « libéral »; ainsi prennent fin plusieurs décennies de collaboration entre l'Église unie et l'Église BAPTISTE dans l'élaboration des programmes. Le nouveau programme est largement approuvé par les éducateurs et les théologiens en plus d'être imité, à divers niveaux, par d'autres confessions.

L'Église anglicane publie en 1966 un programme du même genre : L'Éducation paroissiale. Toutefois, tous ces programmes ont le malheur d'apparaître juste au moment où le nombre d'élèves des écoles du dimanche connaît une forte baisse dans toutes les confessions. Dans l'Église unie, la population scolaire passe de 757 338 en 1961 à 179 345 en 1993; environ 1800 écoles du dimanche ferment leurs portes pendant cette période.

Les pertes sont semblables dans d'autres confessions. Le sociologue Reginald Bibby indique que les deux tiers des adultes du Canada déclarent avoir suivi régulièrement des offices religieux pendant leur enfance, mais que seulement le tiers font donner une éducation religieuse à leurs enfants par une Église. Étant donné que les Églises protestantes comptent depuis si longtemps sur les écoles du dimanche pour former leurs futurs membres adultes, Bibby prédit que la pratique religieuse aura diminué des cinq sixièmes à la fin du siècle.

Ces dernières années, le programme d'école du dimanche le plus populaire au Canada est The Whole People of God, publié par l'éditeur indépendant Wood Lake Books. Son élaboration est entreprise en 1983 par des assemblées de Regina, en Saskatchewan, qui travaillent en collaboration. Le programme est adopté par 3000 assemblées des Églises unie, anglicane, presbytérienne, luthérienne et baptiste du Canada. Adapté pour d'autres pays, dans ses versions protestante et catholique, le programme gagne en popularité sur le plan international : 7000 assemblées des États-Unis, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande/Aotearoa l'adoptent, et il se répand tout autant aux Philippines, aux Bermudes, en Écosse, en Afrique du Sud, en Guyane et en Thaïlande.

Influence grandissante

Il est intéressant de remarquer que certaines Églises catholiques et orthodoxes orientales ont récemment adopté la formule des écoles du dimanche pour rehausser la formation religieuse traditionnellement assurée par la liturgie sacrée. Un certain nombre de communautés juives, musulmanes, hindouistes, bouddhistes et sikhs ont également adapté cette institution chrétienne avec l'intention délibérée de dispenser à leurs enfants une éducation religieuse jugée nécessaire pour lutter contre l'influence de la culture chrétienne et de la société sécularisée d'Amérique du Nord. Le style des programmes s'inspire des modèles chrétiens. Par exemple, les Églises bouddhistes Jodo-Shinshu chantent en choeur à l'école du dimanche des hymnes comme Yes, Jesus loves me, qu'ils adaptent en remplaçant simplement le nom de Jésus par celui de Bouddha.