Stephenson, sir William Samuel | l'Encyclopédie Canadienne

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Stephenson, sir William Samuel


Stephenson, sir William Samuel

 Sir William Samuel Stephenson, inventeur, homme d'affaires et maître espion (Winnipeg, Man., 11 janv. 1897 -- Bermudes, 31 janv. 1989). Pilote de combat pendant la Première Guerre mondiale, il remporte plusieurs médailles pour sa bravoure. Alors qu'il est étudiant à l'U. du Manitoba, il invente la phototélégraphie, puis une méthode de transmission d'images par radiocopie sans fils de téléphone ou de télégraphe. En 1921, il déménage en Angleterre pour développer son invention et la vendre aux journaux. Il fait rapidement fortune et gagne son entrée dans les cercles politiques importants de Londres. C'est ainsi que, dans les années 30, par exemple, il est membre d'une commission royale chargée de planifier l'exploitation des ressources naturelles de l'Inde.

Au début de la Deuxième Guerre mondiale, Stephenson se voit confier la direction de la British Security Co-ordination (contre-espionnage) dans l'hémisphère occidental, qui a son quartier-général à New York (dont l'adresse télégraphique est INTREPID, devenue plus tard populaire comme nom codé pour Stephenson). Les activités de son organisation vont de la censure du courrier transatlantique, au déchiffrage de lettres codées (ce qui permet de démasquer au moins un espion allemand aux États-Unis), à la falsification de documents diplomatiques, à l'obtention des codes militaires des Français de Vichy et des Italiens, à la protection contre le sabotage des usines américaines de munitions destinées à l'Angleterre, jusqu'à la formation d'agents alliés (au CAMP X, près d'Oshawa, en Ontario) pour leur infiltration dans les pays d'Europe occupés par les nazis.

Bien que Stephenson ait été fait chevalier par le roi George VI et décoré de la Médaille du mérite américaine, son service durant la guerre est demeuré à peu près inconnu du public jusqu'à la parution de l'ouvrage de H. Montgomery Hyde, The Quiet Canadian (1962). Il est plus tard le sujet de deux livres de William Stevenson (aucun lien de parenté avec Stephenson) : A Man Called Intrepid (1976) et Intrepid's Last Case (1983). Les historiens et les experts en renseignements ont accueilli avec réserve les affirmations concernant la carrière de Stephenson. Après la Deuxième Guerre mondiale, il vit dans les Antilles, devient président de la Caribbean Development Corp. et se retire finalement aux Bermudes.