Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay, Charles | l'Encyclopédie Canadienne

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Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay, Charles

Charles Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay, soldat et seigneur (né le 2 août 1626 à Dieppe, en France; décédé en février 1685 à Ville-Marie, en Nouvelle-France). Charles Le Moyne est une figure importante dans l’histoire de la colonisation de Montréal et de ses environs. Il a reçu les terres qui allaient devenir la ville actuelle de Longueuil. Ses descendants partagent une longue histoire avec la Nouvelle-France.

Charles Le Moyne de Longueuil, Baron de Longueuil

Établissement en Nouvelle-France

Charles Le Moyen de Longueuil et de Châteauguay arrive en Nouvelle-France à l’âge de 15 ans et travaille pour les Jésuites en territoire huron-wendat. Après un bref séjour à Trois-Rivières, il s’établit à Ville-Marie (aujourd’hui appelée Montréal) en 1646. Là, il participe à plusieurs batailles contre les Haudenosaunee. Il se distingue comme combattant en plus d’offrir d’inestimables services comme interprète pour les peuples autochtones.

En 1668, il reçoit ses lettres de noblesse et, en 1672, le titre de seigneur de Longueuil. L’année suivante, on lui cède une seigneurie à Châteauguay. Il est nommé gouverneur de Montréal en 1683.

Famille

Charles Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay est le père d’une famille remarquable : ses 12 fils mènent presque tous une carrière spectaculaire, et font preuve de bravoure, et de ruse en tant que coureurs des bois. Le plus célèbre des fils de Charles Le Moyne est Pierre Le Moyne d’Iberville, mais ses autres fils sont également très accomplis. Charles Le Moyne de Longueuil est le seul Canadien de naissance à être fait baron en Nouvelle-France. En tant que fils aîné de Charles Le Moyne, il hérite des titres honorifiques de son père et est confirmé baron en 1700. Il est gouverneur de Trois-Rivières, de Montréal et administrateur intérimaire de la Nouvelle-France en 1725.

Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène accompagne Pierre de Troyes dans son expédition pour chasser les Anglais de la baie d’Hudson et fait preuve d’ardeur au combat. En 1687, il dirige l’avant-garde de l’expédition du marquis de Denonville contre les Sénécas. En 1959, il commande l’expédition de représailles contre Corlaer (Schenectady), en Nouvelle-Angleterre, où 60 colons sont massacrés. En octobre 1690, il est blessé en défendant Québec contre l’attaque des forces anglaises dirigées par sir William Phips. Il meurt de sa blessure en décembre.

Paul Le Moyne de Maricourt accompagne aussi de Troyes et, plus tard, fait voile vers la baie James avec Iberville, où il commande les forts capturés en l’absence de son frère. De Maricourt assume une grande part du fardeau familial, y compris la responsabilité du domaine paternel et la garde des enfants de son frère Sainte-Hélène. Il sert régulièrement d’émissaire auprès des Haudenosaunee et joue un rôle principal dans les pourparlers du traité de paix de 1701-1702.

Joseph Le Moyne de Serigny et de Loire est le 6e fils de Charles Le Moyne. En 1694, il est commandant du navire Salamandre au service d’Iberville et commande les postes de la baie d’Hudson à partir de 1697. En 1701, il fait voile vers la Louisiane pour y commercer, et il vit en France de 1702 à 1706. Il participe au pillage de Nevis avec Iberville en 1706. Sa carrière est toutefois ternie par les gains illicites qu’il y fait. De retour en Louisiane en 1718, il capture le poste espagnol de Pensacola. Cet exploit lui vaut d’être promu capitaine de la Marine et décoré de la Croix de Saint-Louis. Il s’installe à Rochefort, et devient gouverneur de son port en 1723.

Patrimoine

L’héritage de Charles Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay est aujourd’hui conservé par la ville de Longueuil et son agglomération. Une statue de lui est également exposée au Monument Maisonneuve dans le Vieux-Montréal, devant la Basilique Notre-Dame de Montréal.