Anticosti, île d'

L'île d'Anticosti, d'une superficie de 7943 km2, s'étend sur 222 km de longueur et sur 56 km à son point le plus large. Elle est située dans le golfe du SAINT-LAURENT, en travers de l'embouchure du fleuve Saint-Laurent.
L'île d'Anticosti, d'une superficie de 7943 km2, s'étend sur 222 km de longueur et sur 56 km à son point le plus large. Elle est située dans le golfe du SAINT-LAURENT, en travers de l'embouchure du fleuve Saint-Laurent.

Anticosti, île d'

L'île d'Anticosti, d'une superficie de 7943 km2, s'étend sur 222 km de longueur et sur 56 km à son point le plus large. Elle est située dans le golfe du SAINT-LAURENT, en travers de l'embouchure du fleuve Saint-Laurent. Beaucoup plus grande que l'Île-du-Prince-Édouard, elle n'est habitée que par quelque 250 personnes. Presque toute la côte est dominée par d'abruptes falaises de pierre calcaire et plusieurs de ses rivières traversent de profonds canyons. L'extrémité orientale est une immense tourbière. La plupart des habitants descendent d'ancêtres de Terre-Neuve, de SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON et des ÎLES DE LA MADELEINE. Tous francophones, ils ont été pêcheurs, trappeurs, agriculteurs, bûcherons et gardiens de phare. En 1909, plus de 800 hectares étaient cultivés, mais il ne reste aucune ferme. Les phares sont maintenant complètement automatisés.

L'île est connue des Innus sous le nom de notiskuan, qui signifie où l'on chasse les ours . Les Mi'kmaq l'appellent natigostec, ou « terre avant ». Elle est explorée par Jacques CARTIER en 1534. Il la prend initialement pour une péninsule, mais par la suite il la nomme île de l'Assomption. Vers le début des années 1600, elle prend le nom d'Anticosti. L'île est cédée en 1680 comme seigneurie à Louis JOLLIET, en reconnaissance de son exploration du fleuve Mississippi. Après la chute de la Nouvelle-France, elle est annexée à Terre-Neuve, puis rendue au Canada en 1774.

En 1872, une compagnie immobilière de Montréal fait faillite en tentant de coloniser l'île et, en 1884, l'île est vendue aux enchères pour 101 000 $ à Francis Stockwell, un homme d'affaires anglais, qui fait faillite à son tour en essayant de la développer. En 1895, Henri Menier, un richissime chocolatier français, achète l'île pour en faire une réserve sportive privée. Elle est revendue en 1926 à la Wayagamack Pulp and Paper Co., qui sera intégrée ultérieurement à la Consolidated Bathurst Inc. La compagnie y développe une industrie de pâte de bois surtout prospère à la fin des années 20, quand la population de l'île s'élève à 3000 habitants. Ces exploitations prennent fin en 1972, à cause des coûts de transport et des feux de forêt.

Le premier village permanent est situé à Baie-Sainte-Claire. Menier l'aménage en tant que village modèle, mais on l'abandonne dans les années 20 pour s'installer à Port-Menier, le seul village de l'île à ce jour. À l'extérieur de Port-Menier se trouvent les ruines du Château Menier, une luxueuse villa, jadis célèbre point de repère de l'île, délibérément incendiée en 1953.

En 1974, le gouvernement du Québec rachète l'île et en transforme plus de 150 km2 en réserve de la faune. Elle abrite une faune très variée, dont plus de 120 000 cerfs de Virginie, soit la descendance des 220 cerfs amenés par Menier en 1896. La chasse au cerf est l'attraction principale.

Chaque année, des milliers de navires passent au large de l'île, qui a acquis le surnom de « cimetière du golfe » en raison de ses dangereux récifs. Quelque 400 bateaux y ont fait naufrage, la plupart aux XVIIIe et XIXe siècles, avant l'installation de phares. Des navires échouent encore sur ses récifs, malgré les balisages.

Une controverse éclate en 1937, lorsqu'un groupe d'Allemands prend une option sur l'île dans le but d'y développer l'industrie forestière. Mais le projet avorte sous les pressions des gouvernements fédéral et du Québec.