Cours d'eau | l'Encyclopédie Canadienne

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Cours d'eau

Cours d'eau. Les cours d'eau jouèrent au Canada un rôle déterminant dans les débuts de son développement. À la différence des cours d'eau européens souvent gardés par des châteaux et auréolés de légende, ceux du Canada furent considérés sous un angle plus pratique.

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Cours d'eau. Les cours d'eau jouèrent au Canada un rôle déterminant dans les débuts de son développement. À la différence des cours d'eau européens souvent gardés par des châteaux et auréolés de légende, ceux du Canada furent considérés sous un angle plus pratique. Les Grands Lacs constituèrent le premier réseau de transport du pays - supplanté par la suite par le chemin de fer - et firent ensuite partie intégrante de l'industrie forestière et devinrent une source d'énergie hydroélectrique. Comme ceux d'Europe, les cours d'eau du Canada ont été grandement admirés pour leur beauté naturelle. C'est la raison pour laquelle on trouve autant de titres descriptifs s'y rapportant dans la musique canadienne. Les premières chansons canadiennes inspirées par des cours d'eau furent celles des « voyageurs », dont « Youpe! Youpe! Sur la rivière! ». La chanson « Canadian Boat Song » fut inspirée à Thomas Moore alors qu'il descendait le Saint-Laurent en compagnie de « voyageurs », en 1804.

Les noms de plusieurs fleuves distincts apparaissent dans des titres d'oeuvres musicales, mais aucun ne revient plus souvent que le Saint-Laurent, à partir de la fin des années 1850 avec Promenade sur le fleuve Saint-Laurent, mazurka de C.W. Sabatier. D'autres exemples sont Les Canotiers du Saint-Laurent (v. 1860-66), quadrille d'A.J. Boucher, le populaire Sunrise on the Saint Lawrence (1910) de Maxine Heller (pseudonyme de Frederick Harris), « By Saint Lawrence Water » (1925), chanson de Gena Branscombe, The Saint Lawrence (1932-33), symphonie romantique de Percival Price, Ode au Saint-Laurent pour narrateur et quatuor à cordes (1965) d'André Prévost, et la suite Le Saint-Laurent (1977) d'André Gagnon, enregistrée sur un micr. du même titre. « The Saint Lawrence River's (My Home) » de Jim Plumly fut enregistré par Tom Wilson chez Rodeo Records.

Le deuxième nom en popularité serait la rivière Rouge au Manitoba, devenue célèbre grâce à la chanson folklorique « Red River Valley ». D'autres pièces titrées de façon semblable comprennent Gigue de la rivière Rouge du violoneux Arthur-Joseph Boulay, « Red River » de la suite pour choeur Landscapes (1950) de Violet Archer, Red River of the North (1970) de Graham George, Red River Jig (1973) d'Eric Wild et au moins trois airs de danse du violoneux Andy DeJarlis (qui célébra aussi la rivière Rainy, au nord de l'Ontario, par une valse, comme l'avait fait Burton Kurth avec sa chanson « Road to Rainy River »). « Red River Flood » de Murray McLauchlan a pour thème l'inondation de la rivière Rouge et « Red River's Rising », celui de la rébellion de Riel.

La rivière Saguenay, au Québec, inspira « Capes Trinity and Eternity », l'une des huit Canadian Scenes de F.T. Egener, La Traverse du Saguenay du violoneux Louis « Pitou » Boudreault, un Reel au Saguenay enregistré par l'harmoniciste Henri Lacroix, un Paul Jones du Saguenay enregistré par l'accordéoniste Tommy Duchesne, et la chanson « By the Deep, Blue Saguenay » (1944) de Carlotta Fisher. Le poème symphonique Mistassini d'André Mathieu fut ainsi baptisé d'après une rivière et un lac de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

La rivière Miramichi, au Nouveau-Brunswick, a inspiré les chansons folkloriques « The Miramichi Fire » et « The Miramichi » et la suite pour orchestre Miramichi Ballad de Kelsey Jones. L'Outaouais figure dans des chansons d'Oskar Morawetz (« To the Ottawa River », 1949, paroles d'Archibald Lampman) et d'Ann Eggleston (« Night on the Ottawa River », 1967); la rivière Saskatchewan, dans « By the Saskatchewan », page de la comédie musicale écrite aux É.-U. The Pink Lady /(1910) d'Ivan Caryll et C.M.S. McLellan, et la suite pour piano By the River Saskatchewan de Marguerite Spencer. Le fleuve Fraser de la Colombie-Britannique inspira au moins deux chansons : « My Home by the Fraser », un succès sur disque de l'auteur-compositeur-interprète country Keray Regan à la fin des années 1940 (aussi compositeur de « Peace River Waltz »), et « Fraser River » de Gladys Davenport Goertz. La rivière Mira inspira à Allister MacGillivray « Song for the Mira », enregistrée par Anne Murray. Parmi les autres pièces dont le titre réfère à un cours d'eau figurent « Come to the Vale of the beautiful Don » (v. 1870) de Mme G.-A. Gilbert, « The Humber Fairy » (1886) de J.F. Johnstone et « Where the Dreamy Humber Flows » de Eugene Clair, toutes deux (Don et Humber) des rivières ontariennes qui traversent Toronto; Muskoka Falls - Indian Idyll (1902) de Joseph Lamb; « To the Coaticook River of My Boyhood » (1909) d'A.A. Penn; Moonlight on the Rideau (1937) de William Ramsey Spence; « Where the Rideau River Flows » de Reg Watkins, et diverses danses folkloriques et country du Québec. La British Columbia Centennial Suite (1971) d'Ian McDougall comprend six mouvements, chacun portant le nom d'une rivière de la province. Fleuves de Gilles Tremblay est une oeuvre symphonique sur le thème des cours d'eau. Des partitions de films sur les cours d'eau canadiens ont été signées par Lucio Agostini, Maurice Blackburn, Robert Fleming, Harry Somers, John Weinzweig et d'autres. Une émission de télévision de la SRC, « Canadian Express », présenta le 13 septembre 1978 « Songs of the Valleys » qui incluait les chansons folkloriques « Banks of the Miramichi », « Where the Ottawa River Flows », etc., chantées par Marie Hare, Tom Kines et d'autres. Un film de la SRC réalisé en 1989 montre le groupe Tamarack descendant le canal Rideau tout en explorant l'histoire de la région en chansons. Tamarack On the Rideau est disponible sur vidéo et plusieurs de ses chansons font partie d'un enregistrement du groupe intitulé Shave the Bear.

Voir aussi Chansons de métiers canadiennes-anglaises, Lacs.