Pour beaucoup de Canadiens, en particulier les baby-boomers et la génération X, la série de huit matchs de hockey opposant Équipe Canada et l’Union soviétique en septembre 1972 représente l’un des plus grands moments de l’histoire du sport au Canada. D’aucuns s’attendent à ce que le Canada l’emporte facilement contre l’URSS, mais cette confiance disparaît après le premier match se soldant par une défaite. Lors d’un dernier match tendu à Moscou, les deux équipes sont à égalité jusqu’aux toutes dernières secondes de la quatrième période, lorsque le Canadien Paul Henderson compte finalement le but gagnant. Le tournoi est devenu autant une représentation de la bataille politique de la guerre froide entre la démocratie et le communisme et entre la liberté et l’oppression qu’un combat de hockey. Ce tournoi a eu un effet marquant et durable dans le monde du hockey au Canada et dans le reste du monde.

Contexte
Le premier tournoi de hockey d’envergure internationale est dispute en avril 1920, dans le cadre des Jeux olympiques d’ete a Anvers, en Belgique. Les Falcons de Winnipeg en sortent victorieux. Au cours des trois decennies suivantes, les meilleures equipes canadiennes (generalement championnes de la coupe Allan dans la categorie Senior A) dominent le hockey international. En effet, le Canada remporte 15 des 20 competitions olympiques ou de championnat du monde ayant lieu de 1920 a 1953. Lorsqu’il les perd, il est toujours en 2e place.
L’Union sovietique participe aux Championnats du monde pour la premiere fois en 1954. Les representants du Canada cette annee-la, les Lyndhursts de East York (une equipe senior B de Toronto), ne sont pas exactement du plus haut niveau. Malgre tout, elle gagne six matchs consecutifs contre la Suisse, la Norvege, la Suede, l’Allemagne de l’Ouest, la Finlande et la Tchecoslovaquie, avant d’etre defaite en finale par les Russes avec un score de 2 a 7. En 1956, l’URSS gagne l’or olympique pour la premiere fois. A partir de 1962, apres que les Vees de Penticton (1955), les Dunlops de Whitby (1958), les McFarlands de Belleville (1959) et les Smoke Eaters de Trail aient ajoute des titres canadiens aux championnats du monde, les Russes entament une serie de neuf victoires consecutives aux Olympiques et aux Championnats du monde.
A l’epoque, le hockey international n’est ouvert qu’aux joueurs amateurs, ce qui signifie que les grandes vedettes canadiennes dans la Ligue nationale de hockey (LNH) ne peuvent pas participer aux Championnats du monde ni aux Jeux olympiques. Les joueurs nationaux russes, quant a eux, ne sont amateurs que de titre?; ils proviennent majoritairement de l’armee sovietique et s’entrainent au hockey a temps plein. Apres les Championnats du monde de 1962, le pere David Bauer recoit de l’Association canadienne de hockey amateur la permission de creer un programme d’equipe nationale, laquelle serait composee principalement de joueurs universitaires et de quelques anciens professionnels ayant obtenu leur titre amateur.
A la fin de 1968, le gouvernement canadien cree Hockey Canada pour superviser l’equipe nationale et militer pour l’inclusion des hockeyeurs professionnels dans les competitions internationales. En 1969, Hockey Canada obtient de la Federation internationale de hockey sur glace (IIHF) qu’elle accepte les joueurs de ligue mineure au tournoi de 1970, qui doit avoir lieu a Montreal et a Winnipeg (ou l’equipe nationale s’entraine). Lorsque le comite international olympique statue que tout hockeyeur ayant joue contre un professionnel ne serait pas admis aux Jeux olympiques d’hiver de 1972, toutefois, l’IIHF revient sur sa decision. En guise de protestation, Hockey Canada revoque sa participation a toute competition future tant que les professionnels seront exclus.
Entre-temps, les partisans canadiens sont convaincus que si les meilleurs joueurs de la LNH sont autorises a concourir, ils mettront facilement fin a la domination sovietique. Les Soviets sont egalement desireux de se mesurer aux athletes consacres du sport. Les negociations pour un tel tournoi commencent tranquillement en 1969 et arrivent a terme en avril 1972. Grace a la benediction du patron de l’Association des joueurs de la LNH Alan Eagleson, qui promet de soutenir les vedettes de haut niveau, un tournoi de huit matchs est organise pour septembre. Il finit par etre surnomme « Serie du siecle ».
Preparatifs canadiens
L’entraineur et directeur general Harry Sinden annonce son alignement de 35 joueurs pour l’equipe canadienne? qui emprunte le nom d’Equipe Canada pour la toute premiere fois? le 12 juillet 1972. Les proprietaires d’equipes de la LNH ne voient pas la participation de leurs joueurs d’un tres bon?il. Cela etant dit, ils l’acceptent eventuellement sous reserve que seuls les joueurs ayant un contrat actif avec la LNH puissent participer (pour des raisons d’assurance). La creation d’une ligue rivale, l’Association mondiale de hockey (AMH), resulte en de nombreux changements a l’alignement d’Equipe Canada avant qu’elle commence sa periode d’entrainement le 13 aout au Maple Leaf Gardens a Toronto. (Voir Equipe Canada 1972.) La superstar Bobby Hull est notamment exclue de l’equipe lorsqu’il signe un contrat avec les Jets de Winnipeg, une equipe de l’AMH. Une autre vedette canadienne, Bobby Orr, est aussi mise sur la touche en raison d’un probleme chronique au genou. Il n’y a pas vraiment de concurrence parmi les joueurs, puisque tous ceux qui acceptent de se presenter aux entrainements ont une place assuree dans l’equipe. A l’epoque, les joueurs de la LNH ne s’entrainent pas beaucoup pendant l’ete? la majorite d’entre eux exercent un second emploi pendant la saison morte? et se remettent en forme pendant la periode d’entrainement.
De nombreux partisans canadiens, et la plupart des medias canadiens, s’attendent a un tournoi a sens unique avec huit victoires d’affilee. Meme le pere David Bauer, de l’equipe nationale, partage cette opinion. « Je m’attends a une victoire totale des All-Stars de la Ligue nationale de hockey dans leur tournoi contre l’Union sovietique, affirme-t-il. Ce qu’ils devront faire, toutefois, c’est se consacrer a cette serie de huit matchs du debut a la fin, de la periode d’entrainement jusqu’a la fin du dernier match. S’ils font ca, je ne vois pas comment ils pourraient echouer. »
Les recruteurs canadiens Bob Davidson et John McLellan ne passent que quatre jours en Russie au mois d’aout. Ils decrivent l’equipe sovietique comme un regroupement heteroclite d’amateurs surclasses et jugent que Vladislav Tretiak, un gardien de 20 ans qu’ils n’ont vu jouer qu’une fois, est le maillon faible de l’equipe. (Tretiak avait trop fait la fete la veille et s’etait marie le lendemain.) « Tout au long de la periode d’entrainement, raconte le futur membre du Temple de la renommee Serge Savard, nous n’avons pas suffisamment mis l’accent sur la defense. On ne parlait que des buts et encore des buts... Du nombre de buts que nous allions compter contre eux ! » Le legendaire gardien Jacques Plante se serait apparemment senti tellement mal pour Vladislav Tretiak qu’il s’est rendu au vestiaire sovietique avec un interprete pour informer le gardien de but sovietique des tendances au tir de ses coequipiers avant le premier match.
Formation finale d’Equipe Canada
Joueur |
Equipe |
Position |
Tony Esposito |
Blackhawks de Chicago |
Gardien de but |
Gardien de but |
||
Eddie Johnston |
Bruins de Boston |
Gardien de but |
Bruins de Boston |
Defenseur |
|
Don Awrey |
Bruins de Boston |
Defenseur |
Brad Park |
Rangers de New York |
Defenseur |
Rod Seiling |
Rangers de New York |
Defenseur |
Brian Glennie |
Defenseur |
|
Canadiens de Montreal |
Defenseur |
|
Jocelyn Guevremont |
Defenseur |
|
Gary Bergman |
Red Wings de Detroit |
Defenseur |
Pat Stapleton |
Blackhawks de Chicago |
Defenseur |
Bill White |
Blackhawks de Chicago |
Defenseur |
Dale Tallon |
Canucks de Vancouver |
Defenseur |
Guy Lapointe |
Canadiens de Montreal |
Defenseur |
Phil Esposito (capitaine suppleant) |
Bruins de Boston |
Centre |
Stan Mikita (capitaine suppleant) |
Blackhawks de Chicago |
Centre |
Gilbert Perreault |
Sabres de Buffalo |
Centre |
Red Wings de Detroit |
Centre |
|
Red Berenson |
Red Wings de Detroit |
Centre |
Jean Ratelle (capitaine suppleant) |
Rangers de New York |
Centre |
Flyers de Philadelphie |
Centre |
|
Dennis Hull |
Blackhawks de Chicago |
Ailier gauche |
Peter Mahovlich |
Canadiens de Montreal |
Ailier gauche |
Franck Mahovlich (capitaine suppleant) |
Canadiens de Montreal |
Ailier gauche |
Wayne Cashman |
Bruins de Boston |
Ailier gauche |
Jean-Paul Parise |
North Stars du Minnesota |
Ailier gauche |
Paul Henderson |
Maple Leafs de Toronto |
Ailier gauche |
Vic Hadfield |
Rangers de New York |
Ailier gauche |
Richard Martin |
Sabres de Buffalo |
Ailier gauche |
Rod Gilbert |
Rangers de New York |
Ailier droit |
Yvan Cournoyer |
Canadiens de Montreal |
Ailier droit |
Ron Ellis |
Maple Leafs de Toronto |
Ailier droit |
Mickey Redmond |
Red Wings de Detroit |
Ailier droit |
Bill Goldsworthy |
North Stars du Minnesota |
Ailier droit |
En plus de ces joueurs, les nouvelles recrues de la LNH Billy Harris (Islanders de New York), John Van Boxmeer (Canadiens de Montreal) et Michel « Bunny » Larocque (Canadiens de Montreal) prennent part au camp d’entrainement pour equilibrer les melees et les matchs intraequipes.
Quatre premiers matchs au Canada
Le premier match du tournoi se deroule le 2 septembre, par un temps chaud et humide, au Forum de Montreal. L’energie est a ce point frenetique que Phil Esposito remporte avec enthousiasme une mise au jeu protocolaire avant le debut du match. Apres seulement 30 secondes de jeu, il donne l’avantage au Canada en comptant un premier but. Paul Henderson marque un deuxieme but a 6 min 32 s. La deconfiture de l’URSS semble etre enclenchee, mais les Soviets se defont rapidement de leur nervosite et reprennent le dessus grace a leur entrainement et leur force superieurs. En jouant de passes courtes et rapides et en tirant seulement lorsqu’une veritable occasion de marquer se presente, ils parviennent a egaliser le score a 2-2 avant le premier entracte. Deux minutes et trente secondes apres le debut de la deuxieme periode, Valeri Kharlamov dejoue le defenseur Don Awrey et le gardien Ken Dryden pour donner l’avance a l’equipe visiteuse. Valeri Kharlamov marque de nouveau au milieu de la periode, et bien que Bobby Clarke ait fait un but pour reduire l’avance a 4-3 en milieu de troisieme periode, les Canadiens perdent du terrain. Le match prend fin avec un score final de 7-3.
Le peuple canadien est stupefait.
Harry Sinden et son adjoint, John Ferguson, remanient l’alignement d’Equipe Canada pour le deuxieme match a Toronto, qui a lieu deux soirs plus tard. Sept des 17 joueurs sont remplaces par d’autres, plus costauds et plus defensifs, ce qui mene a une victoire canadienne de 4 a 1. Le point culminant de la soiree est un but spectaculaire en inferiorite numerique par Pete Mahovlich a 6 min 47 s de la troisieme periode, qui permet au Canada d’imposer un score de 3-1 seulement 54 secondes apres le but d’Alexander Yakushev, de l’URSS. Apres le match, Phil Esposito, qui se demarque rapidement comme chef d’equipe, declare a la television : « C’est plus important que de gagner la coupe Stanley. [...] Je n’ai jamais ete aussi excite de ma vie. »
Cette excitation, toutefois, ne dure pas. Lors du troisieme match a Winnipeg le 6 septembre 1972, l’equipe canadienne perd son avance de 4-2 en deuxieme periode et doit se contenter d’une egalite de 4-4, a la grande deception des partisans de tout le pays. La situation s’aggrave davantage le 8 septembre a Vancouver. Harry Sinden a apporte huit changements a l’alignement pour le quatrieme match, mais ceux-ci resultent cette fois-ci en un mauvais travail d’equipe et en un manque de discipline. Les Canadiens semblent desorganises face aux Soviets, et les partisans de Vancouver ne cessent de les huer tout au long du match se soldant par une defaite de 5-3. Phil Esposito exprime sa deception envers les partisans canadiens lors d’une entrevue emouvante a la television. Il y jure que l’equipe reprendra du galon.

De gauche a droite : Bobby Clarke, Alexander Ragulin, Yevgeny Poladjev, Vladislav Tretiak et un arbitre pendant le deuxieme match du tournoi Canada-URSS le 4 septembre 1972 au Maple Leaf Gardens, a Toronto, en Ontario, au Canada (le Canada a battu l’Union sovietique avec un score de 4 a 1). (avec la permission du Temple de la renommee du hockey)
Preparatifs en Europe
Le 12 septembre, apres quelques jours de conge en famille, les joueurs d’Equipe Canada s’envolent pour Stockholm, en Suede. Les Canadiens n’ont que trois jours d’entrainement et deux matchs hors-concours contre l’equipe nationale suedoise pour s’habituer aux patinoires europeennes, qui sont plus larges. Les medias au Canada et en Suede blament Equipe Canada pour leur jeu trop agressif dans ces deux matchs se soldant par une victoire et une egalite (4-1 et 4-4). Malgre tout, l’experience aide a creer une cohesion d’equipe parmi les etoiles de la LNH, meme s’ils commencent a se sentir seuls contre tous.
Equipe Canada doit faire face a d’autres problemes a Moscou avant leur premier match du 22 septembre. En effet, l’ailier veteran Vic Hadfield et les jeunes joueurs Jocelyn Guevremont et Richard Martin? qui n’ont pas beaucoup joue, voire pas du tout dans le tournoi? quittent l’equipe et rentrent au Canada. De plus, les chambres d’hotel en Russie n’offrent pas le confort auquel les Canadiens sont habitues. Les telephones des joueurs ne cessent de sonner en pleine nuit et une grande partie de la nourriture qu’ils ont apportee, notamment de la biere et des steaks, disparait mysterieusement. Malgre tout, l’appui enthousiaste de quelque 3?000 partisans canadiens qui se sont rendus en Union sovietique et des dizaines de milliers de telegrammes provenant du Canada creent un baume salvateur pour les participants a ce tournoi qui s’est transforme en une bataille politique opposant democratie contre communisme et liberte contre oppression.
Quatre derniers matchs a Moscou
La moitie europeenne du tournoi commence bien mal pour les Canadiens. Au cours du cinquieme match, le trio compose de Bobby Clarke, Paul Henderson et Ron Ellis donne l’avance au Canada. (Le trio est cree a la periode d’entrainement et demeure uni tout au long du tournoi.) Bobby Clarke marque un but et fait deux passes decisives, et Paul Henderson, bien qu’il soit assomme pendant le match, marque deux buts. Au debut de la troisieme periode, Equipe Canada prend les devants 4-1, avant que quatre buts successifs des Sovietiques entrainent une defaite de 5-4. A ce point-la, le Canada a une fiche de 3-1-1, ce qui veut dire qu’il aura besoin de trois victoires d’affilee pour remporter le tournoi. Malgre la defaite, les applaudissements bruyants et nourris des partisans canadiens remontent le moral de l’equipe.
Au debut de la deuxieme periode du sixieme match, Equipe Canada mene 3-1 grace a un but de Paul Henderson, et reussit a tenir bon pour une victoire de 3-2. Au septieme match, Phil Esposito marque a deux reprises, tandis qu’un but spectaculaire de Paul Henderson a seulement 2 min 6 s de la fin donne non seulement au Canada une victoire de 5-4, mais egalise egalement le tournoi avant le huitieme match.
Un moment controverse peu remarque a l’epoque au Canada, mais qui perdure aujourd’hui, est le coup de baton delibere que Bobby Clarke donne a la cheville de Valeri Kharlamov au cours du sixieme match. Les blessures qui en resultent empechent en effet l’etoile sovietique de participer au septieme match, en plus de limiter son efficacite au huitieme. Pour les Canadiens, c’est surtout l’arbitrage mediocre et biaise des arbitres europeens favorise par les Soviets qui est remarque. L’insistance des Soviets pour que Josef Kompalla, de l’Allemagne de l’Est, arbitre la partie finale entraine un certain nombre de penalites douteuses et trois buts en superiorite numerique pour les Sovietiques, tant de decisions qui rendent le huitieme match encore plus memorable.
Deux punitions contre Equipe Canada dans les trois premieres minutes du huitieme match menent a un but en avantage numerique par Alexander Yakushev a 3 min 34 s. Apres une autre decision contestable moins d’une minute plus tard, Jean-Paul Parise menace l’arbitre avec son baton et est expulse du match. La premiere periode se solde par une egalite de 2-2, et bien qu’une seule punition soit donnee a chaque equipe en deuxieme periode, les Russes la finissent en tete a 5-3.
Menee par Phil Esposito, l’equipe canadienne refuse d’accepter la defaite. Esposito marque un but a 2 min 27 s de la troisieme periode. Plus tard, il dejoue deux defenseurs sovietiques, mais son tir est arrete par Vladislav Tretiak avant d’etre pris au rebond par Yvan Cournoyer a 12 min 56 s. Lorsque le feu rouge indiquant l’egalite ne s’allume pas, Alan Eagleson est furieux. Alors qu’il se precipite vers la glace pour protester, il est attrape par des soldats russes qui le trainent vers la sortie. Pete Mahovlich et plusieurs joueurs canadiens arrivent toutefois a la rescousse d’Eagleson?; ils font fuir les soldats en brandissant leurs batons et reussissent a l’amener jusqu’au banc d’Equipe Canada.
Quelques minutes plus tard, alors que le match et le tournoi semblent se diriger vers une egalite, les Russes annoncent leur intention de revendiquer la victoire par nombre total de buts. Alors que le match tire a sa fin, Paul Henderson saute sur la glace et file a toute allure vers le but adverse, tandis qu’Yvan Cournoyer tente de lui passer la rondelle.
Comme l’a decrit le legendaire commentateur Foster Hewitt, « Henderson a tente le coup et est tombe. » Il glisse contre la bande du fond, mais se releve et reussit a se faufiler devant le but alors que Phil Esposito fait ricocher la rondelle sur Vladislav Tretiak. « Voila une autre chance ! Juste devant... Et c’est le but ! Paul Henderson a marque pour le Canada ! » Apres ce but, il ne reste que 34 secondes au match et le Canada tient bon pour une victoire de 6-5.
« Je me suis retrouve devant le filet », declare Paul Henderson par la suite. « Tretiak a fait un arret, mais la rondelle m’est revenue directement. Il y avait de la place sous lui, alors j’y ai fait passer la rondelle. Quand je l’ai vue entrer, j’ai explose de joie. »
Le pays tout entier aussi.
Patrimoine
Le 28 septembre 1972, les Canadiens partout au pays suivent le dernier match du tournoi a la tele ou a la radio. Des televiseurs sont installes dans les ecoles et les bureaux tandis que le pays tout entier retient son souffle. Lorsque Paul Henderson marque son but dans les dernieres secondes du match et donne la victoire au Canada, c’est tout le pays qui celebre avec lui.
La Serie du siecle a eu un impact durable sur le hockey canadien. Bien que la croyance nationale en la superiorite du hockey canadien ait ete ebranlee, une nouvelle philosophie est aussi creee, selon laquelle les joueurs de hockey canadiens sont plus coriaces et plus determines que ceux des autres nations. Cela etant dit, le tournoi demontre aussi clairement la preparation et l’entrainement superieurs des joueurs sovietiques. En consequence, les systemes et les methodes de formation europeens sont devenus plus largement acceptes en Amerique du Nord, et de plus en plus de joueurs europeens sont admis dans la LNH, d’abord des equipes suedoise et tchecoslovaque, puis de l’Union sovietique elle-meme. A leur tour, les joueurs canadiens ont commence a se rendre plus souvent a l’etranger pour jouer au hockey, ou le style et l’attitude des Canadiens se sont lentement integres au jeu international.
Culture populaire
La Serie du siecle est mentionnee d’innombrables fois dans la culture populaire canadienne, qu’il s’agisse d’un episode de la comedie de situation Corner Gas, diffusee sur les ondes de CTV, ou de la chanson « Fireworks » du groupe The Tragically Hip. La serie fait egalement l’objet de nombreux livres, films et documentaires. Un documentaire de la CBC marquant le 20e anniversaire de la Serie est diffuse en septembre 1992. Il est suivi en 1996 par le documentaire televise Summit on Ice. En 2006, la CBC diffuse la miniserie en deux parties Canada Russia'72, qui remporte deux prix Gemini. Le documentaire Cold War on Ice : Summit Series'72 est egalement diffuse en 2012 par NBC.
Postes Canada a emis un timbre commemoratif en l’honneur de la Serie du siecle en 2017 dans le cadre de sa serie du 150e anniversaire du Canada. Un autre timbre doit etre emis a l’occasion du 50e anniversaire de la Serie en septembre 2022. En juillet 2021, la societe White Pine Pictures de Peter Raymont a annonce qu’elle produit un long metrage documentaire sur la serie intitule Ice-Breaker. Il doit sortir aux alentours du 50e anniversaire de la Serie, lors duquel on prevoit egalement la sortie de 72, une serie documentaire canado-russe produite par l’historien du hockey Dan Diamond.
Voir aussi Equipe Canada 1972; Histoire des sports au Canada.