Question des étrangers | l'Encyclopédie Canadienne

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Question des étrangers

La plupart des premiers pionniers du Haut-Canada sont des immigrants américains qui ont la liberté de prendre des terres et de bénéficier des privilèges des sujets britanniques après avoir prêté le serment d'allégeance à la Couronne.

Question des étrangers

La plupart des premiers pionniers du Haut-Canada sont des immigrants américains qui ont la liberté de prendre des terres et de bénéficier des privilèges des sujets britanniques après avoir prêté le serment d'allégeance à la Couronne. À la suite de la Guerre de 1812, le gouverneur Francis Gore, freine toute nouvelle immigration d'Américains en refusant de leur faire prêter le serment d'allégeance. Plus tard, le ministère des Colonies décide que toute personne qui désire demander le droit de citoyenneté doit demeurer sept ans en territoire britannique avant de prêter le serment d'allégeance à la Couronne. Par conséquent, ceux qui ne suivent pas ces procédures -- soit près de la moitié de la population -- sont des « étrangers » et s'exposent à la dépossession et à la privation du droit de vote et du droit d'exercer une fonction publique.

L'ambiguïté du statut de citoyen des résidents du Haut-Canada nés aux États-Unis prend les dimensions d'une crise en 1820-1821. En effet, en tentant de se faire élire à la Chambre d'assemblée, Barnabas Bidwell et son fils, Marshall Spring Bidwell, affrontent des opposants qui soutiennent qu'ils ne sont pas admissibles à l'exercice d'une fonction publique en raison de leur citoyenneté américaine. Si les Bidwell sont des étrangers, la majorité des habitants de la province le sont aussi. La controverse est réglée en 1828, quand le gouvernement accepte une nouvelle directive du ministère des Colonies qui corrige rétroactivement toute irrégularité ayant trait à la citoyenneté des titulaires d'une fonction publique et des propriétaires fonciers arrivés avant 1820.