Bobby Clarke | l'Encyclopédie Canadienne

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Bobby Clarke

Robert Earle « Bobby » Clarke, O.C., hockeyeur, cadre (né le 13 août 1949 à Flin Flon, au Manitoba). Le joueur de centre Bobby Clarke a passé 15 saisons dans la Ligue nationale de hockey (LNH) auprès des Flyers de Philadelphie. Il a aussi fait partie de l’équipe nationale du Canada, notamment pendant le tournoi de hockey Canada-URSS de 1972. Au cours de sa carrière dans la LNH, il a reçu le trophée Bill Masterton, le prix Lester B. Pearson (maintenant le trophée Ted Lindsay), le trophée Frank J. Selke et le trophée Lester Patrick. Il est triple récipiendaire du trophée Hart Memorial, a gagné la Coupe Stanley à deux reprises, en plus de recevoir, en 1975, le trophée Lou-Marsh de l’athlète canadien de l’année et le prix Lionel Conacher de l’athlète masculin de l’année. En 1987, il est intronisé au Temple de la renommée du hockey. Bobby Clarke fait également partie de la liste des 100 meilleurs hockeyeurs de l’histoire de la LNH. En 1981, il est nommé officier de l’Ordre du Canada.

Bobby Clarke
Bobb Clarke, capitaine des Flyers de Philadelphie. (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)

Jeunesse et carrière en hockey junior

Bobby Clarke grandit à Flin Flon, un village minier dans le nord du Manitoba où les hivers sont longs et où les patinoires extérieures ne manquent pas. Dès son plus jeune âge, il cultive une féroce passion pour le hockey. À 12 ou 13 ans, toutefois, il reçoit un diagnostic de diabète de type 1. Cette nouvelle aurait pu mettre fin à ses rêves de hockeyeur, mais il décide plutôt de vivre sa vie normalement, en dépit des injections d’insuline quotidiennes qu’il doit subir.

Bobby Clarke, à quatre ans
Bobby Clarke en patins à quatre ans dans le village de Flin Flon au Manitoba. (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)
Bobby Clarke, à sept ans
Bobby Clarke, sept ans, dans le village de Flin Flon, au Manitoba. (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)

Le jeune hockeyeur ne se laisse pas décourager par son diagnostic ou sa stature relativement petite (177 cm). Grâce à son talent et à son dévouement, Bobby Clarke gagne sa place d’abord au hockey junior, puis dans la LNH. Quelques semaines avant les sélections pour l’équipe junior des Bombers de Flin Flon, il décide de s’acheter de nouveaux patins. Il s’agit de sa première paire neuve. Il fait de l’autostop pour se rendre jusqu’à Brandon, au Manitoba, pour rencontrer un cordonnier capable de fabriquer des patins sur mesure. L’aller-retour prend quatre jours, et les patins lui coûtent l’entièreté de ses économies (accumulées en travaillant comme pompiste pendant l’été), mais Bobby Clarke est convaincu que ces patins lui permettront d’obtenir sa place dans les Bombers.

Patins à part, ce sont surtout son énergie, son talent et sa détermination qui lui permettent de se démarquer et d’intégrer l’équipe. Il joue avec les Bombers au sein de la Ligue de hockey junior de l’Ouest de 1966 à 1969, trônant au sommet du palmarès des meilleurs buteurs de la ligue pendant les trois saisons. Pendant la saison 1966-1967, il accumule 183 points, se hissant en première place tant pour les buts comptés (71) que les passes décisives (112). Il répète le même exploit la saison suivante, avec 168 points et 117 passes décisives. Durant sa troisième et dernière saison, il accumule 137 points et défend pour la 3e fois son titre de meilleur buteur.

Bobby Clarke, Bombers de Flin Flon
Bobby Clarke sur la glace en uniforme des Bombers de Flin Flon pendant la saison 1966-1967 de la Ligue de hockey junior du Manitoba. (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)
Bobby Clarke, Bombers de Flin Flon
Portrait de Bobby Clarke portant l’uniforme des Bombers de Flin Flon pendant la saison 1965-1966 de la Ligue de hockey junior du Manitoba. (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)

Flyers de Philadelphie

Malgré son époustouflante carrière au hockey junior, Bobby Clarke ne fait pas partie des premiers choix au repêchage de la LNH. Les recruteurs craignent qu’il ne soit pas en mesure de se surpasser en raison de sa maladie. Malgré tout, Gerry Melnyk, recruteur pour les Flyers de Philadelphie, croit fermement au talent du jeune hockeyeur. Après avoir consulté une équipe d’experts médicaux, qui jugent que Bobby Clarke pourra jouer longtemps s’il prend soin de sa santé, les Flyers l’intègrent à l’équipe. Il est repêché 17e au classement général de 1969.

La première saison de Bobby Clarke, en 1969-1970, en est une d’adaptation à la fois professionnelle et personnelle. En effet, après avoir vécu toute sa vie dans la communauté tissée serrée de Flin Flon, il éprouve certaines difficultés à s’habituer à la vie urbaine de Philadelphie, l’une des plus grandes villes états-uniennes. Après quelques années, toutefois, il trouve son rythme de croisière et se bâtit rapidement une réputation comme joueur de talent, travailleur acharné et, de façon plus controversée, batailleur. (Dans les années 1970, les Flyers de Philadelphie sont surnommés les « brutes de Broad Street », soit la rue où se trouve leur aréna.)

Guy Lapointe et Bobby Clarke
Guy Lapointe (gauche) et Bobby Clarke (droite) lors d’un match entre les Flyers de Philadelphie et les Canadiens de Montréal au Forum (Montréal, Québec) pendant la saison 1972-1973 de la LNH. (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)

À la fin de la saison 1971-1972, Bobby Clarke remporte le trophée Bill Masterton pour son dévouement et sa persévérance. En janvier 1973, il devient le plus jeune capitaine d’équipe de la LNH, à 23 ans. En 1972-1973, il devient également le premier joueur d’expansion à accumuler plus de 100 points en une seule saison, en plus de remporter le trophée Hart Memorial du joueur le plus utile de la LNH et le trophée Lester B. Pearson du joueur le plus utile tel que choisi par ses pairs. La saison suivante (1973-1974), il mène les Flyers à leur première victoire de la Coupe Stanley. Les Flyers sont la première équipe d’expansion de 1967 à remporter les séries. L’année suivante, l’équipe remporte aussi la Coupe Stanley. Ces deux victoires représentent l’aboutissement d’un rêve de toute une vie pour Bobby Clarke, qui reçoit le trophée Hart à nouveau en 1975 et en 1976. En 1983, il reçoit le trophée Frank J. Selke pour son talent de défenseur.

Bobby Clarke, trophée Hart 1973
De gauche à droite : le président de la LNH, Clarence Campbell, Bobby Orr, Bobby Clarke des Flyers de Philadelphie et le propriétaire des Flyers, Ed Snider, à la remise du trophée Hart décerné à Bobby Clarke à titre de joueur le plus utile de la saison 1972-1973. (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)

Au cours de ses trois dernières saisons avec les Flyers (1981-1982 à 1983-1984), Bobby Clarke agit également à titre d’entraîneur adjoint. Il prend sa retraite comme joueur en 1984, après avoir joué quelque 15 saisons dans la LNH au sein de la même équipe. À sa retraite, le hockeyeur compte 358 buts à son actif. Il se classe au 4e rang du palmarès de la LNH pour ce qui est du nombre de passes décisives et au 11e rang en matière de points accumulés. Encore aujourd’hui, il détient de nombreux records dans son équipe, notamment celui de plus grand nombre de points en saison régulière (1210), de passes décisives (852) et de parties jouées (1144).

Compétition internationale

Bobby Clarke est sélectionné dans l’équipe canadienne qui affronte l’Union soviétique au tournoi de hockey Canada-URSS de 1972. Bien qu’il soit le plus jeune du tournoi du haut de ses 23 ans, il se démarque rapidement comme un leader parmi ses pairs. Il contribue d’ailleurs à la victoire du Canada en marquant deux buts et en faisant quatre passes décisives au cours des huit parties du tournoi. D’aucuns se souviendront surtout de Bobby Clarke comme étant celui qui a frappé Valeri Kharlamov, meilleur joueur de l’équipe soviétique, avec son bâton. Le geste, qui a causé une fracture à la cheville de Kharlamov, est tout aussi controversé aujourd’hui qu’à l’époque.

Tournoi de hockey Canada-URSS de 1972
De gauche à droite : Bobby Clarke, Alexander Ragulin, Yevgeny Poladjev, Vladislav Tretiak et un arbitre pendant le deuxième match du tournoi Canada-URSS le 4 septembre 1972 au Maple Leaf Gardens, à Toronto, en Ontario, au Canada (le Canada a battu l’Union soviétique avec un score de 4 à 1). (avec la permission du Temple de la renommée du hockey)

Quatre ans plus tard, Bobby Clarke est capitaine de l’équipe canadienne, remportant la Coupe Canada de 1976. Il gagne aussi une médaille de bronze aux Championnats du monde de 1982.

Gestion d’équipes

Après avoir pris sa retraite comme joueur, en 1984, Bobby Clarke devient directeur général des Flyers, un mandat qu’il occupe jusqu’en 1990. Sous sa tutelle, l’équipe se rend aux finales de la Coupe Stanley en 1985 et en 1987. Malgré tout, lorsque les Flyers manquent les séries éliminatoires en 1990, Bobby Clarke est renvoyé. Ce dernier travaille donc auprès des North Stars du Minnesota de 1990 à 1992, les menant en finale de la Coupe Stanley en 1991. Durant la saison 1992-1993, il fait un retour à Philadelphie à titre de vice-président principal, avant d’être nommé directeur général des Panthers de la Floride la saison suivante. En 1994, il reprend son poste de directeur général des Flyers. Il reste en poste jusqu’à sa démission, au début de la saison 2006-2007. Depuis décembre 2006, il est vice-président principal des Flyers.

Bobby Clarke est également directeur général d’Équipe Canada à l’occasion des tournois internationaux de la Coupe Canada de 1987 et de 1991. Le Canada en sort gagnant les deux fois. Il dirige également l’équipe olympique masculine canadienne aux Jeux olympiques d’hiver de 1998, à Nagano, qui a terminé en quatrième place.

Vie personnelle

Bobby Clarke et sa femme, Sandy, ont quatre enfants. Ils vivent à Ocean City, dans l’État du New Jersey.

Prix et récompenses

LNH

  • Trophée Bill Masterton (1972)
  • Trophée Hart Memorial (1973, 1975, 1976)
  • Trophée Lester B. Pearson (1974)
  • Coupe Stanley (1974, 1975)
  • Première équipe des étoiles de la LNH (1975, 1976)
  • Trophée Lester Patrick (1980)
  • Trophée Frank J. Selke (1983)

Prix canadiens