Canada

Cartier parle du Saint-Laurent comme de la « rivière de Canada », une appellation en usage jusqu'à la fin du siècle. Toutefois, le 10 août 1535, il donne le nom de Saint-Laurent à une baie au nord de l'île d'Anticosti et ce nom sert aussi éventuellement à qualifier le golfe ainsi que le fleuve.
Cartier parle du Saint-Laurent comme de la « rivière de Canada », une appellation en usage jusqu'à la fin du siècle. Toutefois, le 10 août 1535, il donne le nom de Saint-Laurent à une baie au nord de l'île d'Anticosti et ce nom sert aussi éventuellement à qualifier le golfe ainsi que le fleuve.
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Canada : trajectoire de vol

Canada

Le nom de Canada vient du mot huron-iroquoien kanata, signifiant « village » ou « agglomération ». Le 13 août 1535, comme Jacques CARTIER approche de l'île d'Anticosti, deux jeunes Indiens qu'il ramène de France l'informent que la route vers le Canada (« chemin de Canada ») se trouve au sud de l'île. Ce qu'ils nomment Canada, c'est le village de Stadacona, qui deviendra plus tard la ville de QUÉBEC. Cartier utilise ce mot dans le même sens, mais parle aussi de la « province du Canada » pour désigner le territoire dominé par le chef de Stadacona, DONNACONA. Le nom s'étend vite à une région beaucoup plus vaste. La mappemonde dite Harleyenne (vers 1547), est la première à indiquer les découvertes faites par Cartier lors de son deuxième voyage et nomme ainsi la région située au nord du golfe et du fleuve Saint-Laurent. Vers 1550, les cartes désignent aussi de ce nom des régions au sud du fleuve.

Cartier parle du Saint-Laurent comme de la « rivière de Canada », une appellation en usage jusqu'à la fin du siècle. Toutefois, le 10 août 1535, il donne le nom de Saint-Laurent à une baie au nord de l'île d'Anticosti et ce nom sert aussi éventuellement à qualifier le golfe ainsi que le fleuve. En 1603, lors de son premier voyage au Canada, CHAMPLAIN parle de la rivière du Canada, mais en 1613, il donne au golfe le nom de Saint-Laurent. Le nom de Canada est utilisé de façon générale, même dans la correspondance officielle, comme synonyme de NOUVELLE-FRANCE, c'est-à-dire toutes les terres appartenant à la France. Mais il est clair dès le départ, comme le père Pierre Biard l'indique dans les Relations des Jésuites de 1616, que « le Canada [...] n'est pas à proprement parler toute l'étendue de terre qu'on nomme maintenant Nouvelle-France, mais seulement cette partie qui couvre les côtes du grand fleuve Canada et du golfe du Saint-Laurent ». En 1664, François Du Creux, dans un ouvrage intitulé Historia Canadensis, établit la même distinction.

Au fur et à mesure que les explorateurs français et les commerçants de fourrures avancent vers l'ouest et vers le sud, le territoire qu'on appelle le Canada s'agrandit, mais on ne semble jamais en définir officiellement les limites. En mars 1762, après la CONQUÊTE, le général Thomas GAGE informe le général Jeffery AMHERST que les frontières entre le Canada et la Louisiane n'ont jamais été clairement définies. Il ne peut que signaler « ce qui est généralement accepté [...] comme étant les frontières du Canada, et je vous donne mon opinion personnelle ». Selon lui, les Français considèrent que le Canada s'étend « non seulement jusqu'aux [Grands] Lacs, qui en font indiscutablement partie, mais il couvre aussi toute la route du Mississippi à partir de sa source jusqu'à son confluent avec l'Illinois ». C'est peut être une des raisons pour lesquelles la Grande-Bretagne abandonne temporairement ce nom pour appeler la colonie Province de Québec.

Le Canada prend forme en 1791 avec l'ACTE CONSTITUTIONNEL (ou Acte du Canada), qui sépare le Québec, alors considérablement plus vaste, en deux provinces, le HAUT-CANADA et le BAS-CANADA. En 1841, on unit les deux provinces pour former la PROVINCE DU CANADA. En 1867, l'ACTE DE L'AMÉRIQUE DU NORD BRITANNIQUE relie la province du Canada (divisée en deux, soit l'Ontario et le Québec), à la Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick pour créer « un seul dominion appelé Canada ». Le nouveau territoire est relativement petit, mais il s'agrandit rapidement. En 1870, l'achat de la TERRE DE RUPERT repousse les frontières jusqu'aux montagnes Rocheuses et à l'océan Arctique. Avec l'ajout de la Colombie-Britannique en 1871, le pays s'étend d'un océan à l'autre. En 1873, l'Île-du-Prince-Édouard se joint au Canada et la Grande-Bretagne cède les îles de l'Arctique en 1880. Ceci aboutit à peu près aux frontières actuelles du Canada, sauf pour ce qui est du Labrador et de Terre-Neuve, qui se joignent à la fédération en 1949. Le grand historien américain Samuel Eliot Morison, dans un commentaire célèbre, fait remarquer que « jamais, depuis les temps de l'Empire romain, deux noms de localité se sont étendus au point de couvrir un territoire de l'ampleur du Canada et du Saint-Laurent ».

Voir aussiEXPLORATION; ÉVOLUTION TERRITORIALE.