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Animaux menacés au Canada

Au Canada, de nombreux animaux sont menacés d’extinction. Les animaux sont menacés par plusieurs facteurs, comme : le changement climatique, la perte de couvert forestier et des prairies au profit des villes et de l’agriculture, la chasse, la pêche et la pollution des lacs et des rivières. En 2021, on compte 554 animaux qui sont menacés au Canada, selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. De plus, 18 espèces sont disparues du pays, et 18 sont complètement disparues. La définition du comité d’une espèce sauvage comprend les catégories taxonomiques ainsi que les populations géographiquement distinctes. À titre d’exemple, le béluga (Delphinapterus leucas) figure six fois sur la liste des espèces animales en péril, car il existe six populations différentes confrontées à différentes menaces à leur survie. (Voir aussi Espèces de plantes menacées au Canada.)

Caribou

Termes clés

Espèce indigène
Une espèce qui vit historiquement dans un habitat particulier.
Disparue 
L’espèce n’existe plus nulle part dans le monde.
Disparue du pays
L’espèce n’existe plus dans la nature au Canada, mais elle vit ailleurs.
En voie de disparition
L’espèce risque de disparaître du pays ou de la planète. 
Menacée
L’espèce pourrait devenir une espèce en voie de disparition.
Préoccupante
L’espèce pourrait devenir une espèce menacée ou en voie de disparition.

Désignations et législations

Le gouvernement du Canada a adopté sa première Loi sur les espèces en voie de disparition en 2002. Cette législation donne le mandat à un organisme, le COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada), de répertorier les espèces menacées. Le COSEPAC a été créé par Environnement Canada, mais il est indépendant du gouvernement. Cet organisme commande des études sur les espèces indigènes dont la survie au Canada pourrait être menacée. À partir de ces études, le COSEPAC classifie les espèces en une des cinq catégories : disparue, disparue du pays, en voie de disparition, menacée, ou préoccupante.

Études de cas canadiens

Loutre de mer

Sea otter.

Vers la fin des années 1700 et au cours des années 1800, la loutre de mer est considérablement chassée sur la côte pacifique. Les chasseurs vendent jusqu’à 1 200 peaux annuellement. Vers 1900, les loutres de mer sont en voie d’extinction; la dernière observation documentée de cette espèce en  Colombie-Britannique remonte à 1929. En 1911, un traité international assure la protection des loutres de mer, et vers la fin des années 1960, la population de l’Alaska en compte environ 30 000. Entre 1969 et 1972, certaines loutres de mer de l’Alaska sont déplacées sur la côte ouest de l’Île de Vancouver. Ce déplacement est un succès et la population en Colombie-Britannique compte maintenant plusieurs milliers d’animaux. Le statut des loutres de mer passe d’espèce menacée à espèce en voie de disparition. Et en 2007, il passe à espèce préoccupante.

Faucon pèlerin

Faucon pèlerin.

Plusieurs populations de faucons pèlerins au Canada ont été éradiquées par les produits chimiques organochlorés comme le DDT et les PCB. Ces produits chimiques causent divers problèmes, comme la réduction de la quantité de calcium dans les coquilles d’œuf qui cassent alors sous le poids du parent qui les couve. Cependant, depuis que la fabrication et l’utilisation des organochlorés sont interdites dans les années 1970, les populations de faucons pèlerins augmentent. En 2017, le statut de deux sous-espèces du faucon pèlerin au Canada, soit le falco peregrinus anatum et le falco peregrinus tundrius, passe d’espèce préoccupante à espèce non vulnérable.

Tétras des prairies

Greater prairie-chicken, 18 April 2009.

De larges populations de tétras des prairies vivaient autrefois en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario, mais elles sont maintenant disparues. Les tétras des prairies ont vécu dans les prairies indigènes, et ont continué à prospérer lorsque des fermes à petite échelle se sont développées au début des années 1900. Cependant, après la conversion de vastes étendues de prairies en terres cultivées, l’habitat n’est plus convenable, et l’espèce disparaît de son aire de répartition canadienne. Bien que le tétras des prairies soit disparu du Canada, il survit toujours aux États-Unis, où il est en voie de disparition. Le parc national des Prairies, en Saskatchewan, est assez grand pour tenter un possible rétablissement de cette espèce au Canada.

Tortue luth

Tortue luth.

La tortue luth est un reptile marin de grande taille (jusqu’à 680 kg) qui se reproduit sur les plages sablonneuses tropicales. Elle migre aux eaux canadiennes pendant l’été pour s’y nourrir de méduses. On observe de façon régulière, mais limitée, cette espèce dans l’océan Atlantique jusqu’à la côte sud du Groenland, dans le Nord, et le sud de l’Alaska sur la côte ouest. Bien qu’occasionnellement les tortues adultes s’emmêlent dans les engins de pêche dans les eaux canadiennes, la plupart sont tuées dans les eaux tropicales. Dans les régions tropicales du monde, la population locale cueille leurs œufs pour la consommation humaine et l’on tue les adultes pour leur chair. La tortue luth est en voie de disparition au Canada ainsi que dans le reste du monde. La conservation de cette espèce exige une coopération internationale.

Corégone de l’Atlantique

Le corégone de l’Atlantique n’a été « découvert » en tant qu’espèce distincte qu’en 1967. Son aire de répartition mondiale se limite aux bassins hydrographiques de la rivière Tusket et de la Petite Rivière, dans le sud de la Nouvelle-Écosse. Les deux populations sont en voie de disparition. Sur la rivière Tusket, un barrage construit en 1929 bloque la migration de frai du corégone de l’Atlantique vers et en provenance de la mer. Dans la Petite Rivière, les poissons introduits, tel que l’achigan à petite bouche, ont nui à la population du corégone de l’Atlantique. Plus récemment, les pluies acides affectent possiblement l’habitat du corégone de l’Atlantique.

Caribou

Caribous de Peary dans le parc national Qausuittuq
Photo prise en juillet 2016.

Il existe plusieurs populations de caribou au Canada, et elles appartiennent toutes à la même espèce (rangifer tarandus). Elles vivent principalement dans le nord du pays, dans chaque province et territoire à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Les chercheurs donnent à chaque population une classification séparée. En 2019, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada classe six populations en voie de disparition, trois menacées et deux préoccupantes. De plus, une sous-espèce (rangifer tarandus dawsoni) a disparu dans les années 1920. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles le caribou est à risque au Canada, l’une d’entre elles étant le changement climatique. Des températures plus chaudes signifient que de nombreux prédateurs du caribou, comme les loups, les couguars et les coyotes, sont capables de vivre plus au nord. Le changement climatique est également en train de changer le moment où la glace arctique fond et gèle. Comme le caribou se sert de la glace pour se déplacer, ces changements affectent ses tendances de migration et son accès à la nourriture.

Protection de l’habitat

Bien qu’il soit évident que la protection contre la chasse et de la pêche est nécessaire pour sauver les espèces de l’extinction, il est également vrai que les habitats naturels doivent aussi être protégés. Différents organismes veillent à la conservation des habitats fauniques, y compris le gouvernement fédéral, et les gouvernements provinciaux, territoriaux, municipaux et autochtones. N’importe lequel de ces gouvernements peut transformer les terres qu’il possède en zone protégée. Les zones les plus protégées sont les réserves écologiques et les aires de nature sauvage, au sein desquelles seul un faible niveau d’utilisation est autorisé, comme la randonnée et l’étude de la nature. Les parcs sont également une sorte de zone protégée, bien qu’on y permette beaucoup d’activités, comme le tourisme.

Le secteur privé a également un rôle clé à jouer dans la protection des habitats naturels. Par exemple, plusieurs grandes compagnies forestières mettent de côté des parties de leur territoire pour conserver les habitats naturels. De plus, beaucoup de propriétaires fonciers gèrent leurs terres dans le but de conserver les habitats dont dépendent les espèces indigènes. Enfin, certaines organisations non gouvernementales, comme Conservation de la nature Canada et Canards Illimités Canada, achètent des propriétés privées et les désignent comme zones protégées. Ces propriétés protégées soutiennent des espèces indigènes, y compris des espèces en voie de disparition.

Étude et gestion des espèces en voie de disparition

Plusieurs organismes sont engagés dans l’étude et la gestion d’espèces rares et menacées. Tous les niveaux gouvernementaux au Canada sont mandatés à un certain degré pour s’acquitter de cette tâche, généralement par le biais de spécialistes de leurs ministères de l’environnement ou des ressources naturelles. Le Musée canadien de la nature à Ottawa et d’autres musées provinciaux et universitaires le font également, bien que leurs ressources soient assez limitées. Le Service canadien de la faune joue un rôle dans la gestion et l’étude des oiseaux migrateurs, tandis que Pêches et Océans Canada s’occupe de la gestion et de l’étude des poissons et des mammifères marins. Certaines organisations non gouvernementales, comme la Fédération canadienne de la faune, la Fédération canadienne de la natureCanards Illimités Canada, Conservation de la nature Canada et le Fonds mondial pour la nature (Canada) sont également engagés dans la recherche au sujet de la nature en voie de disparition.

Conventions internationales

Le Canada est un des signataires de la Convention sur le commerce international des espèces de flore et de faune sauvage menacées d’extinction (CITES), qui réglementent le commerce d’espèces rares et menacées et de leurs sous-produits. Le Canada a également ratifié la Convention sur la diversité biologique et assume donc certaines obligations pour la conservation de la diversité biologique et la durabilité de ses composantes (voir Biodiversité). Comme ces traités internationaux impliquent l’ensemble du Canada, tous les autres gouvernements du Canada sont aussi tenus de se conformer à leurs provisions et responsabilités, comme le sont les citoyens canadiens.

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Liens externes