Tr'ondëk Hwëch'in (Hans) | l'Encyclopédie Canadienne

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Tr'ondëk Hwëch'in (Hans)

Le territoire des Hans chevauche la frontière entre le Yukon et l'Alaska et s'étend vers le nord le long du fleuve Yukon, depuis environ 20 km au sud de Dawson jusqu'à environ 50 km au sud de Circle, en Alaska.
Huttes \u00e0 perches fa\u00eeti\u00e8res
Ces huttes construites par la population subarctique sont rapidement assemblées gr\u00e2ce \u00e0 des perches fa\u00eeti\u00e8res sur lesquelles on tend de l'écorce ou des peaux (oeuvre de Gordon Miller).

Les Hans (« peuple de la rivière ») vivent dans les territoires, principalement au Yukon et en Alaska. Bon nombre de Hans, aussi connus sous le nom de Tr'ondek Hwech'in (« peuple de la région Klondike ») vivent à Dawson City ou dans ses environs et constituent une Première Nation autonome.

Territoire traditionelle

Territoire traditionnel tr'ondëk hwëch'in (han).
(avec la permission de Native Land Digital / Native-Land.ca)

Le territoire des Hans chevauche la frontière entre le Yukon et l'Alaska et s'étend vers le nord le long du fleuve Yukon, depuis environ 20 km au sud de Dawson jusqu'à environ 50 km au sud de Circle, en Alaska. Avant la Ruée vers l'or du Klondike, la bande des Hans vit dans trois communautés le long du fleuve Yukon : Nuclako-Fort Reliance près de Dawson, Johnny's Village près d'Eagle et Charley's Village en Alaska, mais elle est aussi disséminée très loin vers l'amont des rivières Klondike (qui provient du mot han Tr'ondëk) et Forty Mile (Ch'ëdä Dëk) ainsi que d'autres cours d'eau.

Langue

Huit groupes de langues aborigènes existent dans le Yukon; sept font partie de la famille athapaskane et la huitième est le Tlingit. La langue han appartient au groupe de la langue athapaskane; elle est différente des langues athapaskanes environnantes, mais subit tout de même leur influence. Sur une population de quelques centaines d'habitants, seulement 10 p. 100 des Hans parlent leur langue.

Vie traditionelle

Au printemps et en été, les familles se déplacent vers des camps le long du fleuve Yukon où elles préparent leur équipement, pêchent le saumon, le corégone et le brochet. Vers la fin de l'été, elles se réunissent en larges groupes le long de la rivière pour pêcher, fumer et faire sécher le saumon et d'autres poissons. En automne et en hiver, les Hans se regroupent en communautés plus petites pour chasser l'orignal, le caribou et d'autres gibiers. Au début de l'été, après la débâcle, ils rejoignent d'autres membres de la bande dans des camps de pêche pour pêcher et faire sécher le saumon royal et le saumon kéta. De grands rassemblements d'été leur servent de points de rencontre pour les festivités intertribales et pour la pêche au saumon. À l'approche de l'automne, ils quittent la rivière pour chasser, réparer leurs enclos à caribou et pêcher dans de plus petits cours d'eau. À la fin de l'automne, ils retournent vers le fleuve Yukon, qu'ils quittent de façon intermittente pendant l'hiver pour chasser et exploiter leurs enclos à caribou.

Système social

Leur société est divisée en trois clans matrilinéaires et exogames. Les membres d'un clan se doivent mutuellement hospitalité et protection et ont des obligations cérémonielles envers ceux des autres clans, comme celle d'incinérer leurs morts. La tribu n'a pas d'organisation comme telle, ni de statut, et le rôle de chef de bande revient à l'individu qui démontre talents et exploits individuels. La principale unité sociale est la famille nucléaire, qui comprend parfois les aînés et qui travaille souvent en partenariat avec une autre famille proche. On encourage le mariage entre cousins croisés. Au début, le jeune époux vit habituellement avec les parents de son épouse, puis établit sa propre résidence et, la richesse le permettant, prend d'autres épouses. La polyandrie est également pratiquée.

Idéologie
L'idéologie des Hans est similaire à celle des autres groupes athapaskans du Yukon. Le chamanisme (voir Chaman) est pratiqué à la fois par les hommes et les femmes qui prédisent les résultats de la chasse, guérissent les malades et détruisent les ennemis. Les activités artistiques consistent surtout à décorer les vêtements et les accessoires et à chanter.

Influence européenne

L'influence européenne, principalement à partir de la côte de l'Alaska, n'atteint les Hans que vers la fin du XVIIIe siècle. Après 1847, ils transigent directement avec les commerçants de la Compagnie de la Baie d'Hudson à Fort Yukon, situé en territoire Gwich'in. Les premiers colons blancs à s'établir sont des marchands américains de Fort Reliance et de Fort Eagle (1874-1885). En 1885, l'essentiel du commerce dans la région est passé de la traite des fourrures avec les autochtones à la desserte de la nouvelle industrie de l'extraction de l'or. Désormais, les Hans peuvent se procurer une gamme relativement complète d'outils, de vêtements et de denrées alimentaires aux postes de traite. La découverte de gisements d'or sur la rivière Fortymile à la fin de 1886 ouvre cette région isolée à la colonisation et, en moins de dix ans, le mode de vie des Hans est complètement bouleversé par la Ruée vers l'or du Klondike, surtout les Hans vivant près de Dawson City, une des zones les plus actives de l'époque. Pendant la Ruée vers l'or, presque tous les Hans (Tr'ondëk Hwëch'in) déménagent à la réserve Moosehide près de Dawson City.

Vie contemporaine

Aujourd'hui, bon nombre de leurs descendants acculturés vivent dans leur région d'origine, à Dawson ou dans les environs, y compris près de Moosehide, même si après 1950 la plupart des gens habitant la réserve de Moosehide ont déménagé à Dawson.

L'Entente sur la revendication territoriale globale offre de nouvelles possibilités à l'industrie locale et sur le plan du développement politique, social et culturel et de l'emploi. En 1998, les Premières Nations Tr'ondëk Hwëch'in, Little Salmon-Carmacks et Selkirk obtiennent gain de cause dans leur revendication territoriale et leur demande d'autonomie dans le cadre de l'Accord-cadre définitif.

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