Marchand, Jean | l'Encyclopédie Canadienne

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Marchand, Jean

Critiquant la montée du séparatisme au Québec au début des années 60, Marchand se laisse convaincre par le premier ministre Lester Pearson de siéger à la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme et d'adhérer au Parti libéral fédéral en 1965.
Marchand, Jean
Le dirigeant syndical Jean Marchand (à droite) apportant son appui aux travailleurs en grève dans Les mines de cuivre Gaspé, Limitée, à Murdochville, au Québec, en août 1957.

Jean Marchand, chef syndical, homme politique (Champlain, Qc, 20 déc. 1918). Après avoir obtenu un diplôme de sciences sociales en relations industrielles à Laval (1942), Marchand devient organisateur syndical pour la Fédération de la pulpe et du papier et pour la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (1944). Secrétaire général de la CTCC à partir de 1947, il en est élu président en 1961. Au cours des années 50, il contribue, avec d'autres syndicalistes, des intellectuels et des réformistes du Parti libéral du Québec, à la défaite de l'Union nationale, qui survient en 1960. Sa centrale syndicale, rebaptisée la Confédérations des Syndicats Nationaux en 1960, travaille en étroite collaboration avec le gouvernement libéral de Jean Lesage et obtient des réformes législatives, notamment le droit des employés gouvernementaux de se syndiquer et de faire la grève.

Critiquant la montée du Séparatisme au Québec au début des années 60, Marchand se laisse convaincre par le premier ministre Lester Pearson de siéger à la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme et d'adhérer au Parti libéral fédéral en 1965. Sa venue vise à rehausser la présence francophone au Cabinet et à défendre la cause du fédéralisme au Québec. Il accepte à la condition que ses deux amis de longue date, Pierre Trudeau et Gérard Pelletier, puissent se joindre à lui. Il détiendra plusieurs ministères importants, démissionnant en 1976 pour se porter candidat aux élections provinciales du Québec et tenter d'empêcher la prise du pouvoir par le Parti Québécois. Il échoue sur les deux plans. Il est nommé au Sénat ,en décembre 1976, et orateur du Sénat en mars 1980. Il jouera d'ailleurs un rôle central dans le débat de 1981 sur la réforme de la Constitution. Après sa démission du Sénat, il est président de la Commission canadienne des transports (1983-1985), puis directeur de Ports Canada et vice-président de la Société du port de Québec. En 1986, il devient Officier de l'Ordre du Canada.