Cleghorn, John Edward | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Cleghorn, John Edward

John Edward Cleghorn, banquier, (né à Montréal, le 7 juillet 1941). Joueur de football à l'université, il a obtenu un baccalauréat en commerce de l'Université McGill en 1962. En 1963, il épouse Patti Hart; ils ont trois enfants et plusieurs petits-enfants.

Cleghorn, John Edward

John Edward Cleghorn, banquier, (né à Montréal, le 7 juillet 1941). Joueur de football à l'université, il a obtenu un baccalauréat en commerce de l'Université McGill en 1962. En 1963, il épouse Patti Hart; ils ont trois enfants et plusieurs petits-enfants. Repêché par les Argonauts de Toronto, il a plutôt choisi d'aller travailler chez Clarkson Gordon à Montréal. En 1964, il est devenu CA, réalisant ainsi un projet qu'il caressait depuis la 10e année.

Après Clarkson Gordon, il est passé chez Sucre St-Laurent, mais a rapidement quitté l'entreprise pour accepter un poste de gestionnaire de compte à la Banque Mercantile, où il a accédé, après seulement 10 ans, au poste de vice-président régional pour l'Ouest. M. Cleghorn a gravi tous les échelons du milieu bancaire, jusqu'au poste le plus convoité.

En 1974, il s'est joint au service de financement de projet de la BANQUE ROYALE, et en 1983, occupait le poste de vice-président exécutif des services bancaires internationaux. En 1986, il a été nommé président, et en 1990, directeur de l'exploitation, fonction dans le cadre de laquelle il a dirigé l'acquisition de Royal Trustco, d'une valeur de 1,6 milliard de dollars. En 1994, il a été nommé directeur général et un an plus tard, président et directeur général.

La banque que M. Cleghorn a dirigée était la plus importante et la plus rentable au Canada, avec des actifs de 184 milliards de dollars et plus de 10 millions de clients. En 1994, la Banque a réalisé des profits de 1,2 milliard de dollars. M. Cleghorn a immédiatement imposé son style de gestion très discret, en vendant les jets de luxe Royal Challenger et en instaurant des mesures visant à réduire les coûts.

En 1997, malgré les 1,68 milliard de dollars de profits de la Banque Royale, M. Cleghorn a commencé à échafauder les bases de la première fusion dans le domaine bancaire au Canada depuis les années 1950. Le 19 décembre 1997, il a fait la démarche sans doute la plus ambitieuse de toutes les annales du monde bancaire au Canada en approchant le président de la BANQUE DE MONTRÉAL, Matthew Barrett, pour lui proposer une fusion de leurs institutions respectives. L'entreprise financière ainsi créée contrôlerait des actifs de plus de 453 milliards de dollars, et passerait au 10e rang en Amérique du Nord et au 22e rang à l'échelle mondiale, pour ce qui est de la capitalisation boursière. M. Barrett a accepté. M. Cleghorn était convaincu que le ministère des Finances et le Bureau de la concurrence seraient d'accord.

Messieurs Cleghorn et Barrett ont lancé leur audacieux projet en janvier 1998, sans attendre les conclusions des nombreuses études gouvernementales sur le secteur des services financiers, et notamment, celles d'un groupe de travail fédéral. Dans les mois qui ont suivi, la Toronto Dominion et la Banque Canadienne Impériale de Commerce ont également évoqué la possibilité d'une fusion. En décembre 1998, le ministre des Finances de l'époque, M. Paul MARTIN, a annoncé que les deux ententes de fusion seraient rejetées suite à la publication de sondages selon lesquels plus des deux tiers des Canadiens s'y opposaient.

Au cours des deux années suivantes, M. Cleghorn a administré la Banque avec succès, mais dans un contexte difficile. Entre 1998 et 2001, la Banque Royale a consacré près de 5 milliards de dollars aux acquisitions américaines en services bancaires de détail, en assurance et en courtage de valeurs mobilières. En février 2000, la Banque a annoncé des profits de 3,5 milliards de dollars; toutefois, le projet de M. Cleghorn de couper près de 6000 emplois a fait l'objet de fortes critiques. En juillet 2000, il a publié une lettre ouverte dans les journaux canadiens dans laquelle il s'excusait des manœuvres de certains employés de la caisse de retraite de la Banque Royale, RT Capital Management Inc., accusés par la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario d'avoir trafiqué les prix des actions. En juillet 2001, à l'âge de 60 ans, il a officiellement pris sa retraite. Guy Saint-Pierre, président du conseil d'administration de la Banque Royale déclare dans son rapport annuel de 2001 : « Les legs que John Cleghorn a apportés à l'organisation incluent un rendement financier sans précédent, la fondation solide d'une stratégie d'expansion aux États-Unis et le rassemblement d'une équipe de gestionnaires supérieurs exceptionnels. » M. Cleghorn remplit maintenant les fonctions de directeur du conseil d'administration du groupe SNC-Lavalin et de directeur des sociétés Chemin de fer Canadien Pacifique, Finning Internationale, Molson et Nortel Networks.

Même si la plupart des Canadiens connaissent son rôle en tant que banquier, M. Cleghorn jouit également d'une réputation enviable en tant que mécène et agent de financement. Il a été chancelier de l'Université Wilfrid Laurier de 1996 à 2003, période au cours de laquelle sa femme et lui-même ont créé plusieurs fonds à l'université, y compris le Canadian European Battlefield Fellowships. Dans le milieu des années 1990, sa femme et lui-même ont créé le fonds Pattie Cleghorn pour la recherche sur le diabète au laboratoire de recherche sur les hormones polypeptidiques de McGill. M. Cleghorn s'est servi de son immense talent dans le domaine des affaires pour aider un large éventail d'organisations caritatives et sans but lucratif à titre de gouverneur honoraire du Shaw Festival Theatre, de directeur de la Canadian Special Olympics Foundation, et de président de la National Gallery Foundation du Canada. Son intérêt pour l'histoire l'a incité à accepter le poste de directeur du conseil d'administration de la fondation Historica en 2001, poste qu'il a occupé jusqu'en 2003.

M. Cleghorn a été nommé officier de l'Ordre du Canada le 31 mai 2001.